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Il faut observer que Wedelius ordonnoit, outre ce remede, une diete exacte; qu'il recommandoit d'éviter tout ce qui est nuisible, & de garder la modération dans les six choses que l'on appelle non - naturelles; ce que bien des gens regarderoient aujourd'hui comme une aussi bonne recette contre les maladies épidémiques, que l'arcanum duplicatum catholicum Wedelii. M. Geoffroy finit cet extrait par l'explication très - judicieuse que Quirinus Rivinus a donnée de l'opération de cet amulete, qu'il croit être fort propre à encourager le peuple, & à l'empêcher de craindre la contagion: car il y a long - tems que l'on a observé que dans les maladies épidémiques, un des plus souverains alexipharmaques étoit le courage ou l'insensibilité. (b)
COLDING (Page 3:614)
COLDING, (Géog. mod.) petite ville de Danemark, dans le Nortjutland. Long. 27. lat. 55. 35.
COLDITZ (Page 3:614)
COLDITZ, (Géog. mod.) petite ville d'Allemagne dans la haute Saxe, en Misnie, sur la Mulda.
COLERE (Page 3:614)
COLERE, s. f. (Morale.) c'est, suivant la définition de Locke, cette inquiétude ou ce desordre de l'ame que nous ressentons après avoir reçu quelqu'injure, & qui est accompagné d'un desir pressant de nous venger: passion qui nous jette hors de nous - mêmes, & qui cherchant le moyen de repousser le mal qui nous menace, ou qui nous a déjà atteints, nous aveugle, & nous fait courir à la vengeance: maîtresse impérieuse & ingrate, qui récompense mal le service qu'on lui a rendu, & qui vend chérement les pernicieux conseils qu'elle donne.
Je parle ici de la colere couverte, durable, jointe à la haine: celle qui est ouverte, ingénue, semblable à un feu de paille, sans mauvaise intention, est un simple effet de la pétulance du tempérament, qui peut quelquefois être louable, ou du moins qui ne seroit repréhensible que par l'indiscrétion ou le tort qui en résulteroit. Mais cette vivacité est bien différente d'une violence qui surmonte toute affection, nous enlace & nous entrave, pour me servir d'un terme expressif de Fauconnerie. Telle étoit la colere de Coriolan, quand il vint se rendre à Tullus pour se venger de Rome, & acheter les effets de son ressentiment aux dépens même de sa vie.
Les causes qui produisent ce desordre, sont une humeur atrabilaire, une foiblesse, mollesse, & maladie d'esprit, une fausse délicatesse, une sensibilité blâmable, l'amour - propre, l'amour des petites choses, une vaine curiosité, la legereté à croire, le chagrin d'être meprisé & injurié; d'où vient que la colere de la femme est si vive & si pléniere: elle naît aussi dans le refus de la violence du desir.
Cette passion a souvent des effets lamentables, suivant la remarque de Charron: elle nous pousse à l'injustice; elle nous jette dans de grands maux par son inconsidération; elle nous fait dire & faire des choses messéantes, honteuses, indignes, quelquefois
Qui non moderabitur ir>, &c. Epist. ij. lib. I. ver. 60 - 66.
Les remedes, dit Charron, dont je vais emprunter le langage, sont plusieurs & divers, desquels l'esprit doit être avant la main armé & bien muni, comme ceux qui craignent d'être assiégés; car apres n'est pas tems. Ils se peuvent réduire à trois chefs: le premier est de couper chemin à la colere, & lui fermer toutes les avenues; il faut donc se délivrer de toutes les causes & occasions de colere ci - devant énoncées: le second chef est de ceux qu'il faut employer lorsque les occasions de colere se présentent, qui sont 1°. arrêter & tenir son corps en paix & en repos, sans mouvement & agitation; 2°. dilation à croire & prendre résolution, donner loisir au jugement de considérer; 3°. se craindre soi - même, recourir à de viais amis, & mûrir nos coleres entre leurs discours; 4°. y faire diversion par tout ce qui peut calmer, adoucir, égayer: le troisieme chef est aux belles considérations dont il faut abreuver & nourrir notre esprit de longue main, des actions funestes & mouvemens qui résultent de la colere; des avantages de la modération; de l'estime que nous devons porter à la sagesse, laquelle se montre principalement à se retenir & se commander.
Il ne faut pas cependant considérer la colere comme
une passion toûjours mauvaise de sa nature; elle
ne l'est pas, ni ne deshonore personne, pourvû que
ses émotions soient proportionnées au sujet qu'on
a de s'émouvoir. Par conséquent elle peut être légitime,
quand elle n'est portée qu'à un certain point;
mais d'un autre côté elle n'est jamais nécessaire: on
peut toûjours, & c'est même le plus sûr, soûtenir
dans les occasions sa dignité & ses droits sans se courroucer.
Si le desir de la vengeance, effet naturel de
cette passion, s'y trouve joint; alors comme cet effet
est vicieux par lui - même, il lâche la colere, &
l'empêche de demeurer dans de justes bornes. Donner à la vengeance émanée de la colere la correction
de l'offense, seroit corriger le vice par lui - même:
Ceux donc qui prétendent qu'un meurtre commis dans la colere ne doit pas proprement être mis au nombre des injustices punissables, n'ont pas une idée juste du droit naturel; car il est certain que l'injustice ne consiste essentiellement qu'à violer les droits d'autrui. Il n'importe qu'on le fasse par un mouvement de colere, par avarice, par sensualité, par ambition, &c. qui sont les sources d'où proviennent ordinairement les plus grandes injustices: c'est le propre au contraire de la justice de résister à toutes les tentations, par le seul motif de ne faire aucune breche aux lois de la société humaine. Il est pourtant vrai que les actions auxquelles on est porté par la colere, sont moins odieuses que celles qui naissent du desir des plaisirs, lequel n'est pas si brusque, & qui peut trouver plus facilement dequoi se satisfaire ailleurs sans injustice; sur quoi Aristote remarque très - bien que la colere est plus naturelle que le desir des choses qui vont dans l'excès, & qui ne sont pas nécessaires.
Mais lorsque ce philosophe prétend que cette passion sert par fois d'armes à la vertu & à la vaillance, il se trompe beaucoup: quant à la vertu, cela [p. 615]
Colere, (Page 3:615)
Nous venons de parler de cette passion en moraliste, nous allons la considérer en medecin.
Telle est sa nature, qu'elle met subitement, quelqu'en soit la cause, tout le système nerveux dans une agitation extraordinaire par la constriction violente qu'elle produit dans les parties musculaires, & quelle augmente prodigieusement non - seulement le systole du coeur & de ses vaisseaux contigus, mais encore le ton des parties fibreuses de tout le corps.
Ce mouvement impétueux du sang & de l'altération du fluide nerveux dans les personnes en qui la colere est poussée à son dernier période, se manifeste évidemment par l'augmentation du pouls, la promptitude de la respiration, la soif, la chaleur, le gonflement & la rougeur du visage, la pulsation des arteres de la tête plus forte, plus élevée, sur - tout aux environs des tempes, l'éclat des yeux, le bégayement, la voix enrouée, le parler précipité, la suppression de l'urine, le tremblement des parties extérieures; enfin une certaine précipitation remarquable dans les fonctions de l'esprit. Ces symptomes se trouvent plus ou moins rassemblés suivant le tempérament & la force de la passion; & la Physiologie les explique sans peine par la constriction spasmodique de tout le système nerveux.
En conséquence les observations de pratique ont appris que des fievres bilieuses, inflammatoires, la jaunisse, les obstructions du foie, des hémorragies, des diarrhées, des pierres dans la vésicule du fiel ou dans les conduits biliaires en étoient quelquefois la suite. La conspiration singuliere de tous les nerfs en donne la raison. D'abord la constriction violente qui se fait ici dans le genre nerveux, produit la suppression de l'urine, l'obstruction & l'embarras dans l'écoulement de la bile, d'où résulte la formation des pierres de la vésicule du fiel. C'est de cette constriction que provient la jaunisse; d'un autre côté, les conduits biliaires formés de tuniques musculaires & nerveuses, se trouvant excessivement comprimés par l'influx rapide du liquide spiritueux contenu dans les nerfs, se resserrent, font couler la bile qu'ils contiennent; & cette bile passe dans le duodenum & dans le ventricule. De - là les envies de vomir, la déjection de matiere bilieuse, & la diarrhée. L'abondance & l'acreté de cette bile causeront la chaleur, la soif, des fievres lentes, bilieuses, inflammatoires, &c.
La colere produisant des spasmes, & augmentant le mouvement des fluides, il est nécessaire qu'il se porte avec impétuosité, ou qu'il s'arrête dans les parties supérieures une trop grande quantité de sang; d'où il arrivera que ces parties seront trop distendues, & en conséquence le visage s'enflammera, toutes les veines de la tête, celles du front, des tempes, seront gonflées, &c. Il en pourra donc résulter des hémorrhagies, soit par le nez, soit par une rupture de la veine pulmonaire, soit par les veines de l'anus, soit par la matrice. En un mot dans les parties dont les vaisseaux se trouveront les plus foibles ou les plus distendus, l'influx rapide déréglé du liquide spiritueux contenu dans les nerfs, rendra la langue bégayante, la voix enroüée, le parler précipité, le tremblement, la précipitation dans les fonctions de l'esprit.
Enfin quelques observations nous apprennent qu'il y a des personnes qui, à la suite d'une grande colere, ont perdu tour - à - tour l'ouie, la vûe & la parole, & d'autres qui sont tombées pendant plusieurs jours dans un état d'insensibilité. Ces divers accidens dépendent entierement ou de la compression des nerfs du cerveau, ou du flux arrêté des esprits, tantôt sur un organe des sens, tantôt sur l'autre.
C'est pourquoi le medecin travaillera à calmer
ces spasmes, cette agitation de tout le système nerveux;
à remettre le sang & les humeurs dans un
mouvement uniforme, & à corriger l'acrimonie des
fluides. Ainsi les réfrigérans, tels que la liqueur minérale
anodyne d'Hoffman, l'esprit de nitre ou l'esprit
de vitriol dulcifiés, délayés dans un liquide convenable,
deviendront de vrais calmans. Si la bile
s'est jettée dans les intestins, il faut l'évacuer doucement
par des lénitifs, tels que la magnésie blanche,
la poudre de rhubarbe mêlée avec le nitre, les
décoctions de tamarins, & autres de cette espece.
On corrigera l'acrimonie des fluides par des boissons
opposées à cette acrimonie. S'il s'est rompu quelque
vaisseau dans le tissu pulmonaire, on diminuera l'impétuosité
du sang par la saignée, la dérivation, les
demi - bains, les raffraîchissans. Mais l'on évitera
dans la méthode curative les cathartiques & les émétiques qui sont funestes dans cet état; car comme
ils n'agissent qu'en irritant les fibres délicates de
l'estomac & des intestins, & que ces fibres sont déjà
attaquées de constrictions - spasmodiques par la colere; de tels remedes ne feroient qu'augmenter le mal.
Ce seroit bien pis dans les personnes sujettes à des
spasmes hypochondriaques, hystériques, & dans celles
qui sont déjà tourmentées de cardialgie. Ce n'est
point ici que la difficulté pour déterminer des remedes
fait une des parties délicates du jugement du
medecin, un peu de bon sens lui suffit. Art. de M. le
Chevalier
COLERET (Page 3:615)
COLERET, s. m. terme de Pêche; le filet qui forme le coleret est étroit par les deux bouts, où il n'a au plus que deux piés & demi de haut; il s'élargit ensuite, de sorte qu'il a quelquefois trois à quatre brasses de chatte dans le milieu. La grandeur des mailles est à la discrétion des pêcheurs, qui se servent de cet engin défendu notamment par l'ordonnance de 1584, tit. lxxxjv. & par celle de 1681, tit. xvj. & xxj. Le bas de ce filet est garni de plommées ou plaques de plomb roulécs, pour le faire couler bas & le tenir ouvert. Le haut est garni de flottes de liége, au moyen desquelles & des plommées le filet se trouve étendu. A chacune des extrémités du filet est un bâton sur lequel il est amarré, comme on peut le voir figure de Péche: de chacune des extrémités de ce bâton, partent des cordes qui se réunissent en une seule, qui a une brasse ou deux de distance, est ployée pour former une grande boucle ou bretelle, que les pécheurs se passent au cou pour tirer cet instrument à - peu - près comme font les bateliers qui hallent leurs petits bateaux pour remonter les rivieres. Il faut deux hommes, un à chaque bout du filet; ils se mettent quelquefois dans l'eau jusque sous le menton, afin d'avoir une plus longue marée, cette pêche ne pouvant se faire que de basse mer.
Dans quelques endroits, les paysans indisciplinés & voisins des côtes de la mer, y descendent avec des colerets d'un très - grand volume qu'ils apportent sur des chevaux, & dont ils se servent pour tirer ces grands colerets qui font sur les sables le même mauvais effet que la dreige, lorsqu'on s'en sert près de terre: aussi cette pêche est - elle une des plus nuisibles, puisqu'elle détruit tout ce qu'elle rencontre sur les sables.
Outre ces deux especes de colerets, il y en a une
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