ENCYCLOPÉDIE OU DICTIONNAIRE RAISONNÉ
DES SCIENCES, DES ARTS ET DES MÉTIERS

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"590"> de bouline & d'escoutes, elles s'appliquent aux mâts, & ne servent plus à la conduite du vaisseau.

Coeffer (Page 3:590)

Coeffer un livre; les Relieurs appellent coëffer un livre, lorsque le volume étant couvert, ils arrangent le tranchefile avec la pointe, & retirent un peu du veau pour recouvrir le tranchefile; ce qui se fait avec un poinçon legerement, pour ne pas déchirer la peau, en observant de ne pas trop cacher le tranchefile. On fait cette façon en couvrant le livre, lorsque les peaux sont encore mouillées. Voy. Couvrir; voyez Relier.

Coeffer, (Page 3:590)

Coeffer, (fer à) terme de Marchand de modes; anciennement ces fers à coëffer étoient de différentes figures; ils avoient trois, quatre, cinq, & six branches de chaque côté; ils étoient faits de fil - d'archal reployé, & formoient une espece de peigne dont les deux premieres branches, c'est - à - dire celles de dessus la tête, étoient plus longues, & les autres alloient par étage & en diminuant, éloignées d'un bon doigt les unes des autres; chaque branche faisoit faire à la coëffure un gros pli, ce qui ressembloit à des tuyaux d'orgue.

Les fers du tems présent sont environ longs de trois ou quatre doigts, n'ont qu'une branche de chaque côté, & sont couverts de petits rubans fort etroits de soie blanche: ils servent pour former & soûtenir le gros pli du milieu d'une coeffure. Voyez Coeffure.

COEFFEUSE (Page 3:590)

COEFFEUSE, s. f. femme dont le métier est d'aller dans les maisons pour friser & coëffer; elle monte aussi les bonnets & les coëffures.

COEFFICIENT (Page 3:590)

COEFFICIENT, s. m. (Algebre.) en langage algébrique, est le nombre ou la quantité quelconque placée devant un terme, & qui, en se multipliant avec les quantités du même terme qui la suivent, sert à former ce terme. Voyez Terme. Ainsi dans 3 a, b x, C x x, 3 est le coefficient du terme 3 a, b celui de b x, C celui de C x x.

Lorsqu'une lettre n'est précédée d'aucun nombre, elle est toûjours censée avoir 1 pour coefficient, parce qu'il n'y a rien qu'on ne puisse regarder comme multiplié par l'unité. Ainsi a, b c sont absolument la même chose que 1 a, 1 b c. Il ne faut pas confondre les coefficiens avec les exposans. Dans la quantité 3 a, le coefficient 3 indique que a est pris trois fois, ou que a est ajoûté deux fois à luì - même. Au contraire dans la quantité a 3, l'exposant 3 indique que a est multiplié deux fois de suite par lui - même.

Par exemple, supposons que a soit 4, 3 a sera 3 fois 4, c'est - à - dire 12, & a 3 sera 4 X 4 X 4, c'est - à - dire 64. Voyez Caractere.

Dans une équation ordonnée, le coefficient du second terme est la somme de toutes les racines (voy. Racine); ensorte que si la somme des racines positives est égale à celles des racines négatives, & que par conséquent la somme totale des racines soit zéro, il n'y aura point de second terme dans l'équation.

Le coefficient du troisieme terme dans la même équation ordonnée, est la somme de tous les produits des racines prises deux à deux de toutes les manieres possibles.

Le coefficient du quatrieme terme est la somme de tous les produits des racines prises trois à trois, de toutes les manieres possibles, & ainsi des autres termes à l'infini.

La méthode des coefficiens indéterminés est une des plus importantes découvertes que l'on doive à Descartes. Cette méthode très en usage dans la théorie des équations, dans le calcul intégral, & en général dans un très - grand nombre de problèmes mathématiques, consiste à supposer l'inconnue égale à une quantité dans laquelle il ee des coefficiens qu'on suppose connus, & qu'on désigne par des lettres; on substitue ensuite cette valeur de l'inconnue dans l'équation; & mettant les uns sous les autres les termes homogenes, on fait chaque coefficient=o, & on détermine par ce moyen les coefficiens indéterminés. Par exemple, soit proposée cette équation différencielle,

dy + bydx + ax2dx + cxdx + fdx=o, on supposera 
y=A + Bx + Cxx, & on aura,
      dy=Bdx + 2Cxdx
+ bydx = bAdx + bBxdx + bCxxdx
+ ax2dx=        ax2dx
+ cxdx =      + cxdx
+  fdx = + fdx

Ensuite on fera B + BA + f=o, 2C + bB + c=o, bC + a=o; & résolvant ces équations à l'ordinaire (voyez Equation), on aura les inconnues A, B, C. (O)

COEFFURE (Page 3:590)

COEFFURE, s. f. en terme de Marchand de modes, est proprement tout ce qui sert à couvrir la tête des femmes, dans le négligé, demi - négligé, & dans l'ajusté. Ce terme sera bientôt au nombre de ceux auxquels on n'attache plus d'idées; déjà la moitié des dames ont trouvé le moyen de se coëffer sans coëffure.

Cette partie de l'ajustement des femmes a été de tout tems sujette à bien des révolutions, tant chez les Grecs que chez les Romains & les autres nations; il est impossible d'en faire mention. Les modes changeoient alors comme aujourd'hui: en dix - neuf ans du regne de Marc Aurele, sa femme paroît avec trois ou quatre coëffures différentes. Chacune de ces modes avoit son nom. Loin de connoître celui des pieces de toutes ces coëffures, nous n'avons seulement pas ceux de la coëffure entiere: il y en a en cheveux, d'autres en perles & pierres précieuses, &c.

Les coëffures sont faites le plus ordinairement de belles dentelles, de gase, de blonde, &c. Les veuves en portent de mousseline unie, ourlée tout - autour d'un grand ourlet large & plat. Les femmes d'artisans en portent de mousseline & de batiste; & les femmes au - dessus du commun se servent de ces coëffures pour la nuit.

Les coëffures à quatre barbes sont de deux pieces, dont celle de dessous est plus large que celle de dessus; il y faut près de six aulnes de der telle; car pour les barbes on coud deux dentelles de la même façon à côté l'une de l'autre, ce qui forme la largeur de la barbe, qui peut avoir demi - aulne de long, & est tout en plein de dentelle: le bas forme une coquille plissée: le dessus de tête est aussi de la même dentelle, & tient aux barbes; il peut avoir un quart & demi de long, & est attaché ou monté sur un morceau de mousseline unie, ou rayée, ou brodée: en la cousant à ce morceau, on plisse cette dentelle de plusieurs plis. C'est sur la seconde piece que l'on monte le fer qui forme le gros pli du milieu, qui se pose sur la premiere piece. Les pieces s'accolent l'une sur l'autre; elles se montent ensuite sur un bonnet piqué, & s'y attachent avec de petites épingles.

Il y a aussi des coëffures appellées à bavolet, parce que la seconde piece, qui n'est à proprement parler qu'un dessus de tête sans barbe, s'appelle bavolet; mais il fait le même effet que les coëffures à deux pieces.

L'on garnit toutes ces coëffures en - dessus de rubans de différentes couleurs, & qui y sont assujettis avec de petites épingles. La façon de les poser differe suivant les modes.

Autrefois, c'est - à - dire il y a quarante ou quarantecinq ans, les coëffures de femmes étoient beaucoup plus larges, & montées sur des fers à trois, quatre, cinq, ou six branches de chaque côté, qui étoient plus courtes les unes que les autres, qui formoient [p. 591] de gros plis tout - austour du visage qui représentoient des tuyaux d'orgue.

Aujourd'hui les femmes ne sont coeffées qu'avec de petites coëffures qui, quand elles sont montées, ne sont pas plus larges que la paume de la main; les cheveux qui sont frisés font le reste de la coëffure. On appelle cette façon de coeffure, en - arfiere.

L'on fait aussi des coëffures de geai monté sur du fil - de - laiton, que l'on appelle coëffures en comete.

Ce seroit encore ici une longue affaire de nomenclature, que de rapporter toutes les variétés que les coëffures ont eu, & tous les noms qu'on leur a donnés selon ces variétés.

CO - EGALITÉ (Page 3:591)

CO - EGALITÉ, s. f. (Théol.) terme qui exprime le raport qui se rencontre entre plusieurs choses égales. Voyez Égalité.

La doctrine de l'église Catholique touchant la Trinité, est que le Fils & le S. Esprit sont co - égaux au Pere. Les Ariens nioient la co - égalité des Personnes divines. Voyez Ariens & Trinité. (G)

COELESIRIE (Page 3:591)

COELESIRIE ou CLE, (Géog. ahc.) contrée de Syrie qui comprenoit, selon les uns, la vallée qui s'étend entre le Liban & l'Antiliban; selon d'autres, le même espace, avec le pays de Damas, & ce qui est entre la Syrie propre, la Phénicie, & la Palestine. Il y en a qui ne la bornent qu'à l'Arabie & à l'Egypte. Elle se nomme aujourd'hui Bocalbalbec.

COELIAQUE (Page 3:591)

COELIAQUE, en Anatomie, se dit d'une artere qui provient antérieurement & un peu à gauche du tronc descendant de l'aorte dans l'abdomen, vis - à - vis le cartilage qui est entre la derniere vertebre du dos & la premiere des lombes. Voyez Aorte, Artere, &c.

Elle produit d'abord après sa naissance deux petites arteres, quelquefois une seule, qui se distribue à droite & à gauche du diaphragme: elle communique avec les diaphragmatiques superiéures; & peu après elle donne une branche qu'on appelle artere coronaire stomachique, ou artere gastrique supérieure, ou artere gastrique: incontinent après elle se divise en deux autres branches; l'une à droite, nommée artere hépatique; l'autre à gauche, appellée artere splénique. Quelquefois elle se divise tout - à - coup en ces trois branches. Voyez chacune à leur article, Hépatique, &c. (L)

Cliaque, (Page 3:591)

Cliaque, s. f. (Medec.) la cliaque, ou pour mieux parler, l'affection cliaque, la passion cliaque, est une espece de flux de ventre copieux & fréquent, dans lequel l'on rend par l'anus les alimens digérés, mais avec du chyle qui s'y trouve confondu.

Hippocrate ne fait aucune mention de cette maladie. Aretée est le premier parmi les Grecs qui en ait donné la description, & très - exactement, l. II. ch. vii. il appelle ceux qui en sont affligés XOILIA'XOI\. Coelius Aurelianus les nomme ventriculosi, & indique la maniere de les guérir, liv. IV. ch. iij. Mais ce que Celse appelle maladie cliaque de l'estomac, & qu'il décrit, liv. IV. ch. xij. comme accompagnée de douleurs dans le bas - ventre, d'une constipation si violente que les vents ne peuvent sortir, d'un froid aux extrémités, & d'une grande difficulté de respirer, est une maladie également différente de celle dont parlent Aretée & Clius Aurelianus, & de la nôtre.

Quelques modernes prétendent que la passion c<-> liaque & la lienterie ne different absolument qu'en degré; cependant il faut encore y ajoûter cette différence, que dans la lienterie les alimens sortent presque cruds; ce qui indique que l'estomac n'a pû les dissoudre, au lieu que dans la passion cliaque le chyle sort avec les excrémens; ce qui montre que l'estomac a bien la force de broyer, de digérer les alimens, mais que les vaisseaux lactées; les glandes intestinales, sont obstruées, on sorte que le chyle n'y peut passer.

Freind distingue la passion du flux chy leux; mais cette distinction est à mon sens trop finée: car soit que l'obstruction procede des feaux lactées ou des glandes intestinales; qui fournissent pas assez de lymphe pour délayer le chyl de l'estomac, & le mettre en état de passer dans les vaisseaux lactées, il en résultera toûjours le même effet; le chyle sera précipité hors du corps avec les matieres fécales.

Ainsi le danger du mal se trouve dans la grandeur de l'obstruction, & dans sa durée. La cure consiste donc à employer dans les commencemens les secours propres à lever les obstructions des vaisseaux lactées, des glandes des intestins, & de celles du mésentere qui peuvent être affectées.

Pour procurer cet effet il faut d'abord mettre en usage les purgatifs legers donnés en petite quantitê, mais à plusieuts reprises; ensuite les résolutifs, les apéritifs, tant intérieurement qu'en applications extérieures sur le bas - ventre, avec de fréquentes frictions qu'on y joindra.

Puisque le slux de ventre regne dans l'affection c<-> liaque, ne seroit - il pas à propos de l'arrêter par les meilleurs astringens? Nullement: il ne s'agit pas ii de resserrer les glandes intestinales, ni les orifices des vaisseaux lactées; il s'agit de les desobstruer. Mais en échange l'ipecacuanha, les antimoniaux donnés à petites doses, ne répondent - ils pas à l'indication du mal? c'est ce dont on ne peut guere douter. Tournez toûjours les remedes contre la cause de la mafadie, & vous réussirez en Medecine comme en Droit politique. Ici vous détruirez la paresse par la va<-> té, par se point d'honneur; & là vous ne vaincrez que par l'appas du gain. Tantôt le flux de ventre demande des resserrans, & tantôt des desobstruans; l'appiication des remedes mal dirigée gâte tout. Ars. de M. le Chevalier de Jaucourt.

COELISPEX (Page 3:591)

* COELISPEX, (Myth.) surnom d'Apollon, ainsi appellé à Rome de la statue qu'il avoit dans la onzieme région. Cette statue regardoit ou le ciel, ou se mont Clius.

* CLIUS, (mons) Hist. anc. le mont Clius; une des sept montagnes de Rome, ainsi nommée d'un Clius ou Clès Vibenna, chef des Etruriens, qui secourut Romulus ou Tarquin. C'est aujourd'hui le mont Saint - Jean.

COELUS (Page 3:591)

* COELUS, s. m. (Myth.) dieu du paganisme: il étoit époux & fils de la Terre; il eut de sa mere Saturne, Rhéa, l'Océan, & les Titans. Saturne tompit les chaînes dont il avoit été chargé par son pere, délivra ses freres & sa sur, & coupa les testicules à Clus. De ces testicules coupés naquirent les Nymphes, les Géans, les Furies, & la mere de l'Amour.

COENE (Page 3:591)

COENE, s. f. (Anatomie.) croûte ordinairement blanche, dont le sang est quelquefois recouvert après la saignée dans le vaisseau où elle est faite.

Le mot de coëne pourroit bien avoir été formé de kenn, qui dans la langue du pays de Galles signifie peau, cuir, d'où vient le terme Anglois skin, qui veut dire la même chose.

La coëne est cette humeur concrete du sang refroidi & en repos, formée sur sa superficie en une espece de croûte ordinairement pâle, épaisse, & tenace.

Lorsqu'on a tiré du sang d'une personne qui est attaquée d'une inflammation violente, on apperçoit le phénomene dont nous venons de parler, & qui est fort surprenant. Tout le monde sait que le sang que l'on reçoit dans un vaisseau à mesure qu'il sort de la veine, se fige aussitôt après & se sépare en deux parties; l'une blanche - jaunâtre appellée sérosité; autre rouge, qui flotte ordinairement dans la premiere comme une île: mais dans la plûpart des maladies

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