ENCYCLOPÉDIE OU DICTIONNAIRE RAISONNÉ
DES SCIENCES, DES ARTS ET DES MÉTIERS

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"646"> pens de terre en domaine, & dans celle d'Orléans, cent arpens. Paris. lxx. Orléans, clxxviij.

La coûtume de Tours ne donne au seigneur féodal que le droit d'avoir une fuie ou voliere à pigeons. Celle du Boulonnois dit qu'il peut avoir un colombier, sans expliquer si c'est à pié ou autrement.

Celle de Bretagne, art. ccclxxxjx. dit qu'aucun ne peut avoir de colombier, soit à pié ou sur piliers, s'il n'en est en possession de tems immémorial, ou qu'il n'ait trois cents journaux de terre en fief ou domaine noble aux environs du lieu où il veut faire bâtir le colombier.

La coûtume de Blois porte, qu'aucun ne peut avoir de colombier à pié, s'il n'en a le droit ou une ancienne possession.

On ne trouve aucune coûtume qui ait interdit aux seigneurs la liberté de faire bâtir plusieurs colombiers dans une même seigneurie; & dans l'usage on voit nombre d'exemples de seigneurs qui en ont plusieurs dans le même lieu: il n'y a que la coûtume de Normandie qui semble avoir restraint ce droit par l'article cxxxvij. qui porte qu'en cas de division de fief, le droit de colombier doit demeurer à l'un des héritiers, sans que les autres le puissent avoir, encore que chacune part prenne titre & qualité de fief avec les autres droits appartenant à fief noble par la coûtume: que néanmoins si les paragers ont bâti un colombier en leur portion de fief, & joüi d'icelui par quarante ans paisiblement, ils ne pourront être contraints de le démolir.

Le nombre des pigeons n'est point non plus limité par rapport au seigneur, on présume qu'il n'abuse point de son droit. Les colombiers à pié ont communément deux mille boulins; mais on en voit de plus considérables. Il y a à Châteauvilain en Champagne un colombier qui est double, c'est - à - dire, dans l'intérieur duquel il y a une autre tour garnie des deux côtés de boulins; & le tout en contient, diton, près de 12000.

A l'égard des particuliers qui n'ont ni justice, ni seigneurie, ni censive, ils ne peuvent avoir que de simples volets. La coûtume de Nivernois dit qu'on en peut bâtir sans congé de justice. Celle d'Orléans permet à celui qui a cent arpens de terre, d'avoir un volet de deux cents boulins; & Lalande, sur cet article, dit qu'on ne peut avoir qu'une paire de pigeons pour trois boulins. Celle de Calais demande pour un colombier, qu'on ait la permission du Roi & cent cinquante mesures de terres en domaine; mais pour une voliere de cinquante boulins, elle ne demande que cinquante mesures de terres. Torisand, sur la coûtume de Bourgogne, dit que les volets ne peuvent avoir que quatre cents pots ou boulins.

Dans les autres coûtumes qui n'ont point de disposition sur cette matiere, la jurisprudence a établi que ceux qui n'ont aucun fief, peuvent avoir une voliere, pourvû qu'ils ayent au moins cinquante arpens de terre en domaine dans le lieu. Par un arrêt du 2 Septembre 1739, rendu en la quatrieme chambre des enquêtes, trois gentils hommes qui avoient des colombiers à pié, furent condamnés à n'avoir que de simples volieres contenant deux boulins par arpent.

Les curés ne peuvent point avoir de colombier ni de volet, sous prétexte qu'ils ont la dixme dans leur paroisse.

Les particuliers qui ont droit d'avoir un volet, ne sont point tenus communément de renfermer leurs pigeons dans aucun tems de l'année. J'ai cependant vû une ordonnance de M. l'intendant de Champagne, rendue en 1752, à l'occasion de la disette de 1751, qui porte que tous particuliers, autres que les seigneurs & ceux qui ont droit de colombier à pié, tant dans les villes que dans les bourgs & paroisses de la généralité de Châlons, seront tenus de renfermer leurs pigeons chaque année, depuis le 10 Mars jusqu'au 20 Mai, depuis le 24 Juin jusqu'après la récolte des navettes, & depuis le tems de la moisson des seigles jusqu'au 20 Novembre suivant; il leur est défendu de les laisser sortir pendant ce tems, à peine de cent livres d'amende applicable aux besoins les plus pressans des communautés où ils demeureront. Cela feroit près de sept à huit mois que l'on seroit obligé de tenir les pigeons renfermés.

Quant à la qualité des pigeons, ceux des colombiers à pié sont réputés immeubles, comme faisant en quelque sorte partie du colombier: mais le pigeons de voliere sont meubles. Voyez le tr. de la police, tom. I. pag. 770.

Il est défendu de dérober les pigeons d'autrui, soit en les attirant par des odeurs qu'ils aiment & autres appas, soit en les prenant avec des filets ou autrement. Coût. d'Etampes, art. cxciij. Bretagne, cccxc. Bordeaux, cxij.

Il n'est pas non plus permis de tirer sur les pigeons d'autrui, ni même sur ses propres terres; parce que ces animaux ne sont qu'à moitié sauvages, & que sous prétexte de tirer sur ses pigeons, qu'il est fort difficile de reconnoître, on tireroit sur les pigeons d'autrui. Ordonnance d'Henri IV. du mois de Juillet 1607. (A)

Colombiers, (Page 3:646)

Colombiers, (Mar.) ce sont deux longues pieces de bois endentées, qui servent à soûtenir un bâtiment lorsqu'on veut le lancer à l'eau. Ces pieces different des coites en ce que les colombiers suivent à l'eau avec le bâtiment, & que quand il vient à flot, les colombiers qui y sont attachés avec des cordes flotant aussi, on les retire; mais les coites demeurent en leur place, & le vaisseau glisse dessus & s'en va seul. Les Hollandois se servent de coites, & les François de colombiers. Voyez Coites. (Z)

Colombier, (Page 3:646)

Colombier, dans la pratique de l'Imprimerie, se dit par allusion; c'est le trop grand espace qui se trouve entre les mots: ce défaut répété dans une suite de lignes, produit dans une page d'impression un blanc considérable, qui devient un des défauts essentiels. Les petites formes en gros caracteres, & celles à deux colonnes, sont sujettes à cet incident: mais un ouvrier qui a de la propreté dans son ouvrage, ou n'y tombe pas, ou sait y remédier en remaniant sa composition.

COLOMBINE (Page 3:646)

COLOMBINE, sorte de couleur violette, appellée aussi gorge de pigeon. Voyez Couleur & Teinture.

Colombine, (Page 3:646)

Colombine, s. f. (Jardinage.) n'est autre chose que du fumier ou de la fiente de pigeon, qui est si remplie de parties volatiles, si fort en mouvement, que si on ne les laissoit modérer à l'air on courroit risque, en les répandant trop promptement, d'altérer les grains semés, & de détruire les premiers principes.

Ce fumier est peu propre aux terres labourables; il convient aux prés trop usés, aux chenevieres, & aux potagers, pourvû qu'il soit mêlé avec d'autres engrais, & qu'il soit répandu à clair - voie. (K)

COLOMBO (Page 3:646)

COLOMBO, (Géog. mod.) ville forte & considérable des Indes, dans l'île de Ceylan, en Asie, avec une citadelle: elle est aux Hollandois. Longit. 98. latit. 7.

COLOMMIERS (Page 3:646)

COLOMMIERS, (Géog. mod.) ville de France dans la Brie, sur le Morin. Long. 20. 40. lat. 48. 48.

COLON (Page 3:646)

COLON, s. m. (Comm.) celui qui habite une colonie, qui y défriche, plante, & cultive les terres. Les colons s'appellent encore en France habitans & concessionnaires. Dans les colonies Angloises on leur donne le nom de planteurs., pour les distinguer des [p. 647] avanturiers. Voyez Avanturiers & Planteurs; voyez Colonie. Dict. de Comm.

Colon, (Page 3:647)

Colon, (Jurispr.) du Latin colonus, se dit en quelques provinces pour fermier d'un bien de campagne. Colon partiaire, est celui qui au lieu de fermage en argent, rend au propriétaire une certaine partie des fruits en nature. On l'appelle aussi quelquefois métayer; mais ce nom ne lui convient que quand la convention est de rendre la moitié des fruits. Quelques - uns ne rendent que le tiers franc, plus ou moins; ce qui dépend de l'usage du lieu & de la convention. (A)

Colon, (Page 3:647)

Colon, (Anatom.) le second & le plus ample des gros boyaux, autrement nommé boyau culier. Quelques - uns dérivent ce mot de XWLU/, retarder, parce que c'est dans ses replis que s'arrêtent les excrémens: d'autres le tirent de XOILON, creux, à cause de la grande cavité de cet intestin; & c'est de lui, disent - ils, que la colique a pris son nom.

Quoi qu'il en soit, il commence sous le rein droit, à la fin du coecum, dont il n'est réellement que la continuation: il monte devant ce même rein, auquel il s'attache, passe sous la vésicule du fiel, qui lui communique là une teinture jaune, & il continue sa route devant la premiere courbure du duodenum, laquelle il cache en partie, & y est adhérent. Ainsi il y a dans cet endroit une connexion très - digne d'attention, entre le colon, le duodenum, le rein droit, & la vésicule du fiel.

De - là l'arc du colon se porte devant la grande convexité de l'estomac, quelquefois plus bas, après quoi il se tourne en - arriere sous la rate, dans l'hypochondre gauche, & descend devant le rein gauche, auquel il est plus ou moins attaché, & sous lequel il s'incline ensuite vers les vertebres, en se terminant au rectum par un double contour, ou deux circonvolutions à contre - sens, qui représentent en quelque façon une S Romaine renversée.

Ces derniers contours du colon sont quelquefois multipliés, & s'avancent même dans le côté droit du bassin: il regne le long de ces contours une espece de franges adipeuses, nommées appendices graisseuses du colon.

Toute l'étendue de la convexité du colon est divisée en trois parties longitudinales par trois bandes ligamenteuses, qui ne sont que la continuation de celles du coecum, & qui ont la même structure: il est alternativement enfoncé entre ces trois bandes par des plis transverses, & alternativement élevés en grosses bosses qui forment des loges qu'on appelle cellules du colon. Les tuniques de cet intestin concourent également à la formation de ses duplicatures & de ses cellules.

Ses cellules qui sont nombreuses, servent à retenir quelque tems les excrémens grossiers qui doivent sortir par l'anus; car il auroit été également incommode & desagréable à l'homme de rendre continuellement les feces intestinales: aussi le colon a - t - il plusieurs contours, outre une ample capacité, afin de contenir davantage; & à l'exception du coecum, il est le plus large & le plus ample de tous les intestins.

Le colon a aussi plusieurs valvules qui viennent des trois bandes ligamenteuses, lesquelles en retrécissant cet intestin, rendent sa structure épaisse & forte. On observe entre autres valvules, celle qui se trouve au commencement de cet intestin; elle empêche que ce qui est entré dans les gros boyaux ne retourne dans l'iléum; ce qui fait encore que les lavemens ne peuvent passer des gros intestins dans les grêles. C'est par rapport à cette valvule que l'iléum est placé à côté du colon; car s'il eût été continu à ce dernier intestin en ligne droite, cette valvule auroit souffert tout le poids de la matiere qui tendroit à retourner; au lieu qu'elle passe facilement au - dessus de la valvule, & s'amasse dans le coecum. On peut voir cette valvule après avoir lavé & retourné le boyau culier.

Il paroît par ce qu'on vient de dire, que les matieres fécales doivent s'accumuler dans le colon, y séjourner, se dessécher, & se putréfier de nouveau; la membrane musculeuse venant ensuite à se contracter, pousse par l'action de ses fibres les excrémens jusque dans le rectum.

Je voudrois que ces détails pussent donner au lecteur quelqu'idée de la conformation du colon, de son cours, de ses ligamens musculeux, de ses cellules, & de ses valvules: mais c'est ce que je ne puis espérer; il faut voir tout cela sur des cadavres; même les préparations seches de cette partie en donnent une très - fausse idée. Il faut aussi consulter les tables d'Eustachi, Vésale, Ruysch, Peyer, Morgagni, Winslow.

N'oublions pas de remarquer que le colon a dans quelques sujets des contours différens, & tout - à - fait singuliers. Palfin dit avoir une fois trouvé ce boyau situé au milieu du bas - ventre, au - dessus des autres intestins. On lit dans les mém. d'Edimb. une observation sur le passage de la valvule du colon entierement bouché. On lit aussi dans l'hist. de l'académ. des Sciences, ann. 1727, l'observation d'une tumeur considérable causée par le boyau culier rentré en lui - même, en conséquence d'un effort, & ce boyau formoit un long appendice intérieur.

M. Winslow prétend que la situation du colon nous instruit que pour retenir plus long - tems les lavemens, on doit se tenir couché sur le côté droit; & que pour les rendre promptement, on doit se tenir sur le côté gauche. Art. de M. le Ch. de Jaucourt.

Colon, (Page 3:647)

Colon, (Gramm.) Ce mot est purement Grec, XWLWN, membre, & par extension ou métaphore, membre de période: ensuite par une autre extension quelques auteurs étrangers se sont servi de ce mot pour désigner le signe de ponctuation qu'on appelle les deux voints. Mais nos Grammairiens François disent simplement les deux points, & ne se servent de colon que lorsqu'ils citent en même tems le Grec. C'est ainsi que Cicéron en a usé: In membra quadam qu XWLA Graci vocant, dispertiebat orationem. (Cic. Brut. cap. xljv.) Et dans orator. cap. lxij. il dit: Nescüo cur, cum Graci KO/MMATA & XWLA nominent, nos, non rectè, incisa & membra dicamus. (F)

COLONADE (Page 3:647)

COLONADE, s. f. terme d'Architect. suite de colonnes disposées circulairemement, comme on les voit au bosquet de Proserpine du parc de Versailles, nommé la colonade. Celles qui sont rangées sur une ligne droite s'appellent communément péristyle. Voy. Péristyle.

Péristyle est le terme d'art pour les colonades droites; & colonade est le mot dont on se sert vulgairement pour ces mêmes colonades; ainsi on employe ce terme en parlant du magnifique péristyle du vieux Louvre, monument de la grandeur de Louis XIV. du génie de Perrault & du zele de Colbert; ouvrage que le cavalier Bernin admira en arrivant à Paris, & qu'on a masqué d'une maniere barbare par les bâtimens gothiques dont on l'a environné; jusqueslà que plusieurs habitans de Paris ne connoissent pas ce morceau d'architecture, l'un des plus beaux qu'il y ait au monde.

Une colonade palistyle est celle dont le nombre de colonnes est si grand, qu'on ne sauroit toutes les appercevoir d'un même coup d'il: de ce genre est la colonade de la place de S. Pierre de Rome, qui consiste en deux cents quatre - vingts quatre colonnes de l'ordre dorique, toutes ayant plus de quatre piés & demi de diametre, & de marbre tiburtin. (P)

Colonades vertes, (Page 3:647)

Colonades vertes, (Jardin.) sont des orn<pb->

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