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CLÉ (Page 3:515)
* CLÉ, s. m. (Serrurerie.) instrument de fer qui
sert à ouvrir & fermer une serrure. On y distingue
trois parties principales, l'anneau, la tlge, & le
panneton: l'anneau est la partie évuidée en coeur
ou autrement, qu'on tient à la main quand on ouvre
ou ferme la serrure; la tige est le petit cylindre
compris entre l'anneau & le panneton; le panneton
est cette partie saillante à l'autre extrémité de la clé,
& placée dans le même plan que l'anneau. On voit
que le panneton étant particulierement destiné à
faire mouvoir les parties intérieures de la serrure,
doit changer de forme, selon le nombre, la qualité,
la disposition de ces parties. Pour faire une clé
ordinaire, on prend un morceau de fer proportionné
à la grosseur de la clé; on ménage à une extremité
une portion d'étoffe pour le panneton; on forge la tige.
On ménage à l'autre bout une autre portion d'étoffe
pour l'anneau; puis on sépare sur la tranche la clé qui
est pour ainsi dire enlevée; on donne au marteau & à
la forge, à l'étoffe destinée pour le panneton, la forme
la plus approchée de celle qu'il doit avoir; on
perce à la pointe l'étoffe destinée pour l'anneau,
qu'on a auparavant applatie au marteau; puis on
acheve la clé à la lime & à l'étau. On verra dans
nos
Voilà ce que c'est qu'une clé, en prenant ce mot
au simple; mais la fonction de cet instrument, d'ouvrir
& de fermer, a fait appeller par analogie, du
même nom, une infinité d'autres instrumens dont
la forme est très - différente. Le nom de clé a aussi été
donné, dans un sens moral, à toutes les connoissances
nécessaires pour l'intelligence d'un ouvrage, d'un
auteur, &c. Voyez dans la suite de cet article le mot.
clé, employé selon ses acceptions différentes, tant au
simple qu'au figuré. Voy. aussi les art.
Clé, (Page 3:516)
Clé, (Page 3:516)
Anciennement on appelloit clé les lettres par lesquelles on désignoit les sons de la gamme: ainsi la lettre A étoit la clé de la; C, la clé d'ut, &c. A mefure que le système s'étendit, on apperçut bien - tôt l'embarras & l'inutilité de cette multitude de clés. Guy d'Arezze qui les avoit inventées, marquoit une lettre ou clé au commencement de chacune des lignes de la portée; car il ne plaçoit point encore de notes dans les espaces: on voit des exemples de cela dans plusieurs anciens manuscrits. Dans la suite on ne marqua plus qu'une des sept clés au commencement d'une des lignes de la portée, celle - là suffisant pour fixer la position de toutes les autres selon l'ordre naturel. Enfin de ces sept lettres ou clés on en a choisi trois, qu'on a nommé claves signatoe, ou clés marquées, parce qu'on se contente d'en marquer une des trois au commencement des lignes pour donner l'intelligence des autres. En effet Kepler prétend que si étant au fait des anciennes écritures, on examine bien la figure de nos clés, on trouvera qu'elles se rapportent chacune à la lettre un peu défigurée de la note qu'elle représente. Ainsi la clé de sol étoit originairement un G; la clé d'ut, un C; & celle de fa, une F.
Nous avons donc trois clés à la quinte l'une de l'autre; la clé d'f ut fa ou de fa, qui est la plus basse, & qui se marque ainsi >; la clé d'ut ou de c sol ut, qui se marque ainsi >, & qui est une quinte au - dessus de la premiere; & la clé de sol ou de g ré sol, qui
En ajoûtant quatre lignes au - dessus de la clé de sol, ce qui fait le plus grand nombre usité, & trois lignes au - dessous de la clé de fa, ce qui est aussi le plus grand nombre, on voit que le système total des notes qu'on peut placer sur les degrés déterminés par ces clés se monte à vingt - quatre, c'est - à - dire trois octaves & une quarte depuis le sa qui se trouve au - dessous de la premiere ligne, jusqu'au si qui se trouve au - dessus de la derniere; & tout cela forme ensemble ce qu'on appelle le clavier général: par où l'on doit juger que cette étendue a dû faire longtems celle du système. Aujourd'hui qu'il acquieit sans cesse de nouveaux degrés, tant au grave qu'à l'aigu, on marque ces degrés sur des lignes accidentelles qu'on ajoûte en haut ou en bas, selon le besoin.
Au lieu de joindre ensemble toutes les lignes comme nous avons fait ici pour montrer le rapport des clés, on les sépare de cinq en cinq, parce que c'est à - peu - près aux degrés qui y sont compris qu'est bornée l'étendue d'une voix ordinaire. Cette collection de cinq lignes s'appelle portée, & l'on y ajoûte une clé pour déterminer le nom des notes, & pour montrer quel lieu la portée doit occuper dans le clavier.
De quelque maniere qu'on prenne cinq lignes de suite dans le clavier, en y trouve une clé comprise, & quelquefois deux, auquel cas on en retranche une comme inutile: l'usage a même déterminé laquelle il falloit retrancher, & laquelle il falloit poser; ce qui a donné lieu de fixer le nombre des positions de chaque clé.
Si je fais une portée des cinq premieres lignes du clavier en commençant par le bas, j'y trouve la clé de fa sur la quatrieme ligne: voilà donc une position de clé, & cette position appartient évidemment aux sons les plus graves.
Si je veux gagner une tierce en haut, il faut ajoûter une ligne; il en faut donc retrancher une en bas, autrement la portée auroit plus de cinq lignes: alors la clé de fa se trouve transportée de la quatrieme ligne sur la troisieme; la clé d'ut se trouve aussi sur la cinquieme ligne: mais comme deux clés sont inutiles, on retranche ici celle d'ut. On voit que la portée de cette clé est d'une tierce plus élevée que la précédente.
En abandonnant encore une ligne en bas pour en gagner une nouvelle en haut, on a une troisieme portée, où la clé de fa se trouveroit sur la deuxieme ligne, & celle d'ut sur la quatrieme: ici on abandonne la clé de fa, & on prend celle d'ut. On a encore gagné une tierce à l'aigu.
En continuant ainsi de ligne en ligne, on passe successivement par quatre positions différentes de la clé d'ut: arrivant à celle de sol, on la trouve posée d'abord sur la deuxieme, & puis sur la premiere ligne; & cette derniere position donne le diapason le plus aigu que l'on puisse établir par les clés.
On peut voir (
De quelque caractere que puisse être une voix ou
un instrument, pourvû que son étendue n'excede
pas à l'aigu ou grave celle du clavier général, on
peut dans ce nombre lui trouver une portée & une
clé convenable; & il y en a en effet de déterminées
pour toutes les parties de la Musique. Voyez
On voit aussi que pour rapporter une clé à l'autre, il faut les rapporter toutes deux sur le clavier général, au moyen duquel on voit ce que chaque note de l'une de ces clés est à l'égard de l'autre: c'est par cet exercice réitéré qu'on prend l'habitude de lire aisément les partitions.
Il suit de cette méchanique, qu'on peut placer telle note qu'on voudra de la gamme sur une ligne ou dans un espace quelconque de la portée, puisqu'on a le choix de huit positions différentes, qui est le nombre des sons de l'octave: ainsi on pourroit noter un air entier sur la même ligne, en changeant la clé à chaque note.
La
La figure suivante (8.) représente sur la suite des mêmes clés la note ut, qui paroît descendre de tierce en tierce sur toutes les lignes de la portée & au - delà, & qui cependant, au moyen des changemens de clés, garde toûjours l'unisson.
Il y a deux de ces positions, savoir la clé de sol sur la premiere ligne, & la clé de fa sur la troisieme, dont l'usage paroît s'abolir de jour en jour. La premiere peut sembler moins nécessaire, puisqu'elle ne rend qu'une position toute semblable à celle de fa sur la quatrieme ligne, dont elle differe pourtant de deux octaves. Pour la clé de fa, en l'ôtant tout - à - fait de la troisieme ligne, il est évident qu'on n'aura plus de position équivalente, & que la composition du clavier qui est complette aujourd'hui, deviendra défectueuse en cela. (S)
Clé transposée, (Page 3:517)
La nécessité de ces altérations naît de l> similitude
des modes dans tous les tons; car comme il n'y a qu'une
formule pour le mode majeur, il faur que tous les
sons de ce mode dans chaque ton se trouvent ordonnés
de la même maniere sur leur tonique; ce qui ne peut
se faire qu'à l'aide des dièses ou des bémols. Il en est
de même du mode mineur: mais comme la même
combinaison de sons qui donne la formule pour un
ton majeur, la donne aussi pour le mode mineur
d'un autre tonique (Voyez
Nous expliquerons aux mots
Je commence par le mode majeur.
Prenant la note ut pour terme de comparaison, nous appellerons intervalles mineurs la quarte ut fa, & tous les intervalles d'ut à une note bémolisée quelconque; tout autre intervalle est majeur. Remarquez qu'on ne doit pas prendre par dièse la note supérieure d'un intervalle majeur, parce qu'<cb->
Voici donc comment le mode majeur doit s'appliquer sur chacun des douze sons de l'octave, divisé par intervalles majeurs & mineurs. [omission: table; to see, consult fac-similé version]
Pour transposer la clé convenablement à une de ces douze notes prise à volonté, comme tonique ou fondamentale, il faut d'abord voir si l'intervalle qu'elle fait avec ut est majeur ou mineur: s'il est majeur, il faut des dièses; s'il est mineur, il faut des bémols.
Pour déterminer maintenant combien il faut de dièses ou de bémols, soit a le nombre qui exprine l'intervalle d'ut > la note en question; la formule par dièses sera [omission: formula; to see, consult fac-similé version], & le reste donnera le nombre de dièses, qu'il faut joindre à la clé; la formule par bémols sera [omission: formula; to see, consult fac-similé version], & le reste sera le nombre des bémols qu'il faut joindre à la clé.
Je veux, par exemple, composer en la mode majeur; il faudra des dièses, parce que la fait un intervalle majeur avec ut. L'intervalle est une sixte dont le nombre est six: j'en retranche un; je multiplie le reste cinq par deux, & du produit dix rejettant sept autant de fois qu'il se peut, le reste trois est le nombre des dièses qu'il faut à la clé pour le ton majeur de l.i.
Que si je veux prendre fa mode majeur, je vois que l'intervalle est mineur, & qu'il faut par conséquent des bémols. Je retranche donc un du nombre quatre de l'intervalle; je multiplie par cinq le reste trois, & du produit quinze rejettant sept autant de fois qu'il se peut, j'ai un de reste; c'est un bémol qu'il faut à la clé.
On voit par - là que le nombre de dièses ou de bémols de la clé ne peut jamais passer six, puisqu'ils doivent être le reste d'une division par sept.
Pour les tons mineurs il faut appliquer la même formule des tons majeurs, non sur la tonique, mais sur la note qui est une tierce mineure au - dessus de cette même tonique, c'est - à - dire sur sa médiante.
Ainsi pour composer en si mineur, je transposerai la clé comme pour le ton majeur de ré; pour fa dièse mineur je la transposerai comme pour la majeur; pour sol mineur, comme pour si bémol majeur, &c.
Les Musiciens ne déterminent les transpositions qu'à force de pratique, ou en tâtonnant: mais la regle que nous donnons est démontrée générale, & sans exception. (S)
On voit aisément par la méthode que nous proposons ici, que l'on doit mettre un bémol à la clé dans le mode mineur de ré, quoique presque tous les Musiciens François, si on en excepte M. Rameau, ne mettent rien à la clé dans ce mode. La méthode de M. Rameau est pourtant fondée sur cette regle très - simple & très - vraie, que dans le mode majeur il faut mettre autant de dièses ou de bémols à la clé que l'échelle du mode en contient en montant; & que dans le mode mineur il faut mettre [p. 518]
Clé, (Page 3:518)
Or les personnes qui s'écrivent de ces sortes de lettres ont chacune de leur côté un alphabet où la valeur de chaque caractere convenu est expliquée: par exemple, si l'on est convenu qu'une étoile signifie a, l'alphabet porte *,... a; ainsi des autres signes.
Or ces sortes d'alphabets qu'on appelle clés en terme de Stéganographie, c'est une métaphore prise des clés qui servent à ouvrir les portes des maisons, des chambres, des armoires, &c. & nous donnent ainsi lieu de voir le dedans; de même les clés ou alphabets dont nous parlons donnent le moyen d'entendre le sens des lettres & chiffres; elles servent à déchiffrer la lettre ou quelqu'autre écrit en caracteres singuliers & convenus.
C'est par une pareille extension ou métaphore qu'on donne le nom de clé à tout ce qui sert à éclaircir ce qui a d'abord été présenté sous quelque voile, & e>n à tout ce qui donne une intelligence qu'on n'avoit pas sans cela. Par exemple, s'il est vrai que la Bruyere, par Ménalque, Philémon, &c. ait voulu parler de telle ou telle personne, la liste où les noms de ces personnes sont écrits après ceux sous lesquels la Bruyere les a cachés; cette liste, dis - je, est ce qu'on appelle la clé de la Bruyere. C'est ainsi qu'on dit la clé de Rabelais, la clé du Catholicon d'Espagne, &c.
C'est encore par la même figure que l'on dit que la logique est la clé des Sciences, parce que comme le but de la Logique est de nous apprendre à raisonner avec justesse, & à développer les faux raisonnemens, il est évident qu'elle nous éclaire & nous conduit dans l'étude des autres Sciences; elle nous en ouvre, pour ainsi dire, la porte, & nous fait voir ce qu'elles ont de solide, & ce qu'il peut y avoir de défectueux ou de moìns exact. (F)
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C'est un morceau de fer rond par le corps, un peu applati des deux bouts, & large dans le milieu où il est percé d'un trou quarré de la grosseur des vis que l'on veut serrer dans l'écrou.
Cette c>é sert aux Charrons pour serrer les vis
dans les écrous, pour monter & tendre les soûpentes
d'un carrosse sur les crics, & enfin pour visser
tous leurs ouvrages. Voyez la
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Il y a de plus aux accordoirs, clés, ou marteaux des clavecins, épinettes, psaltérions, un crochet D qui sert à faire les anneaux, par le moyen desquels on accroche à leurs chevilles les cordes de laiton & d'acier. Pour faire ces anneaux, on commence par ployer le bout de la corde ensorte qu'elle forme une anse, que l'on tient avec les doigts pollex & indicator de la main gauche; on fait passer ensuite le crochet D du marteau que l'on tient de la main droite, dans l'anse de la corde, & on tourne la tige du marteau pour faire entortiller l'extrémité de la corde qui forme l'anse autour de cette même corde, laquelle se termine ainsi en un anneau, par le moyen duquel on peut l'accrocher où l'on veut. [p. 519]
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Présentement la femme, soit noble ou roturiere, a toûjours la faculté de renoncer à la communauté; mais on ne pratique plus la vaine cérémonie de jetter la bourse ni les clés sur la fosse du défunt. (A)
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