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Conseil delphinal,
(Page 4:
Les conseillers étoient les conservateurs du domaine
du prince, c'est pourquoi ils avoient soin de
faire réparer ses châteaux & de les pourvoir de munitions
de guerre & de bouche nécessaires pour l'en<->
>retien des garnisons; les procès concernant les mouvances
de fiefs directes & autres droits seigneuriaux,
étoient portés devant eux.
Les jugemens ou arrêts de ce conseil devoient être
scellés d'un sceau particulier, au milieu duquel étoit
empreinte la figure d'un dauphin avec cette légende,
sigillum consilii delphinalis Gratianopoli residentis;
ce sceau étoit donné en garde à un des conseillers,
qui tenoit un registre de l'émolument & en comptoit
tous les mois devant les maîtres rationaux.
Comme ce conseil avoit sous sa direction la guerre,
la justice & les finances, & que par cette raison on
y avoit admis des militaires & des docteurs, on jugea
à - propos aussi, par rapport à la finance, d'y
donner entrée aux maîtres rationaux ou maîtres des
comptes & aux trésoriers, pour assister aux délibérations
que l'on y feroit dans les affaires de finance,
& dans toutes celles qui seroient de leur compétence.
Humbert II. dauphin de Viennois, ayant donné
le Dauphiné à Philippe de Valois en 1349, le conseil
delphinal continua de subsister sous le même titre
jusqu'en 1450, qu'il fut érigé sous le titre de parlement
de Grenoble depuis la réunion du Dauphiné à
la France. Les officiers de ce conseil, soit avant ou
depuis leur érection en parlement, ont toujours été
conservés & maintenus dans les priviléges dont ils
jouissoient sous les dauphins de Viennois, & notament
dans la noblesse transmissible au premier degré,
que le droit Romain observé dans les pays de
droit écrit attribue à tous les sénateurs. Voyez
Conseil des Dépêches.
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Conseil de Direction.
(Page 4:
Conseil des Dix,
(Page 4:
Conseil souverain de Dombes,
(Page 4:
Il est composé du prince souverain de Dombes,
lequel y prend séance lorsqu'il le juge à - propos, du
chancelier de Dombes, qui est le chef de ses conseils,
du secrétaire d'état, du garde des sceaux, & du contrôleur
général des finances, lorsque ces fonctions
sont séparées de l'office de chancelier, comme elles
l'ont été quelquefois; présentement elles sont toutes
réunies en la personne du chancelier, lequel siége
au conseil en habit de chancelier.
Le conseil est encore composé de plusieurs conseillers,
qui sont ordinairement au nombre de dix, &
quelquefois jusqu'à onze ou douze au plus. Le nombre
n'en est point fixé; mais de tems immémorial il
a toûjours été tel qu'on vient de le dire. Ils sont tous
gradués, & la plûpart choisis dans l'ordre des avocats;
c'est le prince de Dombes qui les nomme par
un brevet, dont il reste minute au greffe du conseil.
L'original en parchemin, qui est signé du prince &
du chancelier & scellé du grand sceau du prince,
demeure entre les mains du pourvû: on y fait mention
du serment que le pourvû prête entre les mains
du chancelier. Les conseillers sont tous ordinaires,
& en ont le titre par leur brevet: ils siégent au conseil en petit manteau avec le rabat plissé; ce sont
eux qui font le rapport de tous les mémoires & requêtes
présentés aux différentes séances du conseil,
& des affaires contentieuses entre les parties. Il y
en a un d'entr'eux qui a une commission particuliere
pour faire la fonction d'inspecteur du domaine
dans les affaires où le domaine de la souveraineté
est intéressé; enfin plusieurs d'entr'eux ont été choisis
pour remplir les places de chancelier & de garde
des sceaux de Dombes.
Le secrétaire greffier en chef du conseil tient la
plume dans tous les conseils, & délivre les expéditions
de tout ce qui y est arrêté ou jugé.
Le conseil de Dombes est divisé comme celui de
France en plusieurs séances ou départemens; savoir
le conseil d'état pour ce qui concerne le corps de la
principauté & les affaires étrangeres; le conseil des
dépêches pour l'administration de l'intérieur; le conseil des finances pour la direction des finances de la
principauté & pour les affaires contentieuses qui y
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L'origine du conseil de Dombes est aussi ancienne
que la souveraineté même de Dombes, qui fut formée
au commencement du xj. siecle des débris du
second royaume de Bourgogne, lequel avoit été uni
à l'empire; les sires de Baugé & les sires de Villars
auxquels succéderent ceux de Thoire, possédoient en
souveraineté chacun une partie de la Dombes; chacun
d'eux avoit près de lui dans sa capitale un conseil souverain qui formoit son conseil d'état, & où
il jugeoit aussi en dernier ressort les appels interjettés
de ses juges inférieurs. Chacun de ces deux conseils étoit composé de quelques ecclésiastiques, de
plusieurs gentilshommes & de quelques docteurs en
droit.
Les seigneurs de Beaujeu acquirent peu - à - peu
dans les xij. & xiij. siecles, tant par conquête que
par alliance & à prix d'argent, tout ce que les sires
de Baugé possédoient en Dombes à titre de souveraineté,
& une partie de ce que les sires de Thoire
& de Villars y possédoient aussi au même titre. Ils
avoient d'abord leur conseil souverain à Villefranche
en Beaujolois, où ils faisoient leur séjour; mais
ayant fait bâtir en Dombes la ville de Beauregard,
présentement ruinée, ils y transporterent le siége
de leur conseil souverain.
Louis de Bourbon II. du nom, prince de Dombes, transféra ce même conseil à Moulins où il faisoit
sa demeure ordinaire.
Ce conseil subsista dans cet état jusqu'en 1522,
que Charles de Bourbon, connétable de France &
prince de Dombes, ayant pris le parti de Charles - Quint, le roi François I. s'empara de la Dombes par
droit de conquête, & cassa aussi - tôt le conseil qui
étoit à Moulins.
Par des lettres patentes du mois de Novembre
1523, le roi François I. créa pour le pays de Dombes un nouveau conseil souverain, qui dans la suite
a été qualifié de parlement. Il ordonna que ce conseil auroit sa séance à Lyon, & lui attribua la connoissance
de toutes les appellations qui étoient auparavant
portées au conseil de Moulins: mais il n'attribua
point à ce nouveau conseil de Dombes le pouvoir
de juger les cassations, évocations, reglemens
de juges, & autres affaires qui sont de nature à être
portées directement au conseil du prince. Lorsqu'il
se présentoit en Dombes quelques affaires de cette
qualité, on les portoit au conseil du roi, attendu
que la Dombes etoit alors soûmise à la France, &
que le roi n'a qu'un seul conseil d'état & privé pour
tous les pays de sa domination.
Ainsi les fonctions qu'avoit auparavant le conseil
de Moulins furent alors partagées entre le conseil du
roi & le nouveau conseil de Dombes, appellé depuis
parlement; ensorte que l'institution de ce parlement
ne fut proprement qu'un démembrement de fonctions
du conseil de Moulins, & que le conseil du roi
prit alors la place de celui de Moulins pour les affaires
qui sont naturellement du ressort du conseil du
prince.
La principauté de Dombes ayant été délaissée en
1527 à Louise de Savoie, mere de François I. comme
plus proche parente de Susanne de Bourbon femme
du connétable, pour en jouir sa vie durant en
toute souveraineté, le conseil de France cessa alors
de prendre connoissance des affaires de Dombes,
lesquelles furent portées au conseil souverain que la
princesse avoit près de sa personne; mais ce conseil
fut supprimé après le decès de cette princesse arrivé
Enfin par transaction du 27 Novembre 1560, le
roi François II. restitua la principauté de Dombes à
Louis de Bourbon duc de Montpensier, son légitime
souverain, pour en joüir en tous droits de souveraineté,
tels que les avoient Anne de France & Charles de
Bourbon ses prédécesseurs; souveraineté qui a encore
été reconnue depuis dans tous les tems, notamment
par Louis XIV. dans des lettres patentes du mois
de Mars 1682, registrées au parlement.
Aussi - tôt que le duc de Montpensier fut rentré
dans sa principauté de Dombes, il rétablit près de
sa personne un conseil souverain ou conseil d'état &
privé pour les affaires de sa principauté.
Il en est fait mention dans le premier édit ou ordonnance
que ce prince donna le 15 Septembre 1561.
Cet édit est adressé au parlement de Dombes, & le
prince annonce qu'il l'a fait avec grande & mûre délibération
du conseil étant lez nous; & l'édit est donné
à Champigny par monseigneur prince souverain de
Dombes étant en son conseil. Ce Champigny est une
ville de Touraine dont il étoit seigneur.
Dans un autre édit du mois de Juillet 1576, il
qualifie son conseil de conseil d'état; il fait mention
de diverses ordonnances faites par lui & son conseil
d'etat, notamment une cottisation faite dans ce conseil
pour les fortifications & réparations des murailles
des villes. Il casse un arrêt du parlement de Dombes contraire à ces ordonnances.
L'édit par lui donné sur la même matiere, le premier
Juin 1587, porte que le parlement de Dombes
avoit envoyé faire des remontrances par le sieur de
Langes conseiller, duquel le prince avoit entendu en
son conseil le motif du parlement; qu'il avoit fait dresser
en son conseil des articles pour une information,
laquelle avoit été envoyée pardevers lui & son conseil, auquel ayant été mûrement vûe & considérée,
de l'avis de son conseil il fait un réglement.
L'ordonnance qu'il fit au mois de Juin de la même
année, contenant un réglement général pour
l'administration de la justice, n'est donnée qu'après
avoir eu sur ce l'avis des principaux des ses officiers
de justice & gens de son conseil.
Henry de Montpensier donna en 1594 trois ordonnances
au sujet des monnoies qui se fabriquoient
dans sa principauté, suivant le droit que les princes
de Dombes en ont toujours eu: ces ordonnances
sont faites en son conseil. & par l'avis d'icelui.
On voit aussi par les minutes & registres du conseil de Dombes, que dès l'an 1642 ce conseil étoit déjà
qualifié de conseil souverain; que dans tous les actes
de ce conseil mademoiselle de Montpensier souveraine
de Dombes, est qualifiée Madame; que depuis
1651, tems auquel elle étoit entrée en jouissance de
ses biens, son conseil se tenoit souvent en sa présence;
qu'il y a même plusieurs arrêts qui sont signés
de cette princesse; & que l'on traitoit dans ce
conseil de tout ce qui regardoit les finances, les monnoies,
& généralement de toutes les affaires de la
principauté tant du dedans que du dehors.
Les autres souverains de Dombes en ont tous usé
de même à l'égard de leur conseil, auquel ils ont toujours
fait l'honneur de le consulter sur les affaires les
plus importantes de leur principauté. Il suffit, pour
dernier exemple, de citer la déclaration du 17 Mai
1736, de Louis - Auguste de Bourbon actuellement
prince de Dombes, sur son avenement à la souveraineté,
qui est donnée de l'avis de son conseil; ce qui
confirme que ce conseil n'est pas seulement un conseil
privé ou des parties, mais qu'il est aussi le conseil d'état
du prince & qu'il en a toujours fait les fonctions.
Ce conseil étant à la suite du prince & près de sa
personne, a tenu ses séances dans les différens lieux
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