ENCYCLOPÉDIE OU DICTIONNAIRE RAISONNÉ
DES SCIENCES, DES ARTS ET DES MÉTIERS

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Quand on a intégré une différentielle, on y ajoûre une constante qui est quelquefois nulle, mais qui souvent aussi est une quantité réelle, dont l'omission seroit une faute dans la solution. C'est à quoi les commençans doivent sur - tout prendre garde. La regle la plus facile & la plus ordinaire pour bien déterminer la constante, est de supposer que la différentielle représente l'élément de l'aire d'une courbe, dont l'abscisse soit x, de faire x=0, de voir ce que la différentielle devient en ce cas, & d'ajoûter ce resultat avec un signe contraire. Par exemple, soit [omission: formula; to see, consult fac-similé version], la quantité à intégrer.

De l'aire on peut la regarder comme l'élément d'une courbe, dont x est l'abseisse, & [omission: formula; to see, consult fac-similé version] l'ordonnée. L'aire de cette courbe ou l'intégrale de cet élément doit être nulle, lorsque x=0. Or l'intégrale de [omission: formula; to see, consult fac-similé version], C désignant une constante quelconque; on aura donc, lorsque x=0, [omission: formula; to see, consult fac-similé version]. Donc. Donc l'intégrale cherchée est [omission: formula; to see, consult fac-similé version]. Ainsi on voit que la constante C n'est autre chose que [omission: formula; to see, consult fac-similé version], en faisant x=0, & changeant le signe. Cet exemple suffit pour démontrer & faire sentir la regle. On trouvera un plus grand détail dans le traité de M. de Bougainville le jeune sur le calcul intégral. (O).

CONSTANTINE (Page 4:59)

CONSTANTINE, (Géog.) ville considérable d'Afrique au royaume d'Alger, capitale d'une province de son nom. Long. 25. 12. lat. 36. 4.

Constantine (Page 4:59)

Constantine, (Géog.) petite ville d'Espagne en Andalousie, capitale d'un petit pays de même nom.

CONSTANTINOPLE (Page 4:59)

* CONSTANTINOPLE, (Géog. & Comm.) l'une des plus grandes & plus riches villes de l'Europe, à l'extrémité de la Romanie, capitale de l'empire Ottoman, & la résidence des sultans. Elle étoit autrefois capitale de l'empire des Grecs en Orient. Elle est sur le détroit qui sépare l'Europe de l'Asie. Long. 46. 33. lat. 41. 4. Il s'y fait un commerce immense. C'est l'ancienne Bysance. Elle a été bâtie par Constantin: ce fut cet empereur qui y transporta le siége de l'empire. On l'appella la nouvelle Rome, & ce fut à juste titre; car il y eut un sénat, un cirque, des théatres, un capitole, & en un mot tout ce qui se remarquoit dans l'ancienne Rome. Les Turcs s'en emparerent en 1453. Les nations Chrétiennes y ont presque toutes un ministre protecteur de leurs commerçans. Les Anglois, les Hollandois, & les Vénitiens, y portent des draps. Il faut que ces marchandises soient bien teintes, bien travaillées, bien aulnées. Il leur en vient aussi d'Espagne. On y commerce aussi beaucoup d'étoffes précieuses, en soie, or, & argent. Les François y débitent beaucoup de papier. Le reste des marchandises convenables pour ce lieu consiste en quincaillerie, aiguilles, rocailles, pierre de mine, fer - blanc, or & argent filés; de la bonneterie; quelques préparations pharmaceutiques, comme huile d'aspic, verdet, tartre, &c. certaines épiceries, comme sucre, camfre, vif - argent, cochenille, céruse, plomb, &c. On reçoit en échange des lettres, quelque laines, quelques peaux, de la potasse, de la cire, &c. On y vend beaucoup d'esclaves de l'un & de l'autre sexe; ils viennent principalement de Géorgie, de Mingrelie, de Circassie, & de divers lieux voisins de la mer Noire. La vente s'en sait au jassir - barat ou marché des esclaves. C'est un endroit fermé de murailles, & planté de grands arbres. On commence par prier pour le sultan. Les jeunes filles sont nues, sous une couverture qui les enveloppe: un crieur en publie le prix: le marchand visite la marchandise; si elle lui convient, il la paye & l'emmene.

CONSTANTINOW (Page 4:59)

CONSTANTINOW, (Géog.) petite ville de Pologne dans la Volhinie, sur la riviere de Slueza. Lon. 46. 12. lat. 49. 46.

CONSTATER (Page 4:59)

CONSTATER, v. act. (Jurispr.) signifie établir un fait, le rendre constant & certain. On constate des faits par des titres, par une enquête, par un procès-verbal. Voyez ci - après Conster. (A)

CONSTELLATION (Page 4:59)

CONSTELLATION, subst. f. en Astronomie, est l'assemblage de plusieurs étoiles, expimées & représentées sous le nom & la figure d'un animal ou de quelqu'autre chose: on l'appelle aussi un astérisme. Voyez Étoile.

Les anciens astronomes ne se sont pas seulement attachés à distribuer les étoiles selon leurs différentes grandeurs, comme on le verra à l'art. Étoile; mais ils ont encore imaginé, pour les faire reconnoître plus facilement, de faire plusieurs cartes qui expriment la situation propre, & la disposition des unes à l'égard des autres dans les différentes régions du ciel. Pour cet effet ils ont partagé le firmament en plusieurs parties ou constellations, réduisant un certain nombre d'étoiles sous la représentation de certaines figures, afin d'aider l'imagination & la mémoire à concevoir & à retenir leur nombre, leur arrangement, & même pour distinguer les vertus qu'ils leur attribuoient; c'est dans ce sens qu'ils disoient qu'un homme étoit né sous une heureuse constellation, c'est - à - dire sous une heureuse disposition des corps célestes. Voyez Astrologie.

La division des cieux en constellations est fort ancienne, & paroît l'être autant que l'Astronomie même; au moins a - t - elle été connue des plus anciens auteurs qui nous restent, soit sacrés soit profanes. Il en est fait mention dans le livre de Job, témoin cette apostrophe: peus - tu arrêter les douces influences des Pleiades ou détacher les bandes d'Orion? On peut observer la même chose dans les plus anciens écrivains payens, Homere & Hésiode qui repetent souvent le nom de plusieurs constellations. En un mot il est vraissemblable que les Astronomes ont senti dès le commencement la nécessité de partager ainsi les régions du ciel. Comme la distance de toutes les etoiles est immense par rapport à nous, il importe peu en quel endroit de notre système solaire seroit placé l'observateur qui les regarde; car soit qu'on le suppose dans le soleil, sur la terre, ou dans Saturne, qui est la derniere & la plus éloignée de toutes les planetes, il est certain que de chacun des différens points de notre système solaire il appercevroit également les étoiles fixes dans le même endroit du ciel: effectivement quelque soin qu'il employât à examiner les différentes rêgions de cette vaste etendue, les étoiles lui paroîtroient exactement dans une même situation les unes par rapport aux autres, sans que leurs distances parussent jamais altérées malgré les différens points de vûe qu'il occupe à mesure qu'il a changé de lieu. Il s'ensuit donc que dans toutes les planetes, on doit voir de la même maniere le ciel étoilé; & qu'il en est de même que s'il n'y avoit qu'une seule & unique voûte, ou un même monde qui environneroit chaque planete en particulier & précisément de la même maniere.

Cette raison a engagé les Astronomes à diviser le ciel étoilé en trois parties principales, dont celle du milieu, appellée zodiaque, renferme toutes les étoiles qui se trouvent ou aux environs de la route des planetes pendant leurs révolutions, ou dans les plans de leurs orbites; & le zodiaque s'étend de plus jusqu'aux limites au - delà desquelles les planetes ne sauroient s'écarter. Cette zone ou bande est terminée par deux régions immenses du ciel, dont l'une [p. 60] s'appelle boréale & est au nord du zodiaque, l'autre qui est au midi se nomme australe. Inst. astr.

Les constellations des anciens ne comprenoient que ce qui étoit visible dans le sirmament, ou que ce dont ils pouvoient s'appercevoir: elles étoient au nombre de 48, dont les douze qui comprennent le zodiaque furent nommées Aries, Taurus, Gemini, Cancer, Leo, Virgo, Libra, Scorpius, Sagittarius, Capricornus, Aquarius, Pisces; en françois, le Bélier, le Taureau, les Gemeaux, l'Ecrevisse, le Lion, la Vierge, la Balance, le Scorpion, le Sagittaire, le Capricorne, le Verseau, les Poissons; d'où les signes du zodiaque & de l'écliptique ont pris leur nom, quoique depuis long - tems ils ne soient plus contigus aux constellations d'où ils l'ont tiré. Voyez Zodiaque & Précession.

Les autres étoiles au nord du zodiaque dans la partie boréale, furent rangées sous 21 constellations, savoir, Ursa major & minor, Draco, Cepheus, Bootes, Corona septentrionalis, Hercules, Lyra, Cygnus, Cassiopeia, Perseus, Andromeda, Triangulum, Auriga, Pegasus, Equuleus, Delphinus, Sagitta, Aquila, Ophiuchus ou Serpentarius, & Serpens; en françois, la grande Ourse, la petite Ourse, le Dragon, Cephée, le Bouvier, la Couronne septentrionale, Hercule, la Lyre, le Cygne, Cassiopée, Persée, Andromede, le Triangle, le Cocher, Pegase, le petit Cheval, le Dauphin, la Fleche, l'Aigle, le Serpentaire, & le Serpent. On y a ajouté quelques siecles apres d'autres constellations, formées par quelques étoiles qui se trouvoient entre ces anciennes constellations, & qu'on nommoit pour cette raison étoiles informes. Ces nouvelles sont Antinoüs proche l'Aigle, & la Chevelure de Bérenice, ou Coma Berenices. Voyez ces mots.

On distribua celles du Sud en 15 constellations, dont les noms sont, Cetus, Eridanus fluvius, Lepus, Orion, Canis major & minor, Argo, Hydra, Crater, Corvus, Centaurus, Lupus, Ara, Corona meridionalis, & Piscis australis; en françois, la Baleine, l'Eridan, le Lievre, Orion, le grand Chien, le petit Chien, le navire Argo, l'Hydre, la Coupe, le Corbeau, le Centaure, le Loup, l'Autel, la Couronne australe, & le Poisson méridional; auxquels on en a ajoûté douze depuis, savoir, Phoenix, Grus, Pavo, Indus, Apus, Triangulum australe, Musca, Cameleo, Piseis volans, Toucan, Hydrus & Xiphias; en françois, le Phenix, la Grue, le Paon, l'Indien, l'Oiseau du Paradis, le Triangle austral, la Mouche, le Cameleon, le Poisson volant, le Toucan ou l'Oie d'Amérique, l'Hydre, Xiphias ou la Dorade. Les positions des étoiles qui composent ces douze dernieres ont été déterminées par le célebre M. Halley, qui alla exprès pour cela à l'Isle de Ste Helene en 1677. Voyez chaque constellation & les étoiles qu'elle contient sous son propre article.

De ces constellations les 15 dernieres, & la plus grande partie du navire Argo, du Centaure, & du Loup, ne sont pas visibles sur notre horison.

Les Astronomes modernes depuis ont fait de nouvelles constellations. Voy. Informes & Sporades.

C'est ainsi qu'Hévélius a placé Leo minor entre Leo & Ursa major; Lynx entre Ursa minor & Auriga; & au - dessus de Gemini & sous la queue d'Ursa major, Canes venatici, &c.

Les étoiles sont ordinairement distinguées dans ces constellations par la partie de la figure qu'elles occupent. Bayer, de plus, les distingue encore par les lettres de l'alphabet grec, & il y en a même beaucoup qui ont leurs noms particuliers, comme Arcturus entre les piés du Bouvier; la Luisante dans Corona septentrionalis; Palilicium ou Aldebaran dans l'oeil du Taureau; Pleïades dans le dos, & Hyades dans le front du Taureau: Castor & Pollux dans les têtes de Gemini; Capella avec Hadi dans l'épaule d'Auriga; Regulus dans le coeur du Lion, l'Épi dans la main de la Vierge, la Vierge, la Vendangeuse dans son épaule; Antares ou le coeur du Scorpion, Fomahaue dans la bouche du Poisson austral; Rigel dans le pié d'Orion; Sirius dans la bouche du Canis major; & l'Étoile polaire qui est la derniere de la queue d'Ursa minor. Voyez Sirius, &c.

On peut voir dans Hyginus, Noel le Comte, & Riccioli, les fables absurdes & bisarres que les poetes Grecs & Romains ont tirées de l'ancienne théologie sur l'origine des constellations. C'est pour cela que quelques personnes se sont donné la peine assez inutile de changer ou les figures des constellations, ou au moins leurs noms.

Ainsi, le vénérable Bede, au lieu des noms & des figures profanes des douze constellations du zodiaque, substitua celles des douze apôtres; quelques astronomes modernes venus depuis ont suivi son exemple, & achevé cette reforme, en donnant à toutes les constellations des noms tirés de l'Ecriture sainte.

Alors Aries, ou le Bélier, devint S. Pierre; Taurus, ou le Taureau, S. André; Andromede, le Sepulchre de Jesus - Christ; la Lyre, la Crêche de Jesus - Christ; Hercule, les Mages venant de l'Orient; Canis major, David, &c.

Weigelius professeur en mathématiques dans l'université de Jene, fit un nouvel ordre de constellations, changeant le firmament dans un coelum heraldicum, en substituant les armes de tous les princes de l'Europe aux anciennes constellations. Ainsi il transforma l'Ursa major, dans l'Elephant du roi de Dannemarck; Ophiuchus, dans la Croix de Cologne; le Triangle, dans le Compas, qu'il appelle le symbole des Artistes; & les Pleïades, dans l'Abacus Pythagoricus, qu'il appelle celui des Marchands. Voy. Abaque. Chambers & Wolf.

Mais les plus savans Astronomes n'ont jamais approuvé de pareilles innovations, qui ne servent qu'à introduire de la confusion dans l'Astronomie. C'est pourquoi on a gardé les noms des anciennes constellations, pour conserver une plus grande correspondance & uniformité entre l'ancienne Astronomie & la nouvelle. Voy. Astronomie. Voy. aussi à la fin des Planches d'Astronomie deux cartes des constellations d'après M. le Monnier. Cet habile astronome a ajoûté quelques constellatïons à celles qu'on connoissoit déjà: par exemple, le Reene, proche le pole arctique. (O)

CONSTER (Page 4:60)

CONSTER, verb. neut. (Jurisprud.) est un ancien terme de Pratique, qui signifie la même chose que constater. Les praticiens de province disent encore il conste par tel acte, pour dire qu'un tel fait est constaté par cet acte. (A)

CONSTERNATION (Page 4:60)

* CONSTERNATION, s. f. c'est le dernier degré de la frayeur. On y est jetté par l'attente ou la nouvelle de quelque grand malheur. Je dis l'attente ou la nouvelle, parce qu'il me semble que le mal arrivé cause de la douleur, mais que la consternation n'est l'effet que du mal qu'on craint. La perte d'une grande bataille ne répandroit pas la consternation dans les provinces, si elles n'en craignoient les suites les plus fâcheuses. Aussi en pareil cas n'y a - t - il proprement que les provinces voisines du champ de bataille qui soient consternées. Si la mort de Germanicus eût été naturelle, Rome n'auroit été plongée que dans la plus grande douleur; mais comme on y soupçonna le poison, les sujets tournerent les yeux avec effroi sur les monstres qui les gouvernoient, & la douleur fut mêlée de consternation.

CONSTIPATION (Page 4:60)

CONSTIPATION, subst. f. (Medecine.) rétention des excrémens causée par leur secheresse & par leur dureté. Ces qualités des excrémens dépendent d'une diminution considérable de l'excrétion des hu<pb->

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