ENCYCLOPÉDIE OU DICTIONNAIRE RAISONNÉ
DES SCIENCES, DES ARTS ET DES MÉTIERS
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Communication au greffe
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Communication au greffe ou par la voie
du greffe, est l'exhibition qui se fait d'une piece
au greffe, ce qui arrive lorsqu'une partie demande
à voir une piece originale, & qu'on ne veut pas la
lui communiquer sous le récepissé de son procureur:
on met la piece au greffe, dont le greffier dresse un
acte que l'on signifie, afin que celui qui a demandé
la piece l'aille voir entre les mains du greffier.
Communication du Jugement,
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Communication du Jugement, est la connoissance
que le greffier donne aux parties de la teneur
du jugement qui est intervenu entre les parties.
L'ordonnance de 1669, titre des épices & vacations,
art. vj. veut que l'on donne cette communication aux
parties, quoique les épices n'ayent pas été payées.
Communication de la main à la main,
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Communication de la main à la main,
est celle qui se fait en confiant des pieces pour les
examiner, sans en exiger de récepissé ou reconnoissance
de celui auquel on les remet; comme cette
confiance est volontaire, la justice n'ordonne point
que les parties ni leurs procureurs se communiqueront
de la main à la main, mais par la voie du greffe
ou sous le récepissé du procureur. Il n'est pas non
plus d'usage entre les procureurs, de se communiquer
leurs pieces de la main à la main; ils ne le font
que par l'une des deux voies que l'on vient de dire.
Pour ce qui est des avocats, ils se communiquent
entr'eux de la main à la main toutes les pieces, même
les plus importantes, de leurs cliens; ce qui se
fait avec tant d'honneur & de fidélité, qu'il est sans
exemple qu'il y ait jamais eu aucune plainte contre
un avocat pour raison de ces sortes de communications. Dans les causes où le ministere public est partie,
l'avocat général ou l'avocat du Roi qui doit porter
la parole, & les avocats des autres parties, se
communiquent de même mutuellement leurs pieces
de la main à la main; au lieu que le ministere public
ne communique aucune piece aux procureurs que
sous leur récepissé ou par la voie du greffe, & les
avocats ne leur communiquent point leurs pieces en
aucune façon: lorsqu'un procureur veut aveir communication des pieces qui sont entre les mains de l'avocat
de sa partie adverse, l'avocat remet les pieces
au procureur de sa partie, & celui - ci les communique
à son confrere sous son récepissé ou par la voie
du greffe.
Communication au Parquet.
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Communication au Parquet. Voyez ci - dev.
Communication aux Gens du Roi.
Communication d'une Production, Instance
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Communication d'une Production, Instance ou Procès; ce sont les procureurs qui prennent
en communication les instances & procès, & les
productions nouvelles & autres pour les examiner
& debattre, & fournir de leur part des réponses,
contredits, salvations & autres écritures nécessaires.
Suivant l'ordonnance de 1667. titre 14. art. jx. la
communication des pieces produites par une partie,
ne doit être donnée à l'autre qu'après que celle qui
la demande a produit de sa part ou renoncé de produire,
par un acte signé de son procureur & signifié.
L'article x. du même titre, ordonne que cette communication se fera par les mains du rapporteur, &
non pas sous un simple récepissé de procureur à procureur.
Lorsqu'un procureur qui a pris des pieces en communication les retient trop long - tems pour éloigner
le jugement, on obtient contre lui une contrainte
pour lui faire rendre les pieces; ce qui s'exécute
contre lui - même par corps.
Les procureurs au parlement prennent aussi quelquefois
entr'eux la voie de rendre plainte à la communauté
des avocats & procureurs contre celui qui
retient les pieces: on rend jusqu'à trois plaintes; sur
la premiere, la compagnie ordonne que le procureur
viendra répondre à la plainte; sur la seconde,
on ordonne que le procureur rendra les pieces dans
tel tems & sous telle peine; & sur la troisieme plainte,
la peine est déclarée encourue. Voyez le recueil
des reglemens concernant les procureurs, pag. 125. 172.
& 190. où il y a plusieurs délibérations de la communauté
à ce sujet.
Communication des sacs,
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Communication des sacs, est celle qui se
fait entre les avocats des différentes parties, qui se
confient mutuellement leurs sacs de la main à la main
pour les examiner avant la plaidoirie de la cause. V.
Communication de la main à la main.
Communication,
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Communication, en terme de Fortification, est
l'ouverture faite pour aller à un fort, un bastion ou
lieu semblable, ou un passage pour y aller & pour en
venir. V.
Fort, Bastion, Fortification,
&c.
On appelle communication, dans l'attaque des places,
des chemins en forme de tranchées ou de paralleles
qu'on construit pour joindre les différentes
parties des attaques & des logemens. On fait aussi
de ces communications pour joindre les batteries aux
places d'armes, c'est - à - dire pour aller à couvert de
ces places ou paralleles aux batteries. Ces communications servent à lier ensemble tous les travaux de
l'attaque; elles servent aussi à donner plus de sûreté
aux assiégeans pour aller d'un endroit à un autre<->
Voyez Batteries; voyez aussi les articles
Tranchée, Parallele,
&c. (Q)
COMMUNION
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COMMUNION, s. f. (Théol.) créance uniforme
de plusieurs personnes, qui les unit sous un même
chef dans une même église. Voyez
Unité, Eglise.
C'est dans ce sens que l'on dit que les Luthériens &
les Calvinistes ont été retranchés de la communion de
l'église Romaine. Dès les premiers tems le mot de
communion est pris en ce sens, comme il paroît par
les canons du concile d'Elvire. Le pape est le chef
de la communion Catholique, & l'Eglise ou le siége
de Rome en est le centre: on ne peut s'en séparen
sans être schismatique. Voyez
Unité & Schisme.
Communion des Saints,
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Communion des Saints, c'est l'union, la
communication qu'ont entr'elles l'Eglise triomphante,
l'Eglise militante, & l'Eglise souffrante, c'est - à - dire les saints qui regnent dans le ciel, les ames qui
sont dans le purgatoire, & les fideles qui vivent
sur la terre> ces trois parties d'une seule & même
Eglise, forment un corps dont Jesus - Christ est le
chef invisible, le pape vicaire de Jesus - Christ le chef
visible, & dont les membres sont unis entr'eux par
les liens de la charité, & par une correspondance
mutuelle d'intercession & de priere. De - là l'invocation
des saints, la priere pour les défunts, & la
confiance au pouvoir des bienheureux auprès du
thrône de Dieu. La communion des saints est un dogme
de foi, un des articles du symbole des apôtres.
Credo . . . . sanctorum communionem. Elle se trouve
assez clairement exprimée au II. liy. des Macchabch. xij. vers. 44. & suiv. & elle a été constamment
reconnue par toute la tradition.
Communion
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Communion est aussi l'action par laquelle on
reçoit le corps & le sang de Jesus - Christ au très saint
sacrement de l'eucharistie. Cette action, la plus
auguste de notre Religion, est ainsi décrite par saint
Paul, prem. aux Cor. ch. x. Calix benedictionis cui benedicimus,
nonre communicatio sanguinis Christi est?
& panis quein frangimus, nonne participatio corporis
Domini est? L'apôtre au même endroit explique
l'esprit de cette cérémonie religieuse: Unus panis &
unum corpus multi sumus, omnes qui de uno pane & de
uno calice participamus. On peut voir dans l'apologétique
de Tertullien, & dans la seconde apologie
de S. Justin, avec quelle ferveur & quelle pureté les
premiers fideles célébroient cette action, à l'occasion
de laquelle les payens les noircissoient des plus
horribles calomnies. Voyez
Eucharistie & Présence réelle.
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Communion sous les deux especes,
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Communion sous les deux especes, c'est - à - dire sous l'espece du pain & sous l'espece du vin.
Il est constant par plusieurs monumens des premiers
siecles, que l'Eglise n'a pas jugé la communion sous
les deux especes nécessaire, & qu'elle a cru que Jesus - Christ étant tout entier sous chaque espece, on le
recevoit également sous chaque espece séparée,
comme sous les deux especes réunies. Mais sa discipline
a varié sur cet article, quoique sa foi ait toûjours
été la même. Dans le jx. siecle on donnoit la
communion sous les deux especes, ou plûtôt on donnoit
l'espece du pain trempée dans. celle du vin. Acta
SS. Bened. sac. iij. M. de Marca dans son histoire
de Béarn, liv. V. ch. x.> 3. observe aussi qu'on la
recevoit dans la main; & il croit que la communion
sous une seule espece a commencé en Occident sous
le pape Urbain II. l'an 1096, au tems de la conquête
de la T>rre - sainte.
Le vingt - huitieme canon du concile de Clermont
auquel ce pape présida, ordonne que l'on communie
sous les deux especes séparément: mais il ajoûte
cependant deux exceptions, l'une de nécessité, &
l'autre de précaution, nisi per necessitatem aut cautelam; la premiere pour les malades, & la seconde en
faveur des abstèmes, ou de ceux qui auroient horreur
du vin.
Cette observation prouve combien étoient malfondées
les instances qu'ont faites par la suite les
Hussites, les Calixtins, & après eux Carlostad, pour
faire rétablir l'usage de la communion sous les deux
>speces. Le retranchement de la coupe étoit une diseipline
depuis long - tems établie pour remédier à mille
abus, & sur - tout au danger de la profanation du
sang de Jesus - Christ. L'indulgence qu'eut l'Eglise de
s'en relâcher par le compactatum du concile de Constance en faveur des Hussites, ne produisit aucun des
bons effets qu'on s'en étoit promis: ces hérétiques
persévérerent dans leur révolte contre l'Eglise, &
n'en furent pas moins acharnés à inonder de sang
leur patrie. La même question sut agitée depuis au
concile de Trente, où l'empereur Ferdinand & le
roi de France Charles IX. demandoient qu'on rendît
au peuple l'usage de la coupe. Le sentiment contraire
prévalut d'abord; mais à la fin de la vingt - deuxieme
session les peres laisserent à la prudence du pape à
décider s'il étoit expédient ou non d'accorder cette
grace. En conséquence Pie IV. à la priere de l'empereur
Ferdinand, l'accorda à quelques peuples
d'Allemagne, qui n'usoient pas mieux de cette condescendance
que n'avoient fait les Bohémiens. Une
foule de monumens d'antiquité ecclésiastique, qu'on
peut voir dans les théologiens Catholiques, prouvent
que la communion sous les deux especes n'est nécessaire
ni de précepte divin ni de précepte ecclésiastique,
& par conséquent qu'il n'y a nulle nécessité
de changer la discipline présente de l'église Romaine,
que les Protestans n'attaquent d'ailleurs que par de
mauvaises raisons.
Communion fréquente.
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Communion fréquente. La communion est de
précepte divin pour les adultes, selon ces paroles de
Jesus - Christ, en S. Jean, ch. vj. vers. 45. Nisi manducaveritis
carnem Filii hominis, & biberitis ejus sanguinem,
non habebitis vitam in vobis. Mais Jesus - Christ
n'ayant fixé ni le tems ni les circonstances où ce précepte
oblige, c'est à l'Eglise seule à les déterminer.
Dans les premiers siecles de l'Eglise la ferveur & la
piété des fideles étoient si grandes, qu'ils participoient
fréquemment à l'eucharistie. On voit dans les
actes des apôtres que les fideles de Jérusalem persévéroient
dans la priere & dans la fraction du pain;
ce que les interpretes entendent de l'eucharistie.
Lorique la persécution étoit allumée, les Chrétiens
se munissoient tous les jours de ce pain des forts,
pour résister à la fureur des tyrans: considerantes id -
circo, dit S. Cyprien, épît. 56, se quotidie calicem
sanguinis Christi bibere, ut possint & ipsi propter Christum sanguinem fundere. Mais quand la paix eut été
rendue à l'Eglise, cette ferveur se rallentit, l'Eglise
même fut obligée de faire des lois pour fixer le tems
de la communion. Le dix - huitieme canon du concile
d'Agde enjoint aux clercs de communier toutes les
fois qu'ils serviront au sacrifice de la messe, tome IV.
concil. p. 1586. Mais il ne paroît pas qu'il y en eût
encore de bien précise pour obliger les laïcs à la
communion fréquente. S. Ambroise en exhortant les
fideles à s'approcher souvent de la sainte table, remarque
qu'en Orient il y en avoit beaucoup qui ne
communioient qu'une fois l'année: Si quotidianus est
panis, cur post annum sumis, quemadmodum Graci sacere
in Oriente consueverunt? lib. V. de sacram. c. jv.
Et S. Chrysostome rapporte que de son tems les uns
ne communioient qu'une fois l'année, les autres deux
fois, & d'autres enfin plus souvent: Multi hujus sacrificii
semel in toto anno sunt participes, alii autem
bis, alii sape. Homil. 17. in epist. ad Hebr. Et le jugement
qu'en porte ce pere est très - remarquable: Quid
ergo, ajoûte - t - il? quinam erunt nobis magis accepti?
an qui semel? an qui sape? an qui raro? nec hi, nec illi;
sed qui cum mundâ conscientiâ, qui cum mundo corde,
qui cum vitâ qu> nulli est affinis reprehensioni.
Gennade prêtre de Marseille, qui vivoit au v. siecle,
dans son livre des dogmes ecclésiastiques qu'on
a autrefois attribué à S. Augustin, & qui se trouve
imprimé dans l'appendix du tome VIII. des ouvrages
de ce pere, parle ainsi de la communion journaliere: Quotidie eucharistia communionem percipere, nec
laudo, nec vitupero: omnibus tamen dominicis diebus
communicandum suadeo & hortor; si tamen mens in affectu
peccandi non sit: nam habentem ad huc voluntatem
peccandi, gravari dico magis eucharisti perceptione, quam
purificari. Ces peres, & une infinité d'autres que nous
pourrions citer, en exhortant les fideles à la communion fréquente, & même très - fréquente, & leur intimant
la menace de Jesus - Christ, nisi manducaveritis
carnem, &c. ne manquoient jamais de leur > emettre
sous les yeux ces paroles terribles de S. Paul aux
Corinthiens: Quicumque manducaverit panem hunc,
vel biberit calicem Domini indignè, reus erit corporis &
sanguinis Domini . . . . Probet autem se ipsum homo
. . . . . Non potcstis participes esse mensa Domini, & mensa damoniorum. C'est - à - dire qu'ils ne separoient
jamais ces deux choses, le desir ou la fréquentation
du sacrement, & le respect ou les dispositions
nécessaires pour s'en approcher dignement,
& le recevoir avec fruit. Mais ils n'ont jamais parlé
de la communion fréquente, encore moins de la communion journaliere, comme d'une chose prescrite
par aucun précepte divin ou ecclésiastique.
Ce ne fut que vers le huitieme siecle que l'Eglise
voyant la communion devenue très - rare, obligea les
Chrétiens à communier trois fois l'année, c'est - à - dire
à Pâque, à la Pentecôte, & à Noel. C'est ce que nous
voyons par le chapitre etsi non frequentius, de consecr.
dist. secund. & par la decrétale que Gratien attribue
au pape S. Fabien; mais que la critique a fait voir
être un ouvrage du huitieme siecle. Vers le treizieme
siecle la tiédeur des fideles étoit encore devenue plus
grande, ce qui obligea le quatrieme concile de Latran à ordonner de recevoir au moins à Pâque le sacrement
de l'eucharistie, sous les peines portées par
le canon suivant: Omnis utriusque sexûs fidelis, postquam
ad annos discretionis pervenerit, omnia sua peccata,
saltem semel in anno, consiteatur proprio sacerdoti,
& injunctam sibi pa>itentiam studeat pro viribus adimplere,
suscipiens reverenter ad minus in Paschâ eucharistia
sacramentum, nisi forte de consilio proprii sacerdotis,
ob aliquam rationabilem causam, ad tempus ab
ejus perceptione duxerit abstinendum; alioquin & vi -
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