ENCYCLOPÉDIE OU DICTIONNAIRE RAISONNÉ
DES SCIENCES, DES ARTS ET DES MÉTIERS

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"135"> La contre - garde est aussi appellée conserve, parce qu'elle couvre & conserve le bastion.

Pour construire une contre - garde devant un bastion X, (Plan. IV. de Fortific. fig. 2.) les demi - lunes 4 & 5 proche de ce bastion étant tracées avec leur contrescarpe ou le bord extérieur du fossé, on prendra sur ces contrescarpes les parties A D & T V, chacune de 16 toises, & des points D & V on menera des paralleles D C, C V, aux lignes A G, S T de la contrescarpe du bastion X: ces paralleles se couperont dans un point C qui sera le sommet de l'angle saillant de la contre - garde, dont les lignes C D, C V seront les faces.

Le rempart, le parapet, & le fossé de la contregarde, se menent parallelement à ses faces. Le terreplein du rempart est égal à la largeur du parapet, c'est - à - dire qu'il est de trois toises: on ne lui donne pas une plus grande largeur, afin que l'ennemi s'étant emparé de la contre - garde, n'y trouve pas suffisamment de terre pour se couvrir du feu du bastion, & établir des batteries pour le battre en breche.

La contre - garde est flanquée par les faces des demi-lunes 4 & 5.

On donnoit autrefois des flancs aux contre - gardes: ils étoient formés par le prolongement des faces du bastion. Cet ouvrage ne couvroit alors que la pointe du bastion; & comme toute sa gorge formoit un arc étant prise sur l'arrondissement de la contrescarpe, on lui donnoit le nom de demi - lune. C'est celui que lui donnent les anciens auteurs, & même l'auteur des travaux de Mars, dans la derniere édition de cet ouvrage en 1684. Mais l'usage a changé depuis; la demi - lune est vis - à - vis la courtine, & la contregarde vis - à - vis le bastion. Voyez Ravelin.

La contregarde sert à couvrir le bastion devant lequel elle est construite, de même que les flancs des bastions voisins qui le défendent, ensorte que l'ennemi ne peut les découvrir qu'après s'être emparé de cet ouvrage.

On appelle aussi contre - gardes les especes de bastions détachés que M. le maréchal de Vauban construit dans son second & son troisieme système devant les tours bastionnées. Voyez les constructions de ce célebre ingénieur à la suite de l'article d mot Fortification. (Q)

CONTRE - HACHER (Page 4:135)

* CONTRE - HACHER, v. act. (Dess. & Grav.) c'est fortifier des ombres formées par des lignes paralleles, en traçant sur ces paralleles d'autres paralleles qui les coupent selon l'obliquité convenable aux formes qu'on veut représenter.

CONTRE - HATIER (Page 4:135)

CONTRE - HATIER, s. m. (Cuisine.) chenet qui a pluieurs crampons, & qui peut porter plusieurs broches chargées de viande les unes au - dessus des autres.

CONTRE - HARMONIQUE (Page 4:135)

CONTRE - HARMONIQUE, (Géom.) trois nombres sont en proportion contre - harmonique, lorsque la différence du premier & du second est à la différence du second & du troisieme, comme le troisieme est au premier. Voyez Proportion.

Par exemple, 3, 5, & 6, sont des nombres en proportion contre - harmonique; car 2:1::6. 3. Pour trouver un moyen proportionnel contre - harmonique entre deux quantités données, la regle est de diviser la somme des deux nombres quarrés par la somme des racines; le quotient sera un moyen proportionnel contre - harmonique entre les deux racines. Car soient a, b, les deux nombres, & x le moyen proportionnel qu'on cherche; on aura donc par la définition [omission: formula; to see, consult fac-similé version]; donc [omission: formula; to see, consult fac-similé version], donc [omission: formula; to see, consult fac-similé version]. Voyez Harmonique. (O)

CONTRE - HAUT (Page 4:135)

CONTRE - HAUT, voyez Contre - bas.

CONTRE - HERMINE (Page 4:135)

CONTRE - HERMINE, s. f. terme de Blason, est le contraire de l'hermine, c'est - à - dire un champ de sable moucheté d'argent, au lieu que l'hermine est un champ d'argent moucheté de sable. Voyez Hermine. Chambers.

CONTRE - JAUGER (Page 4:135)

CONTRE - JAUGER les assemblages, en terme de Charpenterie, c'est transporter la largeur d'une mortoise sur l'endroit d'une piece de bois où doit être le tenon, afin que le tenon soit convenable à la mortoise.

CONTRE - INDICATION (Page 4:135)

CONTRE - INDICATION, sub. f. (Medec.) indication qui empêche d'ordonner ce que l'état de la maladie sembloit indiquer. Voyez Indication.

Supposez, par exemple, que dans le cours d'une maladie on juge un vomitif convenable, si le malade est sujet à vomir le sang, c'est une contre - indication suffisante pour le défendre, &c.

CONTRE - JOUR (Page 4:135)

CONTRE - JOUR, sub. m. (Architect.) lumiere ou fenêtre opposée à quelqu'objet, qui le fait paroître desavantageusement. Un simple contre - jour suffit pour dérober la beauté du plus beau tableau. (P)

CONTRE - ISSANT (Page 4:135)

CONTRE - ISSANT, adj. terme de Blason, se dit des animaux adossés, dont la tête & les piés de devant sortent d'une des pieces de l'écu.

Becuti au royaume de Naples, d'azur au chevron d'or, à deux lions adossés & contre - issants des flancs du chevron de même. (V)

CONTRE - JUMELLES (Page 4:135)

CONTRE - JUMELLES, en Architecture; ce sont dans le milieu des ruisseaux les pavés qui se joignent deux à deux, & font liaison avec les caniveaux & les morces. (P)

CONTRE - LAMES (Page 4:135)

CONTRE - LAMES, s. m. pl. (Gazier.) tringles de bois qui servent au mouvement des lisses. Voyez Gaze.

CONTRE - LATTE (Page 4:135)

CONTRE - LATTE, en Architecture, est une tringle de bois mince & large, qu'on attache en hauteur contre les lattes entre les chevrons d'un comble. Les contre - lattes sont ordinairement de la longueur des lattes.

Contre - lattes de fente, est un bois fendu par éclats minces pour les tuiles.

Contre - latte de sciage, c'est celle qui est refendue à la scie, & sert pour les ardoises. On la nomme aussi latte volice. (P)

CONTRE - LATTER (Page 4:135)

CONTRE - LATTER, en Architecture, est latter une cloison ou un pan de bois devant & derriere, pour le couvrir de plâtre. (P)

CONTRE - LATTOIR (Page 4:135)

CONTRE - LATTOIR, s. m. (Couvreur.) cet outil est de fer; il est long d'un pié ou environ, sur quatre à cinq lignes en quarré, terminé d'un bout par un crochet qui sert à tirer la latte, & traversé de l'autre par une cheville qui lui tient lieu de poignée.

CONTRE - LETTRE (Page 4:135)

CONTRE - LETTRE, s. f. (Jurisp.) du latin contra litteras, est un acte secret par lequel on fait quelque paction ou déclaration contraire à un acte précédent, comme quand celui au profit de qui on a passé une obligation reconnoît que la somme ne lui est point dûe.

La déclaration qui est passée au profit d'un tiers differe de la contre - lettre, en ce qu'elle ne détruit pas l'acte, & ne fait qu'en appliquer le profit à une autre personne; au lieu que la contre - lettre est une reconnoissance que le premier acte n'étoit pas sérieux.

Avant que l'usage de l'écriture fût devenu commun, on appelloit lettres toutes sortes d'actes: quelques - uns on encore conservé ce nom, comme les lettres royaux ou lettres de chancellerie, les lettres patentes, les lettres de cachet, les lettres de garde - gardienne; & dans quelques tribunaux, comme au châtelet de Paris, on dit encore donner lettres, pour dire donner acte.

C'est de - là que s'est formé le mot contre - lettre, pour exprimer un acte par lequel on reconnoît qu'un acte précédent ou quelques - unes de ses clauses sont simulés.

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Comme la vérité est une dans son langage, & que l'on ne devroit jamais tenir d'autre langage dans les actes, les contre - lettres devroient être proscrites, étant presque toûjours faites pour tromper quelqu'un; c'est pourquoi Pline le jeune, liv. V. ép. j. rapporte qu'étant sollicité par son fils de passer un acte simulé dont son fils offroit de faire une contrelettre, il le refusa; Curianus filius orabat ut sibi donarem portionem meam, seque proejudicio juvarem, eandem tacitâ conventione salvam mihi pollicebatur; respondebam non convenire moribus meis, aliud palàm, aliud agere secreto.

Il y a néanmoins des cas où les contre - lettres peuvent avoir un objet fort légitime & fort innocent, comme quand un homme qui veut faire faire sur lui un decret volontaire, passe à cet effet une obligation simulée au profit du poursuivant, dont celui - ci lui passe une contre - lettre.

Quoi qu'il en soit, les contre - lettres sont permises en général: il en est parlé dans la coûtume de Paris, art. 238. dans celle de Berri, tit. v. art. 51. & Calais, art. 59. mais elles sont peu favorables, sur - tout lorsqu'elles paroissent faites en fraude de quelqu'un.

On passe ordinairement la contre - lettre devant notaire, & au même instant que l'acte auquel elle est relative, afin de lui donner une date certaine contre des tiers, & que la relation des deux actes soit mieux marquée. On peut cependant passer la contre - lettre quelque tems après; car il est permis en tout tems de reconnoître la vérité: la contre - lettre est seulement plus suspecte lorsqu'elle est ainsi faite après coup; & lorsqu'elle est seulement sous seing privé, comme cela se peut faire hors le cas de contrat de mariage, elle ne laisse pas d'être valable entre ceux qui l'ont passée; toute la différence est qu'elle n'a point de date certaine contre des tiers.

Un des cas où les contre - lettres peuvent être le plus préjudiciables, c'est par rapport aux contrats de mariage; car c'est sur la foi de ces contrats que deux personnes s'unissent, & que deux familles s'allient: c'est pourquoi les contre - lettres qui tendent à anéantir ou à changer quelque clause du contrat de mariage, doivent être passées devant notaire, afin qu'elles ayent une date certaine, & que les conjoints ne puissent par ce moyen se faire aucun avantage, ni déroger à leurs conventions matrimoniales par un acte qui seroit postérieur au mariage.

Il faut aussi, suivant l'art. 258. de la coûtume de paris, que ces sortes de contre - lettres soient passées en présence de tous les parens qui ont assisté au contrat de mariage; autrement le contrat ne seroit censé avoir été fait que pour en imposer à la famille, & la contre - lettre seroit nulle, même par rapport aux conjoints qui l'auroient signée.

La raison est que souvent les futurs conjoints, épris d'une folle passion l'un pour l'autre, renonceroient inconsidérément à tout ce que les parens auroient stipulé pour leur intérêt, & que d'ailleurs les contrats de mariage ne regardent pas seulement les futurs conjoints, mais aussi les enfans qui en peuvent venir.

On doit y appeller les parens, tant du mari que de la femme, qui ont signé au contrat, lorsque la contre - lettre les intéresse également. Mais si l'avantage résultant de la contre - lettre n'est qu'au profit d'un des conjoints, il suffit d'appeller les parens de l'autre conjoint qui ont signé au contrat de mariage.

Les arrétés de M. le premier président de Lamoignon, tit de la commun. de biens, art. 5. & 6. portent que toutes contre - lettres faites au préjudice de ce qui a été convenu & accordé par le contrat de mariage, sont nulles, même à l'égard de ceux qui ont signé les contre - lettres; que les conjoints ne peuvent durant le mariage y déroger par aucun acte, de quelque qualité qu'il soit, même en la présence & par l'avis de tous les parens qui ont assisté au contrat de mariage, quand même la réformation seroit faite pour réduire les conventions au droit commun de la coûtume; mais que les contre - lettres faites devant notaires avant la célébration du mariage, du consentement des futurs conjoints, en présence de leurs principaux & plus proches parens, sont valables.

Au reste les conditions & formalités que l'on exige pour ces sortes de contre - lettres, ne sont nécessaires que quand il s'agit d'un acte qui donne atteinte au contrat de mariage; car si la contre - lettre étoit, par exemple, une promesse de la part des parens d'augmenter la dot, ou seulement une explication de quelque clause obscure & douteuse, sans préjudicier aux droits résultans du contrat, l'acte seroit valable, & seroit moins considéré comme une contre - lettre que comme une addition faite au contrat de mariage.

Il y a des cas où les contre - lettres sont prohibées; savoir,

1°. Pour l'acquisition des charges & pratiques de procureurs, suivant l'arrêt du 7 Décembre 1691, code Gillet.

2°. Les comptables ne peuvent user de contre - lettres au fait de leurs charges, à peine d'amende arbitraire. Déclarat. du 16 Mai 1532. Fontanon, tome I. page 630.

3°. Il est aussi défendu par un arrêt du 3 Mars 1663, rapporté au journal des audiences, de faire aucunes contre - lettres contre les contrats de fondation & dotation des couvents & communautés séculieres ou régulieres, à peine de 10000 livres d'amende; defenses sont faites aux notaires de les recevoir, à peine de faux, & de 2000 livres d'amende.

4°. Une contre - lettre ou déclaration qu'une rente n'est point dûe, n'a point d'effet contre un tiers à qui la rente a été cédée. Journ. des aud. tome I. liv. II. ch. cxvij.

Voyez les arr. de Louet, tome I. Lett. C. n. 28. le tr. des conventions de succéder par Boucheul, chap. vij. (A)

CONTRE - LISSES (Page 4:136)

CONTRE - LISSES, s. f. pl. (Marine.) voyez Barres d'Arcasse. (Z)

CONTRE - MAILLES, CONTREMAILLER (Page 4:136)

CONTRE - MAILLES, CONTREMAILLER: on dit un filet contre - maillé, c'est - à - dire un filet à mailles doubles. Voyez Mailles.

CONTRE - MAITRE (Page 4:136)

CONTRE - MAITRE, s. m. (Marine.) c'est un officier de l'équipage qui est l'aide du maître. Voyez Maître.

L'ordonnance de la Marine de 1689, tit. xvij. dit: Le contre - maître étant établi pour soulager le maître, doit exécuter ses ordres, & en son absence faire les choses qui sont de la fonction du maître. Il fera faire la manoeuvre du mât a'artimon & de beaupré sur la parole du maître; mouiller & lever les ancres, les bosser & mettre en place, fourer les cables, & virer au cabestan, quand le vaisseau appareille. (Z)

Contre - Maître (Page 4:136)

Contre - Maître, dans les Raffineries de sucre, est proprement le directeur de la raffinerie; c'est lui qui prend la preuve, & ordonne tout ce qui se fait dans la raffinerie. C'est pour cela qu'il faut un homme intelligent, & qui sache prendre son parti sur les accidens qui peuvent arriver malgre sa prévoyance.

CONTRE - MANCHÉ (Page 4:136)

CONTRE - MANCHÉ, adj. (Blason.) parti coupé & contre - manché de sable & d'argent de l'un à l'autre.

CONTRE - MAND (Page 4:136)

CONTRE - MAND, subst. m. (Jurisp.) étoit une raison proposée en justice pour remettre ou différer l'assignation: il différoit de l'exoine en ce que celui qui contre - mandoit remettoit l'ajournement à un jour certain, sans être obligé d'affirmer ni d'alléguer aucune autre raison; au lieu qu'en cas d'exoine, il

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