ENCYCLOPÉDIE OU DICTIONNAIRE RAISONNÉ
DES SCIENCES, DES ARTS ET DES MÉTIERS

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"557"> de commerce très - considérable pour la Misnie, & produisent un très - grand revenu à l'électeur de Saxe.

L'exportation du cobalt crud est défendue en Saxe sous des peines très - rigoureuses; il y a des commis établis pour en empêcher la contrebande; & tout le cobalt qui se recueille dans le pays doit être livré, suivant la taxe qui en a été faite par le conseil des mines, aux manufactures de suffre. Voyez Saffre.

On a souvent tenté de tirer de l'argent des mines de cobalt; mais quand il s'y en trouve, ce n'est qu'accidentellement: il n'y a donc point de meilleur parti que de les travailler pour en tirer la couleur bleue propre à faire le saffre.

Une maniere courte d'éprouver si une mine de cobalt fournira un beau bleu, c'est de la faire fondre dans un creuset avec deux ou trois fois son poids de borax, qui deviendra d'un beau bleu si le cobalt est d'une bonne qualité.

Il y a des mines de cobalt en plusieurs endroits de l'Europe; mais les plus abondantes & les meilleures sont celles de Schneeberg en Misnie; le cobalt s'y trouve ordinairement joint aux mines de bismuth. Il s'en trouve aussi en Boheme dans la vallée de Joachim, (Joachims - thal), au Hartz, dans le duché de Wirtemberg, aux Pyrenées, dans la province de Sommerset en Angleterre, en Alsace, &c. Il paroît que les Chinois, & sur - tout les Japonois, ont aussi des mines de cobalt chez eux, par les porcelaines bleues si estimées qui venoient autrefois de leur pays; mais il y a lieu de croire que leurs mines sont épuisées, ou du - moins que le cobalt dont ils se servent actuellement est d'une qualité inférieure, attendu que le bleu de leurs porcelaines modernes n'est plu, si beau.

L'exploitation des mines de cobalt est dangereuse; il y regne très - souvent des vapeurs arsenicales, qui font perir ceux qui y travaillent; outre cela leurs piés & leurs mains sont souvent ulcérés par ce minéral qui est très - corrosif.

Les mineurs Allemands donnent aussi le nom de cobalt à un être qui n'existe que dans leur imagination; ils veulent désigner par - là un phantôme ou demon soûterrain à qui ils attribuent la figure d'un petit nain; ce prétendu gnome lorsqu'il n'est pas de bonne humeur étrangle les mineurs; mais lorsqu'il est bénévole, il leur fait découvrir les filons les plus riches. ( - )

COBBAN (Page 3:557)

COBBAN, subst. m. (Hist. nat. bot.) petit arbre semblable au pêcher, qui croît à Sumatra; il a la feuille petite; les branches courtes & couvertes d'une ecorce jaune, & le fruit de la grosseur & de la figure de la pomme, & contenant une noix grosse comme l'aveline, où l'on trouve une amande amere dont on tire une huile à laquel'e on attribue beaucoup de propriétés médicinales, ainsi qu'à une gomme qui découle de sa tige.

Le cobban doit être mis au nombre des plantes exotiques mal connues. Voyez Trev. & Dish.

COBES ou ANCETTES (Page 3:557)

COBES ou ANCETTES, subst. m. (Marine.) ce sont des bouts de cordes que l'on joint à la ralingue de la voile, & qui n'ont pas plus d'un pié & demi de longueur; ils servent pour passer d'autres cordages nommés pattes de boulines. (Z)

COBILANA (Page 3:557)

COBILANA, (Géog. mod.) ville de Portugal, dans la province de Beyra, sur la riviere de Zezare.

COBINORA (Page 3:557)

COBINORA, (Géog. mod.) petite ville d'Hongrie, sur la Save, à peu de distance de Sabacz.

COBIT (Page 3:557)

COBIT, s. m. (Commerce.) mesure de longueur d'usage en plusieurs endroits des Indes Orientales. Elle varie, mais celle de Surate est, selon Tavernier, de deux piés de roi & seize lignes. Voyez les dictionn. du Comm. Dish. Trev. & Chambers.

COBLENTZ (Page 3:557)

COBLENTZ, (Géog. mod.) grande ville d'Alle<cb-> magne, dans l'électorat de Treves, au confluent du Rhin & de la Moselle. Long. 25. 8. lat. 50. 24.

COBOURG (Page 3:557)

COBOURG, (Géog. mod.) ville d'Allemagne en Franconie, capitale d'une principauté de même nom sur l'Itch. Long. 28. 35. lat. 50. 20.

CO - BOURGEOIS (Page 3:557)

CO - BOURGEOIS, s. m. terme de Commerce: on donne le nom de bourgeois à un propriétaire d'un vaisseau marchand, & celui de co - bourgeois à tous ceux qui partagent ensemble sa propriété.

COBRE (Page 3:557)

COBRE, s. m. (Commerce.) mesure de longueur, d'usage à la Chine & aux Indes Orientales; à la Chine, du côté de Canton; aux Indes, sur la côte de Coromandel. Elle varie selon les lieux. A la Chine elle est de 3/10 d'une aune de Paris; aux Indes, de 17 pouces & 1/2 de France.

COBRISSO (Page 3:557)

COBRISSO, s. m. (Minéralogie.) nom que l'on donne au Chili & au Pérou à la mine d'argent lorsqu'elle tient du cuivre, & qu'elle est teinte d'un couleur verte. Cette espece de mine est difficile à traiter. Dictionn. du Comm.

COCA (Page 3:557)

COCA, s. m. (Bot. exot.) arbrisseau du Pérou, dont les fruits, quand ils sont secs, servent aux habitans de petite monnoic, de même que le cacao en sert aux Mexicains, tandis que les feuilles de l'arbrisseau font les délices des Péruviens, comme le béthel des Orientaux, & le tabac des Européens.

Cette plante ne s'éleve guere que de trois à quatre piés; ses feuilles sont molles, d'un verd - pâle, & assez semblables à celles du myrthe. Son fruit est disposé en grappes, rouge comme le myrtile quand il commence à mûrir, de pareille grosseur, & noir quand il a atteint sa parfaite maturité. C'est en cet etat qu'on le cueille & qu'on le laisse entierement sécher avant que de le mettre dans le commerce.

Je suis fâché de ne pouvoir rien dire de plus d'une plante de ce prix, de ne la connoître même par aucune description de botaniste, mais seulement par des relations de voyageurs, qui se contredisent les uns les autres, & qui paroissent ne s'être attachés qu'à nous en débiter des contes hors de toute créance. Tels sont ceux qui nous rapportent qu'il se fait un si grand commerce du coca, que le revenu de la cathédrale de Cusec ne provient que de la dixme des feuilles.

Quelques auteurs ont fait deux plantes de celle - ci, & en conséquence l'ont décrite différemment sous les noms de coca & de cuca. Cette façon de multiplier les objets n'est pas sans exemple dans la Botanique. Cet article est de M. le Chevalier de Jaucourt.

Coca, (Page 3:557)

Coca, (Géog. mod.) petite ville d'Espagne, dans la Castille vieille, sur la petite riviere d'Elerana.

COCARDE (Page 3:557)

COCARDE, s. m. (Art. milit.) en terme de marchand de modes, est une bouffette de rubans assortissans à l'ordonnance, que les gens de guerre attachent au bouton du chapeau.

COCATRE (Page 3:557)

COCATRE, s. m. (OEcon. rustiq.) c'est ainsi qu'on appelle le chapon qui n'a été châtré qu'à demi.

COCAZOCHITL (Page 3:557)

COCAZOCHITL, (Hist. nat. bot.) c'est ainsi que les Mexicains appellent le tagetes indicus.

COCCARA (Page 3:557)

COCCARA, (Hist. anc.) nom d'une espece de gâteau des Grees, dont on ne connoît que le nom.

COCCEIENS (Page 3:557)

* COCCEIENS, subst. m. pl ateurs de Jean Cox, né à Breme en 1603, homme savant & profond théologien, qui fit bruit en Hollande dans le xvij siécle; il ap dans l'écriture, qu'il lisoit beaucoup, deux venues, celle de Jesus - Christ & celle de l'ante - christ; il croyoit que Jesus - Christ auroit un regne visible sur la terre postérieur à celui de l'ante - christ qu'il aboliroit, & anterieur à la conversion des Juifs & de toutes les nations. Il avoit encore d'autres idées particulieres qui furent combattues de son tems avec beaucoup de chaleur, & qui lui firent de la réputation, quelques sectateurs, &, comme de raison, une multitude d'ennmis. [p. 558]

COCCOCA (Page 3:558)

COCCOCA, (Mythol.) surnom de Diane; elle étoit invoquée sous ce titre en Elide; mais quelle en étoit la raison? on l'ignore.

COCCYGIEN (Page 3:558)

COCCYGIEN, adj. en Anatomie, se dit de quelques parties relatives aux coccyx.

Le muscle coccygien antérieur ou latéral vient de la face interne de l'os des îles, de l'os ischion & du corps de cet os, derriere le trou ovale, & s'y insere à la partie latérale interne & insérieure du coccyx.

Le muscle coccygien postérieur vient de la face antérieure des deux premieres vertebres de l'os sacrum, de la face interne du corps de l'épine de l'os ischion, & s'insere à la partie moyenne de la face interne du coccyx. (L)

COCCYX (Page 3:558)

COCCYX, s. m. (Anat. Chir.) Le coccyx est à l'extrémité de l'épine, & se trouve placé comme la queuë dans les animaux.

C'est un os situé au bout de l'os sacrum, dont il est comme l'appendice. Sa figure revient en quelque maniere à celle d'une petite pyramide renversée & un peu courbée vers le bassin, formant une espece de bec de coucou ou de corbeau, convexe en - dehors, & concave en - dedans. Il donne attache au sphincter de l'anus, & à une portion des fessiers. Sa face antérieure est plate, & la postérieure un peu arrondie.

Il est composé de quatre ou cinq pieces en maniere de fausses vertebres, jointes les unes aux autres par des cartilages plus ou moins souples, ce qui fait qu'ils obéissent & qu'ils se retirent aisément en arriere. Quelquefois plusieurs de ces pieces, & quelquefois toutes, sont entierement soudées ensemble.

Les cartilages qui lient les différentes parties du coccyx, conservent leur nature dans quelques sujets jusqu'à un âge fort avancé: il y en a d'autres au contraire dans lesquels ils deviennent promptement osseux.

Ces pieces osseuses qui composent le coccyx, soûtiennent le rectum & le portent plus en - dehors aux femmes qu'aux hommes, donnant par - là plus d'étendue au bassin de l'hypogastre pour le tems de la grossesse: la pointe de ces os regarde toûjours en - dedans, ce qui empêche qu'on ne soit incommodé en s'asseyant; & comme ils se portent un peu en - dehors aux femmes, cela rend plus ample le passage de l'enfant dans l'accouchement.

Cheselden & Morgagni deux grands maîtres, l'un en Chirurgie, l'autre en Anatomie, ont observé que le coccyx a une paire de muscles propres qui ont de chaque côté leur attache fixe à l'apophyse épineuse & postérieure de l'os ischion, & vont s'insérer au coccyx. Ces muscles tirent ce dernier os en - devant, aident par - là aux releveurs de l'anus, & remettent le coccyx dans sa situation naturelle.

Diemerbroeck rapporte avoir vû un enfant nouveau - né dont la queue, c'est - à - dire le coccyx, étoit de la longueur de 13 à 14 pouces; mais je crois que cet anatomiste a mal vû dans cette occasion comme dans quelques autres.

Harvey avoit oui dire à un de ses amis, revenant des Indes orientales, qu'il y a des hommes dans quelques contrées de ce pays - là, qui ont des queues d'un pié de long. Rapporter fidelement ce qu'on a oui dire, chose même assez rare, est presque toûjours rapporter des choses suspectes. Cependant Marc Paul dans sa description géographique imprimée à Paris en 1556, avoit déjà écrit le même conte des hommes du royaume de Lambry; Struys l'assûre aussi de ceux de l'île de Formose; & Gemelli Carreri, sur le récit de quelques Jésuites, de ceux de l'île de Mindoro, voisine des Manilles. Que Sorbiere avoit bien raison d'appeller les relations des voyageurs, les romans des Physiciens! Tous ces hommes à longue queue des Indes orientales, du royaume de Lambry, des îles Formose, Mindoro, Borneo, &c. sont des especes de gros singes à queue qu'on y trouve en quantité.

Ces sortes de singes à queue sont nommés par les Naturalistes cercopitheci. Il y en a dans tous les cabinets des curieux, & j'en ai vû de toute grandeur.

Bourdon dit qu'il y a des sages - femmes qui ont coûtume de pousser le coccyx en arriere dans l'accouchement avec tant de violence, qu'il en résulte de très - facheux accidens. Cependant, suivant la Motte, auquel nous devons un bon traité des accouchemens, ce n'est jamais cet os qui met obstacle au passage de l'enfant, mais le bassin trop étroit de l'hypogastre, qui fait que la tête de l'enfant s'y étant engagée, elle ne peut avancer ni rétrograder. Il est persuadé que le coccyx obéit sans peine aux efforts que fait le foetus pour s'ouvrir un passage, & à ceux que fait la mere pour accoucher.

Le coccyx peut se luxer en dehors ou en - dedans, car il est très - rare que ses vertebres se déjoignent entierement. Pour réduire le coccyx luxé en - dehors, il ne faut que le pousser en dedans, le tenir dans cette situation avec des compresses graduées & un bandage en T.

Pour réduire le coccyx luxé en - dedans, on trempe le doigt indice dans l'huile, & on l'introduit dans l'anus aussi avant qu'il est nécessaire pour passer au - delà du bout du coccyx, & le relever. Il faut, pour éviter la douleur, observer en intro luisant le doigt, de l'appuyer toûjours sur le côté de la marge de l'anus opposé à la pointe du coccyx.

On préviendra les suites fâcheuses de cet accident par des saignées, des narcotiques, la diete, les boissons rafraîchissantes, les lavemens, les bains, les cataplâmes anodyns, émolliens & résolutifs, un bandage lâche & simplement contentif, & le lit.

M. Petit dans son traité des maladies des os, tome I. chap. iij. remarque que le dérangement du coccyx n'est point, à proprement parler, une luxation, parce que la jonction de cet os n'est pas une articulation formée par des têtes & des cavités, mais une union par cartilage que les anciens ont nommée synchondrose, ce qui semble devoir faire appeller la luxation du coccyx en - dehors, renversement, & sa luxation en - dedans, enfoncement. Si le coccyx étoit entierement séparé de l'os sacrum, on pourroit dire qu'il est rompu.

Les causes de la luxation du coccyx en - dedans (pour parler néanmoins le langage ordinaire) sont les coups & les chûtes sur cette partie qui forment quelquefois par la contusion des accidens funestes, sur - tout lorsque les femmes négligent par pudeur de montrer le mal aux maîtres de l'art. M. Petit en cite deux ou trois exempies qui doivent apprendre à surmonter dans ces occasions des répugnances qui peuvent coûter la vie.

La pudeur bien entendue, n'est qu'un sentiment honnête qui doit seulement nous détourner du vice. Cet article est de M. le Chevalier de Jaucourt.

COCHE (Page 3:558)

* COCHE, s. m. voiture publique qui transporte les particuliers & leurs effets de la capitale en différens endroits du royaume, & de ces endroits dans la capitale. Il y a deux sortes de coches, les coches d'eau & les coches de terre. Les coches d'eau sont de grands bateaux distribués en différentes chambres où se retirent les voyageurs, & en un grand magasin où sont déposées les marchandises. Les coches de terre sont de grands carrosses à un grand nombre de places; les voyageurs occupent ces places; les marchandises sont chargées sur le derriere; le devant est occupé par un grand tissu d'osier qu'on appelle le panier, où l'on met aussi des marchandises, & où sont reçûes à un prix médiocre les personnes qui ne trouvent plus de place dans le coche, ou qui

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