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COMPARATIF (Page 3:749)
COMPARATIF, adj. pris subst. terme de Grammaire. Pour bien entendre ce mot, il faut observer que les objets peuvent être qualifiés ou absolument sans aucun rapport à d'autres objets, ou relativement, c'est - à - dire par rapport à d'autres.
1°. Lorsque l'on qualisie un objet absolument, l'adjectif qualificatif est dit être au positif. Ce premier degré est appellé positif, parce qu'il est comme la premiere pierre qui est posée pour servir de fondement aux autres degrés de signification; ces degrés sont appellés communément degrés de comparaison: César étoit vaillant, le soleil est brillant; vaillant & brillant sont au positif.
En second lieu quand on qualifie un objet relativement à un autre ou à d'autres, alors il y a entre ces objets ou un rapport d'égalité, ou un rapport de supériorité, ou enfin un rapport de prééminence.
S'il y a un rapport d'égalité, l'adjectif qualificatif est toûjours regardé comme étant au positif; alors l'égalité est marquée par des adverbes aque ac, tam quam, ita u>, & en François par autant que, aussi que: César étoit aussi brave qu'Alexandre l'avoit été; si nous étions plus proche des étoiles, elles nous paroîtroient aussi brillantes que le soleil; aux solstices, les nuits sont aussi longues que les jours.
2°. Lorsqu'on observe un rapport de plus ou un rapport de moins dans la qualité de deux choses comparées, alors l'adjectif qui énonce ce rapport est dit être au comparatif; c'est le second degré de signification, ou, comme on dit, de comparaison, Petrus est doctior Paulo, Pierre est plus savant que Paul; le soleil est plus brillant que la lune; où vous voyez qu'en Latin le comparatif est distingué du positif par une terminaison particuliere, & qu'en François il est distingué par l'addition du mot plus ou du mot moins.
Enfin le troisieme degré est appellé superlatif. Ce mot est formé de deux mots Latins super, au - dessus, & latus, porté, ainsi le superlatif marque la qualité portée au suprême degré de plus ou de moins.
Il y a deux sortes de superlatifs en François, 1°. le superlatif absolu que nous formons avec les mots très ou avec fort, extrémement; & quand il y a admiration, avec bien: il est bien raisonnable; très vient du Latin ter, trois fois, très - grand, c'est - à - dire trois fois grand; sort est un abregé de fortement.
2°. Nous avons encore le superlatif relatif: il est le plus raisonnable de ses freres.
Nous n'avons en François de comparatifs en un seul mot que meilleur, pire & moindre.
Nous avons emprunté des Italiens cinq ou six termes de dignités, dont nous nous servons en certaines formules, & ausquels nous nous contentons de donner une terminaison Françoise, qui n'empêche pas de reconnoître leur origine Latine, tels sont, révérendissime, illustrissime, excellentissime, éminentissime.
Il y a bien de l'apparence que si le comparatif & le superlatif des Latins n'avoient pas été distingués du positif par des terminaisons particulieres, comme le rapport d'égalité ne l'est point; il y a, dis - je, bien
Les Grammairiens ont observé qu'en Latin le comparatif & le superlatif se forment du cas en i, du positif en ajoûtant or pour le masculin & pour le feminin, & as pour le genre neutre. On ajoûte ssimus au cas en i pour former le superlatif: ainsi on dit sanctus, sancti; sanctior, sanctius, sanctissimus; fortis, foreis, forti; fortior, fortius, fertissimus.
Les adjectifs dont le positif est terminé en >r, forment aussi leur comparatif du cas en i, pulcher, pulchri, pulchrior, pulchrius; mais le superlatif se forme en ajoûtant rimus au nominatif masculiu du positif, pulcher, pulcherrimus.
Les adjectifs en lis suivent la regle générale pour le comparatif, facilis, facilior, facilius; humilis, humilior; similis, similior: mais au superlatif on dit, facillimus, humillimus, simillimus; d'autres suivent la regle générale, utilis, utilior, utilissimus.
Plusieurs noms adjectifs n'ont ni comparatif, ni superlatif; tels sont Romanus, patrius, duplex, legitimus, claudus, unicus, dispar, egenus, &c. Quand on veut exprimer un degré de comparaison, & > le positif n'a ni comparatif, ni superlatif, on se sert de magis pour marquer le comparatif, & de valdè ou de maximè pour le superlatif: ainsi l'on dit, magis pius, ou maximè pius.
On peut aussi se servir des adverbes magis & maximè, avec les adjectifs qui ont un comparatif & un superlatif: on dit fort bien, magis doctus, & valdè ou maximè doctus.
Les noms adjectifs qui ont au positif une voyelle devant us, comme arduus, pius, n'ont point ordinairement de comparatif, ni de superlatif. On évite ainsi le bâillement que feroit la rencontre de plusieurs voyelles de suite, si on disoit arduior, piior > on dit plûtôt magis arduus, magis pius; cependant on dit piissimus, qui n'est pas si rare que püor. Ce mot piissimus étoit nouveau du tems de Cicéron. Marc. Antoine l'ayant hasardé, Cicéron le lui reprocha en plein sénat (Philipp. XIII. c. xjx. n. 42.). Piissimos quaris; & quod verbum omninò nullum in linguâ latinâ est, id propter tuam divinam pietatem novum inducis. On trouve ce mot dans les anciennes inscriptions, & dans les meilleurs auteurs postérieurs à Cicéron. Ainsi ce mot qui commençoit à s'introduire dans le tems de Cicéron, fut ensuite autorisé par l'usage.
Il ne sera pas inutile d'observer les quatre adjectifs suivans, benus, malus, magnus, parvus; ils n'ont ni comparatif, ni superlatif qui dérivent d'eux - mêmes: on y supplée par d'autres mots qui ont chacun une origine particuliere.
Positif. Comparatif. Superiatif. Benus, ...... bon. Melior, .... meilleur. Optimu>s, fort bon> Malus, ... mauvais. Pejor, pire, plus mauvais. Pessim>s, très - mau<-> vais. Magnus, ... grand. Major, plus grand, & de - Maximus, .. très la majeur. grand. Parvus, ..... petit. Minor, plus petit, mineur. Minimus, sort petit>
Vossius croit que melior vient de magis velim, ou
malim; Martinius & Faber le font venir de
Isidore le fait venir de mollior, non dur, plus tendre.
M. Dacier croit qu'il vient du Grec
Optimus vient de optatissimus, maxime optatus, très - souhaité, désirable; & par extension, très - bon, le meilleur.
A l'égard de pejor, Martinius dit qu'en Saxon beux veut dire malus; qu'ainsi on pourroit bien avoir dit autrefois en Latin peus pour malus: on sait le rapport qu'il y a entre le b & p; ainsi peus, génitif, pei, comparatif, peior, & pour plus de facilité pejor.
P>ssimus vient de pessum, en - bas, sous les piés, qui doit être foulé aux piés. Ou bien de pejor, on a fait peissimus, & ensuite pessimus par contraction.
Major vient naturellement de magnus, prononcé en mouillant le gn à la maniere des Italiens, & comme nous le prononçons en magnifique, seigneur, enseigner, &c. Ainsi on a dit ma - ignus, ma - ignior, major.
Maximus vient aussi de magnus; car le x est une lettre double qui vaut autant que cs, & souvent gs: ainsi au lieu de magnissimus, on a écrit par la lettre double maximus.
Minor vient du Grec
Minimus vient de minor; on trouve même dans Arnobe minissimus digitus, le plus petit doigt. Les mots qui reviennent souvent dans l'usage sont sujets à être abregés.
Au reste les adverbes ont aussi des degrés de signification, bien, mieux, fort bien; benè, melius, optimè.
Les Anglois dans la formation de la plûpart de leurs comparatifs & de leurs superlatifs, ont fait comme les Latins; ils ajoûtent er au positif pour former le comparatif, & ils ajoûtent est pour le superlatif. Rich, riche; richer, plus riche; the richest, le plus riche.
Ils se servent aussi à notre maniere de more, qui veut dire plus, & de most, qui signifie très - fort, le plus; honest, honnête; more honest, plus honnête; most honest, très - honnête, le plus honnête.
Les Italiens ajoûtent au positif più, plus, ou meno, moins, selon que la chose doit être ou élevée ou abaissée. Ils se servent aussi de molto pour le superlatif, quoiqu'ils ayent des superlatifs à la maniere des Latins: bellissimo, très - beau; bellissima, très belle; buonissimo, très - bon; buonissima, très - bonne.
Chaque langue a sur ces points ses usages, qui sont expliqués dans les grammaires particulieres. (F)
COMPARATIONE; (Page 3:750)
COMPARATIONE; punctum ex comparatione,
c'est ainsi qu'Appollonius appelle l'un des foyers de
l'ellipse ou de l'hyperbole. Voyez
COMPARER (Page 3:750)
COMPARER, v. act. qui designe l'acte de l'entendement,
appellé comparaison. Voy.
Comparer (Page 3:750)
COMPARES (Page 3:750)
COMPARES, s. f. pl. (Jurispr.) sont des usages & redevances, prétendues par les vicomtes de Narbonne contre l'évêque du même lieu. Il en est parlé dans la vie d'Aymeri III. Liv. IV. des mém. de Languedoc, pag. 586. (A)
COMPAROIR ou COMPAROITRE (Page 3:750)
COMPAROIR ou COMPAROITRE, v. n. (Jurisprud.) signifie se présenter devant le juge, greffier,
notaire, ou autre officier public, pour répondre à
une >ommation ou assignation. Voyez ci - dev.
Il y a des défauts> faute de comparior. Voyez ciaprès au mot
Anciennement lorsqu'un bourgeois de Bourges,
COMPARTIMENT (Page 3:750)
COMPARTIMENT, s. m. en Architecture, Peinture, Sculpture, & autres arts, est la disposition de figures régulieres, formées de lignes droites ou courbes & paralleles, & divisées avec symmétrie pour les lambris, les plafonds de plâtre, de stuc, de bois, &c. & pour les pavemens de pierre dure, de marbre, de mosaïque, &c.
Compartimens polygones, sont ceux qui sont formés de figures régulieres & répétées, & qui peuvent être compris dans un cercle, comme les compartimens du Val - de - Grace & de l'Assomption à Paris.
Compartimens de rues, est la distribution réguliere des rues, îles, & quartiers d'une ville.
Compartimens de tuiles, est l'arrangement symmétrisé de tuiles blanches, rouges, & vernissées, pour la décoration des couvertures & des combles.
Compartimens de vitres, sont les différentes figures que forment les panneaux des vitres blanches ou peintes.
Compartimens de parterre, ce sont les différentes pieces qui donnent la forme à un parterre dans un jardin. (P)
COMPARTITEUR (Page 3:750)
COMPARTITEUR, s. m. (Jurispr.) quasi partitor, est celui des juges qui a ouvert le premier un avis contraire à celui du rapporteur, & qui a commencé le partage d'opinions; ce qui n'arrive que par partage d'opinions dans les procès par écrit ou instances appointées en matiere civile; car en matiere criminelle, il n'y a jamais de partage, c'est - à - dire que quand les avis sont partagés, le jugement passe à l'avis le plus doux; & dans les affaires civiles d'audience, lorsque les avis sont partagés, on ordonne un délibéré ou un appointement.
Au parlement, lorsqu'une affaire se trouve partagée,
elle est portée dans une autre chambre pour
y être jugée; le rapporteur & le compartiteur vont
dans cette chambre exposer chacun les motifs & les
raisons de leur avis. voyez
COMPARUIT (Page 3:750)
COMPARUIT, s. m. (Jurispr.) est un acte que le juge délivre à l'une des parties litigantes, pour certifier sa comparution, lorsque l'autre partie est défaillante ou décédée; pour faire appeller de nouveau en cause le défaillant ou ses héritiers; pour reprendre l'instance, & procéder suivant les derniers erremens. Il en est parlé dans la coûtume de Lille, art. cxxxvij. de l'ancienne; & en la nouvelle, titre de l'action, art. xx. & en l'ancienne coûtume de Boulenois, à la fin; & celle de Dreux, art. lvij. où ce terme semble signifier le défaut que le demandeur fait à l'assignation qu'il a fait donner au défendeur. Dans l'usage présent, la cédule de présentation que le procureur de chaque partie doit prendre au greffe, tient lieu d'acte de comparuit. Voyez le gloss. de M. de Lauriere à ce mot comparuit. (A)
COMPARUTION (Page 3:750)
COMPARUTION, s. f. (Jurispr.) est l'acte que
fait celui qui se présente en justice, ou devant un
notaire, ou autre officier public. Il y a des actes de
justice où la comparution doit être faite en personne:
par exemple, en matiere civile, lorsqu'une partie
doit subir interrogatoire ou préter serment; en ma<pb->
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