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Cette notion de la congruence s'accorde avec l'usage ordinaire & avec la signification reçúe par les Mathématiciens. Euclide se bornant à la notion consuse de la congruence, s'est contenté de mettre entre les axiomes cette proposition: Qu> sibi mutuo congruunt, ea inter se >qualia sunt. Or il paroît par l'application de cet axiome, qu'une grandeur appliquée à l'autre lui est congruente, lorsque leurs bornes sont les mêmes: ainsi, suivant la pensée d'Euclide, une ligne droite congrue à une autre, si étant posée sur elle, les points de ses extrémités, & tous ceux qui sont placés entre deux, couvrent exactement les points qui y répondent dans la ligne posée dessous. Les Géometres donc qui définissent la congruence par la coïncidence des bornes, suivent l'idée d'Euclide. Quoique cet ancien ne se serve de la congruence que pour prouver l'égalité des grandeurs, il suppose pourtant dans sa notion la ressemblance jointe à l'égalité, car il ne démontre l'égalité par la congruence que dans les grandeurs semblables, & il est même impossible de la démontrer dans d'autres grandeurs. Mais il s'en est tenu à la notion de la congruence, qui répondoit à son axiome susdit, sans l'approfondir davantage. C'est ce qui arrive pour l'ordinaire dans nos idées confuses. Nous ne tournons notre attention que sur ce dont nous avons besoin; & négligeant le reste, il semble qu'il n'existe point. Mais des yeux philosophiques qui se proposent d'épuiser la connoissance des sujets, cherchent dans une notion non seulement ce qu'elle a d'utile pour un certain but, mais en général tout ce qui lui convient & la caractérise. C'est là le moyen, d'arriver aux notions distinctes & completes. Article de M. Formey.
CONGRUISME (Page 3:870)
CONGRUISME, s. m. (Théol.) (N. B. l'Anglois
porte congruitz, que j'ai cru devoir rendre par congruisme; terme tres - usité dans nos Théologiens, pour
exprimer le système dont il s'agitici) systeme sur l'efficacité
de la grace, imaginé par Suarez, Vasquez,
& autres, qui ont voulu adoucir le système de Molina. Voyez
Voici l'ordre que ces théologiens mettent dans les decrets de Dieu, & en même tems toute la suite de leur système: 1°. Dieu, de tous les ordres possibles des choses, a choisi librement celui qui existe maintenant, & dans lequel nous nous trouvons: 2°. dans cet ordre Dieu veut, d'une volonté antécédente, le salut de toutes ses créatures libres, mais à condition qu'elles le voudront elles - mêmes: 3°. il a résolu de leur donner des secours suffisans pour acquérir la béatitude éternelle: 4°. il connoît, par la science moyenne, ce que chacune de ces créatures fera dans toutes & chacune des circonstances où elle se rencontrera, s'il lui donne telle ou telle grace: 5°. supposé cette prévision, il en choisit quelques - unes par une volonté de bon plaisir, & par un decret absolu & efficace: 6°. il donne à celles qu'il a choisies de la sorte, & non aux autres, une suite de graces qui ont un rapport de convenance ou une congruité, avec la disposition de leur libre - arbitre & de leur volon<cb->
CONGRUISTES (Page 3:870)
CONGRUISTES, s. m. pl. (Théol.) théologiens
auteurs ou défenseurs du système appellé congruisme. Voyez
CONGRUITÉ (Page 3:870)
CONGRUITÉ, s. f. (Théol.) conformité ou rapport de convenance d'une chose avec une autre; de la grace avec la volonté.
Les Théologiens distinguent deux sortes de congruité: l'une intrinseque, qui vient de la force & de l'énérgie intérieure de la grace, & de son aptitude à incliner le consentement de la volonté: cette congruité est l'efficacité de la grace par elle - même.
L'autre, extrinseque, qui vient de la convenance de la proportion de la grace avec le génie, le caractere, les penchans de la créature, conjointement avec la volonté de laquelle la grace doit agir, supposé telles ou telles circonstances prévûes de Dieu par la science moyenne, & dans lesquelles il accordera telle ou telle grace, afin qu'elle ait son effet. C'est cette derniere espece de congruité qu'admet Vasquez, elle est la base de son système. Tournel, de grat. part. II. qu>st. v. art. 11. parag. 4. (G)
CONI (Page 3:870)
CONI, (Géog. mod.) ville très - forte d'Italie dans le Piémont, capitale du pays du même nom, au confluent de la Gesse & de la Sture. Long. 25. 20. latit. 44. 23.
CONJECTURE (Page 3:870)
* CONJECTURE, s. f. (Gram.) jugement fondé sur des preuves qui n'ont qu'un certain degré de vraissemblance, c'est - à - dire sur des circonstances dont l'existence n'a pas une liaison assez étroite avec la chose qu'on en conclut, pour qu'on puisse assûrer positivement que les unes étant, l'autre sera ou ne sera pas: mais qu'est - ce qui met en état d'apprétier cette liaison? L'expérience seule. Qu'est - ce que l'expérience, relativement à cette liaison? Un plus ou moins grand nombre d'essais, dans lesquels on a trouvé que telle chose étant donnée, telle autre l'étoit ou ne l'étoit pas; ensorte que la force de la conjecture, ou la vraissemblance de la conclusion, est dans le rapport des évenemens connus pour, aux évenemens connus contre: d'où il s'ensuit que ce qui n'est qu'une foible conjecture pour l'un, devient ou une conjecture très - forte, ou même une démonstration pour l'autre. Pour que le jugement cesse d'être conjectural, il n'est pas nécessaire qu'on ait trouvé dans les essais que telles circonstances étant présentes, tel évenement arrivoit toûjours, ou n'arrivoit jamais. Il y a un certain point indiscernable où nous cessons de conjecturer, & où nous assûrons positivement; ce point, tout étant égal d'ailleurs, varie d'un homme à un autre, & d'un instant à un autre dans le même homme, selon l'intérêt qu'on prend à l'évenement, le caractere, & une infinité de choses dont il est impossible de rendre compte. Un exemple jettera quelque jour sur ceci. Nous savons par expérience, que quand nous nous exposons dans les rues par un grand vent, il peut nous arriver d'être [p. 871]
CONIFERE (Page 3:871)
CONIFERE, (
Le fruit des arbres coniferes porte en Botanique le
nom de cone, qui désigne des fruits écailleux, secs,
& durs, faits en forme de pyramide, contenant pour
l'ordinaire deux semences sous chaque rejetton. Ray
comprend aussi sous ce nom, sans égard à la figure
pyramidale, les fruits qui sont composés de plusieurs
parties crustacées, ligneuses, étroitement unies, &
s'ouvrant quand le fruit est mûr, comme est celui du
cypres. Ludwig adopte le sentiment de son compatriote,
& définit un cone, un fruit composé d'un
amas fort serré de couches ligneuses, attachées à un
axe commun, dont les interstices sont remplis de semences.
Ainsi quoique suivant Saumaise, un fruit
ne mérite le nom de cone que lorsqu'il a une base ronde,
& qu'il est terminé en pointe, l'usage a prévalu
sur la dénomination tirée de la figure, & ce seroit un
grand bonheur s'il n'étendoit pas plus loin son empire
à d'autres égards. Article de M. le Chevalier
CONIL (Page 3:871)
CONIL, (Géog. mod.) petite ville d'Espagne en Andalousie, sur le golfe de Cadix.
CONIN (Page 3:871)
CONIN, (Géog. mod.) ville de la grande Pologne au palatinat de Posnanie.
CONJOINT (Page 3:871)
CONJOINT, adj. (Musique.) tétracorde conjoint, est dans l'ancienne Musique, celui dont la corde la plus grave est à l'unisson de la corde la plus aiguë du tétracorde, qui est immédiatement au - dessous de lui. C'est ainsi que dans le système des Grecs, le
Le système de la Musique ancienne étoit composé
de quatre tétracordes, si ut re mi, mi fa sol la, si ut
re mi, mi fa sol la, dont le premier & le second, ainsi
que le troisieme & le quatrieme, étoient conjoints,
c'est - à - dire avoient la corde mi commune; au lieu
que le second & le troisieme étoient disjoints, c'est - à
- dìre n'avoient point de cordes communes, puisque
le second finissoit par le son la, & le troisieme commençoit
par le son si. Voyez
Dans la Musique moderne, on appelle par degré
conjoint, la marche d'une note à celle qui la suit immédiatement,
sur le plus voisin degré au - dessus ou
au - dessous d'elle. Voyez
Ainsi le chant, ut re mi re mi fa mi re mi fa sol fa mi
re ut, est par degré conjoint. Voyez
Conjoints, (Page 3:871)
On considere leur état avant & après le mariage.
Avant le mariage, les futurs conjoints peuvent se faire tels avantages qu'ils jugent à - propos.
Depuis le mariage, ils n'ont plus la même liberté; dans les pays de droit écrit, ils ne peuvent s'avantager que par testament; dans la plûpart des pays coûtumiers, ils ne peuvent s'avantager ni entrevifs, ni à cause de mort.
On considere aussi l'état des conjoints par rapport
à la communauté de biens, quand elle a lieu entre
eux; par rapport à l'autorisation de la femme, & à
la faculté d'ester en jugement; & enfin pour les reprises
des conjoints en cas de décès de l'un d'eux.
Voyez
Conjoints: (Page 3:871)
Ils sont conjoints re seulement, lorsque la même chose est leguée à chacun d'eux nommément, comme si le testateur dit: Je legue ma maison de Paris à Titius, je legue ma maison de Paris à M>vius.
Ils sont conjoints verbis tantum, lorsque la même chose leur est leguée par une même phrase, mais divisément: par exemple, je legue à Titius & à Mavius ma maison de Paris, à cha>n par moitié.
Enfin ils sont conjoints re & verbis, lorsque le testateur dit: Je legue à Titius & à M>vius ma maison de Paris.
Le droit d'accroissement a lieu entre ceux qui sont
conjoints re, ou re & ver>is; mais non pas entre ceux
qui ne sont joints que verbis tantum. Voyez institut.
lib. II. tit. ij. & ci - devant au mot
CONJONCTIF, IVE (Page 3:871)
CONJONCTIF, IVE, adj. terme de Grammaire, qui se dit premierement de certaines particules qui lient ensemble un mot à un mot, ou un sens à un autre sens; la conjonction & est une conjonctive, on l'appelle aussi copulative.
La disjonctive est opposée à la copulative. Voyez
En second lieu, le mot conjonctif a été substitué par quelques Grammairiens à celui de subjonctif, qui est le nom d'un mode des verbes, parce que souvent les tems du subjonctif sont précédés d'une conjonction; mais ce n'est nullement en vertu de la conjonction que le verbe est mis au subjonctif, c'est uniquement parce qu'il est subordonné à une affirmation directe, exprimée ou sous - entendue. L'indicatif est souvent précédé de conjonctions, sans cesser pour cela d'être appellé indicatif.
On doit done conserver la dénomination de subjonctif;
l'indicatif affirme directement & ne suppose
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