ENCYCLOPÉDIE OU DICTIONNAIRE RAISONNÉ
DES SCIENCES, DES ARTS ET DES MÉTIERS

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"866"> frigorifiques & salines s'est introduite par les pores entre les globules de l'eau, elles peuvent être si proches les unes des autres, qu'elles se trouvent dans leur sphere d'attraction: il suivra de - là que les parties cohéreront ensemble & formeront un corps solide jusqu'à ce que la chaleur les sépare, les agite, rompe leur union & les éloigne assez l'une de l'autre pour qu'elles ne soient plus dans la sphere d'attraction, mais pour qu'elles soient au contraire exposées à la force répulsive, & qu'alors l'eau reprenne sa fluidité. Il paroît probable que le froid & la gelée doivent leur origine à une substance saline naturelle qui nage dans l'air; en effet, tous les sels, & particulierement quelques - uns mêlés avec de la neige ou de la glace, augmentent considérablement la force & les effets du froid. On peut ajoûter que tous les corps salins donnent de la roideur & de la rigidité aux parties des corps dans lesquelles ils sont introduits.

Les observations qu'on a faites sur les sels avec les microscopes, font voir que les particules de quelques sels, avant qu'ils soient réduits en un corps solide, paroissent très - fines, & ont la figure de petits coins; c'est pourquoi elles se soutiennent dans l'eau lorsqu'elles sont élevées, quoiqu'elles soient spécifiquement plus pesantes que l'eau.

Ces petites pointes des sels introduites dans les pores de l'eau, & qui sont en quelque façon soutenues par ce moyen, même dans l'hyver (quand la chaleur du soleil n'a pas assez de force pour teni les sels suspendus dans le fluide, pour émousser leurs pointes ou pour les entretenir dans un mouvement continuel); ces petites pointes, dis - je, venant à perdre leur arrangement & devenant plus libres de s'approcher les unes des autres, elles forment alors des crystaux de la maniere que nous l'avons expliqué ci - dessus, qui s'introduisant par leurs extrémités dans les plus petites parties de l'eau, la convertissent de cette façon en un corps solide, qui est la glace.

Outre cela, il y a encore une grande quantité de particules d'air dispersées çà & là, tant dans les pores des particules de l'eau, que dans les interstices formés par les globules sphériques. Les particules salines s'introduisant dans les particules d'eau, en chassent les petites bules d'air; celles - ci s'unissant plusieurs ensemble, forment un plus grand volume & acquerent par cette union une plus grande force d'expansion que quand elles étoient dispersées. De cette façon elles augmentent le volume, & diminuent la pesanteur spécifique de l'eau convertie en glace.

Nous pouvons concevoir de - là comment l'eau impregnée de soufre, de sels & de terres, qui ne se dissolvent que difficilement, peut être changée en métaux, minéraux, gommes & autres fossiles; les parties de ces différens mixtes formant avec l'eau une espece de ciment, ou s'introduisant dans les pores des particules de l'eau, se trouvent changées en différentes substances. Voyez Sel & Eau.

Quant au second système, comme on suppose que la matiere éthérée est généralement la cause du mouvement des fluides (Voyez Éther), & que l'air ne doit son mouvement qu'à ce même principe, il suit de - là que tous les fluides doivent rester dans un état de repos & de fixité, lorsque cette matiere subtile perd de la force qu'elle doit avoir. Par conséquent l'air étant moins échauffé dans l'hyver à cause de l'obliquité des rayons du soleil, il est plus dense & plus fixe dans ce tems que dans toute autre saison. Outre cela on s'est convaincu par plusieurs expériences, que l'air contient un sel qu'on suppose être de la nature du nitre. Cela accordé, & supposant la condensation de l'air, il suit que les particu<cb-> les du nitre doivent être rapprochées par la condensation de l'air, & qu'au contraire elles doivent être divisées & éloignées les unes des autres par sa raréfaction & sa plus grande fluidité. Si la même chose arrive à toutes les liqueurs qui sont saoulées ou qui tiennent un sel en dissolution; si la chaleur de la liqueur tient le sel exactement divisé; si la fraîcheur d'une cave ou de la glace, fait que les molécules d'un sel dissous se rapprochent les unes des autres, se réunissent plusieurs ensemble & forment des crystaux; pourquoi l'air, qui est reconnu pour un fluide, seroit - il exempt de la loi générale des fluides?

Il est vrai que le nitre de l'air étant plus grossier quand il fait froid que quand il fait chaud, devroit perdre de sa vîtesse; mais aussi le produit de sa masse par sa vîtesse, qui reste la même, augmentant, il aura un plus grand mouvement ou une plus grande quantité de mouvement. Il n'en faut pas davantage pour que le sel agisse avec plus de force sur les parties des fluides. C'est aussi probablement pour cette raison, que l'évaporation est si considérable dans un tems de gélée.

Ce nitre aërien doit être cause de la concrétion des fluides: ce n'est point l'air ni le nitre qu'il contient qui donne le mouvement aux fluides, puisque c'est la matiere subtile: donc quand cette matiere subtile perd de sa force, tout le fluide perd en même tems une partie de son mouvement.

Mais la matiere éthérée, assez foible d'elle - même dans l'hyver, doit de nouveau perdre beaucoup de sa force, agissant contre un air condensé & chargé de molécules de sel assez considérables; elle doit donc perdre de sa force dans le tems froid, & pour cela elle a moins d'aptitude à entretenir le mouvement des fluides; en un mot lorsqu'il gele, on peut regarder l'air comme la glace impregnée de sel, avec laquelle nous faisons glacer nos liqueurs en été. Probablement ces liqueurs se congelent à cause de la diminution du mouvement de la matiere éthérée par son action contre la glace & le sel mêlés ensemble: alors l'air malgré sa grande chaleur n'est point en état d'empêcher la concrétion. Chambers. (M)

Congelation, (Page 3:866)

Congelation, en Chimie, est une espece de fixation elle se dit du changement qui arrive à un fluide, lorsqu'il devient une masse solide ou molle en perdant sa fluidité, soit que ce changement se fasse par l'air froid, comme lorsqu'un métal fondu ou de la cire fondue au feu se congelent, ou par de la glace qui congele les liqueurs grasses & les aqueuses, ou par quelqu'autre moyen que ce soit, comme par les acides qui congelent certaines liqueurs. Voyez Coagulation. (M)

Le terme de la congelation, en parlant d'un thermometre, est le point où la liqueur s'arrête dans le tuyau lorsqu'on plonge la boule dans une eau mêlée de glace. Voyez Thermometre. (M)

CONGELER (Page 3:866)

CONGELER, c'est ôter la fluidité de ce qui étoit liquide: des sels moyens, des alkalis, des acides, & même des esprits mêlés avec de la neige ou de la glace, peuvent congeler la plûpart des liqueurs. On produit un degré de froid très - considérable par le mêlange de l'acide du vitriol ou de celui du nitre avec de la neige. On tient cette expérience de M. Boyle.

M. Homberg observe qu'on fait un froid artificiel, en mêlant ensemble parties égales de sublimé corrosif & de sel ammoniac, avec quatre fois autant de vinaigre distillé.

L'art de congeler est une chose fort agréable en été, & d'un grand usage pour faire des glaces. (M)

CONGENERE (Page 3:866)

CONGENERE, adj. en Anatomie; nom des muscles qui concourent tous à la même action, soit à la flexion ou à l'extension des parties. Voyez Muscle. [p. 867]

Congenere, (Page 3:867)

Congenere, (Botan.) il se dit des plantes comprises sous un même genre.

CONGERIE (Page 3:867)

CONGERIE, (Physique.) mot dont on s'est servi quelquefois pour dire l'amas ou l'assemblage de plusieurs particules ou corps unis dans une même masse. Ce mot signifie proprement un tas de plusieurs choses réunies ensemble sans ordre. On ne s'en sert plus. (O)

CONGESTION (Page 3:867)

CONGESTION, s. m. (Med.) maladie des humeurs.

La congestion est l'amas de quelque matiere morbifique des humeurs, qui se fait lentement dans une partie du corps.

Les humeurs ne pouvant être contenues dans leurs vaisseaux, qu'autant que la capacité des vaisseaux le permet, elles doivent suivre dans leur circulation le cours qui leur est destiné par la nature pour les besoins de la vie. Or toutes les fois que ce cours s'arrête, elles se rassemblent nécessairement en plus grande quantité dans quelque partie du corps, & c'est cette accumulation qu'on appelle congestion. Elle résulte 1°. ou de l'inaction de la partie solide, incapable de dompter & de chasser la matiere qui commence à se former: 2°. ou de la dérivation de la matiere peccante, déja formée ailleurs dans la partie maintenant affectée. Cette dérivation se fait par diverses causes que nous allons exposer, & qui constituent le principe de toutes les maladies avec matiere.

1°. Les humeurs s'accumulent dans les lieux voisins par la solution de continuité des vaisseaux, comme par des blessures, des ruptures, des piquures, & des contusions. 2°. Elles se répandent dans les vaisseaux les plus amples, les plus relâchés, & qui manquent de soutien. 3°. Elles s'épanchent au - dessus des parties obstruées, liées, comprimées. 4°. Le détaut, ou la diminution du mouvement dans les solides & dans les liquides, forment des congestions. 5°. L'excès de mouvement & le frottement produisent le même effet. 6°. Le manque d'absorption occasionne encore des congestions d'humeurs.

Quand elles sont faites, elles causent l'enflure de la partie dans laquelle elles se sont déposées, aggravent cette partie & l'appesantissent; elles se corrompent, & se putréfient par la stagnation; elles compriment la partie voisine, rendent son action plus pénible, ou la détruisent. Quelquefois les humeurs ainsi accumulées s'endurcissent, & forment des concrétions incurables; d'auties fois elles dégénerent en abcès, en suppuration, en ichorosités, en colliquation, &c. En un mot, elles produisent mille sortes de desordres.

Dans le premier genre de causes de ce mal énoncées ci - dessus, il faut diriger la cure, soit à l'ouverture du dépôt, soit à l'évacuation, suivant les circonstances. Dans le second genre de causes, il faut mettre en usage par art des soutiens, des points d'appui, & se servir en même tems des corroborans. Dans le troisieme, après avoir ôté l'obstacle qui procuroit l'obstruction ou la compression, on se conduira comme dans le premier cas. Dans le quatrieme, on doit employer les stimulans, & les discussifs. Dans le cinquieme, suivre une méthode opposée, diminuer la violence du mouvement, calmer, évacuer. Enfin dans le sixieme, rendre la matiere plus fluide, la faire rétrograder dans de plus grands vaisseaux, animer les fibres par des liqueurs chaudes, tenues, aromatiques, appliquer les moyens qui tendent à augmenter l'absorption.

Les congestions de matieres morbifiques paroissent sous tant de faces, que la Medecine pour tâcher de les caractériser, se sert des divers termes de collection, fluxion, dépôt, apostéme, délitescence, métastase, toutes expressions assez synonymes dans l'usage, & dont l'art même est embarrassé à crayonner la diffé<cb-> rence avec précision: voici l'idée que je m'en suis fait, & que je soumets aux lumieres des experts.

Je regarde la collection & la congestion comme signifiant absolument la même chose; & tandis qu'elles se forment lentement, la fluxion se fait promptement. Le dépôt me paroît un amas d'humeurs dans quelque partie, ordinairement accompagné de douleurs, & souvent de fluxion. Ce mot est encore particulierement consacré en Chirurgie, pour désigner un des accidens qui suivent quelquefois la saignée. Je définirois l'apostême, toute tumeur générale des parties molles contre nature, procédant de matieres humorales, ou réduisibles aux humeurs. Je crois que l'abcès est cette tumeur particuliere contenant du pus, & qui est une suite de l'inflammation. La délitescence pourroit être définie, une rétrocession de matiere provenant d'épanchemens imparfaits. La métastase me semble être un transport d'humeurs morbifiques, d'une partie dans une autre, & qui prend le nom de délitescence, quand elle survient aux apostêmes. Article de M. le Chevalier de Jaucourt.

CONGIAIRE (Page 3:867)

CONGIAIRE, s. m. (Hist. anc.) terme de Médailliste, don ou présent representé sur une médaille.

Ce mot vient de celui de conge, congius, parce que les premiers présens que l'on fit au peuple consistoient en huile & en vin, qui se mesuroient par conges. Voyez Conge.

Le congiaire étoit proprement un présent que les empereurs faisoient au peuple Romain; ceux que l'on faisoit aux soldats ne s'appelloient point congiaires, mais donatifs. Voyez Donatif.

L'inscription des congiaires est congiarium, ou liberalitas.

Tibere donna pour congiaires 300 pieces de monnoye à chaque citoyen; Auguste en donna 250, 300, 400; Caligula donna deux fois trois cents sesterces par tête. Neron en donna quatre cents; c'est le premier dont les congiaires soient marqués sur les médailles. Adrien donna des épiceries, du baume, du safran; Commode, 725 deniers; Aurélier, des gâteaux de deux livres, du pain, de l'huile, du porc & d'autres mets. Voyez Sesterce.

Les enfans n'étoient point exclus de cette libéralité du tems d'Auguste, quoiqu'auparavant il n'y eût que les enfans au - dessus de douze ans qui y eussent part.

Il n'est plus fait mention de congiaires dans les médailles des empereurs depuis Quintillus, soit que les monetaires ayent alors cessé de représenter ces sortes de libéralités sur la monnoie; soit que ces princes n'ayent pas eû le moyen de destiner à ces dépenses leurs revenus, qui pouvoient à peine suffire à soutenir les guerres considérables qui ravageoient l'empire. (G)

CONGLETON (Page 3:867)

CONGLETON, (Géog. mod.) ville d'Angleterre, dans la province de Cheshire, sur la riviere Dan.

CONGLOBÉ (Page 3:867)

CONGLOBÉ, (Medecine. Physiologie.) glande conglobée. Voyez Glande.

CONGLOMERÉ (Page 3:867)

CONGLOMERÉ, (Médecine. Physiologie.) glande conglomerée Voyez Glande.

CONGLUTINATION (Page 3:867)

CONGLUTINATION, s. f. (Physiq.) à la lettre signifie l'action de joindre, ou de cimenter deux corps ensemble, au moyen de matieres gluàntes & tenaces. Voyez Ciment, Glu, &c.

Ce terme s'employe particulierement en Medecine, pour signifier l'apposition ou l'adhérence de quelque nouvelle substance, ou l'accroissement de consistance dans les fluides des animaux, afin de les rendre plus nourrissans. Voyez Accroissement, & Nutrition. (L)

CONGLUTINÉ (Page 3:867)

CONGLUTINÉ, (Medecine. Physiologie.) glande conglutinée, voyez Glande.

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