ENCYCLOPÉDIE OU DICTIONNAIRE RAISONNÉ
DES SCIENCES, DES ARTS ET DES MÉTIERS

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"765"> vingt - dix degrés, après qu'on en a retranché cet angle ou cet arc. Voyez Arc, Angle.

Ainsi l'on dit que le complément d'un angle ou d'un arc de 30 degrés est de 60 degrés, puisque 60 + 30 = 90.

L'arc & son complément sont des termes relatifs, qui ne se disent que de l'un à l'égard de l'autre.

On appelle co - sinus le sinus du complément d'un arc, & co - tangente, la tangente du complément. Voyez Co - sinus & Co - tangente, &c. Voyez aussi Sinus. Chambers. (E)

On appelle complément d'un angle à 180 degrés, l'excès de 180 degrés sur cet angle: ainsi le complément à 180 degrés d'un angle de 100 degrés, est 80 degrés; mais complément tout court ne se dit que du complément à 90. (O)

Les complémens d'un parallélogramme sont deux parallélogrammes que la diagonale ne traverse pas, & qui résultent de la division de ce parallélogramme par deux lignes tirées d'un point quelconque de la diagonale parallélement à chacun de ses côtés. Tels sont les parallélogrammes C & M, Plan. de Géomét. sig. 5. n. 2. L'on démontre que dans tout parallélogramme les complémens C & M sont égaux: car Z + C + O = R + M + x, à cause que les deux grands triangles sont égaux (la diagonale divisant le parallélogramme en deux également); & de même Z = R, & O = x: c'est pourquoi les parallélogrammes restant C & M sont égaux. Voy. Parallélogramme. (O)

Complément d'un intervalle, (Page 3:765)

Complément d'un intervalle, en Musique, est la quantité qui lui manque pour arriver à l'octave: ainsi le complément de la seconde est la septieme; de la tierce, la sixte; & de la quarte, la quinte: & réciproquement le complément de la quinte est la quarte; de la sixte, la tierce; de la septieme, la seconde. Ainsi complément & renversement signifient la même chose, toutes les fois qu'il n'est question que d'un intervalle. Voyez Intervalle & Renversement. (S)

Complément de route, (Page 3:765)

Complément de route, terme de Navigation; c'est le complément de l'angle que la route ou le rhumb que l'on suit fait avec le méridien du lieu où on est, c'est - à - dire la différence de cet angle à 90 degrés. Voyez Complément en Géométrie. (O)

COMPLEXE (Page 3:765)

COMPLEXE, adj. terme de Philosophie; il se dit d'une proposition, & des différens termes d'une proposition: ces termes sont simples quand ils ne désignent qu'une seule idée; ils sont complexes quand ils en comprennent plusieurs. Il se dit de la proposition lorsqu'elle a plusieurs membres.

Complexe: (Page 3:765)

Complexe: une quantité complexe, en Algebre, est une quantité comme a + b - c, composée de plusieurs parties a, b, c, jointes ensemble par les signes + & - . (O)

COMPLEXION (Page 3:765)

COMPLEXION, s. f. figure de Rhétorique qui contient en même tems une répétition & une conversion, c'est - à - dire dans laquelle divers membres de phrase commencent & finissent par le même mot, comme dans ce trait de Cicéron, qui contient de plus une interrogation: Quis legem tulit? Rullus. Quis majorem partem populi suffragüs privavit? Rullus. Quis comitiis prsuit? Rullus. (De leg. agr. contra Rull.)

Cette figure est commune & triviale, parce que l'auditeur a à peine entendu la question, qu'il prévient la réponse. Voyez Conversion & Répétition. (G)

Complexion, (Page 3:765)

Complexion, habitude, disposition naturelle du corps. Voyez Constitution.

Quelques anciens philosophes distinguent quatre complexions générales & principales dans l'homme: la complexion sanguine répond, selon eux, à l'air; elle en a les qualités, elle est chaude & humide. Elle est ainsi nommée parce que le sang y domine. Voyez Sanguin.

La complexion flegmatique, qui tire son nom de la pituite ou du slegme dont elle abonde, répond à l'eau; elle est froide & humide. Voyez Flegmati - Que.

La complexion bilieuse est de la nature du feu; elle est chaude & seche. Voyez Cholérique.

La complexion mélancholique tient de la nature de la terre; elle est froide & seche. Voyez Mélancholique. Dict. de Trév. & Chambers.

On ne fait plus guere d'attention à toutes ces sortes de divisions: l'expérience a ouvert les yeux sur bien des préjugés ou des opinions, dont il faut cependant rendre compte, afin que chacun puisse en faire l'usage ou le mépris qu'il jugera à propos.

COMPLEXUS (Page 3:765)

COMPLEXUS, en Anatomie, nom de quatre muscles de la tête, dont deux ont été appellés les grands complexus, & les deux autres les petits complexus.

Le grand complexus vient de la ligne demi - circulaire insérieure de l'os occipital, & se termine aux apophyses obliques des vertebres du cou, & de trois ou quatre des vertebres supérieures du dos.

Le petit complexus ou mastoïdien latéral, vient des apophyses transverses des six vertebres inférieures du cou, & se termine à l'apophyse mastoïde postérieurement. (L)

COMPLICATION (Page 3:765)

COMPLICATION, s. f. terme plus d'usage en Medecine qu'en aucune autre occasion: il désigne généralement un assemblage de causes, d'effets, ou de circonstances tellement liées les unes aux autres, qu'il est difficile d'en appercevoir distinctement tous les rapports.

Complication, (Page 3:765)

Complication, (Medecine.) complexio, consusio: ce terme est employé en différens sens par les Pathologistes.

Le plus grand nombre d'entre eux appellent compliquée, une maladie à laquelle est jointe une autre maladie dans le même sujet: ainsi une hémorrhagie habituelle des narines qui dépend de la lésion de quelque viscere du bas - ventre, est une maladie compliquée; de même que l'épilepsie qui est produite conséquemment à une maladie de la matrice: le virus vénérien joint avec le virus scrophuleux, constitue une maladie compliquée qui est la vérole, &c. Telle est l'idée que donnent des auteurs Pathologistes, de ce qu'ils appellent maladie compliquée, par opposition à ce qu'ils nomment maladie simple, qui, quoiqu'elle soit accompagnée de plusieurs symptomes différens qui en dépendent, n'est jointe à aucune autre maladie distinguée. Ainsi la fievre tierce, la pleurésie, la douleur aux dents, prises séparément, & considérées comme existantes seules dans un sujet, sont des maladies simples.

D'autres, tels que M. Astruc, entendent par maladies compliquées, celles qui, quoique considérées chacune en particulier, constituent des lésions de fonction dans l'oeconomie animale de plusieurs manieres, par opposition aux maladies simples, qui ne troublent les fonctions que d'une maniere. Ainsi la péripneumonie, par exemple, est une maladie compliquée, parce qu'elle affecte en même tems les parties solides & les parties fluides des poumons, & chacune de ces parties de différente maniere: 1°. entant qu'elle constitue une lumeur inflammatoire, par laquelle les solides sont vitiés à l'égard de leur volume qui est augmenté, de leur figure qui est changée, des conduits qui sont engorgés, & des fibres même dont ils sont composés, qui sont ou relâchées & affoiblies, ou resserrées & rendues trop roides: 2°. entant qu'elle donne lieu à la fievre, par laquelle les solides sont vitiés à l'égard de leur mouvement qui est augmenté, de la chaleur qui est plus forte, de la qualité des humeurs qui est différemment altérée, & [p. 766] de leur volume qui est souvent plus considérable, à cause de la pléthore vraie ou fausse.

Mais comme dans ces différentes significations que l'on donne aux complications des maladies, on n'y donne pas une idée distincte de ce qu'on appelle maladie, & de ce qui en est le symptome, de ce qui caractérise une maladie simple & une maladie compliquée; il paroît plus utile & plus clair d'appeller avec Pitcarne (élém. phys. mathém.) maladie simple, ce que les auteurs d'institution de Medecine appellent symptome; & de donner le nom de maladie compliquée, à ce qu'ils appellent simplement maladie, c'est - à - dire à la jonction, au concours de plusieurs symptomes: par - là on évite une grande confusion dans la Pathologie.

Il résulte de ce qui vient d'être dit, que la complication dans les maladies n'est autre chose que la réunion des conditions requises pour former une maladio compliquée, dans lequel des sens mentionnés qu'on puisse prendre ce terme.

Au reste il paroît que par maladie compliquée, les auteurs entendent la même chose que par maladie composée. Galien, lib. de typ. cap. iij. Voyez Maladie. Cet article est de M. d'Aumont.

Complication, (Page 3:766)

Complication, (Jurisprud.) se dit en matiere criminelle, lorsque l'accusé se trouve prévenu de plusieurs crimes: on dit aussi de la procédure ou d'une affaire en général, qu'elle est fort compliquée, lorsqu'il y a un grand nombre d'objets & de demandes respectives qui se croisent mutuellement. (A)

COMPLICE (Page 3:766)

COMPLICE, s. m. (Jurisprud.) est celui auquel on impute d'avoir eu part à quelque fraude ou à quelque délit, soit pour avoir donné conseil, ou avoir aidé à commettre l'action dont il s'agit.

Quand on ordonne quelqu'information contre les complices d'un accusé, on joint ordinairement au terme de complices, ceux de fauteurs, participes, & adhérens, pour désigner toutes les différentes manieres dont les complices peuvent avoir eu part au délit.

Celui qui est complice d'un délit ou de quelque fraude repréhensible, est souvent aussi coupable que l'auteur même du délit, & doit être puni également; ce qui dépend néanmoins des circonstances, par lesquelles on connoît le plus ou moins de part que le complice a eu à l'action: par exemple, celui qui a sû le dessein qu'un autre avoit de commettre un crime, & qui ne l'a pas empêché pouvant le faire, est coupable au moins d'une négligence qui approche beaucoup du délit; mais celui qui a consellé le délit, ou qui a aidé à le commettre, est encore plus coupable.

Un homme qui s'est trouvé par hasard en la compagnie de quelqu'un qui a commis un crime, n'en est pas pour cela réputé complice, pourvû qu'il n'y ait eu en effet aucune part.

La déclaration ou déposition des complices ne fait point une foi pleine & entiere contre le principal accusé, ni pour un complice contre un autre; elle sert seulement d'indice pour parvenir à tirer la preuve du crime par le moyen de la question ou torture; & si l'accusé n'avoue rien, il doit être absous.

Il faut même observer que la déposition d'un seul complice, quand il n'y a pas quelqu'autre adminicule de preuve, n'est pas suffisante pour faire appliquer ses complices à la question; il faut du moins en ce cas la déposition de deux ou trois complices.

On excepte néanmoins de cette regle certains crimes, tels que ceux de lese - majesté, sacrilége, conjuration, fausse monnoie, hérésie, & assassinat, où la déposition d'un complice fait pleine foi contre un autre. Voyez Clarus, lib. V. sent. quoest. xxj. n. 8. & seq. Fachin, lib. IX. cap. lxxxviij. (A)

COMPLICITE (Page 3:766)

COMPLICITE, s. f. (Jurisprud.) est la part que quelqu'un a eu à la fraude ou au crime commis par un autre. Voyez ci - devant Complice. (A)

COMPLIES (Page 3:766)

COMPLIES, s. f. pl. (Hist. ecclés.) c'est dans l'église Romaine la derniere partie de l'office du jour. Elle est composée du Deus in adjutorium, de trois pseaumes sous une seule antienne, d'une hymne, d'un capitule & d'un répons bref, puis du cantique de Siméon Nunc dimittis, & de quelques prieres ou versets, du Confiteor avec l'absolution, d'une oremus, & enfin d'une antienne à la Vierge, avec son verset & son oraison.

On ne connoît pas au juste le tems de l'institution de cette partie de l'office, dans laquelle l'Eglise a en vûe d'honorer la mémoire de la sépulture de Jesus - Christ, ainsi que le porte la glose, cap. x. de celebr. missar. tumulo completa reponit.

Ce qu'il y a de certain, c'est qu'elle étoit inconnue dans la primitive Eglise, comme le prouve contre Bellarmin le cardinal Bona, de psalmod. ch. xj. car les anciens terminoient leur office à none; & il paroît même par S. Basile, major. regular. quast. 37. qu'ils y chantoient le pseaume 90 que nous récitons aujourd'hui à complies. On ne trouve dans Tertullien & dans les autres anciens nulle trace des complies: il est vrai que l'auteur des constitutions apostoliques parle de l'hymne du soir, & que Cassien décrit la pratique des moines d'Egypte pour l'office du soir; mais c'étoit ce que nous appellons proprement vêpres. Voyez Vêpres. Voyez les antiq. eccles. de Bingham, tome V. lib. XIII. ch. jx. 8. (G)

COMPLIMENT (Page 3:766)

COMPLIMENT, s. m. (Morale.) discours par lequel on témoigne de vive voix ou par écrit à quelqu'un l'estime qu'on a pour lui, ou la part que l'on prend à quelque chose d'intéressant qui lui arrive. C'est ordinairement, ou une fadeur, ou une inutilité, ou un mensonge; ce qui n'empêche pas que ce ne soit quelquefois un devoir. (O)

COMPLIMENTAIRE (Page 3:766)

COMPLIMENTAIRE, s. m. terme de Commerce: on appelle quelquefois le complimentaire d'une société, celui des associés sous le nom duquel se fait tout le commerce de la société. Voyez Société. Diction. du Comm. & de Trév.

COMPLIQUÉ (Page 3:766)

* COMPLIQUÉ, adj. (Gramm.) il se dit en général de tout ce qui contient un grand nombre de rapports, qu'il est difficile d'embrasser & de concevoir distinctement. Il y a cette différence entre une assaire délicate & une affaire compliquée, que les rapports de la premiere peuvent être en petit nombre, au lieu que ceux de la seconde sont nécessairement en grand nombre.

COMPOIX (Page 3:766)

COMPOIX, s. m. (Hist. mod.) synonyme à cadastre: c'est en Languedoc & en Provence l'état des fonds de chaque communauté, avec leur estimation, leur qualité, & les noms de ceux qui les tiennent.

COMPONCTION (Page 3:766)

COMPONCTION, terme de Théologie, douleur qu'on a dans l'ame d'avoir offensé Dieu. Voyez Contrition.

La confession n'est bonne que quand on a un vif repentir, une grande componction de coeur. Voyez Confession.

Componction, dans la vie spirituelle, a une signification plus étendue; elle se prend non seulement pour la douleur qu'on a d'avoir offensé Dieu, mais aussi pour un sentiment pieux de douleur, de tristesse, de dégoût, qui a différens motifs. Les miseres de la vie, le danger où l'on est de se perdre dans le monde, l'aveuglement des mondains, sont pour les gens de bien des sujets de componction. Trév. & Chamb. (G)

COMPONE (Page 3:766)

COMPONE, adj. terme de Blason. On dit une bordure componée, de celle qui est formée ou composée d'un rang de parties angulaires, ou qui est échiquetée de deux couleurs.

Componé se dit aussi généralement d'une bordure, d'un pal, ou d'une face composée de deux différenpage n="767"> tes couleurs ou émaux disposés alternativement, séparés & divisés par des filets, excepté dans les coins, où les jonctions ont la figure d'un pié de chevre.

La bordure de Bourgogne & la bande de Vallin sont componées: la bordure de Seve est contre - componée, parce que leur écu étant fascé d'or & de sable, & la bordure componée de même, les compons d'or répondent aux faces de sable, & ceux de sable aux faces d'or.

Vallin en Dauphiné, de gueules à la bande componée d'argent & d'azur. (V)

COMPONENDE (Page 3:766)

COMPONENDE, s. f. (Jurisprud.) est une espece de composition on taxe que l'on paye à la chambre apostolique de Rome pour certains actes, tels que les dispenses de mariage, les unions, suppressions, érections, coadjutoreries, pensions sans cause, les absolutions & nouvelles provisions, & généralement pour tout ce qui procede de fruits mal perçûs par ceux qui ont joüi sans titre légitime des bénéfices, & qui n'ont pû en gagner les fruits, comme sont les considentiaires. Mais cette prétention de la cour de Rome sur les fruits mal perçûs n'est point reconnue en Francè; car le pape n'a pas le pouvoir d'appliquer à la chambre apostolique les fruits des bénéfices de ce royaume, & l'on n'y souffre point que les intrus, les confidentiaires, les simoniaques, & autres qui ont joüi des fruits sans titre légitime, en composent au préjudice des églises auxquelles ils sont tenus de les restituer, pour être employés aux orncmens & aux réparations.

Outre ces matieres de grace, absolutions, ou restitutions sujettes à la taxe des componendes, la plus grande partie des abbayes consistoriales paye la troisieme partie de la taxe qui est dans les livres de la chambre, lorsque les parties ne peuvent ou ne veulent pas les faire passer par le consistoire.

Amidenius, de stylo dat. cap. xviij. dit qu'Alexandre VI. a été le premier auteur des componendes, & qu'il avoit vû une lettre d'Isabelle & de Ferdinand roi d'Espagne, où ils se plaignoient de cette nouvelle charge, à laquelle ils se sont néanmoins ensuite soûmis.

Il y a à la daterie un office ou bureau des componendes; c'est le lieu où l'on compose, c'est - à - dire où l'on regle les taxes appellées de ce nom. Celui qui exerce cet office s'appelle le dépositaire, ou thrésorier, ou préfet des componendes: c'est un officier dépendant du dataire, dont l'emploi est de recevoir les sommes taxées pour les matieres sujettes à componende: il avoit été créé en titre perpétuel par le pape Pie V. mais il fut depuis supprimé pour être exercé par un officier amovible. Il est du devoir des reviseurs de la daterie, lorsque les suppliques qui passent par leurs mains sont sujettes à componende, de mettre au bas de la supplique un C, pour marquer qu'il est dû componende, auquel cas il faut les porter à l'office des componendes. Voyez la pratique de cour de Rome de Castel, tome I. pag. 49. & suiv. & pag. 242. (A)

COMPOSÉ (Page 3:766)

COMPOSÉ, (être) Métaphysique; c'est celui qui a plusieurs parties distinctes l'une de l'autre. Le corps humain est un composé, dont les parties sont la tête, le tronc, &c. Chaque membre est à son tour un composé; la tête des yeux, du nez, &c. & cette analyse peut être poussée tant qu'il reste des parties distinctes dans celles que l'on considere.

Chaque étre composé est un tout, dont l'essence consiste dans la maniere dont certaines parties données sont liées entre elles. Il faut d'abord certaines parties, doüées de telles ou telles qualités. On ne sauroit faire une maison avec de l'air, de l'eau, & du feu; il faut des pierres, des briques, & d'autres matériaux convenables: mais ces matériaux étant donnés, pour achever de déterminer l'essence d'nne maison, il s'agit de les arranger d'une certaine maniere; car d'autres assemblages produiroient des ouvrages différens d'une maison. De même l'essence du triangle consiste d'abord en trois lignes; plus ou moins ne feroient pas cette figure: mais de plus ces trois lignes doivent être disposées d'une certaine façon qui complete l'essence du triangle; laquelle, comme toutes celles des étres composés, consiste donc & dans la qualité des parties, & dans leur liaison. Ainsi ce n'est pas assez pour connoître l'essence d'un composé, de ne savoir que l'une ou l'autre de ces choses. Celui qui voit toutes les pieces d'une montre étalées, ignore l'essence de la montre, s'il ne sait pas comment ces pieces s'ajustent & influent l'une sur l'autre; tout de même que celui qui voit la montre montée & en mouvement, en ignore l'essence, s'il n'est pas instruit des différentes parties qui la composent.

C'est donc dans ces deux choses, savoir la qualité des parties & leur combinaison, que consiste la raison de tout ce qui convient au composé. C'est par la nature des pieces d'un moulin, & par la structure de cette machine, qu'on explique comment le blé peut y être réduit en farine, & la farine être séparée du son. C'est de même par les parties du corps humain, des animaux, des plantes, & par leur structure, qu'on rend raison de ce qui se passe dans ces corps organisés.

Les êtres composés sont semblables, si les parties & l'arrangement des parties se ressemblent; ils sont dissemblables, soit que les parties different, soit que l'arrangement varie.

Les genres & les especes des composés se déterminent par les qualités des parties, & par leur liaison. Les quadrupedes, par exemple, ont les mêmes parties: mais les qualités de ces parties, longueur, grosseur, couleur, &c. servent à les distinguer.

Un étre composé est produit, & passe de la simple possibilité à l'acte, sans qu'aucune création intervienne; il est détruit sans anéantissement, car les composés ne sont que des assemblages des parties qui existent également avant la naissance & après la destruction du composé. Il y a une circulation perpétuelle dans la nature, & il ne s'y perd pas le moindre atome de substance. Génération & corruption ne sont que des variations de la scene du monde, qui sont paroitre les choses sous diverses apparences, mais qui laissent toûjours subsister la même quantité de substance réelle. Article de M. Formey.

Composé, (Page 3:766)

Composé, adj. (Arithmét.) On dit qu'un nombre est composé, quand il peut être mesuré ou divisé exactement & sans reste, par quelque nombre différent de l'unité: tel est le nombre 12, qui peut être mesuré ou divisé par 2, 3, 4, 6.

Les nombres composés entre eux sont ceux qui ont quelque mesure commune différente de l'unité: comme les nombre 12 & 15, dont l'un & l'autre peut être exactement mesuré ou divisé par 3. Chambers. (E)

Au reste cette dénomination est peu en usage. On se sert plus communément des expressions suivantes: tel nombre a des divijeurs, ou n'est pas un nombre premier; ces deux nombres ont un diviseur commun. Voyez Nombre, Premier, Diviseur.

La raison composee est celle qui résulte du produit des antécédens de deux ou de plusieurs raisons, & de celui de leurs conséquens.

Ainsi 6 est à 12 en raison composée de 2 à 6, & de 3 à 2. Voyez Antécédent, Conséquent, Proportion. (O)

Composé, (Page 3:766)

Composé, en Méchanique; mouvement composé, est le mouvement résultant de l'action de plusieurs puissances concourantes ou conspirantes. Voy. Puissance.

On dit que des puissances conspirent ou concou<pb->

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