ENCYCLOPÉDIE OU DICTIONNAIRE RAISONNÉ
DES SCIENCES, DES ARTS ET DES MÉTIERS

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"759"> si l'index r s a toûjours marqué le même point sur l'arc de cercle t u, on peut être assûré d'avoir un cylindre parfait: mais si au contraire il a parcouru plu sieurs divisions de cet arc de cercle, on est assuré qu'il n'est pas d'un même diametre dans toute sa longueur; car s'il se présente entre les pointes E a un diametre moindre que celui sur lequel est appliqué en commençant, le compas, la force du ressort x qui doit être assez grande, fera lever l'extrémité o du levier o e a, & baisser l'extrémité a jusqu'à ce qu'elle touche la surface du cylindre: mais à cause que le compas est en équilibre sur les vis K L, le ressort x continuera d'agir sur le levier o e a, qui devient en cet instant du second genre, puisqu'il trouve un point d'appui immobile en la surface du cylindre où il vient de s'appliquer. Ainsi l'effet de l'action du ressort x passera au point e aussi - bien que la platine G F m n, jusqu'à ce que la pointe de la vis E venant à toucher la surface du cylindre, mette un terme à ce mouvement. En cet état l'extrémité o sera plus élevée qu'elle n'étoit auparavant, mais elle n'aura pas pû s'élever sans élever d'une pareille quantité le point du levier r s contre lequel elle s'applique; mais cette action, à cause que le levier r s est fixé au point r, sera transmise entierement à l'autre extrémité squi s'élevera vers t. Le contraire arrivera si un plus grand diametre vient à se présenter entre les pointes F a du compas; car il fera élever la derniere a & baisser l'autre extrémité o, contre laquelle le ressort x fera appliquer le levier r s, dont l'extrémité s descendra au - dessous de la fleur de lys dans la partie de l'arc de cercle s u.

Pour avoir à présent le rapport de l'espace parcouru pat l'extrémité S de l'index, à la différence des diametres qui ont passé entre les pointes du compas, il faut remarquer que la marche de la pointe a est double de la différence des rayons, & par conséquent que celle de l'extrémité o est égale à celle de la pointe a multipliée par le rapport des parties o e. e a du levier. On a donc o = a X o e. e a: mais le mouvement de la pointe S de l'index, qui est un levier du second genre, est égal à celui du point o multiplié par le rapport de r s à r o; on a donc S = o X r s. r o; & en substituant dans cette derniere équation la valeur de o prise de la premiere, on aura le mouvement de l'extrémité S de l'index (en nommant le rapport o e. e a = f & le rapport r s. r o = g,exprimé en parties multiples de a) en cette équation s = a f g, qui est une quantité considérable par rapport aux différences des diametres du cylindre. Voyez l'explication des Planches d'Arts.

Compas (Page 3:759)

Compas à l'usage des Fondeurs de cloches, est une regle de bois terminée d'un bout par un talon du crochet, dans lequel on fait entrer un des bords de la cloche, pendant que l'on frotte l'autre bout de la regle, qui est divisée en piés & pouces, contre le bord de la cloche diamétralement opposé. Le point le plus éloigné du talon où la cloche atteint est son vrai diametre. Voyez Cloche.

Compas de construction (Page 3:759)

Compas de construction à l'usage des Fondeurs de cloches, est un arbre de fer qui a deux bras qui retiennent la planche sur laquelle est tracé le profil ou échantillon de la cloche, laquelle sert à former le noyau, le modele, la chape en faisant tourner cette planche autour de l'axe, qui roule en - bas par un pivot sur une crapaudine de fer, & en - haut par un tourillon dans un colet de même métal. Voyez la figure 3. Pl. de la Fonderie des cloches, & l'article Fonte des Cloches.

Compas (Page 3:759)

Compas à l'usage des Cordonniers; ils s'en servent pour prendre les mesures. Il est composé de deux coulisses qui vont l'une dans l'autre, de sorte que les deux semblent n'en faire qu'une; au bout d'une est un talon fixe, & au bout de l'autre est un talon pareil & aussi fixe sur sa branche, de sorte qu'en tirant une de ces branches le talon qui y est fixé la suit & s'écarte de l'autre talon, & laisse un espace entre les deux qui est la mesure du pié. La coulisse mobile est marquée par parties égales numérotées, ensorte que l'ouvrier puisse retrouver chez lui le même intervalle entre les deux talons, pour choisir une forme de même grandeur que le pié de celui pour qui on fait la chaussure. Voyez la Planche du Cordonnier. (D)

Compas (Page 3:759)

Compas à l'usage des Écrivains, c'est un compas ordinaire dont ils se servent pour mesurer la hauteur ou longueur des lignes, des figures qui renferment les différens objets d'un état, d'un bordereau, d'un compte, & pour fixer l'endroit où l'on doit tracer chaque figure, afin d'observer l'ordre & la proportion.

Compas (Page 3:759)

Compas à l'usage des Épingliers. Ces ouvriers s'en servent pour tracer la lame d'étain dont ils se proposent de faire des plaques. Voyez Epinglier.

Compas (Page 3:759)

Compas à l'usage des Ferblantiers; il est de fer, & est fait comme tout autre compas. Il sert aux Ferblantiers pour mesurer, compasser, marquer des ronds & des demi - cercles, selon le besoin, sur les feuilles de fer - blanc qu'ils employent.

Compas courbe (Page 3:759)

Compas courbe à l'usage des Guainiers: il est fait par en - haut comme le compas droit, & a les deux branches par en - bas recourbées en - dedans; il sert aux Guainiers pour compasser le diametre des moules de leurs ouvrages.

Compas proit (Page 3:759)

Compas proit à l'usage des Guainiers. Ce compas n'a rien de particulier; il est de fer, & sert aux Guainiers pour mesurer leurs ouvrages.

Compas, (Page 3:759)

Compas, en Horlogerie; voyez l'explication des Planches ce cet Art. Il y en a de deux especes: le premier A ne differe des compas ordinaires que par son arc A qui sert à lui donner plus de solidité: cet arc a encore un autre avantage, c'est qu'on peut à volonté le fixer à la jambe N en serrant la vis I; & parlà, au moyen de l'écrou D, faire parcourir aux pointes du compas des distances très - petites; parce que cet écrou tournant dans la jambe M, mais sans aucun mouvement progressif, il fait avancer ou reculer la vis V qui fait partie de l'arc, & par conséquent augmente ou diminue la distance entre les deux pointes. La plaque Q est divisée en une espece de petit cadran, de façon qu'au moyen d'un index qui est sur l'écrou, on peut estimer en degrés de combien on l'a tournée. Les vis S S servent comme aux autres pour serrer les pointes P P du compas, dont on change à volonté.

Les Faiseurs d'instrumens de mathématiques & les Horlogers s'en servent beaucoup, sur - tout ceux qui travaillent en pendule: ce compas en général est un des meilleurs.

Le compas B d'acier trempé, est plus en usage parmi les Horlogers en petit ou qui travaillent en montres: ils l'appellent ordinairement compas d'Angleterre ou compas à ressort. La partie B doit être grande autant qu'il est possible, pour que le ressort en soit plus liant: la seule inspection de la figure fait voir comme on s'en sert. (T)

Compas d'épaisseur (Page 3:759)

Compas d'épaisseur ou Huit de chiffre, voyez l'expiication des figures d'Horlogerie, est un compas qui sert à prendre des grandeurs, des épaisseurs, &c. On s'en sert dans la pratique de plusieurs arts, comme dans l'Orfévrerie, l'Horlogerie, &c. Les Horlogers s'en servent beaucoup pour prendre l'épaisseur de certaines parties courbées, comme de la cuvette d'une boîte de montre, de la virole d'un barillet, &c. Sa perfection consiste dans la grande égalité des distances C E, C B, C F, G G qui doivent être précisément les mêmes, sans quoi on prend de [p. 760] fausses épaisseurs, le compas ne s'ouvrant pas également des deux côtés.

K H D est une piece qu'on ajuste quelquefois sur un de ces compas, pour mettre des balanciers ou des roues droites: cette piece est mobile en K & en H, de façon qu'on peut approcher son extrémité D fort près du bord du balancier monté dans le compas, au moyen de deux petits trous qu'on perce dans chacune des parties B & E; par - là on voit si en tournant sur son axe, tous les points de son bord sont toûjours également distans de D, & par conséquent si le balancier est droit. Ce compas sert encore pour mettre des balanciers de pesanteur. (T)

Compas au tiers, (Page 3:760)

Compas au tiers, V. encore l'expl. des fig. d'Horlog. est un outil dont se servent les Horlogers pour avoir tout d'un coup le tiers d'une grandeur. Cet instrument est composé de deux branches A B, A B, mobiles sur un centre C comme le calibre à prendre les hauteurs ou maître à danser; la seule différence, c'est qu'au lieu que les parties A C, C B soient d'égale longueur comme dans ce calibre, elles sont dans le rapport de 3 à 1, c'est - à - dire que B C est trois fois plus long qu'A C.

Cet instrument sert particulierement à prendre la grosseur de l'arbre du barillet, dont le diametre doit être le tiers du diametre interne du barillet. Il sert aussi pour la rosette, que l'on fait aussi un tiers plus petite, ou à - peu - près, que le rateau. (T)

Compas (Page 3:760)

Compas à l'usage des Menuisiers, il n'a rien de particulier; ces ouvriers s'en servent pour prendre des mesures.

Compas d'épaisseur, (Page 3:760)

Compas d'épaisseur, à l'usage des Orfévres en grosserie; il est composé de deux branches retenues ensemble vers le milieu par une charniere; à une de leurs extrémités elles forment un cercle parfait, & à l'autre la moitié d'un quarré. C'est au plus ou moins d'éloignement de ces branches, que l'on connoît l'égalité ou la différence d'épaisseur, en plaçant le compas sur plusieurs endroits de l'ouvrage successivement.

Compas (Page 3:760)

Compas à l'usage des Facteurs d'orgue; il est représenté fig. 61. Planche d'orgue, & ils s'en servent pour couper la partie arrondie des bouches ovales des tuyaux de montre. Voyez Bouche ovale. Ce compas est composé de deux équerres b c g, a d e.

La premiere équerre est composée d'une poignée a, d'une noix K, par l'ouverture de laquelle passe la verge b c de l'autre équerre qui peut y être fixée par la vis K, d'une autre noix d, dans laquelle la verge d e est rivée, & d'une pointe conique f qu'on place au centre des arcs que l'on veut décrire avec l'autre pointe g. L'autre équerre est composée de la verge b c & de la branche c h. c est une noix dans laquelle la verge b c est rivée; h est une noix dans laquelle passe la verge d e de l'autre équerre qui y peut être fixée par la vis h, ensorte que lorsque les deux vis k & h sont desserrées, on peut approcher ou éloigner à volonté le montant c h du montant a d. i est une boîte dans laquelle on met la pointe tranchante g.

Pour se servir de cet outil, la pointe f fixée au centre de l'arc que l'on veut couper sur la table d'étain ou de plomb étendue sur l'établi, la distance f g entre les pointes égales au rayon des arcs que l'on veut couper, on appuie le creux de la main sur la poignée a pour faire entrer la pointe f dans le centre de l'arc que l'on veut couper: on conduit de l'autre main la pointe g, qui est tranchante, sur la table de plomb ou d'étain que l'on coupe par ce moyen.

Compas (Page 3:760)

Compas à l'usage des Peintres, Dessinateurs, &c. Il doit être pointu, ferme, & ses pointes d'acier très délicates: on s'en sert peu, mais il en faut avoir un pour le besoin.

Compas cambré à ature, (Page 3:760)

Compas cambré à ature, à l'usage des Re - lieurs Doreurs; ils s'en servent pour coucher l'or sur les tranches; il doit être de fer; il a à la tête un clou rivé dessus & dessous à 3 pouces de la tête; les branches de 6 pouces de long, tels qu'on les voit Pl. II. fig. B de la Relieure; il est cambré dans ses deux branches pour avoir plus aisement moyen de s'en servir dans les gouttieres, dans les bouts des livres; c'est ce qu'on appelle ature.

Les Relieurs - Doreurs se servent aussi d'un compas ordinaire en cuivre, pour mesurer la place où ils ont à mettre de l'or, & n'en couper qu'à proportion. Voyez Dorer.

Compas courbé & brisé (Page 3:760)

Compas courbé & brisé à l'usage des Sculpteurs; ils s'en servent pour mesurer les grosseurs des corps ronds, parce qu'il embrasse les parties, ce que ne peuvent pas faire ceux à jambes droites.

Les Graveurs s'en servent aussi pour trouver le véritable endroit d'une planche qu'ils veulent repousser & graver. Voyez Gravure ou Burin.

Compas de forge, (Page 3:760)

Compas de forge, à l'usage des Serruriers & autres ouvriers; c'est un grand compas ordinaire dont on use pour prendre les longueurs sur le fer chaud.

Les Serruriers en ont d'autres de différentes grandeurs, qu'ils appellent compas d'établi.

Compas d'épaisseur, (Page 3:760)

Compas d'épaisseur, à l'usage des Serruriers; c'est un compas dont les branches sont courbes, & qui sert à l'usage indiqué par son nom.

Compas droit et courbe, (Page 3:760)

Compas droit et courbe, à l'usage des ouvriers qui travaillent en pierres de rapport, & en tabletterie; voyez la Planche de Marqueterie en pierres de rapport.

Compas, (Page 3:760)

Compas, à l'usage des Tonneliers, est un instrument dont ils se servent pour former & marquer les douves des fonds de leurs futailles en figure sphérique. Cet instrument est fait d'un seul jet de bois pliant, mais élastique, dont les deux bouts servent de branches à l'instrument, & sont garnis chacun d'une pointe & d'une virole de fer: ces deux branches peuvent s'approcher & s'éloigner au moyen d'un arc de bois à vis qui les traverse.

Les Tonneliers ont aussi parmi les outils de leur métier, des compas ordinaires qui sont de fer, & dont les branches n'ont pas plus de huit pouces de longueur.

Compas, (Page 3:760)

Compas, à l'usage des Vergetiers, est une espece de mesure marquée de points, à chaque bout de laquelle est en travers d'un côté seulement, un morceau de bois travaillé, haut d'environ un pouce & demi, pour retenir le pié sur la mesure. Les Cordonniers s'en servent pour mesurer la longueur du pié de ceux qu'ils ont à chausser.

Outre les compas dont noùs venons de faire mention, il y en a un grand nombre d'autres à l'usage des différens ouvriers. Ces compas seront décrits aux articles où nous ferons le détail des ouvrages, quand ils en vaudront la peine. Il n'y a presque point d'artiste qui n'ait son compas.

COMPASSER (Page 3:760)

COMPASSER, v. act. c'est prendre des mesures avec le compas. Voyez Compas.

COMPASSION (Page 3:760)

COMPASSION, s. f. (Morale.) affliction qu'on éprouve à la vûe, au récit, ou au souvenir des maux de quelqu'un. C'est un sentiment auquel on se livre avec une sorte de plaisir:

Non quia vexari quemquam est jucunda voluptas, Sed quibus ipse malis careas, quia cernere suave est. Le plaisir qu'on y éprouve vient encore du témoignage qu'on se rend à soi - même qu'on a de l'humanité.

Plus on a été malheureux, plus on est susceptible de compassion. Non ignara mali, &c. Non - seulement on ne se refuse point à ce sentiment, on cherche même quelquefois les occasions de l'exciter; c'est pour cela, & non par un sentiment barbare, que le

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