ENCYCLOPÉDIE OU DICTIONNAIRE RAISONNÉ
DES SCIENCES, DES ARTS ET DES MÉTIERS

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"715"> bâton que les flamines avoient à la main, & avec lequel ils écartoient le peuple dans leurs sacrifices.

COMMOTIÆ (Page 3:715)

* COMMOTIÆ, s. f. pl. (Myth.) nom des nymphes qui habitoient le lac Cutiliensis; comme il y avoit dans ce lac une île flotante, on donna à ces déesses l'épithete ou le surnom de commoti.

COMMOTION (Page 3:715)

COMMOTION, subst. f. (Gramm. & Chirargie.) sécousse ou ébranlement de quelque objet ou partie. La commotion du cerveau produit des accidens auxquels un chirurgien doit être très - attentif. Lorsque le crane est frappé par quelques corps durs, il communique au cerveau une partie du mouvement qu'il a reçu. Plus le crane résiste, plus l'ébranlement du cerveau est considérable, ainsi la commotion est proportionnée à la violence du coup, & à la résistance du crane: on a remarqué que les coups avec grand fracas d'os, ne causent ordinairement aucune commotion. Voyez Ame & Cerveau.

La commotion du cerveau produit la rupture d'une infinité de petits vaisseaux qui arrosent le cerveau & ses membranes; il en résulte une perte de connoissance & un assoupissement léthargique. Ces accidens n'indiquent point l'opération du trépan lorsqu'ils arrivent dans l'instant du coup, parce qu'ils sont l'effet de la commotion. Le saignement du nez, des yeux, de la bouche, & des oreilles; le vomissement bilieux, l'issue involontaire des déjections, sont les effets de cet accident primitif. Dans ce cas on n'a de ressource que dans les saignées; on les a souvent faites avec succès de deux heures en deux heures, pour procurer la résolution du sang épanché. Lorsque la perte de connoissance & l'assoupissement sont des accidens consécutifs, ils indiquent l'opération du trépan, quand même il n'y auroit point de fracture, parce qu'ils sont l'effet d'un épanchement qui s'est fait à la longue, ou le produit d'une suppuration qui n'a pû être un symptome primitif. On a vû des personnes frappées légerement à la tête, étourdies seulent par le coup; on a vû, dis - je, ces personnes mrir plusieurs mois après par des accidens survenus peu de jours avant leur mort. On a trouvé à l'ouverture un epanchement de sang ou un abcès dans quelques coins du cerveau. Il y a apparence que cela n'arrive que parce que les vaisseaux qui ont souffert du coup étoient si fins, qu'il a fallu un tems assez long pour qu'il puisse s'échapper une quantité de liqueur suffisante pour produire des accidens & causer la mort.

De pareils exemples doivent faire recourir à la saignée & aux remedes généraux dans les plus petits coups qu'on reçoit à la tête, pour prévenir les accidens funestes, qui ne sont que trop souvent la suite de la négligence de ces moyens. Voyez Trépan.

On trouve dans le premier volume des mémoires de l'académie royale de Chirurgie, un précis des observations envoyées à cette académie, sur lesquelles M. Quesnay a fondé plusieurs dogmes qui regardent l'application du trépan dans les cas douteux. Les égards dûs à la commotion y sont exposés dans tout leur jour; & on tâche de découvrir les cas où il faut prendre son parti pour ou contre l'opération du trépan, d'après les bons & mauvais succès déterminés par les circonstances ou les particularités qui paroissent en faire distinguer la cause. (Y)

Commotion, (Page 3:715)

Commotion, (Physiq.) ce mot s'emploie aussi aujourd'hui, en parlant de ce que l'on ressent, ou que l'on éprouve en faisant une expérience de l'électricité, qui de - là même a pris le nom d'expérience de la commotion; elle s'appelle encore le coup foudroyant. Voyez ce mot, & l'article Électricité. (T)

COMMOTE (Page 3:715)

COMMOTE, s. f. (Hist. mod.) étoit un terme anciennement usité dans la province de Galles, qui signifie un demi - hundred, c'est - à - dire, cinquante villages; car hundred signifie cent.

Autrefois la province de Galles étoit divisée en trois provinces, chacune desquelles étoit divisée en cautreds ou hundreds, ce qui est la même chose, & chaque hundred ou cautred en deux commotes.

Sylvestre Girard dit cependant dans son itinéraire, que la commote n'est qu'un quart de hundred. Chamb.

COMMUER (Page 3:715)

COMMUER, (Jurisp.) signifie changer une peine en une autre, ce que le prince seul peut faire. Voyez ci - après Commutation de peine. (A)

COMMUN (Page 3:715)

COMMUN, adj. en termes de Grammaire, se dit du genre par rapport aux noms, & se dit de la signification à l'égard des verbes.

Pour bien entendre ce que les Grammairiens appellent genre commun, il faut observer que les individus de chaque espece d'animal sont divisés en deux ordres; l'ordre des mâles & l'ordre des femelles. Un nom est dit être du genre masculin dans les animaux, quand il est dit de l'individu de l'ordre des mâles; au contraire il est du genre féminin quand il est de l'ordre des femelles: ainsi coq est du genre masculin, & poule est du feminin.

l'égard des noms d'êtres inanimés, tels que soleil, lune, terre, &c. ces sortes de noms n'ont point de genre proprement dit. Cependant on dit que soleil est du genre masculin, & que lune est du feminin, ce qui ne veut dire autre chose, sinon que lorsqu'on voudra joindre un adjectif à soleil, l'usage veut en France que des deux terminaisons de l'adjectif on choisisse celle qui est déjà consacrée aux noms substantifs des mâles dans l'ordre des animaux; ainsi on dira beau soleil, comme on dit beau coq, & l'on dira belle lune comme on dit belle poule. J'ai dit en France; car en Allemagne, par exemple, soleil est du genre feminin; ce qui fait voir que cette sorte de genre est purement arbitraire, & dépend uniquement du choix aveugle que l'usage a fait de la terminaison masculine de l'adjectif ou de la feminine, en adaptant l'une plûtôt que l'autre à tel ou tel nom.

A l'égard du genre commun, on dit qu'un nom est de ce genre, c'est - à - dire de cette classe ou sorte, lorsqu'il y a une terminaison qui convient également au mâle & à la femelle; ainsi auteur est du genre commun; on dit d'une dame qu'elle est auteur d'un tel ouvrage: notre qui est du genre commun; on dit un homme qui, &c. une femme qui, &c. Fidele, sage, sont des adjectifs du genre commun; un amant fidele, une femme fidele.

En Latin civis, se dit également d'un citoyen & d'une citoyenne. Conjux, se dit du mari & aussi de la femme. Parens, se dit du pere & se dit aussi de la mere. Bos, se dit également du boeuf & de la vache. Canis, du chien ou de la chienne. Feles, se dit d'un chat ou d'une chate.

Ainsi l'on dit de tous ces noms - là, qu'ils sont du genre commun.

Observez que homo est un nom commun, quant à la signification, c'est - à - dire qu'il signifie également l'homme ou la femme; mais on ne dira pas en Latin mala homo, pour dire une méchante femme; ainsi homo est du genre masculin par rapport à la construction grammaticale. C'est ainsi qu'en François personne est du genre feminin en construction; quoique par rapport à la signification ce mot désigne également un homme ou une femme.

A l'égard des verbes, on appelle verbes communs ceux qui, sous une même terminaison, ont la signification active & la passive, ce qui se connoît par les adjoints. Voyez la quatrieme liste de la méthode de P. R. p. 462, des déponens qui se prennent passivement. Il y a apparence que ces verbes ont eu autrefois la terminaison active & la passive: en effet on trouve criminare, crimino, & criminari, criminor, blâmer.

En Grec, les verbes qui sous une même termi<pb-> [p. 716] naison ont la signification active & la passive, sont appellés verbes moyens ou verbes de la voix moyenne. (F)

Commun, (Page 3:716)

Commun, en Géométrie, s'entend d'un angle, d'une ligne, d'une surface, ou de quelque chose de semblable, qui appartient également à deux figures, & qui fait une partie nécessaire de l'une & de l'autre. Voyez Figure.

Les parties communes à deux figures servent à trouver souvent l'égalité entre deux figures différentes, comme dans le théoreme des parallelogrammes sur même base & de même hauteur, dans celui de la quadrature des lunules d'Hippocrate, &c. Voyez Parallelograme, Lunule, &c. (O)

Commun, (Page 3:716)

Commun, (Jurisprud.) se dit des choses dont la propriété ou l'usage, & quelquefois l'un & l'autre, appartiennent à plusieurs personnes. Voyez Choses communes.

Être commun en biens avec quelqu'un, signifie être & avoir des biens en commun avec lui, comme cela est fréquent entre mari & femme dans les pays coûtumiers; ces sortes de sociétés ont aussi lieu entre d'autres personnes dans certaines coûtumes. Voyez ci - après Communautés & Sociétés Tacites.

Délit commun. Voyez Délit.

Droit commun. Voyez Droit.

Commun de paix, (Page 3:716)

Commun de paix, (Jurisprud.) est un droit qui appartient au Roi comme comte de Rhodez, au pays de Roüergue, en vertu duquel il leve annuellement 6 deniers sur chaque homme ayant atteint l'âge de 14 ans; sur chaque homme marié, 12 deniers; sur chaque paire de boeufs labourans, 2 sols; sur chaque vache ou boeuf non labourant, 6 deniers; sur chaque âne, 12 deniers; sur chaque brebis ou mouton, 1 denier; sur chaque chevre ou pourceau, 1 denier, & sur chaque moulin, 2 sols.

M. Dolive, qui traite au long de ce droit en ses quest. not. liv. II. ch. jx. prétend que ce droit a été ainsi appellé, parce que les habitans du Rouergue s'obligerent de le payer au Roi, en reconnoissance que ce qu'en les défendant de l'invasion des Anglois, il maintenoit leur communauté en paix.

Mais M. de Lauriere en son glossaire, au mot commun de paix, soûtient que ce droit n'a été établi dans le Roüergue que pour y abolir entierement les guerres privées, ou pour y rendre continuelle cette suspension d'armes que l'on appelloit la treve de Dieu, qui ne duroit que depuis le mercredi au soir de chaque semaine, jusqu'au lundi matin de la semaine suivante; c'est en effet ce que prouve une decrétale d'Alexandre III. publiée par M. de Marca dans ses notes sur le premier canon du concile de Clermont, pag. 281. elle est rapportée par M. de Lauriere, loc. cit. (A)

Commun, (Page 3:716)

* Commun, adj. (Myth.) épithete que l'on donnoit à plusieurs divinités, mais sur - tout à Mars, à Bellonne & à la Victoire; parce que sans aucun égard pour le culte qu'on leur rendoit, elles protegeoient indistinctement & l'ami & l'ennemi. Les Latins appelloient encore dii communes, ceux que les Grecs nommoient A)/ZWNOI; ils n'avoient aucun département particulier au ciel; on les honoroit toutefois sur la terre d'un culte qui leur étoit propre; telle étoit Cybele. On donnoit aussi l'épithete de communs, aux dieux reconnus de toutes les nations, comme le Soleil, la Lune, Pluton, Mars, &c.

Commun, (Page 3:716)

Commun, en Architecture, est un corps de bâtiment avec cuisines & offices, où l'on apprête les viandes pour la bouche du Roi & les officiers de Sa Majesté. Dans un hôtel c'est une ou plusieurs pieces où mangent les officiers & les gens de livrée. Voyez Salle.

Dans une maison religieuse on appelle commun, le lieu où mangent les domestiques.

Il y a chez le Roi le grand commun & le petit commun.

Commun, (Page 3:716)

Commun, (Hist. mod.) chez le Roi & les grands seigneurs. Le grand commun est un vaste corps de bâtiment isolé, & élevé sur la gauche du château de Versailles; & ce bâtiment sert de demeure à un grand nombre d'officiers destinés pour la personne de nos Rois.

Le petit commun est une autre cuifine ou table, établie en 1664, différente de celle qu'on appelle le grand commun. Le petit commun ne regarde donc que les tables du grand - maître & du grand - chambellan, autrefois supprimées, & depuis rétablies par le feu roi Louis XIV. & ce petit commun, dont les dépenses sont reglées par ordonnance du Roi en 1726, a comme le grand - commun, tous les officiers nécessaires pour le service de leurs tables. (G) (a)

COMMUNAGES ou COMMUNAUX (Page 3:716)

COMMUNAGES ou COMMUNAUX, (Jurisp.) voyez Communal.

COMMUNAL (Page 3:716)

COMMUNAL, (Jurispr.) se dit d'un héritage qui est commun à tous les habitans d'un même lieu, tel qu'un pré ou un bois. On appelle cependant plus ordinairement les prés de cette qualité, des communes. Voyez ci - après Communaux & Communes. (A)

COMMUNAUTÉ (Page 3:716)

COMMUNAUTÉ, s. f. (Jurispr.) en tant que ce terme se prend pour corps politique, est l'assemblée de plusieurs personnes unies en un corps, formé par la permission des puissances qui ont droit d'en autoriser ou empêcher l'établissement. On ne donne pas le nom de communauté à une nation entiere, ni même aux habitans de toute une province; mais à ceux d'une ville, bourg, ou paroisse, & à d'autres corps particuliers, qui sont membres d'une ville ou paroisse, & qui sont distingués des autres particuliers & corps du même lieu.

Les communautés ont été établies pour le bien commun de ceux qui en sont membres; elles ont aussi ordinairement quelque rapport au bien public: c'est pourquoi elles sont de leur nature perpétuelles, à la différence des sociétés qui sont bien une espece de communauté entre plusieurs personnes, mais seulement pour un tems.

Il y avoit chez les Romains grand nombre de communautés ou confrairies, que l'on appelloit colléges ou université. On tient que ce fut Numa qui divisa ainsi le peuple en différens corps ou communautés, afin de les diviser aussi d'intérêts, & d'empêcher qu'ils ne s'unissent tous ensemble pour troubler le repos public. Les gens d'un même état ou profession formoient entre eux un collége, tel que le collége des augures, celui des artisans de chaque espece, &c. Ces colléges ou communautés pouvoient avoir leurs juges propres; & lorsqu'ils en avoient, ceux qui en étoient membres ne pouvoient pas décliner la jurisdiction. Le collége succédoit à ses membres décédés intestati; il pouvoit aussi être institué héritier & légataire: mais les colléges prohibés, tels que ceux des juifs & des hérétiques, étoient incapables de succession. On ne pouvoit en établir sans l'autorité de l'empereur, ni au préjudice des lois & sénatusconsultes qui le défendoient. Ces communautés ou colléges se mettoient chacune sous la protection de quelque famille patricienne. Le devoir des patrons étoit de veiller aux intérêts de la communauté, d'en soûtenir ou augmenter les priviléges.

A l'gard des communautés, elles étoient perpétuelles, & pouvoient posséder des biens; avoir un coffre commun pour y mettre leurs deniers; agir par leurs syndics; députer auprès des magistrats, même se faire des statuts & réglemens, pourvû qu'ils no fussent pas contraires aux lois.

En France, il y a deux sortes de communautés, savoir ecclésiastiques & laïques. Voyez ci - après Communautés ecclésiastiques & Communautés laïques.

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