ENCYCLOPÉDIE OU DICTIONNAIRE RAISONNÉ
DES SCIENCES, DES ARTS ET DES MÉTIERS

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"592"> inflammatoires, sievres aiguës, ordentes, dans les rhûmatismes, &c. la partie supérieure de cette île est couverte d'une pellicule blanche, quelque peu bleuâtre, jaunâtre, ou verdâtre, souvent épaisse de quelques lignes, & si ceriace qu'on peut à peine la couper avec un rasoir. Comme le sang des personnes qui ont une pleuréfie est souvent couvert d'une semblable pellioule, les Medecins lui ont donné le nom de croûte pleurétique, quoique la même chose arrive aussi dans d'autres maladies, & même dans celles qui ne sont pas inflammatoires, comme la phthisie, & la dyssenterie: cette matiere coëneuse s'endurcit aisément; & quand elle est long tems agitée ou battue, elle se change quelquefois en ichorosité. De plus, cette coëne n'est pas toûjours de la même tenacité.

Plusieurs auteurs ont fait des remarques singulieres sur ce sujet. Par exemple Sidenham, dans son traité de la pleurésie, a observé que lorsque le sang, après une ouverture trop petite ou par d'autres raisons, ne sort point horisontalement de la veine, & qu'il coule perpendiculairement le long du bras, il ne se couvre point d'une semblable pellicule. Il remarque encore que dans ces sortes de cas, les malades ne se trouvont pas autant soulagés que si le sang fût sorti de plein jet, & se fût couvert de cette croûte blanche. Il dit aussi que la formation de cette pellicule est empêchée par tout ce qui s'oppose à la sortie du sang. D'autres ajoûtent que cette coëne ne se manifeste point ou très - peu, lorsque le vaisseau dans lequel on reçoit le sang est large & plat, & lorsqu'il a été exposé à un air trop froid. Enfin ce qui paroît plus étrange est, qu'encore que le sang sorte librement par une large ouverture, cette peau ne se forme point lorsque le sang a été bien agité dans le vaisseau avec le doigt ou quelque instrument.

Il résulte de toutes ces observations, que l'explication de ce phénomene, quoique très - commun, est plus difficile qu'on ne l'imagine, & que l'origine de cette coëne est fort obscure.

Quelques - uns cependant prétendent qu'elle est seulement produite par la sérosité du sang, qui est disposée par la maladie à s'épaissir: mais c'est ne rien dire, outre que cette pellicule qui surmonte la sérosité, occupe toûjours la partie supérieure, & tantôt s'attache à la circonférence du vaisseau dans lequel on a reçû le sang, tantot en est entierement détachée.

D'autres croyent qu'elle est formée d'un chyle crud, qui n'a pas eu le tems de se convertir en sang; mais le chyle quand il est mêlé avec le sang, & qu'il n'est point assez travaillé, flotte toûjours dans la sérosité sous une forme fluide, sans jamais s'attacher à la partie rouge du sang: de plus, cette pellicule a également lieu, soit que la saignée ait été faite trop tôt après le repas, ou lorsque le chyle a eu tout le tems nécessaire d'être changé en sang.

D'autres pensent que cette pellicule tenace se forme lorsque la vîtesse de la circulation tend à disposer le sang à se coaguler, & par conséquent qu'elle n'est point la cause, mais plûtôt l'effet de la maladie. Mais on a quelquefois remarqué cette croûte dans le sang des personnes les plus saines: on l'a aussi observé chez des gens fort foibles, qui avoient coûtume de se faire saigner par précaution, ou pour prévenir un crachement de sang. En un mot, cette coëne se trouve dans l'inflammation comme hors de l'inflammation.

Enfin d'autres physiciens ont dit avec plus de fondement, que cette peau compacte provient d'une lymphe grossiere & visqueuse du sang, qui dans la circulation passant difficilement par les extrémités artérielles, doit s'endurcir naturellement quand elle est en repos, & peut néanmoins se transmuer en ma<cb-> tiere critique par une circulation modérée, ou par des remedes propres à diviser cette lymphe. Ils ajoûtent que la partie albumineuse, gélatineuse, & graisseuse du sang, concourt encore à la production de cette pellicule coriace, qui se forme sur la surface de ce sang tiré des veines. Suivant ce système, les différentes couleurs qui se trouvent quelquefois sur la superficie du coagulum, & qui la rendent comme marbrée, procedent des parties intégrantes du sang qui ont souffert différentes triturations, de la qualité du chyle, de la sérosité, & de la bile qui s'y trouve mêlée; ainsi la couleur laiteuse de la pellicule coëneuse vient de la partie gélatineuse du sang prédominante, ou de ce que la saignée a été faite trop tôt après le repas; la couleur jaunâtre, bleuâtre, o verdâtre, dépend de la bile qui ne se filtrant pas bien, se mêle avec la férosité du sang, & lui imprime leurs couleurs. Cette hypothese est assûrément la plus vraissemblable; cependant comme elle ne suffit pas encore pour expliquer tous les faits, le problème médicinal subsiste toûjours: trouver la raison de la non - existence ou de la formation de la coëne sur le sang tiré par la saignée des gens sains & malades, conformément aux phénomenes justifiés par de bonnes observations. Article de M. le Chevalier de Jaucourt.

COENOBITE (Page 3:592)

COENOBITE, voyez Cénobite.

COEPENICK (Page 3:592)

COEPENICK, (Géog. mod.) petite ville d'Allemagne dans la marche de Brandebourg, sur la Sprée.

COEQUE (Page 3:592)

COEQUE, s. m. (Hist. mod.) c'est ainsi que s'appelle le roi des Cafres Chococas. Le coëque se prétend souverain de tous les Cafres qui habitent à 80 lieues à la ronde du cap de Bonne - Espérance. Des voyageurs réduisent ce royaume à quelques familles, formant quinze à seize villages, à la vérité très riches en bestiaux.

COERBACH (Page 3:592)

COERBACH, (Géog. mod.) ville d'Allemagne capitale de la principauté de Waldeck, près du pays de Hesse - Cassel. Long. 26. 30. lat. 57. 15.

COERCITION (Page 3:592)

COERCITION, s. f. (Jurispr.) signifie punition des délinquans. Le droit de coercition est un des attributs de la justice. Il y a certains officiers de police qui ont seulement ce que l'on appelle jus vocationis & prehensionis, c'est - à - dire le droit de faire appeller devant eux, & même arrêter les délinquans, mais qui n'ont pas le droit de coercition. Quelques-uns confondent mal - à - propos le droit de correction avec le droit de coercition. Les supérieurs réguliers ont le droit de correction modérée sur leurs religieux, mais ils n'ont pas le droit de coercition, lequel s'étend à toutes sortes de peines afflictives. (A)

COESFELD (Page 3:592)

COESFELD, (Géog. mod.) ville forte d'Allemagne en Weftphalie, dans l'évêché de Munster, près du Berkel. Long. 24. 50. lat. 51. 58.

COESNON (Page 3:592)

COESNON, (le) Géog. mod. riviere de France en Normandie, qui prend sa source dans le Maine & se jette dans la mer près du mont S. Michel.

COÉTERNITÉ (Page 3:592)

COÉTERNITÉ, s. f. (Théol.) Les Théologiens se servent de ce terme comme d'un attribut des personnes de la Trinité. Voyez Éternité.

Les orthodoxes tiennent que la secondé & la troisieme personne de la Trinité sont coéternelles à la premiere. Voyez Trinité. (G)

COÉVÊQUE (Page 3:592)

COÉVÊQUE, s. m. (Hist. ecclés.) évêque employé par un autre à satisfaire pour lui aux fonctions de l'épiscopat. On dit qu'il y a encore en Allemagne de ces dignitaires.

COEVORDEN (Page 3:592)

COEVORDEN, (Géog. mod.) ville forte des Provinces - Unies dans l'Overissel, capitale du pays de Drente. Long. 24. 16. lat. 52. 40.

COEUR (Page 3:592)

* COEUR, en Anatom. est un corps musculeux situé dans la cavité de la poitrine, où toutes les veines aboutissent, & d'où toutes les arteres sortent; & qui par sa contraction & sa dilatation alternati<pb-> [p. 593] , est le principal instrument de la circulation du fang, & le principe de la vie. V. Artere, Veine, Sang, Vie, &c.

Les parties principales du caur sont la base; c'est le côté droit du coeur. Sa pointe, c'est son extrémité gauche. Son bord antérieur & son bord postérieur, ce sont deux des côtés de sa figure triangulaire. Sa face antérieure supérieure convexe, c'est celle qui regarde un plan horisontal qui seroit pose sur la tête. Sa face plate, c'est la face opposée à la précédente. Les deux vestibules, ce sont les cavités qui sont à la base: on y distingue deux parties, l'une plus évasée qu'on appelle sinus, l'autre plus étroite figurée comme une petite oreille, qu'on appelle oreillette. Ses ventricules, ce sont les deux cavités creusées dans sa substance, & qui le constitue: on les distingue en droit ou antérieur, en gauche ou postéricur. Sa cloison, c'est la partic charnue qui sépare les deux ventricules. Ses valvules tricuspides, mitrales, sigmoïdes. La valvule d'Eustachi. La valvule du trou oval. Le tubercule de Lower, ou l'éminence qui se remarque dans les animaux entre le concours de la veinecave supérieure & de l'inférieure, dans le parois interne. L'isthme de Vieussens, c'est une éminence que forment les trousseaux de fibres qui se croisent autour du trou oval dans l'oreillette droite. Les colonnes charnues, voyez Colonnes. Le réseau, ce sont des especes de mailles que les trousseaux de fibres qui garnissent en - dedans les ventricules du coeur, forment par leur entrelacement. Les petites traverses, petits paquets de fibres situées transversalement dans le fond des ventricules du coeur, relativement à l'orifice de l'artere - aorte & de la pulmonaire auxquelles elles répondent. Le trou oval ou botal, par lequel le sang passe dans le foerus de l'oreillette droite dans la gauche. Le sac de Morgagni, c'est un espace qui s'observe entre la valvule du trou oval & son contour. Les orisices des veines de Thebesius & de Verheyen, ce sont les orifices des veines qui s'ouvrent dans les ventricules.

Le corps musceux entier est enfermé dans une capsule appellée péricarde, dont on expiquera la structure & les fonctions sous le mot Pricarde.

Le coeur a en quelque sorte la figure d'un cone ou d'une pyramide renversée, dont la partie supérieure qui est la plus large est appellée base, & l'inférieure la pointe, qui est un peu tournée vers le côté gauche. La base est accompagnée de deux appendices nommés oreillettes, & de gros vaisseaux sanguins. Voyez Oreillette.

Sa grandeur n'est point déterminée, & elle varie dans les différens sujets. Il a pour l'ordinaire six pouces de long, quatre ou cinq de large à sa base, & quatorze de circonférence. Il est situé dans le milieu de la poitrine dans le médiastin, entre les deux lobes des poumons. Il est attaché au péricarde, & soûtenu par de gros vaisseaux sanguins qui s'inserent immédiatement dans sa substance, & il est par ce moyen à couvert des obstacles qui pourroient s'opposer à son mouvement. Il est enveloppé d'une membrane mince, & entouré de graisse vers sa base. Voyez Membrane.

Le coeur est creux, & divisé en général en deux grandes cavités appellées ventricules, dont le droit qui est le plus grand, peut contenir deux ou trois onces de sang: ces ventricules sont séparés par une cloison charnue, composée des mêmes fibres musculaires que les parois: on l'appelle cloison; sa figure est concave du côté du ventricule gauche, & convexe vers le droit. Ces ventricules n'ont aucune communication immédiate, & le sang ne peut se rendre de l'un dans l'autre, qu'en passant par les poumons.

Les parois de ces ventricules ne sont point éga<cb-> lement forts & épais; le gauche l'est beaucoup plus que le droit, poice que ction est de pousser avec force le sang dans toutes les parties du corps; au lieu que le droit ne le pousse que dans les poumons, encore est - il aidé par d'autres parties.

Il paroît en effet que le ventricule droit n'a été fait qu'en faveur des poumons, car l'on ne trouve que le ventricule gauche dans les animaux qui n'en ont point.

On trouve dans les ventricules des petits muscles appellés colonnes charnues, ou lacertuli, lesquels sortent des parois & vont s'attacher par des extrémités tendineuses aux valvules du coeur, dont nous parlerons ci - après.

On observe au - dessus de chaque ventricule une cavité dans chaque orcillette, composée de même qu'eux d'un double rang de fibres charnues. Voyez Oreillette.

Les vaisseaux qui sortent du coeur consistent en deux arteres, savoir l'aorte & l'artere pulmonaire; l'aorte sort du ventricule gauche, & l'artere pulmonaire du droit; & les vaisseaux qui s'y rendent sont deux veines qui aboutissent aux oreillettes, savoir la veine - cave dans la droite, & la veine pulmonaire dans la gauche. Voyez Aorte, Pulmonaire. &c.

Les arteres ont à leur embouchure dans chaque ventricule trois valvules ou membranes semi - lunaires, situées de façon qu'elles s'opposent au retour du sang dans le coeur lors de sa dilatation. Voy. Valvule.

Les oreillettes communiquent avec les ventricules. A l'orifice du ventricule droit, à l'oreillette droite, sont placées trois valvules appellées tricuspides, à cause qu elles sont attachées par leurs trois pointes ou colonnes charnues, par plusieurs cordes tendineuses; de sorte que dans l contraction ou systole du coeur, elles ferment l'orifice, & empêchent le sang de rentrer dans l'oreillette droite.

Les deux valvules mitrales font les mêmes fonctions à l'entrée du ventricule gauche, & s'opposent au retour du sang dans l'oreillette gauche. Voyez Tricuspide & Mitrale.

La substance du coeur est entierement charnue ou musculeuse. Les anciens le prenoient généralement pour un parenchyme: mais Hippocrate a mieux pensé qu'eux là - dessus; & Stenon, & ceux qui sont venus après lui, ont démontré qu'il est composé d'une suite continue de fibres musculeuses différemment entrelacées, qui aboutissent aux orifices de chaque ventricule, où elles forment leurs tendons.

Lorsqu'on disseque le coeur on découvre, après avoir ôté la membrane propre, sur la surface externe du ventricule droit, quelques fibres fort déliées qui tendent en ligne droite vers sa base. On trouve immédiatement sous celles - ci une double couche de fibres spirales, dont les extérieures montent obliquement depuis la cloison jusqu'à la base, & forment une espece de vis. Les fibres intérieures prennent une route contraire, se portent obliquement de droit à gauche, & forment pareillement une vis dans un sens opposé: sous celles - ci paroissent les fibres du ventricule gauche, & premierement une suite spirale qui se porte vers la gauche, sous laquelle, aussi bien que dans l'autre ventricule, on en trouve une autre qui va du côté opposé, laquelle s'étend non - seulement jusqu'aux extérieures qui lui sont semblables, mais environne encore tout le ventricule, & fait que la cloison devient une partie du ventricule gauche; quelques - unes d'elles, au lieu de se rendre comme les autres dans les tendons du coeur, rentrent en - dedans & forment les colonnes charnues, tandis que d'autres se portent vers la poin<pb->

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