ENCYCLOPÉDIE OU DICTIONNAIRE RAISONNÉ
DES SCIENCES, DES ARTS ET DES MÉTIERS

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Communication au greffe (Page 3:731)

Communication au greffe ou par la voie du greffe, est l'exhibition qui se fait d'une piece au greffe, ce qui arrive lorsqu'une partie demande à voir une piece originale, & qu'on ne veut pas la lui communiquer sous le récepissé de son procureur: on met la piece au greffe, dont le greffier dresse un acte que l'on signifie, afin que celui qui a demandé la piece l'aille voir entre les mains du greffier.

Communication du Jugement, (Page 3:731)

Communication du Jugement, est la connoissance que le greffier donne aux parties de la teneur du jugement qui est intervenu entre les parties. L'ordonnance de 1669, titre des épices & vacations, art. vj. veut que l'on donne cette communication aux parties, quoique les épices n'ayent pas été payées.

Communication de la main à la main, (Page 3:731)

Communication de la main à la main, est celle qui se fait en confiant des pieces pour les examiner, sans en exiger de récepissé ou reconnoissance de celui auquel on les remet; comme cette confiance est volontaire, la justice n'ordonne point que les parties ni leurs procureurs se communiqueront de la main à la main, mais par la voie du greffe ou sous le récepissé du procureur. Il n'est pas non plus d'usage entre les procureurs, de se communiquer leurs pieces de la main à la main; ils ne le font que par l'une des deux voies que l'on vient de dire. Pour ce qui est des avocats, ils se communiquent entr'eux de la main à la main toutes les pieces, même les plus importantes, de leurs cliens; ce qui se fait avec tant d'honneur & de fidélité, qu'il est sans exemple qu'il y ait jamais eu aucune plainte contre un avocat pour raison de ces sortes de communications. Dans les causes où le ministere public est partie, l'avocat général ou l'avocat du Roi qui doit porter la parole, & les avocats des autres parties, se communiquent de même mutuellement leurs pieces de la main à la main; au lieu que le ministere public ne communique aucune piece aux procureurs que sous leur récepissé ou par la voie du greffe, & les avocats ne leur communiquent point leurs pieces en aucune façon: lorsqu'un procureur veut aveir communication des pieces qui sont entre les mains de l'avocat de sa partie adverse, l'avocat remet les pieces au procureur de sa partie, & celui - ci les communique à son confrere sous son récepissé ou par la voie du greffe.

Communication au Parquet. (Page 3:731)

Communication au Parquet. Voyez ci - dev. Communication aux Gens du Roi.

Communication d'une Production, Instance (Page 3:731)

Communication d'une Production, Instance ou Procès; ce sont les procureurs qui prennent en communication les instances & procès, & les productions nouvelles & autres pour les examiner & debattre, & fournir de leur part des réponses, contredits, salvations & autres écritures nécessaires.

Suivant l'ordonnance de 1667. titre 14. art. jx. la communication des pieces produites par une partie, ne doit être donnée à l'autre qu'après que celle qui la demande a produit de sa part ou renoncé de produire, par un acte signé de son procureur & signifié.

L'article x. du même titre, ordonne que cette communication se fera par les mains du rapporteur, & non pas sous un simple récepissé de procureur à procureur.

Lorsqu'un procureur qui a pris des pieces en communication les retient trop long - tems pour éloigner le jugement, on obtient contre lui une contrainte pour lui faire rendre les pieces; ce qui s'exécute contre lui - même par corps.

Les procureurs au parlement prennent aussi quelquefois entr'eux la voie de rendre plainte à la communauté des avocats & procureurs contre celui qui retient les pieces: on rend jusqu'à trois plaintes; sur la premiere, la compagnie ordonne que le procureur viendra répondre à la plainte; sur la seconde, on ordonne que le procureur rendra les pieces dans tel tems & sous telle peine; & sur la troisieme plainte, la peine est déclarée encourue. Voyez le recueil des reglemens concernant les procureurs, pag. 125. 172. & 190. où il y a plusieurs délibérations de la communauté à ce sujet.

Communication des sacs, (Page 3:731)

Communication des sacs, est celle qui se fait entre les avocats des différentes parties, qui se confient mutuellement leurs sacs de la main à la main pour les examiner avant la plaidoirie de la cause. V. Communication de la main à la main.

Communication, (Page 3:731)

Communication, en terme de Fortification, est l'ouverture faite pour aller à un fort, un bastion ou lieu semblable, ou un passage pour y aller & pour en venir. V. Fort, Bastion, Fortification, &c.

On appelle communication, dans l'attaque des places, des chemins en forme de tranchées ou de paralleles qu'on construit pour joindre les différentes parties des attaques & des logemens. On fait aussi de ces communications pour joindre les batteries aux places d'armes, c'est - à - dire pour aller à couvert de ces places ou paralleles aux batteries. Ces communications servent à lier ensemble tous les travaux de l'attaque; elles servent aussi à donner plus de sûreté aux assiégeans pour aller d'un endroit à un autre<-> Voyez Batteries; voyez aussi les articles Tranchée, Parallele, &c. (Q)

COMMUNION (Page 3:731)

COMMUNION, s. f. (Théol.) créance uniforme de plusieurs personnes, qui les unit sous un même chef dans une même église. Voyez Unité, Eglise.

C'est dans ce sens que l'on dit que les Luthériens & les Calvinistes ont été retranchés de la communion de l'église Romaine. Dès les premiers tems le mot de communion est pris en ce sens, comme il paroît par les canons du concile d'Elvire. Le pape est le chef de la communion Catholique, & l'Eglise ou le siége de Rome en est le centre: on ne peut s'en séparen sans être schismatique. Voyez Unité & Schisme.

Communion des Saints, (Page 3:731)

Communion des Saints, c'est l'union, la communication qu'ont entr'elles l'Eglise triomphante, l'Eglise militante, & l'Eglise souffrante, c'est - à - dire les saints qui regnent dans le ciel, les ames qui sont dans le purgatoire, & les fideles qui vivent sur la terre ces trois parties d'une seule & même Eglise, forment un corps dont Jesus - Christ est le chef invisible, le pape vicaire de Jesus - Christ le chef visible, & dont les membres sont unis entr'eux par les liens de la charité, & par une correspondance mutuelle d'intercession & de priere. De - là l'invocation des saints, la priere pour les défunts, & la confiance au pouvoir des bienheureux auprès du thrône de Dieu. La communion des saints est un dogme de foi, un des articles du symbole des apôtres. Credo . . . . sanctorum communionem. Elle se trouve assez clairement exprimée au II. liy. des Macchabch. xij. vers. 44. & suiv. & elle a été constamment reconnue par toute la tradition.

Communion (Page 3:731)

Communion est aussi l'action par laquelle on reçoit le corps & le sang de Jesus - Christ au très saint sacrement de l'eucharistie. Cette action, la plus auguste de notre Religion, est ainsi décrite par saint Paul, prem. aux Cor. ch. x. Calix benedictionis cui benedicimus, nonre communicatio sanguinis Christi est? & panis quein frangimus, nonne participatio corporis Domini est? L'apôtre au même endroit explique l'esprit de cette cérémonie religieuse: Unus panis & unum corpus multi sumus, omnes qui de uno pane & de uno calice participamus. On peut voir dans l'apologétique de Tertullien, & dans la seconde apologie de S. Justin, avec quelle ferveur & quelle pureté les premiers fideles célébroient cette action, à l'occasion de laquelle les payens les noircissoient des plus horribles calomnies. Voyez Eucharistie & Présence réelle. [p. 732]

Communion sous les deux especes, (Page 3:732)

Communion sous les deux especes, c'est - à - dire sous l'espece du pain & sous l'espece du vin. Il est constant par plusieurs monumens des premiers siecles, que l'Eglise n'a pas jugé la communion sous les deux especes nécessaire, & qu'elle a cru que Jesus - Christ étant tout entier sous chaque espece, on le recevoit également sous chaque espece séparée, comme sous les deux especes réunies. Mais sa discipline a varié sur cet article, quoique sa foi ait toûjours été la même. Dans le jx. siecle on donnoit la communion sous les deux especes, ou plûtôt on donnoit l'espece du pain trempée dans. celle du vin. Acta SS. Bened. sac. iij. M. de Marca dans son histoire de Béarn, liv. V. ch. x. 3. observe aussi qu'on la recevoit dans la main; & il croit que la communion sous une seule espece a commencé en Occident sous le pape Urbain II. l'an 1096, au tems de la conquête de la Trre - sainte.

Le vingt - huitieme canon du concile de Clermont auquel ce pape présida, ordonne que l'on communie sous les deux especes séparément: mais il ajoûte cependant deux exceptions, l'une de nécessité, & l'autre de précaution, nisi per necessitatem aut cautelam; la premiere pour les malades, & la seconde en faveur des abstèmes, ou de ceux qui auroient horreur du vin.

Cette observation prouve combien étoient malfondées les instances qu'ont faites par la suite les Hussites, les Calixtins, & après eux Carlostad, pour faire rétablir l'usage de la communion sous les deux speces. Le retranchement de la coupe étoit une diseipline depuis long - tems établie pour remédier à mille abus, & sur - tout au danger de la profanation du sang de Jesus - Christ. L'indulgence qu'eut l'Eglise de s'en relâcher par le compactatum du concile de Constance en faveur des Hussites, ne produisit aucun des bons effets qu'on s'en étoit promis: ces hérétiques persévérerent dans leur révolte contre l'Eglise, & n'en furent pas moins acharnés à inonder de sang leur patrie. La même question sut agitée depuis au concile de Trente, où l'empereur Ferdinand & le roi de France Charles IX. demandoient qu'on rendît au peuple l'usage de la coupe. Le sentiment contraire prévalut d'abord; mais à la fin de la vingt - deuxieme session les peres laisserent à la prudence du pape à décider s'il étoit expédient ou non d'accorder cette grace. En conséquence Pie IV. à la priere de l'empereur Ferdinand, l'accorda à quelques peuples d'Allemagne, qui n'usoient pas mieux de cette condescendance que n'avoient fait les Bohémiens. Une foule de monumens d'antiquité ecclésiastique, qu'on peut voir dans les théologiens Catholiques, prouvent que la communion sous les deux especes n'est nécessaire ni de précepte divin ni de précepte ecclésiastique, & par conséquent qu'il n'y a nulle nécessité de changer la discipline présente de l'église Romaine, que les Protestans n'attaquent d'ailleurs que par de mauvaises raisons.

Communion fréquente. (Page 3:732)

Communion fréquente. La communion est de précepte divin pour les adultes, selon ces paroles de Jesus - Christ, en S. Jean, ch. vj. vers. 45. Nisi manducaveritis carnem Filii hominis, & biberitis ejus sanguinem, non habebitis vitam in vobis. Mais Jesus - Christ n'ayant fixé ni le tems ni les circonstances où ce précepte oblige, c'est à l'Eglise seule à les déterminer. Dans les premiers siecles de l'Eglise la ferveur & la piété des fideles étoient si grandes, qu'ils participoient fréquemment à l'eucharistie. On voit dans les actes des apôtres que les fideles de Jérusalem persévéroient dans la priere & dans la fraction du pain; ce que les interpretes entendent de l'eucharistie. Lorique la persécution étoit allumée, les Chrétiens se munissoient tous les jours de ce pain des forts, pour résister à la fureur des tyrans: considerantes id - circo, dit S. Cyprien, épît. 56, se quotidie calicem sanguinis Christi bibere, ut possint & ipsi propter Christum sanguinem fundere. Mais quand la paix eut été rendue à l'Eglise, cette ferveur se rallentit, l'Eglise même fut obligée de faire des lois pour fixer le tems de la communion. Le dix - huitieme canon du concile d'Agde enjoint aux clercs de communier toutes les fois qu'ils serviront au sacrifice de la messe, tome IV. concil. p. 1586. Mais il ne paroît pas qu'il y en eût encore de bien précise pour obliger les laïcs à la communion fréquente. S. Ambroise en exhortant les fideles à s'approcher souvent de la sainte table, remarque qu'en Orient il y en avoit beaucoup qui ne communioient qu'une fois l'année: Si quotidianus est panis, cur post annum sumis, quemadmodum Graci sacere in Oriente consueverunt? lib. V. de sacram. c. jv. Et S. Chrysostome rapporte que de son tems les uns ne communioient qu'une fois l'année, les autres deux fois, & d'autres enfin plus souvent: Multi hujus sacrificii semel in toto anno sunt participes, alii autem bis, alii sape. Homil. 17. in epist. ad Hebr. Et le jugement qu'en porte ce pere est très - remarquable: Quid ergo, ajoûte - t - il? quinam erunt nobis magis accepti? an qui semel? an qui sape? an qui raro? nec hi, nec illi; sed qui cum mundâ conscientiâ, qui cum mundo corde, qui cum vitâ qu nulli est affinis reprehensioni.

Gennade prêtre de Marseille, qui vivoit au v. siecle, dans son livre des dogmes ecclésiastiques qu'on a autrefois attribué à S. Augustin, & qui se trouve imprimé dans l'appendix du tome VIII. des ouvrages de ce pere, parle ainsi de la communion journaliere: Quotidie eucharistia communionem percipere, nec laudo, nec vitupero: omnibus tamen dominicis diebus communicandum suadeo & hortor; si tamen mens in affectu peccandi non sit: nam habentem ad huc voluntatem peccandi, gravari dico magis eucharisti perceptione, quam purificari. Ces peres, & une infinité d'autres que nous pourrions citer, en exhortant les fideles à la communion fréquente, & même très - fréquente, & leur intimant la menace de Jesus - Christ, nisi manducaveritis carnem, &c. ne manquoient jamais de leur emettre sous les yeux ces paroles terribles de S. Paul aux Corinthiens: Quicumque manducaverit panem hunc, vel biberit calicem Domini indignè, reus erit corporis & sanguinis Domini . . . . Probet autem se ipsum homo . . . . . Non potcstis participes esse mensa Domini, & mensa damoniorum. C'est - à - dire qu'ils ne separoient jamais ces deux choses, le desir ou la fréquentation du sacrement, & le respect ou les dispositions nécessaires pour s'en approcher dignement, & le recevoir avec fruit. Mais ils n'ont jamais parlé de la communion fréquente, encore moins de la communion journaliere, comme d'une chose prescrite par aucun précepte divin ou ecclésiastique.

Ce ne fut que vers le huitieme siecle que l'Eglise voyant la communion devenue très - rare, obligea les Chrétiens à communier trois fois l'année, c'est - à - dire à Pâque, à la Pentecôte, & à Noel. C'est ce que nous voyons par le chapitre etsi non frequentius, de consecr. dist. secund. & par la decrétale que Gratien attribue au pape S. Fabien; mais que la critique a fait voir être un ouvrage du huitieme siecle. Vers le treizieme siecle la tiédeur des fideles étoit encore devenue plus grande, ce qui obligea le quatrieme concile de Latran à ordonner de recevoir au moins à Pâque le sacrement de l'eucharistie, sous les peines portées par le canon suivant: Omnis utriusque sexûs fidelis, postquam ad annos discretionis pervenerit, omnia sua peccata, saltem semel in anno, consiteatur proprio sacerdoti, & injunctam sibi paitentiam studeat pro viribus adimplere, suscipiens reverenter ad minus in Paschâ eucharistia sacramentum, nisi forte de consilio proprii sacerdotis, ob aliquam rationabilem causam, ad tempus ab ejus perceptione duxerit abstinendum; alioquin & vi -

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