ENCYCLOPÉDIE OU DICTIONNAIRE RAISONNÉ
DES SCIENCES, DES ARTS ET DES MÉTIERS
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CLAVIER
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CLAVIER, s. m. (Luth.) c'est la partie d'un orgue
sur laquelle l'organiste posant ses doigts ouvre les
soûpapes, qui étant ouvertes laissent aller le vent
aux tuyaux. C'est cet usage qui lui a fait donner le
nom de clavier, comme étant composé de toutes les
clés qui ouvrent le passage au vent qui fait parler
les tuyaux.
Un clavier est composé de deux parties; savoir,
du chassis sur lequel les touches sont montées, &
des touches. Le chassis A B, C D, (fig. 15.) est composé
de trois barres de bois de chêne de deux pouces
d'équarrissage, assemblées à tenons & mortaises;
la barre B C du fond doit avoir >ne rainure d'un demi - pouce de large, & avoir deux piés de long pour
quatre octaves: s'il y a ravalement au clavier, on
ajoûte une longueur convenable pour pouvoir placer
les touches du ravalement. Les deux côtés A B,
D C, du chassis doivent avoir au moins un pié &
demi de long. Lorsque la place est commode, on ne
risque rien de leur donner plus de longueur. A environ
un demi - pié des extrémités A & D des côtés du
chassis, on met une regle E F épaisse d'un demi - pouce, & large de deux, dans laquelle sont plantées
des pointes de fil - de - fer. Cette piece qui est assemblée
dans les côtés du chassis à queue d'aronde, s'appelle
le guide. Ces pointes servent en effet à guider
& à tenir libres & séparées les touches qui passent
chacune entre deux pointes.
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Pour faire les touches on prend du trois quarts Hollande, c'est - à - dire du chêne épais de trois quaits de
pouce; on coupe les planches de la longueur du côté
du chassis; on les dresse bien, & on les réduit à un demi - pouce d'épaisseur & à un demi - pié de largeur; on
abat en biseau le côté inférieur du bout qui doit entrer
dans la rainure du chassis (Voyez r, fig. 17.);
l'on plaque ensuite des os ou de l'ivoire, si on veut
saire les touches blanches, sur l'autre extrémité:
les plaques doivent occuper 3 1/2 pouces ou 4 pouces
sur la longueur des planches. Si on veut faire le clavier noir, comme A B, G H, fig. 16. on plaque avec
de l'ébeine coupé, de même que l'ivoire, en feuilles
épaisses d'une ligne, sur la même profondeur A C de
4 pouces. Lorsque les plaques sont seches, ou même
avant de les coller, on dresse bien la rive A B qui
doit faire un angle droit avec les largeurs A G,
B H des planches; on trace ensuite avec le trusquin
deux traits; & à un pouce de distance de la rive
A B, les deux traits que l'on imprime profondément
doivent être à une ligne de distance l'un de l'autre.
On fait la même chose aux claviers blancs.
Après cela on trace les touches, qui sont sept
dans chaque octave: ainsi il faut diviser un demi - pié
que nous avons dit être la mesure d'une octave, en
sept parties égales, aux points ut, ré, mi, sa, sol,
la, si, par six traits: ces traits ne doivent aller que
depuis l'arrête antérieure jusqu'au second des traits
e s, excepté celui qui sépare le mi du fa, qui doit
diviser la planche dans toute sa longueur: on trace
ensuite les feintes dans l'espace e C D f, dont la largeur
est de deux pouces, qui est aussi la mesure de
la largeur des hausses des feintes. La premiere que
l'on trace est le sol >; ce qui se fait en divisant les
deux touches sol, la, en quatre parties, prenant un
quart du sol & un quart du la, & tirant deux lignes
paralleles à la longueur des planches, ou à la
feinte sol > qui se trouve être placée vis - à - vis la séparation
du sol & du la, & avoir de largeur la moitié
de celle d'une touche. Les autres feintes se tracent
de même, observant seulement que toutes les
autres feintes, excepté celle du sol >, sont précédées
ou suivies de deux touches, entre lesquelles il
ne doit point se trouver de feintes. Ces touches sont
mi fa, & si ut; les feintes contigues à ces touches
sont ut >, mi >, fa >, si >; elles doivent entrer des
trois quarts de leur largeur dans les touches contiguës
qui n'ont de feintes que d'un côté, c'est - à - dire
de 3/8 de ces touches; ainsi l'ut > entre de 3/8 dans l'ut,
& seulement d'1/8 dans le ré; le mi > entre de 3/8 dans
le mi, & d'1/8 dans le ré; le sa > entre de 3/8 dans le
fa, & d'1/8 dans le sol; le sol >, comme nous avons
dit, entre moitié dans le sol & moitié dans le la,
c'est - à - dire de 2/8 dans chacune de ces touches; enfin
le si > entre de 3/8 dans le si, & d'1/8 dans le la. Après
avoir ainsi tracé les touches, on les présente sur le
chassis, faisant entrer la partie qui doit servir de
queue dans la rainure de la barre B C du chassis,
& on perce des trous avec un vilbrequin fort
menu, qui doivent traverser la barre B C & la planche
des touches: ces trous servent à mettre des
pioches, qui sont des morceaux de sil - de - fer d'une
ligne ou environ de diametre, dont l'usage est de
retenir les touches par leurs queues dans la rainure
du chassis. Après avoir ainsi assûré la place de chaque
touche, il faut les séparer les unes des autres;
ce qui se fait avec une scie à refendre. On doit observer
que les feintes ne sont pas si longues que les
autres touches: pour les en séparer, outre les deux
traits de scie suivant leur longueur, il faut encore
faire une entaille avec un bec - d'âne de la largeur
des feintes; cette entaille doit être faite par - dessous
la planche, & avoir de ce côté quatre ou cinq lignes
de long, & du côté de dessus seulement une li<cb->
gne: après cela on sépare par un trait de scie les
touches les unes des autres. Ces traits de scie ne doivent
pénétrer dans les planches que jusqu'aux traits
e f qui servent d'alignement aux feintes, excepté
celui qui sépare le mi du fa, qui doit diviser la planche
dans toute sa longueur. On commence à faire
les traits de scie qui séparent les touches par la partie
antérieure A B, & ceux qui séparent les queues
des mêmes touches, par la partie postérieure G H
des mêmes touches. On perce ensuite les mortaises
g h, fig. 16. dans lesquelles les demoiselles doivent
passer, & on fait les hausses. Les hausses sont, pour
les claviers noirs, de petits morceaux de bois de
poirier noircis, longs de deux pouces, & hauts seulement
d'un demi - pouce, aussi larges que la feinte:
on plaque le dessus avec de l'ivoire ou de l'os pour
les claviers blancs, comme l'octave de la fig. 15. on
fait les hausses d'ébeine, & on ne les plaque point
parce qu'elles doivent être noires.
Le second clavier, qui est le clavier du grand orgue
dans celles où il y a un positif, se tire sur le premier
par les deux pommelles A, fig 17. plantées sur les
extrémités antérieures A D du chassis, pour faire
rencontrer les talons o qui sont au - dessous de ces
touches, sur ceux a des touches correspondantes
du clavier du positif. Voyez Talons.
La ligne de tablature que l'on voit au - dessous de
la fig. 16. montre la position des trois clés, & quelles
notes de musique répondent au touches du clavier. On doit remarquer qu'un ut entre deux octaves
est commun à ces deux octaves, c'est - à - dire l'ut à
l'octave de l'octave qui le précede, & l'ut tonique
de celle qui le suit; & que la fig. 16. représente un
clavier à grand ravalement, c'est - à - dire que les touches
descendent au - dessous des quatre octaves jusqu'en F ut fa, & montent au - dessus des mêmes quatre
octaves jusqu'en E si mi; ce qui fait cinq octaves,
qui est plus que les orgues ordinaires n'en contiennent,
puisqu'elles n'ont que quatre octaves &
une touche pour tout ravalement. Voyez Ravalement.
Doubles claviers des clavecins, représentés fig. 8.
Pl. de Luth. sont, comme dans les claviers des orgues,
deux rangs de touches qui répondent perpendiculairement
les unes au - dessus des autres. Voyez
Clavier d'orgue.
Le premier clavier du clavecin est en
tout semblable à celui de l'épinette. Voy.
Chassis d'epinette & Epinette. Les touches du second clavier sont dirigées par un guide qui est une regle de
bois E F, garnie de pointes entre lesquelles les touches
se meuvent; aulieu que celles du premier sont
guidées par la barre traversée de traits de scie appellée
diapason, ainsi qu'il est expliqué au mot Chassis de clavier d'épinette. Le chassis du premier clavier peut se tirer en - devant ou se repousser en arriere,
pour que les pilotes G H, lorsque le clavier est
tiré, se rencontrent sous les queues des touches du
second clavier; d'où il arrive que lorsque l'on touche
sur le premier clavier, le mouvement se communique
au second, comme si on touchoit dessus; ce
qui fait parler les cordes qui répondent aux sautereaux
de ce second clavier. Mais lorsque le premier
est repoussé, les pilotes passent au - delà de l'extremité
des touches du second clavier, qui restent immobiles
lorsque l'on touche les premieres. Voyez la
fig. 8. Pl. XVI. de Luth. & l'art. Clavecin.
Clavier,
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Clavier, en terme d'Epinglier, n'est autre chose
qu'un morceau de fil - de - fer ou de laiton plié de
maniere qu'un brin forme une espece d'anneau vers
le milieu qui lui sert d'attache. On n'employe point
d'autre outil pour le faire que des bequettes. Voyez
Bequettes d'Epinglier.
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