ENCYCLOPÉDIE OU DICTIONNAIRE RAISONNÉ
DES SCIENCES, DES ARTS ET DES MÉTIERS

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"660"> qui font métier de porter dans les maisons des marchandises, comme étoffes, pommades, linge, &c.

Ou de petits marchands qui les crient dans les rues; on les appelle ainsi, parce qu'ils portent & étalent ce qu'ils ont à vendre dans une petite manne ou cassette pendue à leur cou, avec une large courroie de cuir, ou une sangle.

Ou des gens qui font métier de porter des livres dans les maisons, ou de vendre des papiers publics dans les rues. Comme ce sont pour l'ordinaire ces sortes de gens qui font le commerce des livres ou papiers volans non autorisés, leur état à Paris a attiré l'attention du gouvernement: leur nombre est fixé; leurs noms doivent être enregistrés à la chambre royale & syndicale de la Librairie. Voyez Colporteurs (Jurispr.).

Colporteurs, (Page 3:660)

Colporteurs, (Jurisprud.) dans les anciennes ordonnances sont nommés comporteurs, quia secum portant les choses qu'ils vendent par la ville. On trouve plusieurs ordonnances qui les mettent dans la même classe que les menu - fenestriers, c'est - à - dire les petits marchands qui exposent des denrées à vendre seulement sur une fenêtre. Le commerce des uns & des autres étant peu considérable, ils étoient exempts de certaines impositions. Les lettres de Philippe VI. du 17 Février 1349, disent que menus fenestriers, petits comporteurs aval la ville de Paris, ne seront tenus de rien payer de l'imposition qui étoit établie sur les marchandises & denrées qui se vendent à Paris, s'ils ne vendent en un jour dix sous de denrées; que s'ils les vendent, ils seront tenus de payer; & que s'ils vendent au - dessous, ils ne seront tenus de rien payer. Les lettres du Roi, du 3 Mai 1751, portent la même chose, à l'occasion d'une nouvelle aide ou imposition accordée au Roi par la ville de Paris.

Les revendeuses, petits - merciers, & autres qui portent dans les rues des marchandises vieilles ou neuves à vendre, étoient autrefois tous compris sous ce terme de colporteurs.

En tems de contagion, les colporteurs & revendeuses ne peuvent vendre ni porter par la ville aucunes hardes, habits, linges, ni autres meubles, sur peine de la hart. Il est défendu à toutes personnes, même aux Fripiers, d'en acheter sur peine d'amende & de punition corporelle. Ordonnance de police du 30 Octobre 1596. Tr. de la police, tome I. pag. 659.

Les colporteurs qui vendent des livres dans les maisons, & les imprimés qui se crient dans les rues, tels que les ordonnances, édits, déclarations, arrêts de réglemens, sentences de police, condamnations à mort, & autres choses qui doivent être rendues publiques, vendent aussi d'autres imprimés qui ne sont faits que pour amuser le peuple: ceux qui s'adonnent à ce métier, ont pour cet effet une attache de la police, & portent à leur habit une piece de cuivre qui annonce leur état. L'arrêt du conseil du 4 Mai 1669, fait défense à tous colporteurs de vendre, ni colporter ou afficher aucunes feuilles & placards, sans permission du lieutenant de police; & l'ordonnance de police du 17 Mai 1680, leur réitere les mêmes défenses par rapport aux affiches. Voyez le tr. de la police, tom. I. pag. 283. & 284.

On permet quelquefois aux colporteurs de vendre certaines pieces, qu'on leur défend néanmoins de crier pour éviter le grand éclat qu'elles pourroient faire parmi le bas peuple. Il ne leur est pas permis d'annoncer les pieces qu'ils vendent sous un autre titre que celui qu'elles portent, ou de la maniere qui leur est prescrite; & ils doivent se conformer en tout aux ordres de la police. (A)

COLRAINE (Page 3:660)

COLRAINE, (Géog. mod.) ville d'Irlande dans la province d'Ulster, au comté de Londonderry, sur la riviere de Banne.

COLSAT (Page 3:660)

* COLSAT, s. m. (Agriculture.) espece de chou sauvage qui ne pomme point, & dont la graine fournit de l'huile.

La plus noire, la plus seche, la plus pleine, & qui paroît la plus onctueuse en l'écrasant, est la meilleure pour le moulin; elle peut être semée avec de moindres qualités.

Elle est souvent mêlée par le défaut de maturité égale, & l'on distingue la moins mûre à sa couleur un peu rouge.

On attribue cette inégalité aux vers qui se jettent dans les racines des jeunes plantes; il faut y regarder quand on les transplante, & rebuter celles qui en sont attaquées: le ver doit se trouver dans le noeud.

Son prix varie, selon l'abondance ou la disette; il dépend aussi des recherches que l'on en fait plus ou moins grandes, selon la réussite des huiles de noix & autres, dans les pays qui en tirent.

On pourroit l'apprétier à 7 liv. 10 s. la rasiere, année commune, depuis dix ans: elle en vaut aujourd'hui 12: elle pourroit monter jusqu'à 16 liv. par extraordinaire.

La rasiere est une mesure qui doit contenir à - peu - près cent livres poids de marc, la graine étant bien seche, deux rasieres font un sac de ce pays, & six avots font une rasiere.

Il en faut une livre pour semer un cent de terre, qui fait vingt - deux toises quatre piés huit pouces quarrés. C'est sur cette mesure que l'on se déterminera, & sur laquelle on peut employer les plus grands terreins.

La terre legere est la meilleure, pourvû qu'elle n'ait pas moins d'un pié de bon fond, & qu'elle ne soit pas pierreuse.

Celle où l'on seme n'est pas celle où l'on plante.

On doit préparer la premiere en la fumant; quatre charretées de fumier suffiront, chacune peut peser environ 1400 liv.

Le fumier bien étendu, on y passe la herse pour faire prendre nourriture à la terre; on laboure peuaprès deux ou trois fois, selon qu'elle est chargée d'ordure; enfin on l'applanit en y ramenant de nouveau la herse pour recevoir la semence dont une livre sur un cent de terre produira dequoi planter une piece de 300.

Si - tôt après la moisson, on fume & on prépare, comme nous avons dit, la terre destinée à planter.

Au surplus, tout le monde sait que l'on fume plus ou moins, selon la chaleur des terres.

Il faut que la terre soit reposée.

On seme vers le 20 de Juillet, vieille ou nouvelle semence, pourvû qu'elle soit assez bonne, & l'on plante au commencement d'Octobre.

Quand la terre est ensemencée, il n'est plus question que de laisser croître les plantes, qui doivent être suffisamment montées à la fin de Septembre.

On les déplante pour lors par un beau jour; on rebute les véreuses & les languissantes, & on les transporte sur l'autre terre préparée comme il a été dit: on y fait des trous avec un plantoir, à la distance de demi - pié en ligne perpendiculaire, & d'un pié en ligne horisontale: chaque trou reçoit sa plante, qu'un homme resserre avec le pié à mesure qu'un enfant la place.

Tous les huit piés, on fait une rigole en talud d'un pié d'ouverture, & autant de profondeur; on en jette la terre à droite & à gauche, sur la distance d'un pié qu'on a laissé pour cela entre chaque plante: c'est ce qu'on appelle recouvrir. Cela se fait pour l'écoulement des eaux, & pour garantir de la gelée.

Il n'y a plus d'autre façon à donner, à moins que [p. 661] d'arracher les mauvaises herbes, s'il en poussoit assez pour étouffer.

Il n'y a que des évenemens extraordinaires qui puissent nuire au colsat dans toutes les saisons; tous les tems lui sont propres, si l'on en excepte les gelées trop fortes & tardives, les grands orages, la grêle, & les grands brouillards, dans le tems de sa maturité.

On fait la récolte à la fin de Juin, quand la graine est prête à épiler; & pour éviter cet accident, on se garde de la laisser trop mûrir pour recueillir.

On scie avec la faucille, & l'on couche les tiges sur terre comme le blé; on les y laisse pendant deux beaux jours: si la pluie ne permet pas de les relever après ce tems, il faut attendre.

On les releve dans un drap, & on les porte au lieu préparé pour faire la meule sur la même piece de terre, afin de ne pas perdre la graine; on y fait autant de meules que la dépouille en demande: celle de huit cents de terre doit suffire pour une meule; & pour la faire, on forme une terrasse bien seche & bien battue, de vingt piés quarrés; on y met un lit de paille, sur lequel on arrange les tiges la tête en - dedans; on arrondit cette meule dès le pié jusqu'à la hauteur de trois toises plus ou moins, en terminant en pain de sucre, & l'on couvre le dessus pour être à l'abri de la pluie.

Quand les grands vents la mettent en danger de culbuter, on a soin de l'étayer.

Le colsat repose ainsi jusqu'après la moisson, à moins que l'on n'ait lieu de craindre l'échauffement de la graine; ce qui pourroit arriver par des tems fort pluvieux, ou pour l'avoir recueillie trop verte.

Il est essentiel de choisir un beau jour pour défaire la meule; mais avant tout on prépare au pié une plate - forme battue, aussi dure que les battines de grange; & c'est là - dessus que l'on bat à mesure que la meule se défait, avec la précaution de n'enlever les tiges que dans un drap.

Dès qu'on en a battu une certaine quantité, il faut retirer avec un rateau la paille écrasée; cela aide à bien battre le reste, & fait perdre moins de graine.

Quand tout est battu, on la nettoye par le moyen d'un puroir.

Il y en a de deux sortes. L'un est un grand tambour troüé en rond, pour y faire passer la graine: c'est le premier dont on se sert, & on rejette au rebut ce qui reste dans le tambour.

Le second est aussi un tambour donr les trous sont en long, pour y faire passer la poussiere, en y mettant ce qui a passé par le premier.

En tamisant, on a soin de retirer vers les bords ce qui peut rester de gros marc, & l'on fait toûjours la même chose jusqu'à la fin.

La graine ainsi purisiée, on la porte dans des sacs au grenier, & on l'y garde comme le blé, jusqu'à ce qu'on la vende. Si l'on y trouvoit un peu d'humidité, il faudroit la remuer.

Le plancher du grenier doit être d'autant moins ouvert, que la graine est petite. Bien des gens y étendent une grande toile pour l'y renverser.

Il est bon d'observer qu'elle ne profite pas dans le grenier; c'est pourquoi l'on s'en défait le plûtôt que l'on en trouve un prix.

Tout ce qui reste de paille courte ou hachée, on le donne aux pauvres, ou bien on le brûle sur les lieux: c'est un engrais.

Les tiges battues servent à échauffer le four, ou pour le feu des pauvres. Les fermiers qui n'en font pas cet usage, les vendent assez ordinairement.

Il ne faut à la graine aucune façon, après qu'elle est recueillie: pour la porter au moulin, tous les tems sont propres quand il y a du vent, excepté par les gelées fortes.

Vingt rasieres de graine rendent année commune quatre tonnes d'huile, chaque tonne pesant 200 liv. poids de marc, sans y comprendre la futaille.

Il faut encore observer que le marc de l'huile se met à profit: on en fait des tourteaux, qui entretiennent le lait des vaches pendant l'hyver, en les délayant dans le boire.

On s'en sert aussi à fumer les terres, en les réduisant en poussiere. C'est un engrais un peu cher.

Ces tourteaux sont de la figure d'une gauffre de quatorze pouces de long & huit de large, sur demi-pouce d'épaisseur: ils doivent peser chacun huit livres & demie poids de marc, selon les ordonnances de la province.

Ils se font à la presse, que le vent fait agir dans le moulin.

Vingt rasieres de colsat rapportent ordinairement 550 tourteaux. Dans un pays où l'on ne feroit point cas des tourteaux, la diminution du profit seroit bien grande.

COLTIE (Page 3:661)

COLTIE d'un vaisseau, (Marine.) c'est un retranchement qui se fait au bout du château d'avant d'un vaisseau, & qui descend jusque sur la plate - forme. Voyez Planche IV. fig. 1. n°. 128; barrot du coltie, n°. 129; le marche - pié du coltie, n°. 130; montans du coltie, 131; lisse du coltie. (Z)

COLUGA (Page 3:661)

COLUGA, (Géog. mod.) ville de l'empire Russien aux confins du duché de Rezan, sur la riviere d'Occa.

COLUMBARIA (Page 3:661)

*COLUMBARIA, (Hist. anc.) c'est ainsi qu'on appelloit des trous pratiqués aux flancs des vaisseaux vers leurs bords. par où passoient les rames: ce nom leur venoit de leur ressemblance avec l'entrée des boulins ronds des colombiers.

On donnoit encore le même nom à des mausolées de familles de distinction, où l'on avoit pratiqué des cellules, & dans ces cellules des rangées de niches, placées les unes sur les autres, comme les boulins dans un colombier. Ces niches renfermoient des urnes rondes, off; il y en avoit aussi de quarrées. Un columlaria contenoit souvent plusieurs urnes. Voyez l'An expliq.

COLUMNA (Page 3:661)

COLUMNA, (Géog. mod.) ville de l'empire Russien sur la riviere d'Occa. Long. 58. 2. lat. 54. 50.

COLUMNEA (Page 3:661)

COLUMNEA, (Hist. nat. bot.) genre de plante, dont le nom a été dérivé de celui de Fabius Colonne. La fleur des plantes de ce genre est monopétale, & faite en forme de masque, dont la levre supérieure est un peu voûtée & concave, & l'inférieure est divisée en trois parties. Il sort du calice un pistil qui est attaché comme un clou à la partie postérieure de la fleur, & qui devient dans la suite un fruit globuleux mou & rempli de petites semences oblongues. Plumier, nova plant. Americ. gener. Voyez Plante. (I)

COLURE (Page 3:661)

COLURE, s. m. se dit, en termes de Géographie & d'Astronomie, de deux grands cercles, que l'on suppose s'entrecouper à angles droits aux poles du monde. Voyez Cercle.

L'un passe par les points solsticiaux, c'est - à - dire par les points où l'écliptique touche les deux tropiques; & l'autre par les points équinoctiaux, c'est - à - dire par les points où l'ecliptique coupe l'équateur: ce qui a fait donner au premier le nom de colure des solstices, & au second celui de colure des équinoxes. Voyez Solstice & Equinoxe.

Les colures en coupant ainsi l'équateur, marquent les quatre saisons de l'année; car ils divisent l'écliptique en quatre parties égales, à commencer par le point de l'équinoxe du printems. Comme ces cercles passent par les poles du monde, il est évident qu'ils sont l'un & l'autre au nombre des méridiens. Voyez Saisons.

Au reste, ces cercles étoient plus d'usage dans l'Astronomie ancienne qu'ils ne sont aujourd'hui. Ce

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