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CONDENSATION (Page 3:835)
CONDENSATION, s. f. (Physique.) action par
laquelle un corps est rendu plus dense, plus compact
& plus lourd. V.
La condensation consiste à rapprocher les parties
d'un corps les unes des autres, & à augmenter leur
contact, au contraire de la raréfaction qui les é>rte
les unes des autres, diminue leur contact, & par
conséquent leur cohésion, & rend les corps plus legers
& plus mous. Voyez
Wolsius & quelques autres auteurs restraignent l'usage du mot condensation à la seule action du froid, ap<pb-> [p. 836]
L'air se condense aisément, soit par le froid, soit
artificiellement; pour l'eau, elle ne se condense jamais;
& elle pénetre les corps les plus solides, l'or
même, plûtôt que de rien perdre de son volume.
Voyez
On trouva à l'Observatoire pendant le grand froid de l'année 1670, que les corps les plus durs, jusqu'aux métaux, au verre, & au marbre même, étoient sensiblement condensés par le froid, & qu'ils étoient devenus plus durs & plus cassans qu'auparavant; ce qui dura jusqu'au dégel, qu'ils reprirent leur premier état.
L'eau est le seul fluide qui paroisse se dilater par
le froid; tellement que lorsqu'elle est gelée, elle occupe
plus de place qu'elle n'en occupoit auparavant:
mais on doit attribuer cet effet plûtôt à l'introduction
de quelque matiere étrangere, comme des particules
de l'air environnant, qu'à aucune raréfaction
particuliere de l'eau causée par le froid. V.
Si on fait entrer beaucoup d'air dans un vase fermé,
ce vase deviendra plus pesant; & si ensuite on
laisse échapper l'air, il sortira avec beaucoup de
violence, & le vase reprendra sa premiere pesanteur.
Or il suit de cette expérience, 1°. que l'air étoit
réduit à un moindre volume que celui qu'il occupe
ordinairement, & qu'il est par conséquent compressible.
Pour la mesure de sa compression, voy.
2°. Qu'il est sorti autant d'air qu'il en étoit entré,
ce que prouve le rétablissement de la pesanteur du
vase; donc l'air comprimé se restitue dans son
premier état, si la force comprimante est ôtée, &
conséquemment il est élastique. Voy.
3°. Que puisque le poids du vase est augmenté
par l'air injecté, l'air est par conséquent pesant, &
qu'il presse perpendiculairement à l'horison les corps
environnans, selon les lois de la gravité. Voy.
4°. Que c'est un signe certain de la compression de l'air quand en ouvrant l'orisice d'un vaisseau, on observe qu'il en sort de l'air.
L'air condensé produit des effets directement opposés à ceux de l'air rarésié. Les oiseaux y paroissent plus gais & plus vivans que dans l'air ordinaire, &c. Chambers. (O)
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