ENCYCLOPÉDIE OU DICTIONNAIRE RAISONNÉ
DES SCIENCES, DES ARTS ET DES MÉTIERS

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"537"> certains malades desespérés, firent que l'on crut qu'il guérissoit les morts. La fable ajoûte que sur la plainte rendue par Pluton que si on laissoit agir Esculape, personne ne mourant, les enfers seroient bientôt vuides, Jupiter tua d'un coup de foudre le célebre medecin d'Epidaure, & Hippolyte que ce medecin avoit ressuscité. Aujourd'hui les sectateurs d'Esculape n'ont pas à craindre le sort du fils d'Apollon. Article de M. le Chevalier de Jaucourt.

Cliniques, (Page 3:537)

Cliniques, s. m. pl. terme d'hist. ecclésiast. c'est le nom qu'on donnoit anciennement à ceux qui avoient été baptisés dans leur lit & en maladie; du Grec XLI/<-> NH, lit.

Cela étoit assez fréquent dans les premiers siecles, où plusieurs disséroient ainsi leur baptême jusqu'à l'article de la mort, quelquefois par humilité, souvent aussi pour pécher avec plus de liberté. L'empereur Constantin ne fut baptisé que quelques jours avant sa mort. On appelloit ces sortes de personnes cliniques, comme qui diroit chrétiens du lit, & on les regardoit comme foibles dans la foi & dans la vertu. Les peres s'éleverent contre cet abus; & le concile de Neocesarée, canon 12. déclare les cliniques irréguliers pour les ordres sacrés, à moins qu'ils ne soient d'un mérite distingué, & qu'on ne trouve pas d'autres ministres; parce qu'on croyoit qu'il n'y avoit qu'une crainte servile qui avoit déterminé les cliniques à recevoir le baptême. Et le pape S. Corneille, dans une lettre rapportée par Eusebe, dit que le Peuple s'opposa à l'ordination de Novatien, parce qu'il avoit été baptisé dans son lit étant malade. Thomass. discipl. de l'église, part. IV. liv. II. ch. xiij (G)

CLINOIDES (Page 3:537)

CLINOIDES, adj. en Anat. se dit des quatre apophyses de l'os sphénoïde, & qu'on nomme ainsi, suivant quelques - uns, à cause de leur ressemblance avec les piés d'un lit. Voyez Sphénoïde.

Ce mot est formé du Grec XLI/NH, lit, & EI=(DOS, forme, soit à cause de la ressemblance que ces trois os ont avec les piés d'un lit, soit qu'ils ayent tiré ce nom de la cavité qu'ils forment, laquelle ressemble a un lit même. (L)

CLINOPODIUM (Page 3:537)

CLINOPODIUM, (Hist. nat. bot.) basilic sauvage; genre de plante à fleur monopétale, labiée, dont la levre supérieure est relevée, arrondie, & le plus souvent échancrée; l'inférieure est divisée en trois parties: il sort du calice un pistil qui est attaché comme un clou à la partie postérieure de la fleur, & entouré de quatre embryons qui deviennent dans la suite autant de semences oblongues enfermées dans une capsule qui a servi de calice à la fleur. Ajoûtez aux caracteres de ce genre que les fleurs sont rangées par étages & par anneaux autour des branches & des tiges. Tournefort, nst. rei herb. Voyez Plante. (I)

CLINQUANT (Page 3:537)

CLINQUANT, s. m. (Manufact. en soie, Ruban. &c.) est une petite lame plate d'or ou d'argent, fin ou faux, qui se met dans les galons & rubans pour leur donner plus d'éclat par leur brillant. Le clinquant est toûjours sur une navette séparée, dont on passe seulement quelques coups de distance en distance, suivant que le dessein l'exige. Les levées pour le fixer dans l'ouvrage sont les moins considérables qu'il est possible, afin de laisser le clinquant plus à découvert.

CLIPEUS (Page 3:537)

CLIPEUS ou CLIPEUM, bouclier, (Hist. anc.) piece de l'armure défensive que les anciens portoient sur le bras pour se garantir des coups de l'ennemi. Voyez Ecu & Bouclier.

Sa figure étoit ronde ou ovale, ou circulaire ou exagone; il y avoit au milieu une bossette de ser ou de quelqu'autre métal qui finissoit en pointe. Les grands boucliers ou targes qui avoient trois piés & demi ou quatre piés de hauteur, & couvroient pres<cb-> que tout le corps du fantassin, étoient en quarré long, & demi - ceintrés, comme les tuiles qu'on nomme imbrices. (G)

CLIO (Page 3:537)

CLIO, voyez Muses.

CLIQUART (Page 3:537)

CLIQUART, s. m. (Architect. & Maçon.) pierre anciennement connue sous le nom de pierre de bas appareil; c'est une des meilleures especes qu'on tire des carrieres des environs de Paris. On prétend qu'elles en sont épuisées. Voyez Dish.

CLIQUET (Page 3:537)

CLIQUET, dans l'Horlogerie, est une espece de petit levier v u, toûjours déterminé dans une certaine position au moyen d'un ressort r r qui appuie sur l'une de ses extrémités. On l'employe ordinairement lorsque l'on veut qu'une roue tourne dans un sens, sans qu'elle puisse retourner dans le sens contraire. Sa figure est différente, selon les différentes parties où il est employé. Voyez Fusée, Rochet, Encliquetage, & la fig. 7. Plan. III. de l'Horlog. & la fig. 49. Pl. de l'Horlog. 2. c. (T)

Cliquet, (Page 3:537)

Cliquet, en terme de Metteur en oeuvre, est la partie supérieure de la brisure qui entre & sort de la charniere. Voyez Brisure & Charniere.

Cliquet, (Page 3:537)

Cliquet, s. m. (OEconom. rustiq.) c'est une piece du moulin à grain: elle tient à la tremie, d'où elle fait descendre peu - à - peu le grain sur les meules. Voyez Moulin à grain.

CLIQUETIS (Page 3:537)

CLIQUETIS, sub. m. (Medec.) espece de bruit ou craquement; ii se dit des os dans certaines circonstances ou maladies.

Le cliquetis ou la crépitation des os, est un bruit que les os font dans certains mouvemens & dans certains cas, dont la cause est la dégénération, & plus souvent encore la disette de la synovie, cette liqueur muciiagineuse que Clopton Havers, auquel on doit tant de belles découvertes sur le méchanisme des os, a parfaitement connue. V. Synovie.

Or toutes les fois que la secrétion de cette liqueur est trop peu abondante, l'articulation devient roide; & lorsqu'on veut mouvoir l'os, on entend un craquement, comme les vieillards l'éprouvent fort souvent; ce qui provient chez eux, en partie de la disette de cette humeur gluante destinée à la lubrification des os, en partie de la callosité, & quelquefois de l'ossification des ligamens. On remarque la même chose dans les hommes qui ont été occupés à des travaux violens avant que d'arriver à un grand âge; l'excès du mouvement musculaire a endurci dans ces hommes robustes les parties fermes du corps, & a dissipé l'humeur huileuse nécessaire à leur mouvement.

Le craquement des os accompagne aussi quelquefois le scorbut, & autres maladies des os où la synovie manque; comme aussi celles qui donnant de plus grandes surfaces à des os emboîtés ensemble, les collent par une humeur accidentelle.

Quelques personnes font craquer à plaisir & à volonté les jointures de leurs doigts en les tirant d'une certaine maniere; c'est qu'alors ils allongent les ligamens élastiques des jointures, & séparent avec vîtesse deux surfaces osseuses qui se touchoient immédiatement.

Lorsque le cliquetis des os est produit par la vieillesse, il est incurable; lorsqu'il vient de la disette, de l'excès, de la dégénération, de l'épaississement du mucilage d'Havers, il cesse seulement par la guérison de la maladie dont il est l'effet.

Tous les remedes extérieurs, comme les huiles pénétrantes, & les fomentations émollientes quand la synovie manque, ou les résolutifs spiritueux en forme d'embrocation, quand l'humeur synoviale peche par son excès, son épaississement, sa dégénération; tous ces remedes, dis - je, ne seront que des palliatifs peu secourables, sans les remedes internes diversisiés suivant les causes: ce seroit se tromper [p. 538] soi - même que d'imaginer le contraire. Si dans les méthodes curatives on ne remonte aux sources du mal, comment détruira - t - on les effets qui en découlent? Art. de M. le Chevalier de Jaucourt.

Cliquetis, (Page 3:538)

Cliquetis, s. m. pl. (Pêche.) pierres trouées que les Pêcheurs attachent au verveux pour le faire descendre. Voyez Verveux.

CLISSA (Page 3:538)

CLISSA, (Géog. mod.) forteresse de Dalmatie appartenante aux Turcs. Long. 35. lat. 44.

CLISSON (Page 3:538)

CLISSON, (Marine.) voyez Cloison & Fronteau.

Clisson, (Page 3:538)

Clisson, s. m. (Comm.) toile de lin ni fine ni grosse propre à faire des chemises, qui se fabrique en Bretagne. Voyez le diction. du Comm.

Clisson, (Page 3:538)

Clisson, (Géog. mod.) petite ville de Bretagne, au pays Nantois, sur la Seure. Long. 16. 20. latit. 47. 6.

CLISTRER (Page 3:538)

CLISTRER une poesle, (Sal.) c'est, après avoir établi une poesle sur son fourneau, fermer les joints des platines avec des étoupes, & enduire le fond de chaux détrempée. Voyez l'art. Sel.

CLITHERA (Page 3:538)

CLITHERA, (Géog. mod.) ville d'Angleterre dans la province de Lancashire. Long. 14. 28. lat: 53. 50.

CLITORIS (Page 3:538)

CLITORIS, s. m. terme d'Anatom. corps rond & long situé à la partie antérieure de la vulve ou des parties naturelles des femelles, en qui il est un des principaux organes de la génération.

Le mot XLEÛORI\S est dérivé du verbe XLEI/W, je ferme. Sa figure ressemble ordinairement à celle d'un gland; il est pour l'ordinaire proportionné à la grandeur de l'animal: cependant il y a des femmes qui l'ont fort gros & fort long. Il ressemble en beaucoup de choses à la verge du mâle, ce qui fait que quelques - uns l'appellent la verge de la femelle.

En effet il est composé des mêmes parties: il a deux corps caverneux, un gland à l'extrémité couvert d'un prépuce, mais qui n'est pas percé comme le membre viril; il a seulement la marque du trou. Voy. Gland, Prépuce, &c. voy. aussi Nymphes.

Il a aussi deux muscles qui le font dresser dans le coït; alors il enfle & durcit. Quelques Anatomistes lui donnent aussi deux muscles éjaculateurs. Voyez aussi les art. Ejaculateur, Erecteur, & Erection.

C'est une partie extrèmement sensible, & qui est le siége principal du plaisir dans la femelle; raison pour laquelle quelques - uns lui ont donné le nom d'strum Veneris, aiguillon de Venus. Il s'est trouvé des femmes qui en ont abusé.

Lorsqu'il avance trop en - dehors dans la femme, on en retranche une partie, & c'est en quoi peut consister la circoncision des femmes. Il est quelquefois si gros & si long qu'il a tout - à - fait l'air d'un membre viril; & c'est de - là souvent que l'on qualifie des femmes d'être hermaphrodites. Voy. Hermaphrodite & Circoncision.

Les corps spongieux du clitoris naissent distincts de la partie inférieure de l'os pubis, & approchant par degrés l'un de l'autre, forment en s'unissant le corps du clitoris. Avant leur union on les appelle cuisses du clitoris, crura clitoridis, & ils son deux fois aussi longs que le clitoris même. Voyez Cuisse & Caverneux.

Ses muscles naissent de la tubérosité de l'ischium, & s'inserent dans les corps spongieux. Les veines & les arteres viennent des hémorroïdales & des honteuses, & les nerfs des interc staux.

Muscles du clitoris, voyez Erecteur du clitoris. (L)

CLITUNNO (Page 3:538)

CLITUNNO, (Géog. mod.) riviere d'Italie dans la principauté de Spolette, en Ombrie, dans l'état de l'Eglise.

CLIVER (Page 3:538)

CLIVER, en terme de Diamantaire, c'est séparer un diamant en deux ou plusieurs parties, en le mettant sur un plomb où il entre à moitié, & frappant avec un marteau sur un couteau fixé sur le point où l'on veut séparer le diamant. Il n'y a que ceux dont on suit le fil qui se clivent de cette maniere; encore pour peu que la piece soit de conséquence on la scie, plûtôt que d'encourir les risques du clivage.

CLO

CLOAQUE (Page 3:538)

CLOAQUE, s. m. (Hist. & anc. Archit ct.) aquéduc soûterrain qui reçoît les eaux & les ordures d'une grande ville: mais le mot cloaque n'est guere du bel usage que pour les ouvrages des anciens; en parlant des ouvrages modernes, on dit ordinairement égoût. Le mot Latin est cloaca, mot que quelques étymologistes dérivent de cluo, salir, infecter par sa mauvaise odeur.

Le cloaque est assez exactement défini par le célebre jurisconsulte Ulpien, un lieu soûterrain fait par art pour écouler les eaux& les immondices d'une ville.

Denis d'Halicarnasse nous apprend que le roi Tarquin le vieux est le premier qui commença de faire des canaux sous la ville de Rome, pour en conduire les immondices dans le Tibre. Les canaux de cette espece augmenterent insensiblement, se multiplierent à mesure que la ville s'aggrandit, & furent enfin portés à leur perfection sous les empereurs.

Comme les Romains dans les premiers tems de la république travailloient à ces canaux, ils trouverent dans un d'eux la statue d'une femme; ils en furent frappés: ils en firent une déesse qui présidoit aux cloaques, & qu'ils nommerent Cloacine. S. Augustin en parle au liv. IV. de la cité de Dieu, ch. xxiij.

Il n'en falloit pas tant pour engager des peuples de ce caractere à la multiplication de ces sortes d'ouvrages: leur religion s'y vit intéressée; car ils mêloient une espece de sentiment religieux à leur attachement pour la ville de Rome; cette ville fondée sous les meilleurs auspices; cette ville dont le capitole devoit être éternel comme elle, & la ville éternelle comme son fondateur: le desir de l'embellir fit sur leur esprit une impression qu'on ne sauroit imaginer.

L'exemple, l'émulation, l'envie de s'illustrer, de s'attirer les suffrages & la considération de ses compatriotes, & plus que tout cela, l'amour pour le bien commun, que nous regardons aujourd hui comme un être de raison, produisirent ces édifices superbes & nécessaires qu'on admirera toûjours; ces chemins publics qui ont résisté à l'injure de tous les tems; ces aquéducs qui s'étendoient quelquefois à cent milles d'Italie, qui étoient percés à - travers les montagnes, qui fournissoient à Rome cinq cents mille muids d'eau dans vingt - quatre heures; ces cloaques immenses bâtis sous toute l'étendue de la ville en forme de voûte, sous lesquels on alloit en bateau, où dans quelques endroits des charrettes chargées de foin pouvoient passer, & qui étoient arrosés d'une eau continuelle qui empêchoit les ordures d'y pouvoir séjourner (il y en avoit un entre autres qui se rendoit dans le Tibre de tous les côtés & de toutes les parties de la ville); c'étoit, dit Pline, le plus grand ouvrage que des mortels eussent jamais exécuté.

Cassiodore qui vivoit en 470, qui étoit préfet du prétoire sous Théodoric roi des Goths, & bon connoisseur en Architecture, avoue dans le recueil de ses lettres, epist. xxx. lib. V. qu'on ne pouvoit considérer les cloaques de Rome sans en être émerveillé.

Pline, lib. XXXIII. ch. xv. dans la description qu'il donne des ouvrages que l'on voyoit de son tems dans cette capitale du monde, remarque encore que l'on y admiroit par - dessus tous les aquéducs

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