ENCYCLOPÉDIE OU DICTIONNAIRE RAISONNÉ
DES SCIENCES, DES ARTS ET DES MÉTIERS

RECHERCHE Accueil Mises en garde Documentation ATILF ARTFL Courriel

Previous page

"874"> posées, comme afin que, parce que, à cause que, &c. ce qui est bien différent du simple adverbe & de la simple préposition, qui ne font que marquer une circonstance ou une maniere d'être du nom ou du verbe. (F)

Conjonction, (Page 3:874)

Conjonction, en Astronomie, se dit de la rencontre apparente de deux astres, ou de deux planetes dans le même point des cieux, ou plutôt dans le même degré du zodiaque. Voyez Planete, Phase, &c.

Pour que deux astres soient censés en conjonction, il n'est pas nécessaire que leur latitude soit la même; il suffit qu'ils ayent la même longitude. Voyez Longitude, & Latitude.

Si deux astres se trouvent dans le même degré de longitude & de latitude; une ligne droite tirée du centre de la terre, par celui de l'un des astres, passera par le centre de l'autre. La conjonction alors s'appellera conjonction vraie & centrale.

Si la ligne qui passe par le centre des deux astres, ne passe pas par le centre de la terre, on l'appelle conjonction partiale: si les deux corps ne se rencontrent pas précisement dans le même degré de longitude, mais qu'il s'en faille quelque chose, la conjonction est dite apparente. Ainsi lorsqu'une ligne droite, que l'on suppose passer par le centre des deux astres, ne passe pas par le centre de la terre, mais par l'oeil de l'observateur, l'on dit que la conjonction est apparente. Du reste les astronomes se servent assez généralement du mot de conjonction, pour exprimer la situation de deux astres, dont les centres se trouvent avec le centre de la terre dans un même plan perpendiculaire au plan de l'écliptique. Voyez Ecliptique.

On divise aussi les conjonctions en grandes, & en très - grandes. Les grandes conjonctions sont celles qui n'arrivent qu'au bout d'un tems considérable, comme celle de Saturne, & de Jupiter, qui arrivent tous les vingt ans.

Les conjonctions très - grandes sont celles, qui arrivent dans des tems extrèmement éloignés; comme celle des trois planetes supérieures, Mars, Jupiter, & Saturne, qui n'arrive que tous les 500 ans. Cette conjonction est arrivée en 1743: ces trois planetes furent vûes ensemble, plusieurs mois dans la constellation du lion: mais elles ne se trouverent que successivement à la même longitude, & en opposition avec le soleil; savoir, Mars le 16 Février, Saturne le 21, & Jupiter le 28; ce qui ne fait qu'un intervalle de douze jours, & ce qui arrive très rarement: l'oeil placé successivement sur chacune de ces planetes, auroit donc vû dans le même ordre trois conjonctions de la terre au soleil. On trouvera dans l'histoire & les mémoires de l'académie de 1743, un plus ample détail sur ce sujet. Au reste on ne se sert que peu ou point de cette distinction des conjonctions, qui n'est fondée que sur des notions imaginaires des prétendues influences des corps célestes, dans tels & tels aspects. Voyez Influence.

Il est bon de remarquer encore que pour que deux astres soient en conjonction par rapport à la terre, il faut qu'ils se trouvent tous deux d'un même côté par rapport à la terre; au lieu que dans l'opposition la terre se trouve entre deux. C'est une suite de la définition ci - dessus.

La conjonction est le premier, ou le principal des aspects, & celui auquel tous les autres commencent; comme l'opposition est le dernier, & celui où ils finissent. Voyez Aspect & Opposition.

Les observations des planetes dans leurs conjonctions sont très - importantes dans l'Astronomie; ce sont autant d'époques qui servent à déterminer les mouvemens des corps célestes, les routes qu'ils tiennent, & la durée de leurs cours.

Les planetes inférieures savoir, Venus & Mercure, ont de deux sortes de conjonctions. L'une arrive lorsque la planete se trouve entre le soleil & la terre, & par conséquent se trouve le plus près de la terre; on la nomme conjonction inférieure: l'autre arrive quand la planete est le plus éloignée de la terre qu'il est possible, c'est - à - dire, que le soleil se trouve entre la terre & elle: on appelle cette conjonction, conjonction supérieure.

La lune se trouve en conjonction avec le soleil tous les mois. Voyez Lune & Mois. On appelle ses conjonctions & ses oppositions du nom général de syzygies. Voyez Syzygie. Il n'y a jamais d'éclipse de soleil que lorsque sa conjonction avec la lune se fait proche les noeuds de l'écliptique, ou dans ces noeuds même. Voyez Eclipse. (O)

CONJONCTIVE (Page 3:874)

CONJONCTIVE, s. f. (Anat.) premiere tunique de l'oeil, autrement nommée Albuginée, parce - qu'elle forme ce qu'on appelle le blanc de l'ail qu'elle couvre. Elle s'unit avec les deux paupieres, paroît dans toute son étendue apres qu'on a levé les muscles orbiculaires de ces voiles des yeux, & s'avance jusqu'au haut de leurs parties internes. Faisons connoître un peu plus au long son origine, sa structure, & son usage: nous serons courts, & nous dirons tout.

La figure sphérique de nos yeux, & leur connexion libre au bord de l'orbite par le moyen de la conjonctive, leur permet d'être mûs librement de tous côtés, selon la situation de l'objet que nous voulons voir. Cette tunique est mince, blanche dans son état naturel, membraneuse, nerveuse, vasculeuse, lâche, & flexible. Elle prend son origine du périoste qui recouvre les bords de l'orbite, & s'étend sur toute la partie antérieure du globe, jusqu'à l'extrémité de la sclérotique; où elle se joint à la cornée qu'elle couvre d'un tiers d ligne, ou d'une demi - ligne.

Elle est elle - même recouverte extérieurement d'une autre membrane très - fine & très - polie, à laquelle elle est si étroitement adhérente, qu'elles paroissent ne faire ensemble qu'une seule membrane, quoiqu'il y en ait réellement deux distinctes, qu'il est aisé de séparer. L'une d'elles est, comme on l'a dit, une continuation du périoste de l'orbite, & l'autre de la membrane interne des paupieres.

Ces deux membranes sont doüées d'un sentiment exquis, & entre - tissues de quantite de vaisseaux sanguins, lâchement attachés, au point de représenter par leur gonflement dans les violentes ophtalmies sur - tout, le blanc de l'oeil comme une excroissance charnue d'un rouge très - vif.

Ce fait mérite d'être remarqué, non - seulement parce qu'il peut paroître difficile à concevoir à plusieurs personnes, mais même en imposer à un oculiste inattentif ou sans expérience, qui pourroit regarder cette maladie comme une excroissance incurable de la cornée elle - même. M. Woolhouse, à qui cette cruelle inflammation de la conjonctive n'étoit pas inconnue, employoit d'abord les remedes généraux pour la dissiper; après lesquels il mettoit en pratique de legeres scarifications sur ces vaisseaux, ce qu'il appelloit la saignée de l'oeil; mais nous n'oserions trop approuver l'usage de ce remede, à cause de la délicatesse de l'organe.

Pour ce qui concerne la légere inflammation de la conjonctive, procédant du simple relâchement de ses vaisseaux sanguins, elle est facile à guérir dans son commencement; car en bassinant souvent les yeux avec de l'eau fraîche, les vaisseaux resserrés par cette fraîcheur, repoussent la partie rouge du sang qui s'y étoit introduite en les dilatant.

Voici quel est l'usage de la conjonctive. 1°. Elle assujettit ou affermit le bulbe de l'oeil, sans dimi<pb-> [p. 875] nuer aucunement son extrème mobilité. 2°. Elle empêche que les corps étrangers n'entrent dans l'intérieur de l'oeil. 3°. Elle aide par son poli à rendre insensible la friction des paupieres sur les parties de l'oeil qu'elle couvre. Art. de M. le Ch. de Jaucourt.

CONJONCTURE (Page 3:875)

* CONJONCTURE, s. f. (Gram.) coexistence dans le tems de plusieurs faits relatifs, à un autre qu'ils modifient, soit en bien, soit en mal; si les faits étoient coexistans dans la chose, ce seroient des circonstances; celui qui a profondément examiné la chose en elle - même seulement, en connoîtra toutes les circonstances, mais il pourra n'en pas connoître toutes les conjonctures; il y a même telle conjoncture qu'il est impossible à un homme de deviner, & réciproquement, tel homme connoîtra parfaitement les conjonctures, qui ne connoîtra pas les circonstances. Voyez l'article Circonstance, & le corrigez sur celui - ci, en ajoûtant après ces mots, plus ou moins fâcheux, ceux ci, plus ou moins agréable: les conjonctures seroient, s'il étoit permis de parler ainsi, les circonstances du tems, & les circonstances seroient les conjonctures de la chose.

CONIQUE (Page 3:875)

CONIQUE, adj. (Géom.) se dit en général de tout ce qui a rapport au cone, ou qui lui appartient, ou qui en a la figure. On dit quelquefois les coniques, pour exprimer cette partie de la Géometrie des lignes courbes, où l'on traite des sections coniques.

Conique, (Page 3:875)

Conique, (Géom.) section conique, ligne courbe que donne la section d'un cone par un plan. Voyez Cone & Section.

Les sections coniques sont, l'ellipse, la parabole & l'hypcrbole, sans compter le cercle & le triangle, qu'on peut mettre au nombre des sections coniques: en effet le cercle est la section d'un cone par un plan parallele à la base du cone; & le triangle en est la section par un plan qui passe par le sommet. On peut en conséquence regarder le triangle comme une hyperbole dont l'axe transverse ou premier axe est égal à zéro.

Quoique les principales propriétés des sections coniques soient expliquées en particulier à chaque article de l'ellipse, de la parabole & de l'hyperbole; nous allons cependant les exposer toutes en général, & comme sous un même point de vue; afin qu'en les voyant plus rapprochées, on puisse plus aisément se les rendre familieres. ce qui est nécessaire pour la haute Géometrie, l'Astronomie, la Mécanique, &c.

1. Si le plan coupant est parallele à quelque plan qui passe par le sommet, & qui coupe le cone; ou ce qui revient au même, si le plan coupant étant prolongé rencontre à la fois les deux cones opposés, la section de chaque cone s'appelle hyperbole. Pour représenter sous un même nom les deux courbes que donne chaque cone, lesquelles ne font réellement ensemble qu'une seule & même courbe; on les appelle hyperboles opposées.

2. Si le plan coupant est parallele à quelque plan qui passe par le sommet du cone, mais sans couper le cone ni le toucher, la figure que donne alors cette section est une ellipse.

3. Si le plan passant par le sommet, & auquel on suppose parallele, le plan de la section, ne fait simplement que toucher le cone, le plan coupant donnera alors une parabole.

Mais au lieu de considérer les sections coniques par leur génération dans le cone: nous allons à la maniere de Descartes & des autres auteurs modernes, les examiner par leur description sur un plan.

Description de l'ellipse. H, I, (fig. 13. conique.) étant deux points fixes sur un plan; si l'on fait passer autour de ces deux points un fil I H B, que l'on tende par le moyen d'un crayon ou stylet en B, en faisant mouvoir ce stylet autour des points H & I jusqu'à ce qu'on revienne au même point B, la cour<cb-> be qu'il décrira dans ce mouvement sera une ellipse.

On peut regarder cette courbe comme ne différant du cercle qu'autant qu'elle a deux centres au lieu d'un. Aussi si on imagine que les points H, I se rapprochent, l'ellipse sera moins éloignée d'un cercle, & en deviendra un exactement, lorsque ces points H & I se confondront.

Suivant les différentes longueurs que l'on donnera au fil BHI, par rapport à la distance ou longueur H I, on formera différentes especes d'ellipses; & toutes les fois qu'on augmentera l'intervalle H I, & la longueur du fil HBI, en même raison, l'ellipse restera de la même espece; les limites des différentes ellipses sont le cercle, & la ligne droite dans laquelle cette courbe se change lorsque les points H & I sont éloignés à leur plus grande distance; c'est - à - dire, jusqu'à la longueur entiere du fil. La différence frappante qui est entre le cercle, qui est la premiere de toutes les ellipses, & la ligne droite ou ellipse infiniment allongée qui est la derniere, indique assez que toutes les ellipses intermédiaires doivent être autant d'especes d'ellipses différentes les unes des autres; & il seroit aisé de le démontrer rigoureusement.

Dans une ellipse quelconque D F K R, (fig. 14.) le point C est appellé le centre; les points H & I, les foyers; D K, le grand axe, ou l'axe transverse, ou bien encore le principal diametre ou le principal diamettre tranverse; F R le petit axe. Toutes les lignes passant par C sont nommées diametres: les lignes terminées à deux points de la circonsérence, & menées parallelement à la tangente M M, au sommet d'un diametre, sont les ordonnées à ce diametre. Les parties comme M , terminées entre le sommet M du diametre, & les ordonnées, sont les abscisses. Le diametre mené parallelement aux ordonnées d'un diametre, est son diametre conjugué; enfin la troisieme proportionnelle à un diametre quelconque, & à son diametre conjugué, est le parametre de ce diametre quelconque. Voyez Centre, Foyer, Axe, Diametre, &c.

Propriétés de l'ellipse. 1°. Les ordonnées d'un diametre quelconque sont toutes coupées en deux parties égales par ce diametre.

2°. Les ordonnées des axes ou diametres principaux sont perpendiculaires à ces axes. Mais les ordonnées aux autres diametres leur sont obliques. Dans les ellipses de différentes especes, plus les ordonnées sont obliques sur leur diametre à égale distance de l'axe, plus les axes different l'un de l'autre. Dans la même ellipse plus les ordonnées seront obliques sur leurs diametres, plus ces diametres seront êcartés des axes.

3°. Il n'y a que deux diametres conjugués qui soient égaux entr'eux; & ces diametres MG, VT, sont tels que l'angle FCM = FCV.

4°. L'angle obtus VCM, des deux diametres conjugués égaux, est le plus grand de tous les angles obtus que forment entr'eux les diametres conjugués de la même ellipse; c'est le contraire pour l'angle aigu VCB.

5°. Les lignes M P & B étant des demi - ordonnées à un diametre quelconque M G, le quarré de M P est au quarré de N B, comme le rectangle M M X M G est au rectangle M N X G. Cette propriété est démontrée par MM. de l'Hopital, Guisnée, &c.

6°. Le parametre du grand axe, qui suivant la définition précédente doit être la troisieme proportionnelle aux deux axes, est aussi égal à l'ordonnée M I (fig. 13.), qui passe par le foyer I.

7°. Le quarré d'une demi - ordonnée quelconque P M à un diametre M G (fig. 14.), est moindre que le produit de l'abscisse M M par le parametre de ce diametre, C'est ce qui a donné le nom à l'ellipse, E)/LLEIYIS2, signifiant défaut.

8°. Si d'un point quelconque B (fig. 13.) on tire

Next page


The Project for American and French Research on the Treasury of the French Language (ARTFL) is a cooperative enterprise of Analyse et Traitement Informatique de la Langue Française (ATILF) of the Centre National de la Recherche Scientifique (CNRS), the Division of the Humanities, the Division of the Social Sciences, and Electronic Text Services (ETS) of the University of Chicago.

PhiloLogic Software, Copyright © 2001 The University of Chicago.