ENCYCLOPÉDIE OU DICTIONNAIRE RAISONNÉ
DES SCIENCES, DES ARTS ET DES MÉTIERS

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COQUELUCHE ENDÉMIQUE (Page 4:182)

COQUELUCHE ENDÉMIQUE, en latin cucullaris morbus, (Medecine.) maladie épidémique & maligne qui regne de tems en tems en Europe, & qui y fait quelquefois de grands ravages.

Cette maladie qui paroît communément l'automne ou l'hyver, & dont les causes sont aussi inconnues qu'imprévûes, est une espece de fiévre catarrheuse, accompagnée de mal de tête, de foiblesse, d'oppression ou de difficulté de respiration, de toux, de douleur dans l'épine du dos, & autres symptomes plus ou moins graves ou variés suivant les tems, les lieux, & les personnes.

M. de Thou croit que le nom de coqueluche donné à cette maladie, est né en 1510, sous le regne heureux de Louis XII. mais il se trompe; car Mézeray dit qu'il parut en France sous Charles VI. en 1414, un étrange rhûme, qu'on nomma coqueluche, lequel tourmenta toute sorte de personnes, & leur rendit la voix si enroüée, que le barreau & les colléges en furent muets.

Valeriola, dans l'appendice de ses lieux communs, prétend que le nom de coqueluche fut donné par le peuple à cette maladie, de ce que ceux qui en étoient attaqués portoient une coqueluche ou capuchon de moine pour se tenir chaudement. Ménage & Monet sont du même avis. En effet, coqueluche signifie proprement un capuchon. Cependant un medecin François appellé le Bon, a écrit que cette maladie a été nommée coqueluche à cause du remede qu'on y apportoit, qui étoit du loch de codion fait avec la tête de pavot ou tête de coquelicot, qui est appellée codion en grec.

Quoi qu'il en soit de l'étymologie du nom, ce mal épidemique paroît de tems en tems en Europe pour en moissonner les habitans. L'histoire nous apprend qu'il regna avec violence en France en 1414, en 1510, en 1558, & en 1580. L'année 1580, cette maladie qui s'étoit fait sentir d'abord en Orient, passa en Italie, où on la nomma la maladie des moutons; de - là elle vint en Espagne, où elle emporta Anne d'Autriche femme de Philippe II. elle se répandit ensuite en France, en Angleterre, & finalement vint s'éteindre dans le Nord.

C'est cette même maladie, qui en 1732 & 1733 parcourut non - seulement l'Europe, mais encore la Jamaïque, le Pérou, le Mexique, &c. & à Iaquelle les François, toûjours portés à badiner les objets les plus sérieux, donnerent les noms d'allure, de folette, quoiqu'elle fît périr beaucoup de petit peuple dans la capitale & dans les provinces.

On soupçonne avec raison que la cause de cette maladie épidémique consiste dans une matiere extrèmement subtile & caustique, qui se trouve répandue dans l'air, & qui s'insinuant par le moyen de l'inspiration par tout le corps, en infecte les humeurs. D'où il résulte qu'un bon medecin doit se proposer trois choses principales pour opérer la guérison du malade, 1°. de corriger & d'émousser l'acrimonie de la lymphe: 2°. de rétablir la transpiration troublée par la congestion des sérosités qui se sont formées dans les parties intérieures: 3°. d'évacuer ces sérosités vicieuses.

On corrige l'acrimonie de la lymphe par les émulsions des substances huileuses, crome d'amandes, graine de pavot blanc, l'eau de gruau, les décoctions de navets, d'orge, le bouillon de poulet & de chapon, &c. On hâte les excrétions par les infusions chaudes de racine de réglisse & fleurs de sureau, la [p. 183] semence de fenouil, le pavot sauvage, &c. On procure l'évacuation des matieres vicieuses qui séjournent dans les glandes de la gorge, par les pectoraux, & celles des intestins par des purgatifs. Enfin on prescrit tous ces remedes convenables dans la dose & dans l'ordre requis, suivant la nature des symptomes, leur nombre, leur violence, l'âge, le sexe, & le tempérament du malade.

Il ne faut point dire ici après la mort le medecin; car ces sortes de rhûmes épidémiques ne reviennent que trop souvent avec des symptomes plus ou moins graves. Ils dépendent d'une constitution particuliere de l'air, véritablement inconnue, mais dont les causes quelles qu'elles soient, excitent toûjours dans la nature, & produisent sur notre machine des effets dont la méthode curative est assez la même. Article communiqué par M. le Chevalier de Jaucourt.

Coqueluchon, (Page 4:183)

Coqueluchon, s. m. Voyez Capuchon.

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