ENCYCLOPÉDIE OU DICTIONNAIRE RAISONNÉ
DES SCIENCES, DES ARTS ET DES MÉTIERS

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"500"> de fer - blanc ou de laiton qu'on pend au cou des chevaux qui sont en pâture, pour pouvoir entendre où ils sont quand ils s'égarent dans les forêts.

CLAIRANGUE (Page 3:500)

CLAIRANGUE, s. f. GRATTES, ou VERVEUX EMMANCHÉ, (Pêche.) est un instrument dont on se sert pour la pêche. On le peut rapporter à l'espece des bouteux, quoique par sa figure il semble appartenir à l'espece des verveux. La pêche de la clairangue se pratique à Vayres, dans le ressort de l'amirauté de Bordeaux.

Les Pêcheurs de ce lieu représenterent que dans le tems de la pêche, les Paysans, les Tonneliers, les Charpentiers, les Vignerons, & les Métayers qui sont bordiers de ces côtes, venoient dans de petites plates qu'ils nommoient gabarots, faire la pêche, & que plusieurs d'entr'eux qui la pratiquoient à pié se servoient d'un instrument qu'ils appelloient clairangue ou gratte, espece de petit verveux emmanché d'un pieux ou petite perche longue de dix à douze piés au moins, dont le sac étoit fait de mailles aussi serrées que celles des rets, des havenets à esquires de baccalant de Bordeaux, ou des plus petites trullotes à pêcher les chevrettes: ils ajoûterent qu'avec cet instrument ils pêchoient aussi le frai & les poissons du premier âge, en sorte qu'ils en dépeuploient la Dordogne.

CLAIRE (Page 3:500)

* CLAIRE, religieuses de sainte Claire ou Clarisse, (Hist. eccl.) elles ont pour fondatrice la sainte dont elles portent le nom. S. François d'Assise donna à sainte Claire l'église de S. Damien. Les filles qui formorent alors cette communauté n'avoient point adopté de regle; S. François ne leur en fit une qu'en 1224. Elles avoient déjà des établissemens, tant en Espagne qu'en France: ces maisons suivoient l'institut de S. Benoît, & des constitutions particulieres qu'elles avoient reçûes du car inal Hugolin; la regle de S. François ne fut que pour la maison de S. Damien. La vie de ces religieuses étoit très - austere. Elles subsistent aujourd'hui sous deux noms; les Damianistes qui suivent les constitutions de S. François dans toute leur rigueur; & les Urbanistes qui n'ont retenu ces constitutions qu'avec les tempéramens qu'y a apportés Urbain IV.

Claire, (Page 3:500)

Claire, s. f. (Chim. & Docim.) on appelle ainsi la cendre d'os calcinés, lessivée, séchée, & réduite en poudre impalpable sur le porphyre, dont on enduit la surface interne des coupelles non - seulement pour en rerir les inégalités, mais encore pour former sur cette surface une espece de crible à - travers lequel le plomb & les autres métaux vitrisiés passent très - aisément, tandis que l'or & l'argent, ou tout autre métal qui a encore sa forme métallique, y sont arrêtés. La claire a encore un autre avantage, c'est que si elle est bien appliquée, elle empêche tous les accidens qui pourroient arriver aux coupelles dans lesquelles il se trouveroit du sable, ou d'autres matieres vitrescibles; ce qui est fort ordinaire, sur - tout si on s'est servi de cendres de bois pour les former. On voit par - là de quelle conséquence il est de préparer avec toute l'attention possible les cendres dont on doit faire la claire. V. l'art. Cendrée.

On fait calciner les os ou arrêtes dans un creuset ou vaisseau de terre bien net, qu'on a soin de couvrir exactement; on donne un feu très - violent pendant quelques heures; on jette ensuite les matieres calcinées dans de l'eau pour les lessiver ou en tirer les sels, & on les réduit en poudre impalbable. On remet sur cette cendre de nouvelle eau qu'on a soin de bien remuer; on donne le tems à la matiere la plus grossiere de tomber au fond de l'eau: après quoi on décante l'eau qui surnage, tandis qu'elle est encore un peu trouble. On laisse séjourner cette eau pendant vingt - quatre heures dans un vaisseau propre & à l'abri de la poussiere. Au bout de ce tems, lorsque l'eau est entierement claire, on la verse doucement par inclination; on laisse sécher la fécule blanche qui est tombée au fond du vaisseau, & on la réserve pour l'usage.

Avant de s'en servir, on la calcine de nouveau dans un creuset, & on la pulvérise encore une fois à sec sur le porphyre, observant que le porphyre soit assez dur, pour que lès cendres d'os n'en emportent rien. On prend cette cendre pour en répandre sur la surface intérieure ou concave des coupelles, lorsqu'elles sont encore fraîches, & même avant qu'elles soient retirées du moule; & pour qu'elle soit distribuée par - tout le plus également qu'il est possible, on la met dans un petit tamis de soie, & on en saupoudre la coupelle, ayant soin de n'en faire tomber qu'autant qu'il en faut pour former une legere couche qu'on acheve de rendre unie avec le bout du petit doigt, s'il en est besoin, & qu'on comprime d'un coup de marteau frappé sur la partie supérieure du moule appellée moine, que l'on a bien essuyé & séché, s'il étoit humide, de peur que la claire ne s'y attache; & si les coupelles sont grandes, & par conséquent faites sans moule, on comprimera la claire, en faisant rouler dans leur cavité une boule d'yvoire ou de bois pesant. Voyez Coupelle. ( - ) (b)

Claire, (Page 3:500)

Claire, (sainte) Géog. mod. petite île de l'Amérique méridionale, dans la mer du Sud.

Claire, (Page 3:500)

Claire, (sainte) Géog. mod. petite île d'Afrique, l'une des Canaries.

Claires (Page 3:500)

Claires ou Parcs aux huitres, (Pêche.) V. Huitres, & la fig. 3. Pl. III. de Pêche.

Claire - soudure, Claire - étoffe, (Page 3:500)

Claire - soudure, Claire - étoffe, voy. Soudure & Etoffe.

CLAIRÉE (Page 3:500)

CLAIRÉE, s. f. en terme de Raffineur, est proprement le sucre clarisié & prêt à être cuit. Voyez Cuire, Clarifier, & Sucre.

CLAIRET (Page 3:500)

CLAIRET, s. m. (Pharmac.) le nom de clairet est donné à certains vins medicamenteux, composés, édulcorés avec un peu de sucre. Voyez Vin medicamenteux.

On trouve dans les différens dispensaires la préparation d'un grand nombre de ces clairets destinés à remplir différentes indications, tels que le clairet laxatif de Minsycht, le clairet anti - apoplectique du même auteur, le clairet pectoral de Thomas Hoffman, &c.

Quelques auteurs substituent au vin, dans la composition des clairets, l'eau - de - vie ou l'esprit - de - vin, étendu d'une certaine quantité d'eau commune ou de diverses eaux distillées. Le clairet simple de Bauderon, celui de six graines carminatives de la pharmacopée de Paris, le clairet cordial de Lemeri, &c. sont de cette derniere espece: ceux - ci ne sont proprement que des teintures composées & édulcorées, ou des ratasiats medicamenteux. Voyez Ratafiat & Teinture. (b)

CLAIRETS (Page 3:500)

* CLAIRETS, (les) Hist. ecclés. maison de filles religieuses de l'ordre de Cîteaux, & de la réforme de la Trappe, fondée par Geoffroy troisieme comte de Perche, & érigée en abbaye en 1221. Les religieuses de l'abbaye des Clairets ont pour supérieurs immédiats les abbés de la Trappe.

CLAIRE - VOIE (Page 3:500)

* CLAIRE - VOIE, (Art méch.) on dit fait à clairevoie, de l'espacement des solives d'un plancher, des poteaux d'une cloison, des chevrons d'un comble, &c. lorsque cet espacement est plus large qu'il n'a coûtume de l'être dans les autres ouvrages de la même nature, soit qu'on l'ait pratiqué ainsi par oeconomie, soit à cause du peu de charge. On seme à clairevoie quand les sillons sont fort écartés les uns des autres, ou que la quantité de semence qu'on répand étant peu considérable relativement à l'espace qu'on ensemence, les grains laissent entre eux de grands intervalles vuides. Les ouvrages des Vanniers sont à [p. 501] claire - voie, lorsque le tissu d'osier laisse des intervalles à jour; & il en est de même des ouvrages des Tissutiers.

CLAIRIER (Page 3:501)

CLAIRIER, v. n. terme de Brasserie; il désigne l'état des métiers dont on fait le levain lorsqu'ils sont couverts de mousse. Voyez Brasserie.

CLAIRIERES (Page 3:501)

CLAIRIERES, s. f. (Jurispr.) terme d'eaux & forêts qui signifie les endroits des forêts qui sont dégarnis de bois, ou dans lesquels il est peu toussu. L'ordonnance des eaux & forêts ordonne le repeuplement des places vuides ou clairieres qui se trouvent dans les forêts du Roi. (A)

CLAIRON (Page 3:501)

CLAIRON, s. m. (Lutherie.) vieux instrument de l'espece des trompettes, mais dont le canal étoit plus étroit, & le son plus aigu, ensorte que ces derniers instrumens formoient la basse du clairon. Il fut très en usage chez les Mores, qui le transmirent aux Portugais: ceux - ci ne s'en servirent guere que dans la cavalerie & la marine. Il n'en reste aujourd'hui guere que le nom parmi nous.

Clairon, (Page 3:501)

Clairon, (Lutherie.) jeu d'orgue de la classe de ceux qu'on appelle jeux d'anches, qui ne differe de la trompette qu'en ce qu'il sonne l'octave au - dessus d'elle (Voyez la table du rapport & de l'étendue des jeux de l'Orgue), & qu'en ce qu'il est plus ouvert Ce jeu est d'étain, & se met par la partie inférieure dans une boîte d'étoffe comme la trompette. V. Trompette, la fig. 45. Pl. d'Orgue, & l'art. Orgue, où la facture de ce jeu est expliquée.

Les dessus de clairon sont très - difficiles à faire parler, aussi - bien que les basses de cromorne.

Clairon, (Page 3:501)

Clairon, en terme de Blason, est une piece de l'art héraldique. Il porte de gueule à trois clairons de topaze. Ce sont les armes du comte de Bath, appelé Granville. Guillim prétend que ces clairons sont une espece de trompettes anciennes; mais d'autres avancent, avec plus de raison, qu'elles représentent le gouvernail d'un navire, ou un arrêt de lance. Voyez le diction. de Trév. & Chambers.

CLAIRVAUX (Page 3:501)

CLAIRVAUX, (Géog. mod.) petite ville des Pays - Bas, dans le duché de Luxembourg.

Il y a aussi en Champagne, non loin de Langres & de Chaumont, sur la riviere d'Aube, un lieu célebre par son abbaye; c'est la troisieme fille de Cîteaux. Voyez Cîteaux. Hugues comte de Troyes, & Etienne abbé de Cîteaux, en furent les fondateurs, & S. Bernard le premier abbé.

CLAIZE (Page 3:501)

CLAIZE, (LA) Géog. mod. riviere de France qui prend sa source dans le Berri, & se perd dans la Creuse.

CLAM (Page 3:501)

CLAM, (Jurisp.) dans la coûtume de Béarn, tit. vij. art. 2. signifie ban ou publication, défense. (A)

Clam, (Page 3:501)

Clam, s. m. (Comm.) le plus petit des poids qui soit en usage dans le royaume de Siam; c'est la soixante - quatrieme partie du tael. Voyez Tael; voyez les diction. du Comm. & de Trev.

CLAMABLE (Page 3:501)

CLAMABLE, adj. (Jurisp.) dans la coûtume de Normandie, signifie ce qui est sujet à retrait, soit seigneurial, lignager, ou conventionnel. Voyez le tit. des retraits & clameurs. (A)

CLAMANT (Page 3:501)

CLAMANT, s. m. (Jurisp.) dans quelques coûtumes & anciens auteurs, signifie le demandeur; dans d'autres il signifie le saisissant, comme dans la coûtume de Lille, art. 99. 101. 102. 103. & 104. en Normandie il signifie quelquefois le retrayant, anc. coût. ch. xxij. & au style du pays de Norman. & en la nouvelle coût. tit. des retraits & clam. Coût. de Solle, tit. xxxv. art. 19. De Bearn, tit. vij. art. 6. & 10. tit. xviij. art. 2. tit. xxxj. art. 10. Valenciennes, art. 37. & 151. Seclin. locale sous Lille. (A)

CLAME (Page 3:501)

CLAME, (Jurisp.) anciennement signifioit amende. En certains lieux on levoit une amende ainsi appellée sur les débiteurs qui étoient en demeure de payer. Voyez le conseil de Pierre de Fontaines, ch. xxj. p. 120. art. 11. & 15. Il y a aussi le droit & peine de clame, c'est - à - dire l'amende qui est dûe à justice pour la prise des bestiaux trouvés en délit. Il en est parlé dans la coûtume d'Auvergne, ch. xxviij. art. 6. 12. 13. 14. 17. & suiv. & dans les coût. locales dudit pays. (A)

CLAMECY (Page 3:501)

CLAMECY, (Géog. mod.) petite ville de France dans le Nivernois, au confluent du Beuvron & de l'Yonne. Long. 21d. 11'. 11". lat. 47d. 27'. 37".

CLAMER (Page 3:501)

CLAMER, v. a. & n. (Jurisp.) dans les anciens auteurs & dans quelques coûtumes, signifie demander, poursuivre.

Clamer droit, c'est former sa demande ou rendre plainte en justice. Voyez l'ancienne ccut. de Beauquesne, art. 48. Clermont, 85. Hainaut, ch. lxxvij. Mons, ch. x. Valenciennes, art. 88. & 109.

Clamer garand, c'est agir en garantie contre quelqu'un. Coút. de Bretagne, art. 145. Norm. anc. coút. ch. xxvj. xxxiij. & lvij. & au style du pays de Normandie.

Clamer en garieur, c'est quand l'on fait demande de quelque chose par voie possessoire ou propriétaire, ou que l'on se plaint en justice du tort qui a été fait.

Clamer à justice, c'est se plaindre de quelque trouble ou tort que l'on a reçû. Coûtume de Dunois, art. 52.

Clamer les biens de son débiteur forain, c'est saisir & arrêter. Coút. de Lille, art. 98. 104. 116. Lille, art. 99. 101. 102. 103. 104. 124. Acs. tit. xvj. art. 12. Voyez Clain & Clameur.

Lieu clame, est un héritage pour lequel il y a demande ou complainte. Voyez la somme rurale.

Se clamer en cour suseraine de cour inférieure, c'est lorsque celui qui est ajourné devant un juge inférieur s'adresse à la cour supérieure pour avoir plus prompte expédition; ce qui est permis en matiere de retrait lignager dans les coûtumes d'Anjou & Maine, afin que les deniers de l'acquéreur ne soient point retardés.

Se clamer, signifie aussi retraire. Coût. de Normand. tit. des retraits & clameurs.

Clamer son sujet, c'est revendiquer son serf ou mortaillable, son censitaire ou justiciable, qui se veut avoüer sujct d'un autre seigneur. Boutillier, en sa somme rurale. (A)

CLAMEUR (Page 3:501)

CLAMEUR, s. m. (Jurisp.) en général signifie demande; il signifie aussi quelquefois saisie, exécution, contrainte. C'est ainsi qu'il est dit faire sa clameur au roi, en l'ancienne chronique de Flandres, ch. lxxxv. Il est parlé de clameur, clamor, en l'ordonnance de Philippe IV. de l'an 1304, & de la clameur du petit scel de Montpellier dans l'ordonnance de Louis XII. art. 142. & suiv.

Clameur, en Normandie, est toute demande intentée par la voie possessoire ou pétitoire, pour se plaindre en justice par action civile du dommage que l'on prétend avoir souffert. On y distingue plusieurs sortes de clameurs; savoir,

Clameur de bourse, est l'action en retrait lignager, féodal, ou autre.

Clameur de bovse gagée, c'est quand le défendeur en retrait lignager, féodal, ou autre, acquiesce au retrait, en lui remboursant le sort principal du prix de la vente, frais, & loyaux coûts.

Clameur à droit conventionnel, est l'action pour exercer la faculté de réméré.

Clameur à droit de lettre lûe, est la faculté qui appartient à un tiers acquéreur qui a possédé par an & jour un héritage ou autre immeuble en vertu d'un titre authentique, de le pouvoir retirer sur celui qui s'en est rendu adjudicataire par decret, en lui remboursant le prix de l'adjudication, frais & loyaux coûts dans l'an & jour. Coût. de Normandie, art. 451.

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