RECHERCHE | Accueil | Mises en garde | Documentation | ATILF | ARTFL | Courriel |
COLONNE (Page 3:651)
COLONNE, s. f. terme d'Architecture, du Latin columna, qui a été fait, selon Vitruve, de columen, soûtien; l'on entend sous ce nom une espece de cylindre, qui differe du pilier en ce que la colonne diminue à son extrémité supérieure en forme de cone tronqué, & que le pilier est élevé parallelement.
Sous le nom de colonne l'on comprend les trois
parties qui la composent; savoir sa base, son fust,
& son chapiteau. Nous nous appliquerons ici particulierement
à son fust, après avoir dit en général
qu'il est cinq especes de colonnes, savoir la toscane,
la dorique, l'ionique, la corinthienne, & la composite,
sans en compter une infinité d'autres qui tirent
leurs noms de la diversité de leur matiere, de leur
construction, de leur forme, de leur disposition, de
leur usage, &c. Voyez
Le fust des colonnes differe par leur diametre; la
colonne toscane en ayant sept de hauteur, la dorique
huit, l'ionique neuf, la corinthienne & la composite
dix. Voyez
Il faut observer que la diminution des colonnes ne
se détermine pas par deux lignes droites, mais par
des courbes nommées conchoïdes (voyez
Les fusts des colonnes sont susceptibles de diverses richesses, selon qu'ils appartiennent aux différens ordres. Nous allons en parler en particulier.
Le fust toscan est le plus ordinairement tenu lice, comme ceux du Palais - Royal, de l'orangerie de Verfailles, &c. cependant on revêt quelquefois son fust de bossages continus, comme ceux du Luxembourg, ou alternatifs, comme ceux du château neuf de Saint - Germain - en - Laye: ces bossages sont quelquefois vermiculés ou ornés de congellation, tels qu'il s'en remarque de cette derniere espece à la grotte du jardin du Luxembourg. L'on voit à Paris au guichet du Louvre du côté de la riviere, un ordre toscan revêtu de bossages enrichis de fort beaux ornemens; mais dont le travail délicat & recherché n'a aucune analogie avec la rusticité de l'ordre.
Le fust dorique se tient encore assez ordinairement
lice: quelquefois l'on le revêt de bossages alternatifs,
comme au Luxembourg; mais plus communément
on l'orne de cannelures (voy.
Le fust ionique est presque toûjours orné de cannelures; mais comme son diametre est plus élégant que le dorique, au lieu de vingt on en distribue vingt - quatre autour de sa circonférence, & l'on ajoûte aux listeaux qui les séparent, des filets ou d'autres moulures pour les enrichir, ainsi qu'on l'a observé aux colonnes ioniques des galeries du château des Tuileries, du côté des jardins, à celle des colonnes du vestibule du château de Maisons, &c. Ces cannelures regnent ordinairement dans toute la hauteur [p. 652]
L'on voit des colonnes ioniques au palais des Tuileries, où au lieu de cannelures, on a introduit des
bossages à bandelettes, enrichis de membres d'architecture
& d'ornemens assez précieux: mais il n'est
pas moins vrai que cette sorte d'enrichissement est
peu convenable à cet ordre, par la raison que les
hommes intelligens, accoûtumés au genre de beauté
qui se remarque en général dans le rapport de la
hauteur d'une colonne avec son diametre, croyent
qu'il est détruit, lorsque par des bossages horisontaux
(voyez
Les fusts corinthien & composite sont susceptibles des mêmes ornemens dont nous venons de parler, c'est - à - dire de cannelures que l'on orne plus ou moins de listeaux, de rudentures, &c. Mais nous remarquerons qu'aujourd'hui où il semble qu'on porte en général toute son attention à la décoration intérieure des bâtimens, l'on fait peu d'usage des cannelures dans les dehors, même jusque dans nos édifices sacrés: exemple, les portails de saint Roch, des Petits - Peres, de l'Oratoire, &c. où le fust des colonnes qui y sont employées est sans cannelures, & où l'on a supprimé presque tous les ornemens des entablemens.
Quelquefois l'on fait le fust des colonnes en spirale,
qui pour cette raison sont nommées torses (voy.
En général, lorsqu'une colonne surpasse deux ou trois piés de diametre, on la nomme colossale; telles que celle de Trajan à Rome, d'ordre toscan, qui en a huit, & qui est ornée de bas - reliefs qui représentent les principales actions de cet empereur dans la guerre qu'il eut contre les Daces: ces bas - reliefs ont été expliqués par plusieurs savans, & Louis XIV. les a fait mouler en plâtre pour en avoir des modeles; preuve incontestable de la beauté de cet ouvrage célebre. Il se voit encore à Rome une colonne colossale, nommée celle d'Antonin, ainsi qu'à Paris celle nommée de Medicis, dans l'emplacement de l'ancien hôtel de Soissons, qui servoit d'observatoire à la reine de ce nom, après l'avoir fait élever près de son palais, dont cette colonne est la seule chose qui ait été conservée. Ces trois colonnes colossales dont nous venons de parler, ne sont couronnées d'aucun entablement, mais seulement élevées sur des piésd'estaux, leur extrémité supérieure étant couronnée de figure colossale; à l'exception de celle de l'hôtel de Soissons, où l'on voit les armatures de fer, propres à porter les instrumens astronomiques dont cette reine faisoit usage. (P)
Colonne, (Page 3:652)
*
Colonne bellique, (Page 3:653)
Hinc solet hasta manu belli pr>nuntia mitti; In regem & gentes, cum placet arma capi. Ov.
Colonne de César, (Page 3:653)
Colonne de feu & Colonne de fumée, (Page 3:653)
Colonnes du Tabernacle, (Page 3:653)
Colonne d'Hercule. (Page 3:653)
Colonne lactaire, (Page 3:653)
Colonnes légales, (Page 3:653)
Colonne Mænienne, (Page 3:653)
Colonnes rostrées, (Page 3:653)
Colonne Trajane, (Page 3:653)
Un des plus superbes restes de la magnificence Romaine est la colonne Trajane, qui a plus immortalisé l'empereur Trajan, que toutes les plumes des historiens n'auroient pû faire.
Elle avoit 128 piés de haut, & l'on y montoit par un escalier de 185 degrés, éclairé de 45 tenêtres: on y voyoit tout - autour en bas - reliess tous les exploits de Trajan, dont après sa mort les cendres furent placées au haut de cette colonne dans une urne d'or.
Un prince qui le premier avoit ajoûté de son ordre
cette expresse condition aux voeux publics qu'on
feroit pour sa personne,
Aussi le sénat & le peuple Romain lui érigerent avec zele ce mausolée, si l'on peut parler ainsi, en reconnoissance de ses rares qualites, & des grands services qu'il avoit rendus à la république.
De plus, dit M. Rollin, dont je ne peux m'empêcher
de transcrire ici les réflexions,
L'Architecture fut l'historiographe de cet ingénieux genre d'Histoire; & parce qu'elle devoit préconiser un Romain, elle ne se servit pas des ordres Grecs, quoiqu'ils sussent incomparablement plus parfaits & plus en usage dans l'Italie même, que les deux autres originaires du pays, de peur que la gloire de ce monument admirable ne se trouvât en quelque façon partagée, & pour faire voir aussi qu'il n'y a rien de si simple que l'art ne sache perfectionner. Elle choisit done la colonne de l'ordre toscan, qui jusqu'alors n'avoit eu place que dans les choses grossieres & rustiques; & de cette masse informe elle en sit naître le plus riche & le plus noble chef - d'oeuvre du monde, que le tems a épargne & conservé tout entier jusqu'à présent, au milieu d'une infinité de ruines dont Rome est remplie.
C'est en esset, ajoûte M. Rollin, une espece de merveille, de voir que le colisée, le théatre de Marcellus, ces grands cirques, les thermes de Dioclétien, de Caracalla, & d'Antonin, ce superbe mole de la sépulture d'Adrien, le septizone de Sévere, le mausolee d'Auguste, & tant d'autres édifices qui sembloient être bâtis pour l'éternité, soient maintenant si caducs & si délabrés, qu'à peine peut - on remarquer leur ancienne forme, pendant que la colonne [p. 654]
Tout le monde sait que le pape Sixte V. a relevé
cette colonne sous son pontificat, & a fait mettre au - dessus
la statue de S. Pierre: on en trouve par - tout
des estampes. Voyez celles qui ont été gravées à Rome, & copiées dans nos beaux ouvrages des antiquités
Romaines. Article de M. le Chevalier
Observations sur la force des colonnes. Comme on ne bâtit pas seulement avec le bois, mais aussi avec la pierre & le marbre, il seroit à souhaiter pour le bien de l'Architecture, que nous eussions des expériences bien faites sur la force des colonnes de pierre.
M. Van Musschenbroek a déjà là - dessus fait quelques expériences, qu'il rapporte dans ses Ess. de phys. Il a pris une colonne quarrée faite de terre - glaise, & aussi dure que la brique rouge durcie par le seu: cette colonne qui avoit onze pouces & demi de long, & dont chaque côté étoit de 5/12 d'un pouce, sut rompue par 195 livres: une pierre de brême longue de douze pouces 10/12, & dont chaque côté étoit de 5/12 d'un pouce, fut rompue par 150 livres: un marbre blanc un peu veiné, long de treize pouces 1/4, épais d'un côté de 4/12 d'un pouce, & qui avoit de l'autre côté l'épaisseur de 5/12 d'un pouce, fut rompu par 250 liv.
Si l'on prend un pilier de pierre fait de demi - pierres posées les unes sur les autres, ayant l'épaisseur de trois pouces, la largeur de sept pouces, & la hauteur de dix pies; on demande quelle charge pourra supporter ce pilier de pierre, en supposant qu'il soit bâti de briques rouges durcies par le feu.
Si ce pilier étoit de la même épaisseur que celle qu'avoit la colonne dans l'expérience précédente, & qu'il sût de la hauteur de dix piés, il ne pourroit supporter deux livres, parce que les forces sont en raison inverse des quarrés des hauteurs: mais si l'on compte qu'une pierre est de la longueur de 7 pouces, c'est - à - dire dix - sept fois plus large que n'est la colonne dans l'expérience; alors ce même pilier de mur qui a l'épaisseur de 5/12 de pouce, & la largeur de sept pouces, pourra supporter trente livres. Mais la pierre est de l'épaisseur de trois pouces, qui est le côté courbé par le poids dont il est chargé; ce côte est donc à celui de la colonne rompue comme 36 à 5, dont les quarrés sont comme 1296 à 25: c'est pourquoi le pilier de mur qui est de la hauteur de dix piés, ne pourra être chargé que de 1555 livres, mais s'il étoit de l'épaisseur d'une pierre entiere, il pourroit supporter un fardeau quatre fois plus pesant.
Par conséquent un mur qui sera de l'épaisseur d'une demi - pierre, & qui aura dix piés de haut, pourra être chargé de 1555 livres, autant de fois qu'il sera de la longueur des pierres entieres ou de sept pouces. Il est certain que s'il étoit fait de pierres plus dures, il pourroit supporter une charge encore plus pesante avant que d'être renversé. Si l'on compare la force d'un pilier de pierre avec celle d'un pilier de bois de chêne, qui soit aussi de la hauteur de dix piés, & dont les côtés ayent trois pouces & sept pouces, on trouvera que le bois de chêne pourra supporter beaucoup davantage, & même presque 2800 livres.
Comme on éleve dans les églises plusieurs colonnes qui soûtiennent tout le bâtiment, si l'on prenoit une colonne de marbre blanc de la hauteur de quarante piés, & dont le diametre seroit de 4 piés, elle pourroit supporter à - peu - près le poids de 105, 011, 085 livres. Ainsi l'on est en état de calculer quel poids étoient capables de soûtenir les 127 colonnes du temple de la Diane d'Ephese, qui étoient toutes d'une piece de soixante piés de hauteur.
Comme on bâtit souvent des maisons à deux portes qui donnent sur le coin des rues, de sorte que
Colonne, (Page 3:654)
Une armée marche sur une, deux, trois, ou un plus grand nombre de colonnes, suivant la nature du terrein, & le but que le général se propose.
Il ne convient point à une armée de marcher en bataille, hors le moment d'un combat, quand même, ce qui est fort rare, le terrein le permettroit; souvent même la marche ne se sait point en - avant de l'armée: il est donc nécessaire de rompre l'armée pour faire passer les troupes les unes après les autres. Comme il y en a un grand nombre, ce ne seroit pas assez si on ne la rompoit que pour faire passer toutes les troupes dans un même endroit; il faut, pour la facilité de la marche, diviser l'armée en plusieurs portions ou parties, qui prennent des chemins différens pour aller se rassembler au lieu où l'on a résolu de le faire: l'exécution de cette manoeuvre s'appelle mettre l'armée en colonnes.
La méthode de bien distribuer une armée sur un nombre de colonnes convenable, tant par rapport à l'armée considérée en elle - même, que par rapport au pays qu'elle a à traverser, est un objet des plus considérables & des plus importans, qui mérite toute l'attention des plus habiles généraux. Ceux qui voudront voir ce que l'on a de meilleur sur ce sujet, pourront consulter l'art de la guerre par regles & par principes de feu M. le maréchal de Puysegur, imprimé chez Jombert à Paris en 1748.
La colonne est encore un corps d'insanterie serré & suppressé, c'est - à - dire un corps rangé sur un quarré long, dont le front est beaucoup moindre que la hauteur, qui n'est pas moins redoutable par la pesanteur de son choc, que par la force avec laquelle il perce & résiste également par - tout, & contre toutes sortes d'efforts. Les rangs & les files doivent être tellement serrés & condensés, que les soldats ne conservent qu'autant d'espace qu'il leur en faut pour marcher & se servir de leurs armes.
Cette colonne est celle de M. le chevalier de Folard, & c'est sa propre définition ou description qu'on vient de donner. Elle est composée de plusieurs bataillons à la queue les uns des autres, depuis un bataillon jusqu'à fix, sur plus ou moins de files & de rangs, selon la situation du pays où l'on se trouve obligé d'agir & de combattre. On a pretendu qu'à la bataille de Fontenoy, gagnée par le Roi en personne le 11 Mai 1745, les Anglois avoient combattu en colonne; mais on sait que leur colonne s'étoit trouvée formée sans dessein: plusieurs de leurs bataillons voulant éviter le feu des François qui les prenoit en flanc, se posterent, pour l'éviter, les uns derriere les autres; ce qui forma ainsi la colonne de M. de Folard. Au reste les plus habiles militaires conviennent que cette colonne est excellente dans plusieurs cas, mais qu'on ne doit pas la regarder comme devant être employée indifféremment dans toutes sortes d'attaques. Voyez le traité de la colonne du chevalier de Folard, tome I. de son comment. sur Polybe, & le livre intitulé sentiment d'un homme de guerre sur le nouveau système du chevalier de Folard, par rapport à la colonne, &c. (Q) [p. 655]
Colonne militaire, (Page 3:655)
Colonne, Marcher en colonne, (Page 3:655)
Colonnes du Chatelet, (Page 3:655)
Ce terme de colonnes vient sans doute de ce que le tableau ou liste qui marque cet arrangement est divisé en autant de colonnes qu'il y a de services différens.
La distinction de ces colonnes est fort ancienne; mais elle n'a pas toûjours eté faite de la même maniere: pour mieux faire entendre les changemens qu'il y a eu à cet égard, il faut expliquer séparément d'abord la distinction des différens services, ensuite le nombre des conseillers qui y est employé, & enfin la durée de chaque service.
Premierement pour ce qui est de la différence des services, anciennement il n'y en avoit que deux au châtelet, savoir le civil & le criminel.
La conservation des priviléges royaux de l'université qui avoit été démembrée du châtelet, y fut réunie par édit de 1526, registré au parlement en 1532: mais nonobstant cette réunion, & quoique les juges de la conservation fussent transférés au châtelet, ils continuerent à connoître seuls des causes de l'université, & les juges de la prévôté continuerent à connoître seuls des matieres de la prevôté, ce ne fut qu'en 1543 qu'on ordonna le mêlange des conseillers des deux siéges, & qu'à cet effet ils seroient tous inscrits dans un même tableau par ordre de réception.
Au moyen de ce mêlange il y eut alors trois services au châtelet; savoir celui de la prevôté pour le civil ordinaire, celui de la conservation pour les causes de l'université, & le service de la chambre criminelle.
Les choses demeurerent en cet état ju qu'à l'établissement des présidiaux en 1551; alors le châtelet étant érigé en présidial, il continua d'y avoir trois services, celui du présidial ayant pris la place de celui de la conservation qui fut supprimé; & il est à présumer que la chambre du conseil fut alors établie, & forma un quatrieme service pour juger; comme il paroît par une délibération de 1678, qui porte que, suivant l'ancien usage, les conseillers demeureront divisés en quatre colonnes.
Au mois d'Avril 1627, il y eut un édit portant augmentation de quelques officiers en chaque présidial, pour être avec les anciens divisés en deux services semestres; & suivant un autre édit du mois de Février 1643, on avoit crée plusieurs nouveaux officiers au châtelet de Paris, pour avec les anciens former deux semestres; mais ces deux édits ne furent point vérifiés.
En 1674 le châtelet fut divisé en deux siéges, sous le nom d'ancien & de nouveau châtelet: on observa dans chaque tribunal la distinction des quatre services; les affaires de rapport, tant de la prevôté & du présidial, que de la police, ce qui vraissemblablement n'avoit point encore eu lieu; le service civil de la prevôté ayant pû avant 1543 juger les affaires d'audience & de rapport de la prevôté, comme celui de la conservation depuis 1543 pouvoit juger les affaires d'audience & de rapport de la conservation,
2°. Pour le nombre des conseillers employés à chaque service, il a dû nécessairement varier à proportion que le nombre total des conseillers a été augmenté.
On ignore de quelle maniere les conseillers étoient distribués, du tems qu'il n'y avoit que le service du civil & du criminel; il y a néanmoins apparence qu'ils étoient distribués également pour ces deux services.
Quand la conservation eut été réunie à la prevôté, & que l'on eut fait le mêlange des conseillers des deux siéges, ce qui n'arriva, comme on l'a déjà dit, qu'en 1543, il n'y avoit plus que vingt conseillers, dont dix servoient à la prevôté, & dix à la conservation; on en prenoit alternativement un certain nombre de ceux qui servoient à la prevôté, & ensuite de ceux de la conservation, pour faire le service du criminel.
Le nombre des conseillers n'étant plus que de dixneuf, lorsque le châtelet fut érigé en présidial en 1551, on en ajoûta alors cinq, pour faire le nombre de vingt - quatre porté par l'édit, dont il y en avoit quatre seulement pour le service du criminel, & les vingt autres étoient distribués pour les trois autres services: ils avoient néanmoins la liberté d'assister & d'opiner au criminel. Il y a apparence que de ces vingt conseillers six servoient à l'audience de la prevôté, six à celle du présidial, & les huit autres en la chambre du conseil.
Il fut arrêté en 1668 qu'il y auroit à l'avenir huit conseillers au criminel: il y avoit alors en tout trente - quatre conseillers.
En 1671 on arrêta qu'il y en auroit pareil nombre de huit à l'audience, ce qui se doit entendre du parc civil & autant pour le présidial, & que le surplus des conseillers qui n'étoit point de service à l'audience ni au criminel, serviroit ès chambres du conseil & de la police. Il n'y avoit toûjours que trente - quatre conseillers; ainsi il y en avoit dix à la chambre du conseil, & huit pour chacun des trois autres services.
Il est bon de remarquer à cette occasion que la chambre de la police n'a jamais formé une colonne particuliere pour les conseillers, mais qu'ils rapportent en la chambre du conseil toutes les affaires criminelles qui sont du ressort de la police.
Le nouveau châtelet qui fut établi en 1674 étant composé du même nombre d'officiers que l'ancien, & les services divisés de même dans les deux siéges, il y a lieu de croire aussi que le nombre de conseillers employé à chaque service étoit aussi le même dans les deux siéges, si ce n'est que la chambre du conseil de chaque siége devoit être composée de onze conseillers, attendu qu'ils étoient alors en tout trente - cinq.
En 1678 il fut arrêté dans l'un des deux châtelets, qu'au lieu de huit conseillers au criminel il y en auroit dix, & que les deux d'augmentation seroient pris de la chambre du conseil; ce qui dut nécessairement réduire le service de la chambre du conseil de on>e à neuf: ainsi de trente - cinq conseillers il y en avoit huit à l'audience du parc civil, huit à celle du présidial, dix au criminel, & neuf à la chambre du conseil.
Il y a lieu de croire que le même arrangement fut observé dans l'autre chàtelet.
Depuis la réunion du nouveau châtelet à l'ancien, faite en 1684, le nombre des conseillers ayant été [p. 656]
3°. Quant à la durée du tems pendant lequel les conseillers sont employés à chaque service, il est à présumer qu'au commencement, lorsqu'il n'y avoit que le civil & le criminel, les conseillers servoient tour - à - tour, de mois en mois.
Lorsque la conservation fut réunie au châtelet, les conseillers servoient un an en la prevôté, & l'année suivante à la conservation; & l'on prenoit alternativement un certain nombre de conseillers de la prevôté, & ensuite de la conservation, pour faire de mois en mois le service du criminel.
Depuis 1551 le service de la chambre criminelle fut fixé à deux mois; les trois autres services étoient probablement de même durée.
En 1668 le service criminel fut fixé à trois mois; ce qui fait encore juger que les autres services étoient aussi chacun de trois mois.
Mais en 1678 on remit le service criminel à deux mois, pour être fait alternativement par les quatre colonnes; & il fut arrêté que les trois colonnes qui ne seroient point de service au criminel, serviroient par semaine à l'audience aussi successivement l'une à l'autre.
A l'égard de la chambre du conseil, il y a apparence que le service s'en faisoit alors par semaine alternativement par chacune des colonnes qui n'étoient pas de service au criminel.
Il est aussi à présumer que l'on observoit alors la même chose dans le nouveau châtelet pour la durée des services.
Enfin l'édit de 1685 qui confirme la division des conseillers en quatre colonnes, ordonne qu'elles serviront le premier mois à la prevôté, le second au présidial, le troisieme à la chambre du conseil, & le quatrieme à la chambre criminelle.
Suivant ce même édit l'arrangement des colonnes se fait selon l'ordre de réception; ensorte que le premier de la liste est le doyen de la premiere colonne; le second est le doyen de la seconde colonne; le troisieme l'est de la troisieme; & le quatrieme l'est de la quatrieme colonne; le cinquieme est le second de la premiere colonne, & ainsi des autres.
Quand il arrive une mutation par le décès d'un conseiller, ou que l'un d'eux est reçû dans un autre office, ou qu'ayant vendu sa charge le nouveau titulaire a obtenu sur ses provisions une ordonnance de soit montré: alors tous ceux qui sont postérieurs en réception à celui qui opere la mutation, changent de colonne, & vont de la premiere à la quatrieme, de la seconde à la premiere, de la troisieme à la seconde, & de la quatrieme à la troisieme.
Ces quatre colonnes ou services se réunissent dans les occasions, soit pour les affaires de la compagnie, réception d'officiers, ou autres matieres importantes; & alors l'assemblée se tient dans la chambre du conseil.
Colonnes charnues, (Page 3:656)
Ces petites colonnes ou piliers étant attachés d'un
côté aux parois du coeur, & de l'autre aux valvules
tricuspides & mitrales, se raccourcissent dans la
systole du coeur, poussent les valvules, & ferment
par ce moyen non - seulement les orifices des veines,
mais encore les ventricules dans leur systole.
V.
Colonne. (Page 3:656)
La colonne d'air est l'air même qui entoure une fontaine; c'est l'atmosphere qui nous environne jusqu'à la plus haute région de l'air. Le poids de cette atmosphere est égal à une colonne d'eau de base égale, & de trente - deux piés de haut, ou à une colonne de mercure de vingt - huit pouces de haut & de même base, ce que l'on connoît par le barometre.
Une colonne d'eau est le contenu d'un tuyau qui
monte l'eau d'une riviere ou d'un puits dans un réservoir,
par le moyen d'une machine hydraulique:
c'est de même le volume d'eau du tuyau qui descend
d'un réservoir, & qui à la sortie de l'ajutage tend à
regagner la hauteur dont il est parti, en formant un
jet - d'eau: ce même jet - d'eau est une véritable colonne d'eau qui résiste à la colonne d'air dont il est environné.
Voyez
The Project for American and French Research on the Treasury of the French Language (ARTFL) is a cooperative enterprise of Analyse et Traitement Informatique de la Langue Française (ATILF) of the Centre National de la Recherche Scientifique (CNRS), the Division of the Humanities, the Division of the Social Sciences, and Electronic Text Services (ETS) of the University of Chicago.