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Antiquité de la maladie. Si présentement à la diversité predigieuse des causes de la colique on joint la connoissance de la structure de notre machine, & en particulier des intestins, qui sont le siége de cette maladie, on ne pourra douter que son existence ne soit un apanage inséparable de l'humanité. Je sai bien que le nom de cette maladie est du nombre de ceux qui ne se trouvent point dans Hippocrate; mais il ne s'ensuit pas de - là que la maladie n'eût pas lieu de son tems. Elle est certainement comprise sous le nom de tranchées ou de douleurs de ventre, dont il parle en plusieurs endroits; & en effet la colique est - elle autre chose?
S'il en faut croire Pline, le nom n'étoit pas seulement nouveau du tems de Tibere, mais la maladie elle - même étoit toute nouvelle, & personne n'en avoit été attaqué avant cet empereur, ensorte qu'il ne fut pas entendu à Rome lorsqu'il fit mention de ce mal dans un édit où il parloit de l'état de sa santé. Il se peut que le nom de colique eût été inconnu jusqu'à ce tems - là, mais la conséquence du nom à la chose est pitoyable. Les medecins inventerent un nouveau mot, soit pour flatter l'empereur, soit pour se faire plus d'honneur dans la guérison de la maladie, soit pour se singulariser dans cette conjoncture: cette espece de charlatanerie n'est pas sans exemple.
Quand Mademoiselle eut, il y a quelques années,
une petite vérole qui heureusement fut légere,
M. Sylva son medecin, dont la pratique consistoit
en Néologisme & en tournures gentilles de
ces bulletins modernes qu'on compose sans réflexion
pour le public, & qu'il lit sans intérêt ou
sans être mieux instruit de l'état du malade; M.
Sylva, dis - je, qualifia pour lors le premier du nom
de discrete la petite vérole de S. A. S. Le terme bien
imaginé prit faveur: mais l'espece de petite vérole
en question n'etoit pas plus nouvelle dans le monde,
que la colique l'étoit du tems de Tibere. Si la petite
vérole discrete devient plus rare parmi les grands, la
colique y devient plus commune; & n'eût - elle pour
cause que la seule intempérance, on peut présumer
sans crainte de se tromper, que ce mal subsistera jusqu'à la fin du monde. Article de M. le Chevalier
Colique bilieuse, (Page 3:620)
Cette espece de colique est très - commune, & regne sur - tout en été & au commencement de l'automne; elle attaque principalement les jeunes gens d'un tempérament chaud & bilieux, les personnes qui vivent d'alimens gras, huileux, alkalins & pourrissans, les gens riches qui ont ce qu'on nomme les meilleures talles, servies des plus rares poissons & du gibier le plus délicat par sa chair & son fumet.
Les symptomes de cette maladie, sont des douleurs vagues & violentes dans le ventricule, les intestins, les hypochondres, le dégoût, les nausées, le vomissement, la constipation, des tiraillemens, des agitations, des sueurs froides, des syncopes, l'abattement des forces, la déjection d'une matiere jaune, verte, poracée, âcre & corrosive.
L'indication curative consiste à évacuer cette humeur, à la mitiger & à appaiser les douleurs.
On ne peut trop - tôt employer la saignée, les boissons
aqueuses, simples, legeres, diluentes, en quantité;
les purgatifs doux, liquides, souvent répétés,
& suivis des narcotiques après leur effet; les clysteres,
les fomentations adoucissantes sur le bas - ventre, les bains chauds faits avec les plantes émollientes, & joints avec soin à tous ces remedes. Pour confirmer
la guérison & empêcher la rechûte, la diete
sévere est absolument nécessaire, la boisson de crême
de ris, d'orge, de gruau, les panades, le lait
coupé, la promenade en voiture & ensuite à cheval.
Enfin on rétablira peu - à - peu prudemment par
les stomachiques le ton des visceres affoiblis: je renvoye
le lecteur à Sydenham, qui a donné une description
si complete & si sage de cette espece de colique, sect. jv. ch. vij. qu'elle ne laisse rien à desirer.
Article de M. le Chevalier
Colique de Poitou, (Page 3:620)
En 1572, dit M. de Thou, t. VI. p. 537. la France fut affligée d'une maladie jusqu'alors inconnue, qu'on nomma colique de Poitou, parce qu'elle commença à se faire sentir dans cette province. Dès qu'un homme en est attaqué, ajoûte - t - il, son corps devient comme paralytique; il a le visage pâle, l'esprit inquiet, des maux de coeur, des vomissemens, un hoquet continuel, une soif ardente, une difficulté d'uriner, une douleur violente dans l'estomac, les intestins, les hypochondres, les reins: il y en a même dont les piés, les jambes, & les mains, deviennent paralytiques, après avoir été attaqués de convulsions épileptiques, &c. Ce trait historique est d'autant plus singulier, que d'un côté il renferme une description exacte des symptomes de la colique des Plombiers, autrement dite colique des Peintres, colique convulsive saturnine; & que de l'autre on ne comprend guere comment elle est restée inconnue dans ce royaume jusqu'au tems où M. de Thou en rapporte la naissance. Quoi qu'il en soit, c'est une colique nerveuse, qui depuis n'a fait que trop de progrès dans l'Europe, & dont voici la cause & les symptomes.
Elle provient des vapeurs qui s'élevent des fourneaux où l'on fond le plomb, que l'on respire & que l'on avale avec la salive. Elle est très - fréquente parmi les ouvriers qui s'occupeht à fondre, à purifier ce métal, ou à le séparer de l'argent dans des fourneaux d'affinage, comme le pratiquent ceux qui travaillent dans les mines de la forêt Noire en Allemagne, dans celles d'Angleterre en Derbishire, & ailleurs, où malgré l'attention que l'on a de ne dresser les fourneaux que sur des lieux élevés, & de les exposer aux vents, les exhalaisons en sont fatales aux ouvriers, aux habitans, & même en Angleterre [p. 621]
On est encore convaincu par plusieurs expériences, que les medicamens dans la composition desquels il entre du plomb, comme la teinture antiphthisique, le suc, sel magistere ou vitriol de saturne, que les charlatans prescrivent intérieurement contre le crachement de sang, le pissement de sang, la gonorrhée, les fleurs blanches, & autres maladies semblables, produisent enfin cette malheureuse colique.
Mais l'usage que plusieurs marchands de vin sont aujourd'hui de la céruse ou de la litharge pour éclaircir, corriger, édulcorer leurs vins, a si fort répandu cette cruelle maladie dans toute l'Europe, que les souverains sont intéressés à chercher les moyens les plus convenables pour en arrêter le cours. Personne n'est à l'abri des tristes effets qui résultent de cette sophistication de vins, & particulierement des vins acides, comme, par exemple, des vins de Rhin, que l'on édulcore de cette maniere en Soüabe & ailleurs avant que de les envoyer en Hollande, & dans les autres pays où ces sortes de vins adoucis sont recherchés.
Il est donc certain que toutes les parties du plomb, ses exhalaisons, sa poudre & ses préparations, produisent principalement la colique de Poitou, dont voici les symptomes.
Le malade est attaqué de douleurs aiguës & insupportables dans le bas - ventre, qui sont vagues ou fixes: il ressent une douleur lancinante & poignante dans l'estomac, dans le nombril, dans les hypochondres, une constipation opiniâtre, qui cede à peine aux lavemens & aux laxatifs; des agitations continuelles; le dégoût, des nausées, la pâleur, la frigidité, des sueurs, des syncopes fréquentes, l'abattement de toutes les forces, le trouble dans toutes les secrétions, le tremblement, la paralysie qui en est une suite, ou un asthme spasmodique incurable; symptomes qui ne se manifestent dans toute leur étendue que lorsqu'il n'y a plus de remede.
Pour guérir cette maladie, quand elle n'est pas parvenue à son dernier excès, il faut employer les apéritifs, les fondans, les savonneux, les desobstruans, les lénitifs doux & détersifs en forme liquide, médiocrement chauds & en petite dose. Dans le tems des convulsions spasmodiques, on donnera les calmans, les opiates avec le savon tartareux, ou l'opium mêlé avec le castoreum, les clysteres avec le baume de Copahu. On appliquera sur le bas - ventre des flanelles trempées dans une décoction de fleurs de camomille, de baies de genievre, & de semences carminatives; des demi - bains faits avec les plantes chaudes & nervines. On frottera tout le corps, & en particulier les vertebres & le bas - ventre, avec les spiritueux, les huiles de romarin & autres de cette espece. Si la paralysie commence à se former, il faut recourir à l'usage des eaux minérales sulphureuses.
Un medecin François a donné il y a plus d'un siecle
un traité Latin in - 4°. de colicâ Pictonum, qui est
inutile aujourd'hui; mais on trouvera de bonnes observations
sur cette maladie dans la bibliotheque raisonnée.
Art. de M. le Chevalier
Colique, (Page 3:621)
COLIR (Page 3:621)
COLIR, s. m. (Hist. mod.) officier de l'empire de la Chine, dont la fonction est d'avoir l'inspection sur ce qui se passe dans chaque cour ou tribunal, & qui sans être membre de ces tribunaux, assiste à toutes les assemblées, & reçoit la communication de toutes les procédures. C'est proprement ce que nous appellons un inspecteur ou contrôleur.
Il a des intelligences secretes avec la cour; & dans l'occasion il attaque ouvertement les mandarins, & cela non - seulement sur les fautes qu'ils peuvent commettre dans leurs fonctions, mais même dans leur vie particuliere & privée.
Pour qu'il soit impartial, on le rend entierement indépendant, & sa charge est perpétuelle. Les colirs sont redoutables, même aux princes du sang. (G)
COLIS (Page 3:621)
COLIS, s. m. terme de Négoce en usagé à Lyon: il est synonyme à ballet, balle, caisse, &c. Voyez le dictionn. du Comm.
COLISEE (Page 3:621)
COLISEE, s. m. (Hist. anc.) On sait que chez les Romains c'étoit un amphithéatre ovale que bâtit l'empereur Vespasien, près du bassin de la maison dorée de Néron.
On y voyoit des statues qui représentoient toutes les provinces de l'empire, & dans le milieu étoit celle de Rome tenant une pomme d'or dans sa main. On donnoit encore le nom de colisée à un autre amphithéatre bâti par l'empereur Sévere.
On représentoit dans le colisée des jeux & des combats
de gladiateurs & de bêtes sauvages. Ce qui reste
aujourd'hui de ces édifices est très - peu de chose, le
tems & la guerre les ayant réduits en ruines. Voyez
COLISSE (Page 3:621)
* COLISSE, s. m. (Manuf. en soie.) sorte de mailles
entre lesquelles on prend les fils de la chaîne ou
du poil, pour les faire lever & baisser à discrétion.
Il y a les mailles à grand colisse, & les mailles à colisse
simple. Voyez l'article
COLLAGE (Page 3:621)
COLLAGE, (Jurispr.) voyez
Collage, (Page 3:621)
La cuve ou chaudiere dans laquelle se fait la colle
est posée sur un fourneau de maçonnerie C: à - plomb
du centre de la chaudiere est une poulie H, dessus
laquelle passe une corde que l'ouvrier A devide autour
d'un treuil scellé à la muraille; au bout qui
pend dans la chaudiere est attaché un panier de laiton
B, dont les chaînes garnies de crochets peuvent
s'attacher à l'anneau qui est au bout de la corde;
c'est dans cette espece de panier qu'on met les rognures
de parchemins ou de peaux de mouton dont
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