ENCYCLOPÉDIE OU DICTIONNAIRE RAISONNÉ
DES SCIENCES, DES ARTS ET DES MÉTIERS

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COLONEL (Page 3:648)

COLONEL, s. m. (Art milit.) officier qui commande en chef un régiment, soit de cavalerie, soit de dragons.

Skinner tire ce nom de colonie, prétendant que les chefs de colonies, appellés coloniales, pouvoient bien avoir donné le nom aux chefs militaires. Voy. Colonie.

Dans les armées de France & d'Espagne, le nom de colonel est particulierement affecté à l'infanterie & aux dragons, ceux qui commandent la cavalerie étant appellés mestres - de - camp.

Le titre de colonel est donné à celui qui commande un régiment de dragons, parce que les dragons sont réputés du corps de l'infanterie. On le donne aussi à celui qui commande un régiment de cavalerie étrangere. Il est pareillement donné à celui qui est le chef d'un régiment de la milice bourgeoise dans une ville. Il y a à Paris seize de ces sortes de colonels, & un colonel des archers de la ville.

Les colonels d'infanterie n'ont ce titre que depuis la suppression de la charge de colonel général de l'infanterie en 1661. Voyez Colonel Général de l'Infanterie Françoise.

Il y a des colonels en pié, des colonels réformés, & des colonels de commission.

Les colonels réformés ont à proportion dans les régimens d'infanterie les mêmes prérogatives, que les mestres - de - camp réformés dans les régimens de cavalerie.

Les colonels en pié ont aussi à proportion la même autorité sur leurs subalternes, que les mestres - decamp sur les officiers inférieurs dans les régimens de cavalerie: ils ont droit d'interdire les capitaines & les subalternes de leurs régimens quand ils manquent au service.

Lorsque dans une place fermée ou dans une garnison il se rencontre un colonel, c'est lui qui y commande, s'il n'y a pas de gouverneur ou de lieutenant de roi, ou quelqu'autre officier qui ait commission de commandant de la place.

Dans un arrangement de bataille le poste de colonel est à la tête du régiment trois pas avant les capitaines; mais dans le moment de combattre, il ne doit déborder que d'un pas environ le premier rang, pour voir plus aisément la disposition du régiment à droite & à gauche. Les armes du colonel sont l'épée, l'esponton, & les pistolets, & tout au plus, s'il veut suivre les ordonnances, la calote de fer dans le chapeau, & la cuirasse. Voyez Mestre - de - camp.

Colonel genéral de l'Infanterie Françoise, (Page 3:648)

Colonel genéral de l'Infanterie Françoise, étoit autrefois le premier officier de l'infanterie. Cette charge sut érigée en charge de la couronne par le roi Henri III. en faveur du duc d'Epernon.

Ce prince attribua au colonel général le pouvoir de nommer généralement à toutes les charges qui vaqueroient dans l'infanterie Françoise, sans excepter même celle de mestre - de - camp du régiment des gardes. Il lui donna aussi une justice particuliere pour juger de la vie & de l'honneur des gens de guerre, sans être obligé d'y appeller d'autres officiers que les siens. Il augmenta les appointemens de sa charge, & il y attacha de plus une grosse pension. Il tiroit outre cela six deniers pour livre sur tous les payments du régiment des gardes, ce qui montoit à une grosse somme. Les honneurs qu'on lui rendoit étoient extraordinaires: la garde étoit montée devant son logis par deux compagnies avec le drapeau, & le tambour battoit toutes les sois qu'il entroit ou sortoit. Toutes les prérogatives attributées à cette place, qui rendoient cet officier trop puissant, & maître, pour ainsi dire, de toute l'infanterie, donnerent lieu à la suppression de cette charge. Cette suppression arriva à la mort du second duc d'Epernon, en 1661. Feu M. le duc d'Orléans régent du royaume la fit rétablir en faveur de M. le duc d'Orléans son fils, en 1721; mais ce prince ayant prié sa Majesté d'accepter sa démission de cet office, il sut de nouveau supprimé par l'ordonnance du 8 Décembre 1730, & sa Majesté a ordonné que les mestres - de - camp de ses régimens d'insanterie Françoise & étrangere porteroient à l'avenir le titre de colonels.

Il y a en France trois colonels généraux, qui sont celui des Suisses & Grisons, celui de la cavalerie, & celui des dragons: mais outre que ces corps ne sont pas aussi considérables que celui de l'infanterie, ces colonels n'ont pas le même pouvoir sur leur corps que celui de l'infanterie en avoit sur l'insanterie. C'est le Roi qui nomme à toutes les charges; les officiers sont seulement obligés de prendre l'attache du colonel général. Dans les corps où il y a un colonel général, les commandans des régimens portent le titre de mestres - de - camp. V. Mestre - de - camp. (Q)

Colonel - lieutenant, (Page 3:648)

Colonel - lieutenant, c'est en France, dans les régimens des princes, l'officier qui a le régiment pour le commander en son absence. (Q)

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