ENCYCLOPÉDIE OU DICTIONNAIRE RAISONNÉ
DES SCIENCES, DES ARTS ET DES MÉTIERS

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"508"> se fournir des cous nécessaires à leurs chaussures.

CLAUDE (Page 3:508)

CLAUDE, (Saint.) Géog. mod. ville de France en Franche - Comté, sur la riviere de Lison. Longit. 23. 35. lat. 46. 20.

CLAUDIANISTES (Page 3:508)

CLAUDIANISTES, branche des Donatistes; ainsi appellée d'un certain Claude qu'elle eut pour chef. Voyez Donatistes.

CLAUDICATION (Page 3:508)

CLAUDICATION, s. f. (Medec. Chirg.) l'action de boiter, le boitement; mais ce dernier terme n'est pas reçu, & le premier n'est qu'une périphrase. Le mot claudication, pris du Latin, mériteroit d'être adopté dans le discours ordinaire, puisque d'ailleurs nous n'avons point d'autre terme à lui substituer, & que les gens de l'art s'en servent tous dans leurs écrits.

La claudication dépend de plusieurs causes différentes. Elle arrive ou de naissance, ou dans l'accouchement par le déboîtement de l'os de la cuisse avec les os innominés, par la mauvaise conformation de la cavité cotyloïde de ces os, par la foiblesse des hanches, par divers accidens externes, & par maladie.

La claudication de naissance est un vice de conformation sans remede; mais il ne passe pas d'ordinaire des meres aux enfans: cependant cela peut arriver quelquefois par des causes difficiles à découvrir. Zwinger a connu une femme boiteuse qui mit au monde trois enfans affectés de la même incommodité.

Dans toutes les especes de luxations accidentelles du fémur, comme aussi dans sa fracture, l'action de boiter suit nécessairement, & ne se guérit que quand la réduction a été bien faite. Quelquefois de simples coups ou de légeres chûtes ont occasionné une espece de luxation de l'os de la cuisse, qui donne un épanchement de synovie, relâche les ligamens, chasse la tête de l'os hors de sa place, & procure absolument la claudication; quelquefois même le chirurgien par son mauvais traitement en est seul la cause.

Ambroise Paré prétend que tous ceux qui ont eû la rotule fracturée, restent nécessairement boiteux après la guérison de cette fracture: cependant l'expérience fait voir que la rotule fracturée se guérit, sans qu'on demeure ni boiteux, ni même incommodé. J'en trouve des exemples dans Petit & dans Palfin.

Dans la luxation complette des os de la jambe, ce qui est un cas très - rare, le malade devient boiteux, si par hasard il réchappe de cette affreuse luxation.

Plusieurs praticiens pensent aussi que la luxation de l'astragale ne peut jamais guérir qu'elle n'entraîne la claudication, & il faut avoüer qu'elle en est la suite ordinaire.

Dans la rupture incomplette du tendon d'achille, non - seulement le malade boite, mais il ne peut marcher qu'en passant avec peine alternativement un pié devant l'autre, & en pliant la jambe pour cet effet.

La claudication, qui est une suite de l'entorse, cesse par la guérison du mal.

La cuisse, ou la jambe trop longue ou trop courte, par l'effet de quelque violence faite à l'enfant quand il est venu au monde, le rend boiteux pour le reste de ses jours, si l'on ne tente de bonne heure d'y remédier, en essayant de remettre le bassin dans son assiette naturelle. On a lieu de présumer que Robert III. due de Normandie, n'étoit boiteux que par cette cause.

La cuisse & la jambe devenues plus courtes par l'effet du desséchement de ces parties, à la suite de quelque maladie, produisent une claudication incurable. Il en est de même du relâchement des ligamens, lors par exemple que l'heur de la sciatique ankilose l'articulation des os innominés.

S'il se forme un skirrhe dans l'un des reins, la cuisse du même côté devient paralytique, ou du moins boiteuse, mal inguissable.

Souvent il arrive, lans qu'il y ait de luxation, que la jambe par la seule contraction, ou le seul roidissement des muscles qui servoient à ses mouvemens, se retire au point qu'on ne peut marcher sans boiter. Le remede à cet accident, est d'employer des fomentations émollientes, jointes aux résolutifs spiritueux, des bains de tripes, gras & adoucissans, des douches d'eaux chaudes minérales, & de porter un soulier garni d'une semelle de plomb, dont le poids soit proportionné au retirement plus ou moins grand de la jambe.

La foiblesse des hanches produit la claudication des deux côtés. La cause de cette disgrace vient quelquefois des nourrices & gouvernantes qui laissent marcher leurs enfans seuls & sans aide, avant que les parties qui doivent soûtenir le poids de leur corps ayent acquis la fermeté nécessaire.

Pour corriger cette faute, quand on s'en apperçoit dans les commencemens, on recourra à des ceintures qui compriment tout le tour du ventre, & qui soient bien garnies vers les hanches: cette compression donne de l'assûrance & de la force dans le marcher, en raffermissant les hanches. Il faut outre cela les bassiner plusieurs fois par jour pendant plusieurs mois avec des décoctions astringentes, & continuer de raffermir les parties par l'usage du bandage.

Il nous manque en Chirurgie un traité sur la claudication. Personne n'en a discuté les diverses causes & les remedes, & il y en a dans certaines circonstances; car enfin c'est une difformité sacheuse, digne de toute l'attention de ces hommes qui sont nés pour le bien public.

Les boiteux de naissance, ou devenus tels par accident, ne méritent que davantage d'être plaints, quoiqu'il se puisse trouver dans cet accident des sujets légitimes de consolation, & quelquefois même d'une considération plus particuliere qui en résulte Ils n'échapperent point à cette femme Lacédémonienne, qui dit à son fils boiteux d'une blessure qu'il avoit reçûe en défendant sa patrie, « Va, mon fils, tu ne saurois faire un pas qui ne te fasse souvenir de ta valeur, & qui ne te couvre de gloire aux yeux de tes concitoyens ». Voyez Boiteux. Cet article est de M. le Chevalier de Jaucourt.

CLAVEAU (Page 3:508)

CLAVEAU, s. m. (Architect.) est une des pierres en forme de coin, qui sert à fermer une plate - bande. Lat cunei.

Claveau à crossette, est celui dont la tête retourne avec les assises de niveau, pour faire liaison.

Ces claveaux sont ordinairement ornés de sculpture; je dis ordinairement, car il arrive souvent qu'on en fait un trop fréquent usage. Ces ornemens ne devroient être employés que dans les cas où l'ordonnance semble l'exiger, comme dans les façades des bâtimens de quelque importance, où l'architecture & la sculpture annonçant la magnificence, il paroîtroit à craindre que les claveaux des arcades ou croisées étant lisses, ne fussent un défaut de convenance: mais d'en admettre jusque dans les maisons à loyer, destinées au commerce & au logement des artisans, c'est prodiguer ce qui doit seul distinguer les maisons des grands d'avec la demeure des particuliers.

Le défaut de convenance n'est pas le seul que l'on puisse reprocher dans le cas dont il s'agit aux décorateurs de nos jours; le ridicule de donner à ces claveaux des formes pittoresques & de travers, est bien plus condamnable. Voyez ce que nous en avons dit en parlant des agrafes. (P) [p. 509]

Claveau, (Page 3:509)

Claveau, (Are vétérin.) maladie des brebis & des moutons; en Latin clavola, f. pusula, f. colum. Elle se fait connoître dans son commencement par de petites élevûres ou taches rouges qui se voyent aux endroits o la laine garnit le moins la peau: ces taches ou élevûres se changent ensuite en boutons; l'animal tousse; & porte la tête basse; son nez devient morveux & galeux; enfin il meurt au bout d'un petit nombre de jos. Si pour lors on leve la peau, on la trouve toute remplie de pustules, & communément les poumons & les reins plus gros & plus enflés qu'ils n'étoient naturellement. Cette maladie si fréquente & si contagieuse parmi les brebis & les moutons, a beaucoup de rapport à la petite vérole qui regne parmi les hommes: aussi a - t - elle de tout tems fait des ravages prodigieux dans les troupeaux; & c'est peut - être de - là qu'elle tire son nom. L'étymologie importe fort peu, mais ce seroit une découverte des plus utiles que de trouver un remede à ce mal, ou du moins une méthode de le traiter qui diminuât la mortalité du bétail qu'il attaque. Article de M. le Chevalier de Jaucourt.

CLAVECIN (Page 3:509)

CLAVECIN, s. m. (Luth.) instrument de mélodie & d'harmonie, dont l'on fait parler les cordes en pressant les touches d'un clavier semblable à celui de l'orgue.

Le clavecin est composé d'une caisse triangulaire, ACDB, Pl. XIV. XV. & XVI. de Luth. fig. 1. dont les côtes IF, FD, GC, EL, qui forment le pourtour, s'appellent éclisses. Les éclisses sont ordinairement de tilleul; elles sont assemblées les unes avec les autres en peigne & en queue d'aronde. On fait l'éclisse concave F B D G de trois ou quatre pieces plus ou moins, afin de lui donner plus facilement la courbure qu'elle doit avoir. Après que les éclisses sont préparées, on les assemble avec le fond de la caisse qui est ordinairement de sapin d'un demi - pouce d'épaisseur, & dont les pieces sont collées & assemblées à rainure & languette; on arrête ces éclisses sur le fond sur lequel elles doivent porter & être collées, avec des pointes (sorte de petits clous) qui le traversent & entrent ensuite dans les éclisses; on colle ensuite plusieurs barres de sapin ou de tilleul sur le fond & en - travers: ces barres qui sont disposées comme celles du pié, fig. 2. & qui doivent être cloüées sur le fond, servent à l'empêcher de voiler sur la largeur; les éclisses des côtés faisant le même office pour la longueur. On fixe ainsi ces même barres contre les parois intérieurs des éclisses avec des pointes & de la colle. On peut pratiquer pour faire rechauffer & prendre plus fortement la colle, les mêmes moyens que l'on pratique pour coller les tuyaux de bois des orgues. Voyez Bourdon de 16 piés.

La cisse étant ainsi préparée, on y assemble le sommier qui est une piece de bois de chêne A B, fig. 2. de près de trois pouces d'épaisseur, dont on fait entrer les extrémités faites en tenon dans les éclisses latérales, K B M A, fig. 1. on l'arrête dans les mortaises, qui ne doivent point traverser d'outre en outre les éclisses, avec de la colle & quelques pointes: on assujettit le tout par le moyen d'un sergent (outil de menuisier), jusqu'à ce que la colle soit seche, & le sommier bien affermi. Sur le sommier, après l'avoir revêtu au - dessus d'une planche mince de même sapin que celui de la table, afin qu'il paroisse ne faire qu'une même piece avec elle, on colle deux chevalets; & plus haut, vers la partie antérieure, on perce trois rangées de trous pour recevoir les chevilles de fer, au moyen desquelles on tend les cordes. Pour la disposition de ces trous, voyez l'article Sommier de clavecin, où on en trouve la figure.

On ajuste ensuite la barre E F de tilleul ou de vieux sapin, d'un demi - pouce d'épaisseur, posée parallelement au sommier dont elle est éloignée d'environ deux pouces: cette barre, qui est collée & ortaisée dans les éclisses latérales comme le sommier, a trois ou quatre pouces de large dans quelques clavecins; elle descend jusqu'au fond dè sa caisse où elle est collée, ensorte que l'entrée de la caisse est totalement fermée du côté des claviers; alors on ne sauroit se dispenser de faire une rose à la table, pour donner issue à l'air tontenu dans l'instrument. Après on colle autour de la caisse, à là partie intérieure des éclisses, des tringles de bois r, s, t, u, d'environ huit lignes de laige sur un demi - pouce d'épaisseur; ces tringles doivent être fortement arrêtées par des pointes & de la colle, ensorte qu'elles ne puissent point s'en détacher. Après que ces tringles sont assermies en place à environ deux pouces de la rive supérieure des éclisses, à laquelle elles doivent être paralleles, on colle les anses ou barres fourchues T, V, X, Y, Z, qui appuient d'un bout contre les tringles r, s, t, u, de l'éclisse concave, & de la piece G C seulement; & de l'autre bout contre la traverse G H, qu'on appelle contre - sommier: ces barres, qui sont d'un excellent usage, soûtiennent l'effort des cordes qui tend à rapprocher l'éclisse concave du sommier, ainsi qu'on en peut juger par la corde i i de la figure 2. Plusieurs facteurs négligent cependant d'en faire usage: alors ils sont obligés de donner plus d'épaisseur aux éclisses, pour les mettre en état de résister à l'action des cordes, ce qui rend l'instrument plus sourd: encore voit - on souvent les tables des instrumens non - barrés, voiler & devenir gauches.

On fait ensuite une planche C D, que l'on colle à la partie antérieure du sommier: cette planche, ornée de moulure dans tout son pourtour, est assemblée à queue d'aronde avec les éclisses, & elle répon au - dessus des claviers, comme on peut voir en S T de la premiere figure.

On fait ensuite la table qui doit être de sapin de Hollande, sans noeuds, ni gersures, que l'on refend à l'épaisseur de deux lignes ou environ, on dresse bien chaque planche sur le champ & sur le plat qui ne doit pas avoir plus d'un demi - pié de large, parce qu'une table composée de pieces larges, est plus sujette à se tourmenter & à gauchir: on observera de n'assembler les pieces qui doivent composer la table, que long - tems après qu'elles auront été débitées, de choisir le meilleur & le plus vieux bois qu'on pourra trouver; d'autant plus qu'après la bonne disposition de tout l'ouvrage, c'est de la bonté de la table que dépend celle de l'instrument. Lorsqu'on voudra assembler les pieces, on les dressera de nouveau sur le champ, & on les collera deux à deux avec de la colle de poisson, la meilleure qu'on pourra trouver; lorsque ces premiers assemblages seront secs, on dressera leurs rives extérieures pour les assembler entre eux, jusqu'à une quantité suffisante pour occuper tout le vuide de la caisse. On doit remarquer que le fil du bois doit être du même sens que les cordes sur l'instrument, c'est - à - dire en long, & non en large.

Lorsque la table est entierement collée, on l'applique sur un établi bien uni & bien dressé, l'endroit ou le dessus tourné en - dessous; on rabotte ce côté, on le racle avec un racloir (outil d'ébéniste); on retourne ensuite la table de l'autre côté, on y fait la même opération, & on la réduit à une ligne au plus d'épaisseur.

Lorsque la table est achevée, on la barre par - dessous avec de petites tringles de sapin a, b, c, d, e, f, fig. 3. posées de champ: ces tringles n'ont qu'une ligne & demie ou deux lignes d'assiette, sur environ un demi - pouce de haut; elles sont applaties par leurs

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