ENCYCLOPÉDIE OU DICTIONNAIRE RAISONNÉ
DES SCIENCES, DES ARTS ET DES MÉTIERS
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COR
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COR, s. m. terme de Chirurgie, est un calus ou
durillon qui se forme aux doigts des piés. Voyez
Calus.
Les cors viennent d'une trop grande compression
de la peau, qui en conséquence se durcit & forme
un noeud.
On guérit les cors, premierement en les amollissant
avec l'emplastrum de ranis cum mercurio, ou avec
celui de Mynsicht, galban. crocat. & du sel ammoniac,
& les arrachant ensuite. Un morceau de boeuf
crud appliqué en forme d'emplâtre, & renouvelé
souvent, est aussi fort propre à les dissiper en peu
de tems.
On fait beaucoup de cas de l'emplâtre suivant.
Prenez de la poix navale > j. du galbanum dissous
dans le vinaigre > B. du sel ammoniac > j. du grand
diachilum > j. B. Mêlez selon l'art.
L'emplâtre de gomme ammoniac est aussi fort
utile, de même que les sucs de souci & de pourpier.
Ce dernier sur - tout est si efficace, selon Riviere,
qu'on détruit les cors & les verrues dans sept ou huit
jours, en les frottant deux fois par jour avec les
feuilles écrasées de la plante, appliquées ensuite sur
les excroissances en forme de cataplasme.
Avant de se servir des emplâtres de quelqu'espece
que ce soit, il est à propos de bien ramollir le cor,
en baignant les piés pendant deux ou trois heures,
deux ou trois soirs, à l'heure du coucher; & les
couper ensuite doucement à plat avec un canif bien
tranchant, & prenant garde d'aller jusqu'au vif.
Il ne faut se servir qu'avec beaucoup de circonspection
des remedes corrosifs que quelques charlatans
distribuent; j'en ai vû des effets tragiques, par
l'impression que ces compositions ont faites sur les
tendons, qui sont souvent l'origine des cors, ou du
moins qui leur servent d'attache. (Y)
Cor
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* Cor, s. m. (Chauder. & Chasse.) instrument à
vent à l'usage des chasseurs. Il est contourné; il va
insensiblement en s'évasant depuis son embouchure
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jusqu'à son pavillon. Ce sont les chauderonniers qui
les font. Voyez Pl. 7. de Lutherie. A, B, montre la
figure du grand cor; C, D, celle du cor à plusieurs
trous; E, F, la trompe qui n'a qu'un tour, & qu'on
voit avec son enguichure L, M, G, H, 1, 2, 3.
Voyez Trompe. N, O, le huchet, voyez Huchet.
P, O, le cornet de poste, voyez Cornet. Il n'y a
rien de particulier à remarquer sur ces instrumens,
sinon leur embouchure A, C, E, N, qu'on fabrique
d'argent, de cuivre, de corne, de bois ou autres
matieres; & leur pavillon D, F, O. On peut
donner au cor l'étendue de la trompette, voyez
Trompette. Mais quelle que soit celle qu'on lui
donne par sa construction, elle variera toûjours,
selon l'habileté de celui qui en sonnera. Pour sonner
du cor, on embouche le bocal en le pressant contre
les levres, soit à un des coins de la bouche, soit au
milieu, de maniere que le bout de la langue puisse
s'insinuer dans le bocal, & conduire le vent dans le
corps de l'instrument. Il faut que le bocal soit si
bien appliqué, qu'avec quelque violence que le
vent soit poussé, il ne s'échappe par aucun endroit
que par l'ouverture du bocal. Ce sont les mouvemens
de la langue & des levres qui modifient le
vent, & c'est le plus ou le moins de vîtesse & de
force du vent qui forme les différens tons. On fait
des concerts à plusieurs cors; alors il faut qu'il y ait
un certain rapport entre ces instrumens. Si le plus
grand cor a six piés de longueur, il fera la quinte en
bas de celui qui n'aura que quatre piés; & si l'on en
a un troisieme qui n'ait que trois piés de longueur,
il sonnera la quarte du second. Il y a des cors à plus
ou moins de tours; il y en a même qui ont comme
un retour ou espece d'anneau dans leur milieu. On
n'employe plus ceux qui ont jusqu'à neuf à dix tours.
Il y a des cors de vachers; on les appelle plûtôt cornet, ou cornet à bouquin, voyez Cornet. C'étoit
avec des cors faits des cornes du bélier, que les prêtres
des Hébreux annonçoient au peuple le jubilé,
ainsi appellé de cet instrument, dont étoit dérivé
jubel, qui signifie corne de bélier.
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