ENCYCLOPÉDIE OU DICTIONNAIRE RAISONNÉ
DES SCIENCES, DES ARTS ET DES MÉTIERS

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"662"> n'est presque plus que par habitude qu'on en fait mention dans les ouvrages sur la sphere. (O)

COLUTEA (Page 3:662)

COLUTEA, (Jard.) plante de l'espece du baguenaudier: elle s'éleve peu, & donne des fleurs de couleur pourpre très - agréables; sa feuille petite, d'un verd pâle, & faite en ombelle, ne tombe point pendant l'hyver; son bois est mêlangé de verd & de rouge, & sa forme est pyramidale; sa graine est renfermée dans de grosses gousses.

On a soin de le serrer pendant l'hyver avec les autres arbres qui craignent le froid. (K)

COLYBES (Page 3:662)

COLYBES, s. m. plur. (Hist. ecclés.) nom que les Grecs, dans leur lithurgie, ont donné à une offrande de froment & de légumes cuits, qu'ils font en l'honneur des saints & en mémoire des morts.

Balsamon, le P. Goar, & Léon Allatius, ont écrit sur cette matiere. Voici ce qu'ils en disent en substance: les Grecs font bouillir une certaine quantité de froment, & la mettent en petits morceaux sur une assiete; ils y ajoûtent des pois pilés, des noix coupées en fort petits morceaux, & des pepins de raisins: ils divisent le tout en plusieurs compartimens séparés par des feuilles de persil; & c'est à cette composition qu'ils donnent le nom de XOLUZA.

Ils ont pour la bénédiction des colybes une formule particuliere, dans laquelle ils font des voeux pour que Dieu bénisse ces fruits & ceux qui en mangeront; parce qu'ils sont offerts à sa gloire en mémoire de tel ou tel saint, & de quelques fideles décédés. Balsamon attribue à S. Athanase l'institution de cette cérémonie: mais Synaxari en fixe l'origine au tems de Julien l'Apostat; & dit que ce prince ayant fait profaner le pain & les autres denrées qui se vendoient aux marchés de Constantinople au commencement du carême, par le sang des viandes immolées, le patriarche Eudoxe ordonna aux Chrétiens de ne manger que des colybes ou du froment cuit, & que c'est en mémoire de cet évenement qu'on a coûtume de bénir & de distribuer les colybes aux fideles le premier samedi de carême. Au reste, les Grecs donnent encore à cet usage des interprétations mystiques, disant que les colybes sont des symboles d'une résurrection générale, & les divers ingrédiens qu'on y mêle avec le froment, des figures d'autant de différentes vertus. C'est ce qu'on peut voir dans un petit traité des colybes écrit par Gabriel de Philadelphie, pour répondre aux imputations de quelques écrivains de l'église Latine, qui desapprouvoient cet usage, & que M. Simon a fait imprimer à Paris en Grec & en Latin, avec des remarques. (G)

COMA (Page 3:662)

COMA, (Med. pratiq.) espece d'affection soporeuse, que les anciens ont subdivisée en coma vigil, & en coma somnolentum. Les autres affections du même genre, que l'exactitude de l'école a érigées en autant de maladies distinctes, & dont on nous a donné des histoires & des traitemens particuliers, sont le larus, la léthargie, l'apoplexie: mais il vaut beaucoup mieux, avec les medecins exacts, ne les regarder que comme les différens degrés d'une même maladie, du sommeil contre nature. Voyez Soporeuse (Affection). (b)

Coma aurea, (Page 3:662)

Coma aurea, s. f. (Hist. nat. bot.) genre de plante qui porte des têtes écailleuses & inégales, qui contiennent des fleurs monopétales en fleurons proprement dits. Les embryons deviennent des semences, qui sont terminées par des écailles ou de petites membrancs: ces semences mûrissent entre les écailles qui sont sur la couche. Pontedera, diss. oct. Voyez Plante. (I)

COMACHIO (Page 3:662)

COMACHIO, (Géog. mod.) petite ville d'Italie au Ferrarois, dans l'état de l'Eglise. Long. 29. 45. lat. 44. 45.

COMAGENE (Page 3:662)

COMAGENE, s. f. (Géog. anc.) contrée de la Syrie, voisine de l'Euphrate: ce qui l'a fait appeller Euphrateuse. Elle étoit bornée d'un côté par le mont Amman, de l'autre par l'Euphrate, & resserrée par derriere par le mont Taurus: au reste ces limites ne sont pas bien certaines. La capitale de cette contrée ou de ce royaume, portoit le même nom, selon quelques autres; d'autres disent que c'étoit Samosate, aujourd'hui Siempsat, patrie de Lucien.

COMANA (Page 3:662)

COMANA, (Géog. mod.) ville de l'Amérique méridionale sur la côte des Caraques, dans la Terre - Ferme.

COMANE (Page 3:662)

COMANE, s. f. (Géog. anc. & mod.) nom propre de ville: il y avoit une Comane dans les vallées de l'Antitaurus; une dans l'Armenie mineure, ou selon d'autres dans la Cappadoce: on l'appelloit Comane la Pontique; une troisieme dans la Taprobane; une quatrieme en Phrygie; une cinquieme en Pysidie. Celle de l'Antitaurus s'appelle aujourd'hui Com ou Tabachzan; celle de l'Arménie mineure est au confluent du Jar & de l'Iris, & s'appelle Arminiacha. Voyez le Trév. & la Martiniere.

COMANIE (Page 3:662)

COMANIE, (Géog. mod.) pays d'Asie borné par la mer Caspienne, la Circassie, la Moscovie, & la Géorgie. Les habitans en sont Mahométans, & sous la protection du roi de Perse.

COMAROIDES (Page 3:662)

COMAROIDES, (Hist. nat. bot.) genre de plante dont les fleurs sont composées de cinq pétales disposées en rose, & soûtenues par un calice découpé: cette fleur a des étamines & des sommets; sa partie intérieure est garnie de plusieurs embryons, dont chacun a une trompe, & devient une semence nue. Pontedera, anth. lib. III. Voyez Plante. (I)

COMARQUE (Page 3:662)

COMARQUE, s. f. justices subalternes de Portugal, qui y sont au nombre de vingt - quatre, & qui ont beaucoup de rapport avec nos bailliages de France. Voyez le dict. de Trév. & le Quien dé la Neuville.

COMATEUX (Page 3:662)

COMATEUX, adj. en Medecine, se dit de ce qui produit ou annonce le coma. Voyez Coma.

COMBAT (Page 3:662)

COMBAT, s. m. (Art. milit.) se dit en général d'une querelle ou d'un différend qui se décide par la voie des armes. Voyez Guerre, &c.

Dans une armée, les auteurs font une distinction entre un combat & une bataille; cette derniere exprime l'action générale de toute l'armée, au lieu que le combat ne signifie qu'une escarmouche particuliere ou l'action d'une simple partie de l'armée, de sorte que le combat est proprement une partie d'une bataille. (Q)

Combat naval, (Page 3:662)

Combat naval, (Marine.) c'est la rencontre d'un ou plusieurs vaisseaux ennemis qui se canonent & se battent. On le dit également des armées navales & des escadres qui se livrent un combat. Voyez Ordre de bataille. (Z)

Combat, (Page 3:662)

Combat, (Hist. mod.) ou combat singulier, signifie une épreuve formelle entre deux champions, qui se faisoit par l'épée ou par le bâton pour décider quelque cause ou quelque différend douteux.

Cette maniere de procéder étoit autrefois fort ordinaire, & avoit lieu non - seulement en matiere criminelle, mais encore dans les causes civiles: elle étoit fondée sur cette présomption, que Dieu n'accorderoit la victoire qu'à celui qui auroit le meilleur droit. Voyez Duel.

On trouve que cette espece de combat n'est pas moins ancien que le regne d'Othon. Le dernier que l'on ait admis en Angleterre, se passa la sixieme année du regne de Charles I. entre Danald lord Rhée ou Rey, & David Ramsey, écuyer, dans la chambre peinte.

On peut voir ce qui se trouve à ce sujet dans le coûtumier de Normandie, où la cérémonie de ce combat est décrite. L'accusateur étoit obligé de protester avec serment de la vérité de son accusation; l'accusé lui donnoit le démenti, alors chacun jettoit [p. 663] son gage du combat, & l'on constituoit les parties prisonnieres jusqu'au jour du combat. Voyez Champion.

Les historiens nous apprennent qu'Alphonse, roi de Castille, desirant abolir la lithurgie Mosarabique & introduire l'office Romain, comme le peuple s'y opposoit, il fut convenu de terminer le différend par la voie du combat, & d'en remettre la cause à la décision du ciel.

Philippe le Bel, en 1303, avoit défendu ces combats: malgré cette défense le roi Henri II. permit en sa présence le combat de Jarnac & la Chateigneraye; mais depuis ces duels ont été totalement prohibés, parce qu'il étoit très - possible que le coupable demeurât vainqueur.

Ce terme de combat exprime aussi les jeux solemnels des anciens Grecs & Romains; tels étoient les jeux Olympiques, les jeux Pythiens, Isthmiens & Néméens, ludi Actiaci, Circenses, &c. Voyez aux articles qui leur sont propres, comme aux mots Olympiques, Isthmien, &c. Les combats que l'on y célébroit étoient la course, la lutte, le combat à coups de poing, le ceste. Les combattans, que l'on appelloit athletes, faisoient une profession particuliere, mais servile; & dès leur jeunesse ils s'accoûtumoient à une nourriture grossiere, à un régime fort sévére, ils ne buvoient point de vin, & se privoient du commerce des femmes. Leur travail, comme tout le reste de leur vie, se faisoit régulierement. V. Athlete, Gladiateur, &c. Chambers & Trév. (G)

Combat du pont de Pise, (Page 3:663)

* Combat du pont de Pise, (Hist. mod.) à la saint Antoine un quartier du côté du pont défie un quartier de l'autre côté; les combattans s'appellent les Guefes & les Gibelins; ils sont divisés comme une armée, en troupe qui a ses officiers; chaque soldat est armé de cuirasse & de casque, avec une massue de bois en forme de palette. Le pont est séparé en deux par une barricade; les troupes s'avancent vers le pont étendarts déployés; on donne le signal; la barriere s'ouvre; alors les combattans s'avancent & se frappent avec leurs massues, & tacnent à gagner le terrein les uns sur les autres. Il y en a d'armés de crocs, avec lesquels ils accrochent leurs antagonistes & les tirent de leur côté; celui qui est accroché & tiré est fait prisonnier: d'autres s'élancent; d'autres montent sur les parapets, d'où ils sont précipités dans la riviere: le combat dure jusqu'à ce que l'un des partis soit chassé hors du pont. Le parti vaincu met bas les armes & se cache; l'autre marche triomphant. Ce combat ne finit guere sans accident. Les vainqueurs sont maîtres du quartier vaincu. Il se fait beaucoup de paris.

Combat - à - plaisance, (Page 3:663)

Combat - à - plaisance, (Hist. mod.) Les combats - à - plaisance étoient des tournois qui se faisoient autrefois dans les occasions d'une réjouissance publique, ou à l'honneur des souverains, ou pour soûtenir la beauté & le mérite d'une maîtresse, & surtout au rapport de la Colombiere (Théat. d'honneur & de chevalerie, ch.j.), « pour se garantir de l'oisiveté, laquelle nos ancêtres avoient en si grande horreur, que nous lisons toûjours au commencement des descriptions de leurs entreprises, que c'étoit principalement pour la fuir de toute leur puissance, comme la principale ennemie de leurs coeurs généreux ». Article de M. le Chevalier de Jaucourt.

Combat de fief, (Page 3:663)

Combat de fief, (Jurisprud.) est la contestation qui se meut entre deux seigneurs de fief, qui prétendent respectivement la mouvance d'un même héritage, soit en fief ou en censive. Voyez Fief. (A)

COMBATTANT (Page 3:663)

COMBATTANT, s. m. c'est un terme Héraldique qui se dit de deux animaux, lions ou sangliers, que l'on porte sur un écusson d'armoiries, dans l'attitude de combattans, dressés sur les piés de derriere & af<cb-> frontés, ou les faces tournées l'une contre l'autre. (V)

COMBINAISON (Page 3:663)

COMBINAISON, s. f (Mathémat.) ne devroit se dire proprement que de l'assemblage de plusieurs choses deux à deux; mais on l'applique dans les Mathématiques à toutes les manieres possibles de prendre un nombre de quantités données.

Le P. Mersenne a donné les combinaisons de toutes les notes & sons de la Musique au nombre de 64; la somme qui en vient ne peut s'exprimer, selon lui, qu'avec 60 chiffres ou figures.

Le P. Sébastien a montré dans les mémoires de l'académie 1704, que deux carreaux partagés chacun par leurs diagonales en deux triangles de différentes couleurs, fournissoient 64 arrangemens différens d'échiquier: ce qui doit étonner, lorsqu'on considere que deux figures ne sauroient se combiner que de deux manieres. Voyez Carreau.

On peut faire usage de cette remarque du P. Sébastien, pour carreler des appartemens.

Doctrine des combinaisons. Un nombre de quantités étant donné avec celui des quantités qui doit entrer dans chaque combinaison, trouver le nombre des combinaisons.

Une seule quantité, comme il est évident, n'admet point de combinaison; deux quantités a & b donnent une combinaison; trois quantités a, b, c, combinées deux à deux, donnent trois combinaisons a b, a c, b c; quatre en donneroient six a b, a c, b c, a d, b d, c d; cinq en donneroient dix a b, a c, b c, a d, b d, c d, a e, b e, c e, d e.

En général la suite des nombres des combinaisons est 1, 3, 6, 10, &c. c'est - à - dire la suite des nombres triangulaires; ainsi q représentant le nombre des quantités à combiner, [omission: formula; to see, consult fac-similé version] sera le nombre de leurs combinaisons deux à deux. Voyez Nombres triangulaires.

Si on a trois quantités a, b, c, à combiner à trois à trois, elles ne fourniront qu'une seule combinaison c b c; qu'on prenne une quatrieme quantité d, les combinaisons que ces quatre quantités peuvent avoir trois à trois, seront les quatre a b c, a b d, b c d, a c d; qu'on en prenne une cinquieme, on aura les dix combinaisons a b c, a b d, b c d, a c d, a b e, b d e, b c e, a c e, a d e; qu'on en mette une sixieme, on aura vingt combinaisons, &c. Ensorte que la suite des combinaisons trois à trois est celle des nombres pyramidaux; & que q exprimant toûjours le nombre des quantités données, [omission: formula; to see, consult fac-similé version], est celui de leurs combinaisons trois à trois.

Le nombre des combinaisons quatre à quatre des mêmes quantités se trouveroit de la même maniere [omission: formula; to see, consult fac-similé version]; & en général n exprimant le nombre de lettres qu'on veut faire entrer dans chaque terme de la combinaison, la quantité [omission: formula; to see, consult fac-similé version] exprimera le nombre demandé des combinaisons.

Que l'on demande, par exemple, en combien de manieres six quantites peuvent se prendre quatre à quatre, on fera q = 6 & n = 4, & l'on substituera ces nombres dans la formule précédente, ce qui donnera [omission: formula; to see, consult fac-similé version].

Corollaire. Si on veut avoir toutes les combinaisons possibles d'un nombre de lettres quelconque, prises tant deux à deux que trois à trois, que 4 à 4, &c. il faudra ajoûter toutes les formules précédentes [omission: formula; to see, consult fac-similé version] &c. c'est - à - dire que le nombre de toutes ces combinaisons sera exprimé par [omission: formula; to see, consult fac-similé version].

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