ENCYCLOPÉDIE OU DICTIONNAIRE RAISONNÉ
DES SCIENCES, DES ARTS ET DES MÉTIERS

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"618"> tend pas au - delà du bout des ailes; il vole pendant long - tems sans se reposer, & il paroît en l'air aussi grand qu'un aigle; il court assez rapidement sur terre, & son cri se fait entendre de bien loin. Sa peau est aussi dure que celle d'un chevreau; quoiqu'il mange beaucoup, il est toûjours fort maigre: sa chair est de mauvais goût, & difficile à digérer. Belon, liv. III. de la nature des oiseaux. Voy. Oiseau. (I)

COLINIL (Page 3:618)

COLINIL, s. m. (Hist. nat. bot.) plante de l'Amérique, dont voilà le nom; n'ayant rien à dire de ses caracteres, j'ai cru pouvoir omettre ses propriétés.

COLIN - MAILLARD (Page 3:618)

COLIN - MAILLARD, s. m. jeu d'enfans; on bouche les yeux à un d'entre eux, il poursuit ainsi les autres à tâton jusqu'à ce qu'il en ait attrapé un autre qu'il est obligé de nommer, & qui prend sa place, & qu'on appelle aussi colin - maillard.

COLIN NOIR (Page 3:618)

COLIN NOIR, voyez Poule d'eau.

COLIOURE (Page 3:618)

COLIOURE, (Géog. mod.) petite ville de France fortifiée dans le Roussillon, au pié des Pyrenées, avec un petit port. Long. 20d. 45'. 2". lat. 42d. 31'. 45".

COLIPHIUM (Page 3:618)

* COLIPHIUM, (Hist. anc.) sorte de pain sans levain, grossier, pesant, paitri avec le fromage mou, & qui servoit de nourriture ordinaire aux athletes. Il en est parlé dans les satyres de Juvenal Il falloit avoir un bon estomac pour digérer aisément une pareille nourriture.

COLIQUE (Page 3:618)

COLIQUE, s. f. (Med.) douleur plus ou moins violente dans le bas - ventre.

Définition. La colique paroît tirer son nom de la douleur dans l'intestin colon; cependant ce mot désigne en général toute douleur intérieure du basventre. On auroit pû ne nommer colique, que la douleur du colon, comme on nomme passion iliaque, celle qui attaque les intestins grêles; mais l'usage en a décidé autrement: néanmoins les douleurs de l'estomac, du foie, de la rate, des reins, de la vessie, de l'utérus, se rapportent aux maladies de ces parties; & l'on distingue encore de la colique, les maladies qui occupent les tégumens de tout l'abdomen.

Les douleurs de colique sont si fort dans l'humanité, qu'il n'y a ni âge, ni sexe, ni pays, ni constitution, qui en soient exempts pendant le cours de la vie; les enfans, les jeunes gens d'un tempérament chaud & bilieux, les femmes, les vieillards, les personnes d'une nature foible & délicate, & d'un sentiment vif, y sont les plus sujets.

Pour en développer la nature autant qu'il est possible, & en former le prognostic, il faut observer soigneusement si la colique est fixe, vague, changeant de place, constante, périodique, intermittente, sympathique, opiniâtre, douloureuse, aiguë, causant une métastase, &c.

Ses causes & diverses especes. Ses causes qui sont en très - grand nombre, se peuvent rédiger sous quatre chefs généraux: 1° des matieres inhérentes dans les intestins, 2° des matieres nées d'ailleurs & portées dans les entrailles, 3° la correspondance des nerfs affectés, 4° des maladies propres aux intestins & au mésentere, produisent les diverses douleurs de colique.

I. J'ai dit, 1° des matîeres inhérentes dans les intestins; telles sont les choses âcres, mordicantes, de quelque nature qu'elles soient, bilieuses, rancides, putrides, acides, muriatiques, échauffantes, spiritueuses, aromatiques, stimulantes; les vomitifs, les purgatifs, les poisons, &c. Il faut les délayer, les faire sortir par haut ou par bas, en dompter la nature par des boissons aqueuses, & toûjours opposées au genre d'acrimonie.

Toute fermentation d'alimens qui trouble le mouvement des intestins, & par la distension excite des douleurs de colique, doit être appaisée après les re<cb-> medes généraux, par des carminatifs, des anodyns, des calmans.

Lorsque la douleur cause une tension convulsive, & qu'elle paroît produite par des vents ou par la constipation, l'indication nous conduit à l'usage des clysteres émolliens, résolutifs, répétés coup sur coup; à des linimens carminatifs, nervins, appliqués sur la partie affectéc; aux pilules balsamiques, & à des infusions ou décoctions de manne. Dans ces douleurs flatueuses des intestins, le bas - ventre s'enfle, les vents ont de la peine à sortir, le mal aigu est suivi d'anxiété ou d'oppression; si les vents passent par haut & par bas, le malade sent du soulagement; si cette colique venteuse procede de l'atonie du ventricule & des intestins, elle demande des carminatifs plus chauds qu'à l'ordinaire: quelquefois la flatuosité des intestins a sa source dans cette foiblesse du ton & du peu de force de ces visceres, sur - tout dans les personnes âgées, & dans celles qui ont fait un usage immodéré d'alimens flatueux, de boissons spiritueuses, dans celles dont le corps a été affoibli par les maladies ou les remedes. Pour lors on n'a de secours que la cure palliative & préservative.

Si la colique vient de vers logés dans les entrailles, on y remédiera par les vermifuges convenables. Les enfans sont sujets à cette espece de colique accompagnée quelquefois d'une douleur poignante dans le bas - ventre, & de syncopes; ils eprouvent aussi des tranchées occasionnées par une stagnation d'un lait aigri & rendu corrosif, ce qui les jette quelquefois dans des convulsions épileptiques. Le sirop de chicorée avec la rhubarbe est le meilleur remede.

La colique bilieuse fera un petit article particulier dans lequel on indiquera ses symptomes & sa cure. Pour la colique qui naît de l'endurcissement des matieres fécales dans les gros intestins, elle se termine par la guérison de la constipation. Voyez ce mot.

II. Les humeurs viciées du corps entier ou de quelque partie, étant portées aux intestins, y causent de vives douleurs de colique, & requierent des secours opposés à la nature du vice. Telle est l'humeur de la goutte, le catharre, la cachexie, le scorbut, la galle, l'évacuation supprimée de la sueur, de l'urine, de la salive, des excrémens, d'un ulcere, d'un abcès, des hémorrhoïdes; ou comme il arrrive dans les maladies aiguës, inflammatoires, épidémiques, contagieuses, dans lesquelles maladies, les matieres âcres se jettent de toutes parts dans les intestins. Il est nécessaire de détruire la maladie même, & en attendant de lubrifier le canal intestinal par des boissons & des injections onctueuses, détergentes, adoucissantes. Lorsque la suppression du flux hémorrhoïdal & menstruel est l'origine de la colique, il faut employer la saignée du pié, les lavemens émolliens, les demi - bains, les antispasmodiques, les eaux minérales, l'exercice convenable, & le régime, qui dans toutes les douleurs d'entrailles est d'une absolue nécessité.

III. Souvent les intestins souffrent par sympathie des autres parties malades, comme de l'utérus dans les femmes grosses qui avortent, qui accouchent, qui sont en couches ou nouvellement accouchées, qui perdent leurs regles, qui ont les mois, les vuidanges supprimées, ou qui souffrent d'autres affections de la matrice. Ce même phenomene a lieu dans les maladies des reins, la pierre, la néphrétique, l'inflammation du diaphragme, du foie, &c. Toutes les douleurs de colique de ce genre, nées par sympathie, cessent par la guérison des maux dont elles émanent. Telle est encore la colique convulsive & quelquefois épileptique des enfans, qui vient des douleurs que leur fait la sortie des dents en vertu de la correspondance qu'ont entr'elles les parties nerveuses. Telle est aussi la colique d'entrailles causée [p. 619] par un calcul biliaire detenu dans la vésicule du fiel, lequel irrite son conduit. Les femmes en couches éprouvent des douleurs de colique dans la suppression de leurs vuidanges, lorsqu'on néglige de leur bander le ventre comme il faut après l'accouchement, ou lorsqu'il survient du refroidissement.

IV. Les maladies propres aux intestins & au mésentere, produisent de vives douleurs de colique; c'est ce qui arrive dans l'obstruction des glandes du mésentere, dans les abcès de cette partie, qui s'étant portés sur les boyaux, y croupissent, corrodent les membranes & les gangrenent. On en trouve quelques exemples dans Willis, Benivenius, & Wharton. Telles sont encore les coliques qui proviennent d'un resserrement, d'une contraction, d'un étrécissement, d'un skirrhe, d'une callosité, dans quelque portion des intestins, tous maux qui détruisent l'égalité du mouvement de ces visceres. Enfin toutes leurs maladies, ou celles des parties voisines, l'inflammation, l'hernie, l'érésipele, le rhumatisme, &c. produiront cet effet.

Especes particulieres. Quelquefois les coliques sont la suite de plusieurs maladies, comme de toute espece de fievres mal traitées, de diarrhées, de dyssenteries trop - tôt arrêtées par des astringens, des vomitifs, ou des cathartiques trop violens.

Il y a encore une espece de colique spasmodique, que quelques - uns appellent colique sanguine, parce qu'elle provient du sang qui s'est amassé au - dedans des tuniques des intestins, sur - tout du colon, où ce sang croupi irrite, distend les membranes nerveuses qui sont d'un sentiment très - délicat. Les hommes robustes qui menent une vie déréglée en sont les martyrs ordinaires, & quelquefois les femmes lorsque leurs regles viennent à être supprimées. Cette colique procede aussi de la suppression d'un flux hémorrhoïdal périodique.

On connoît dans certains endroits une autre espece de colique spasmodique, que l'on peut proprement appeller endemique, parce qu'elle est commune dans certains climats & dans certains pays; alors ces sortes de coliques tirent leur origine de l'air des exhalaisons, des alimens, des boissons, &c. Pay exemple, le bellou en Derbyshire, qui provient des exhalaisons de la mine de plomb, si funestes, que les animaux & même la volaille en souffrent. On peut citer en exemple encore, les habitans de la Moravie, de l'Autriche & de l'Hongrie; ils sont souvent affligés d'une colique convulsive, qui n'a d'autre cause que l'habitude immodérée des vins spiritueux de ces contrées, sur - tout quand on n'a pas soin de se garantir du froid. On peut rapporter assez commodément cette derniere maladie à la colique sanguine, parce qu'elle demande les mêmes remedes, avec l'usage des boissons adoucissantes & émulsionnées, prises chaudes, pour rétablir en même - tems la transpiration.

La colique spasmodique qu'on nomme colique de Poitou, autrement colique des Peintres, colique des Plombiers, parce qu'elle est causée par le plomb, l'usage des saturnins, & qu'elle commence à s'étendre dans toute l'Europe, mérite par cette raison un article particulier.

Symptomes de la colique. Les malades attaqués de la colique, éprouvent plus ou moins les symptomes suivans, à proportion des degrés de la maladie. Toute la région des intestins, ou une partie, est le siége de la douleur. Les malades ressentent dans le basventre une sensation très - vive, piquante, poignante, brûlante, fixe ou vague; ils sont pleins de malaise & d'inquiétudes; ils ne peuvent dormir; ils s'agitent, se couchent sur le ventre, sur l'un ou l'autre côté pour trouver une posture qui les soulage. Quelquefois les vents & les borborigmes se joignent à cet état, de même que la constipation, le tenesme, le pouls serré, la sievre, la suppression d'urine, la difficulté de respirer, le dégoût, la cardialgie, les nausées, les vomissemens: mais voici d'autres symptomes encore plus dangereux; le hoquet, le frisson, le tremblement, l'abattement de toutes les forces, les syncopes, la sueur froide, le délire, & quelquefois des convulsions épileptiques, dont les suites sont la destruction de la machine. Quelquefois ces symptomes se terminent par d'autres maladies, la suppuration, la jaunisse, la diarrhée, la dyssenterie, & plusieurs autres maux, suivant les causes & la violence des accès de colique.

Prognostics. Les prognostics se tirent de la durée du mal, du nombre & de la nature des symptomes; ainsi c'est un bon prognostic lorsque les divers symptomes qu'on vient de détailler manquent; que la douleur est intermittente, tolérable, & qu'elle diminue: les vents soulagent le malade quand ils peuvent passer par - haut ou par - bas. La colique accompagnée de cardialgies, de nausées, de vomissemens, devient déjà dangereuse; elle l'est beaucoup lorsqu'elle saisit le malade avec violence en même tems que le frisson, & que cet état subsiste; car c'est un signe d'une inflammation qui dégénere en sphacele, si on néglige d'y apporter un prompt remede. Elle l'est encore davantage, si conjointement à ces symptomes, se trouvent réunis la constipation, la suppression d'urine, la fievre & la difficulté de respirer. Elle l'est beaucoup plus, si la foiblesse, le délire & le hoquet surviennent: mais c'est un prognostic funeste si les forces s'épuisent, si les convulsions succedent, le froid, la sueur colliquative, une vraie ou fausse paralysie des extrémités, & finalement la stupeur des pies & des mains; pour lors le malade est sans espérance.

Cure générale. Nous avons vû que la cure devoit toûjours être adaptée à la cause, & variée en conformité: mais quand cette cause est inconnue, que doit - on faire? Il faut toûjours employer les remedes généraux, la saignée, pour peu que l'inflammation soit à craindre, les fomentations chaudes ou émollientes perpétuellement repétées, les lavemens relâchans, délayans, antiphlogistiques, les laxatifs, les boissons humectantes, & persister dans cet usage jusqu'à ce que le mal soit appaisé, ce qui arrive d'ordinaire sans que la cause ait été découverte par le medecin. La colique se guérit naturellement par une sueur abondante, par un saignement de nez, par un flux hémorrhoïdal, par un cours - de - ventre, par une diarrhée, par un écoulement d'urine, &c. mais les remedes généraux qu'on vient d'indiquer ne tendent qu'à avancer la guérison, & à la déterminer plus sûrement.

Cure préservative. Ceux qui sont sujets à des coliques ou de vives douleurs dans les intestins, ce qui est assez ordinaire aux personnes affligées de la goutte, du scorbut, des hémorrhoides, de l'affection hypochondriaque, hystérique, &c. doivent observer un régime sévere, éviter ies passions violentes, s'abstenir des alimens de difficile digestion, gras & salés, entretenir la transpiration, sur - tout dans le bas - ventre & la région des reins, tenir les piés chauds, mettre en pratique les frictions, l'exercice de quelque espece qu'il soit, éviter les vins suspects, les liqueurs spiritueuses, les fruits d'été qui ne sont pas mûrs, &c.

Observations cliniques. Comme la plûpart des coliques sont accompagnées d'inflammation, ou que l'inflammation ne manque guere de survenir, il faut tout mettre en usage pour dompter cette inflammation ou pour la prévenir. Dans les douleurs spasmodiques des intestins, on doit s'abstenir des vomitifs, des cathartiques, des lavemens d'une qualité acrimonieuse. Si la constipation est jointe à la colique, &

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