ENCYCLOPÉDIE OU DICTIONNAIRE RAISONNÉ
DES SCIENCES, DES ARTS ET DES MÉTIERS

RECHERCHE Accueil Mises en garde Documentation ATILF ARTFL Courriel

Previous page

"458"> chaque côté, qui se louent à l'année; elles n'ont vûe que sur le théatre en plongeant, & n'ont aucune communication avec la salle.

La toile qui ferme le théatre, se perd dans le cintre lorsqu'on la leve. Voyez Toile. (B)

CINXIA (Page 3:458)

CINXIA, (Myth.) surnom que les Romains donnoient à Junon, & sous lequel ils l'invoquoient en faveur des jeunes mariées, lorsqu'on leur ôtoit la ceinture de virginité, la premiere nuit de leur nôce.

CIOTAT (Page 3:458)

CIOTAT, (Géog. mod.) ville maritime de France en Provence, viguerie d'Aix. Long. 23. 15. lat. 43.10. Cinxia vient de Cingo.

CIPPE (Page 3:458)

CIPPE, s. m. (Hist. anc.) parmi les antiquaires c'est une petite colonne peu haute qu'on élevoit dans les grands chemins ou ailleurs, & sur laquelle on mettoit des inscriptions, soit qu'elle fût destinée à apprendre les chemins des voyageurs, soit qu'elle le fût à servir de borne ou à conserver la mémoire de quelque évenement, & en particulier de la mort de quelqu'un.

Les cippes qui se mettoient sur les routes pour la commodité des voyageurs, s'appelloient plus proprement colonnes milliaires. Voyez ce mot.

Hottinger a fait un traité exprès des cippes des Juifs, de cippis Hebrorum, où il prend le mot cippus pour un tombeau de pierre. Voyez Tombeau.

Cippe étoit aussi dans l'antiquité, un instrument de bois qui servoit à tourmenter les coupables & les esclaves: c'étoient des especes d'entraves ou de ceps qu'on leur mettoit aux piés.

On appelloit encore cippes, des pierres élevées qu'on plaçoit d'espace en espace sur le terrein, où l'on marquoit avec la charrue l'enceinte des murs d'une nouvelle ville: on sacrifioit sur ces pierres, & il y a apparence que l'on bâtissoit ensuite les tours aux mêmes endroits où se rencontroient les cippes. (G

CIQUES ou CAXAS (Page 3:458)

CIQUES ou CAXAS, s. m. pl. (Hist. nat. Minér.) nom que les mineurs donnent au Potosi à des pierres qui se trouvent unies aux minerais; elles sont peu compactes & solides, ne contiennent que très peu ou même point de métal. Voyez la métallurgie d'Alonzo Barba. ( - )

CIR (Page 3:458)

CIR, (saint) Géog. mod. village de France, diocèse de Chartres, à une petite lieue de Versailles: il est célebre par une communauté fondée par Louis XIV. Les religieuses font un quatrieme voeu, c'est de veiller à l'éducation de deux cents cinquante jeunes personnes, qui ne peuvent y entrer que sur la preuve de quatre degrés de noblesse du côté paternel, & qu'après l'âge de sept ans & avant celui de douze.

CIRAGE (Page 3:458)

CIRAGE, s. m. on appelle ainsi les tableaux de couleur de cire jaune. L'on se sert très - peu de ce terme, & ces sortes de tableaux doivent être regardés comme des camayeux, dans la classe desquels ils sont en effet. Voyez Camayeu. (R)

CIRAN (Page 3:458)

CIRAN, (saint) Géog. mod. petite ville de France, diocèse de Bourges en Berri, sur la Claise.

CIRCASSIE (Page 3:458)

CIRCASSIE, (Géog.) grand pays d'Asie situé entre le Wolga & le Don ou Tanaïs, borné par le Daghestan, le royaume de Caret, la Mingrelie, & la mer Noire. Les habitans professent une religion moitié chrétienne & moitié mahométane. Une partie de ce pays est soûmise à la Russie, l'autre est indépendante. Le commerce principal de la Circassie consiste en pelisses & fourrures, & en femmes qu'ils vendent aux Turcs & aux Persans; elles ont la réputation d'y être plus belles qu'en aucun pays de l'Asie.

CIRCÉE (Page 3:458)

CIRCÉE, s. f. circa, (Hist. nat. bot.) genre de plante dont la fleur est à deux pétales, soûtenus par un calice qui est à deux feuilles. Lorsque la fleur est passée, ce calice devient un fruit en poire divisé ordinairement en deux loges, qui renferment chacune une semence un peu longue. Tournefort, inst. rei herb. Voyez Plante. (I)

CIRCENSES (Page 3:458)

CIRCENSES, (Hist. anc.) les jeux circenses ou les jeux du cirque, terme générique sous lequel on comprenoit tous les combats du cirque de quelque nature qu'ils fussent; à pié, à cheval, sur un char, à la lutte, à coups d'épées, de dards, de piques, de fleches, contre des hommes ou des animaux, dans l'arene ou sur de grands réservoirs d'eau, tels que les naumachies ou représentations de batailles navales: mais dans leur origine, ces jeux n'étoient que différentes sortes de courses, auxquelles on joignit ensuite les autres combats athlétiques.

Ceux des gladiateurs étoient les plus usités, & il n'y avoit guere que des hommes vils & mercenaires qui donnassent ce plaisir au peuple: les honnêtes gens auroient crû se deshonorer en faisant le personnage d'acteurs dans ces exercices.

La plûpart des fêtes des Romains étoient accompagnées de jeux du cirque, & les magistrats donnoient souvent ces sortes de spectacles au peuple: mais les grands jeux nommés proprement circenses duroient cinq jours, & commençoient le quinze de Septembre.

L'empereur Adrien institua l'an 874 de la fondation de Rome, de nouveaux jeux du cirque qui furent nommés jeux plébéiens. Mais les auteurs qui nous en apprennent le nom, n'expliquent point s'ils étoient composés d'exercices différens de ceux des jeux ordinaires. Voyez Cirque. (G)

CIRCESTER ou CIRENCESTER (Page 3:458)

CIRCESTER ou CIRENCESTER, (Géog. mod.) ville d'Angleterre en Glocestershire, sur le Schurn. Long. 15. 47. lat. 51. 24.

CIRCONCELLIONS ou SCOTOPITES (Page 3:458)

CIRCONCELLIONS ou SCOTOPITES, s. m. pl. (Théol.) secte de Donatistes en Afrique, dans le jv. siecle; ainsi nommés parce qu'ils rodoient autour des maisons dans les villes & dans les bourgades, où se donnant pour vengeurs publics des injures & réparateurs des injustices, ils mettoient en liberté les esclaves sans la permission de leurs patrons, déclaroient quittes les débiteurs comme il leur plaisoit, & commettoient mille autres insolences. Maxide & Faser furent les premiers chefs de ces brigands enthousiastes. Ils porterent d'abord des bâtons, qu'ils nommerent bâtons d'Israel par allusion à ceux que la loi ordonnoit de tenir en main dans la cérémonie de la manducation de l'agneau paschal. Ils se servirent ensuite d'armes contre les Catholiques. Donat les appelloit les chefs des saints, & exerçoit par leur moyen d'horribles vengeances. Un faux zele de martyre les porta à se donner la mort: les uns se précipiterent du haut des rochers, ou se jetterent dans le feu; d'autres se couperent la gorge. Les évêques ne pouvant par eux - mêmes arrêter ces excès de fureur, furent contraints d'implorer l'autorité des magistrats. On envoya des soldats dans les lieux où ils avoient coûtume de se répandre les jours de marchés publics: il y en eut plusieurs de tués, que les autres honorerent comme de vrais martyrs. Les femmes perdant leur douceur naturelle, se mirent à imiter la barbarie des Circoncellions; & l'on en vit qui, sans égard pour l'état de grossesse où elles se trouvoient, se jetterent dans des précipices. S. Augustin, her. 69. Baronius, A. C. 331. n. 9. & suiv. 348. n. 26. 27. &c. Pratéole, Philastre, &c. (G)

CIRCONCISION (Page 3:458)

CIRCONCISION, s. f. (Théol.) cérémonie religieuse chez les Juifs & les Mahométans. Elle consiste à couper le prépuce des mâles qui doivent ou veulent faire profession de la religion Judaïque ou Musulmane. Voyez Prépuce.

La circoncision a été & est encore d'usage parmi d'autres peuples, mais non comme un acte de religion: ces nations la pratiquent pour des fins & par [p. 459] des raisons différentes, comme nous le dirons après avoir parlé de cette cérémonie chez les Juifs & chez les Musulmans.

La circoncision a commencé au tems d'Abraham, à qui Dieu la prescrivit comme le sceau de l'alliance que Dieu avoit faite avec ce patriarche. Voici le pacte que vous observerez, lui dit le Seigneur (Gencse, c. xvij. v. 10.) entre moi & vous, & votre poslérité après vous. Tous les mâles qui sont parmi vous seront circoncis, afin que cela soit une marque de l'alliance entre moi & vous. L'enfant de huit jours sera circoncis, tant les enfans libres & domestiques, que les esclaves & les étrangers qui seront à vous. L'enfant dont la chair ne sera pas circoncise, sera exterminé de mon peuple, parce qu'il a rendu inutile mon alliance.

Ce fut l'an du monde 2108 qu'Abraham âgé pour lors de quatre - vingts - dix - neuf ans, recut cette loi, en conséquence de laquel e il se circoncit lui - même, & donna à son fils Ismael, & à tous les esclaves de sa maison, la circoncision, qui depuis ce tems a été une pratique héréditaire pour ses descendans. Dieu en réitera le précepte à Moyse (Exod. xij. 44. 48. & Lévitiq. xij. v. 3.), & la circoncision fut depuis comme la marque distinctive des enfans d'Abraham d'avec les autres peuples, que les Juifs appelloient par mépris incirconcis, comme n'ayant point de part à l'alliance que Dieu avoit faite avec Abraham. Tacite, hist. liv. V. reconnoît expressément que la circoncision étoit une espece de stigmate qui distinguoit les Juifs des autres nations. Genitalia, dit - il, circumcidere instituêre, ut diversitate noscantur. C'est aussi ce que témoignent plusieurs auteurs ecclésiastiques, & entre autres S. Jérôme sur l'épître aux Galates: ne soboles dilecti Abraham cateris nationibus miscerctur, & paulatim familia ejus fieret incerta, gregem Israeliticum quodam circumcisionis cauterio annotavit.

Celse & Julien qui cherchoient à détrure le Christianisme en sappant les fondemens de la révélation Judaïque, objectoient qu'Abraham étoit venu de Chaldée en Egypte, où il avoit trouvé l'usage de la circoncision établi, & qu'il l'avoit emprunté des Egyptiens; & par conséquent qu'elle n'étoit pas le signe distinctif du peuple choisi de Dieu. Le chevalier Marsham & M. Leclerc ont ressuscilé ce système, fondés sur quelques passages d'Hérodote & de Diodore de Sicile. Le premier de ces historiens, liv. II. chap. xxv. & xxvj. dit que les Egyptiens reçoivent la circoncision, coûtume qui n'est connue que de ceux à qui ils l'ont communiquée (c'est - à - dire des Juifs): il ajoûte que les enfans de la Colchide l'ayant reçûe des premiers, l'avoient transmise aux peuples qui habitent les rives du Thermodoon & du Parthenius, & que les Syriens & les Phéniciens la tenoient aussi des Egyptiens. Diodore de Sicile dit à - peu - près la même chose.

Mais pourquoi tous ces peuples n'auroient - ils pas au contraire pratiqué la circoncision, à l'imitation des Juifs, quoique ce ne sût pas pour la même fin? car 1° le témoignage d'Hérodote sur les antiquités Egyptiennes, est très - suspect; & Manethon auteur Egyptien lui reproche bien des faussetés à cet égard; l'autorité de Moyse, en qualité de simple historien, vaut bien celle d'Hérodote & de Diodore de Sicile. 2°. Abraham qui avoit voyagé & fait quelque séjour en Egypte, en sortit sans être circoncis; ce ne sut que par un ordre exprès de Dieu qu'il pratique sur lui même & sur sa famille la circoncision; & l'on a plus de vraissemblance à assurer que les Egyptiens reçurent la circoncision des enfans de Jacob & de leurs descendans, qui demeurerent long - tems en Egypte, qu'à le nier, comme sait Marsham, sur la seule autorité de deux historiens très - postérieurs à Moyse, & qui devoient être infiniment moins bien instiuits que lui des coûtumes d'Egypte; mais Marsham vouloit trouver toute la religion des Juifs dans celle desEgyptiens, & tout lui paroissoit démonstratif en faveur de cette opinion absurde, & ruinée depuis long - tems. 3°. Il est certain que la pratique de la circoncision étoit fort différente chez les Juifs & chez les Egyptiens; les premiers la regardoient comme un devoir essentiel de religion & d'obligation étroite pour les mâles seulement, sur lesquels on la pratiquoit le huitieme jour après leur naissance, sous les peines portées par la loi; chez les autres, c'étoit une affaire d'usage, de propreté, de raison, de santé, même, selon quelques - uns, de nécessité physique; on n'en faisoit l'opération qu'au treizieme jour, souvent beaucoup plus tard, & elle étoit pour les filles aussi bien que pour les garçons. 4°. Enfin l'obligation de circoncire tous les mâles n'avoit jamais passé en loi générale chez les Egyptiens: S. Ambroise, Origene, S. Epiphane, & Josephe, attestent qu'il n'y avoit que les Prêtres, les Géometres, les Astronomes, les Astrologues, & les savans dans la langue hiéroglyphique, qui sussent astreints à cette cérémonie, à laquelle, suivant S. Clément d'Alexandrie, stromat. liv. I. Pythagore en voyageant en Egypte voulut bien se soûmettre, pour être initié dans les mysteres des prétres de ce pays, & apprendre les secrets de leur philosophie occulte.

Mais ce qui ruine entierement le système de Marsham, c'est qu'Artapane cité dans Eusebe, préparat. évangel. liv. IX. chap. xxviij. assûre que ce fut Moyse qui communiqua la circoncision aux prêtres Egyptiens. D'autres pensent encore, avec beaucoup de vraisseriblance, qu'elle ne sut en usage parmi eux que sous le regne de Salomon. Du reste ni alors, ni même long - tems après, le commun du peuple n'étoit pas circoncis parmi les Egyptiens, puilque Ezéchiel, ch. xxxj. v. 18. & xxxij. v. 19. & Jéremie, ch. jx. v. 24. & 25. comptent ce peuple parmi les nations incirconcises. Abraham n'a donc point emprunté d'eux l'usage de la circoncision.

Chez les anciens Hébreux la loi n'avoit rien prescrit de particulier, ni sur le ministre, ni sur l'instrument de la circoncision: le pere de l'enfant ou un autre parent, ou un chirurgien, quelquefois même un prêtre, pouvoit faire cette cérémonie. On se servoit d'un rasoir ou d'un couteau. Séphora femme de Moyse circoncit son fils Eliezer avec une pierre tranchante, exod. jv. v. 25. Josué en usa de même envers les Israélites qui n'avoient pas reçû la circoncision dans le desert, Jos. v. vers. 2. c'étoit probablement de ces pierres faites en forme de couteaux, que les Egyptiens se servoient pour ouvrir les corps des personnes qu'ils embaumoient. Les Galles ou prêtres de Cybele se mutiloient avec une pierre tranchante ou un têt de pot cassé, ne le pouvant faire autrement sans se mettre en danger de la vie, si l'on en croit Pline, hist. nat. liv. XXXV. ch. xij.

Chez les Juifs modernes le pere doit faire circoncire son fils au huitieme jour, & non auparavant, mais bien après si l'enfant est infirme ou trop foible pour soûtenir l'opération. Voici les principales cérémonies qui s'y pratiquent. Il y a un parrain pour tenir & ajuster l'enfant sur ses genoux pendant qu'on le circoncit, & une marraine pour - le porter de la maison à la synagogue, & pour le rapporter. Celui qui le circoncit s'appelle en Hébreu mohel, c'est - à - dire circonciseur; & cette fonction est un grand honneur parmi les Juifs. On reconnoît ceux qui l'exercent ordinairement parce qu'ils ont les ongles des pouces fort longs, pour l'usage dont nous parlerons bientôt. Le pere de l'enfant fait quelquefois l'office du mohel, & même dans sa maison, car il n'est pas toûjours de nécessité qu'on aille à la synagogue. Quand la cérémonie se fait dans ce dernier lieu, au jour indiqué on place dès le matin deux siéges avec des

Next page


The Project for American and French Research on the Treasury of the French Language (ARTFL) is a cooperative enterprise of Analyse et Traitement Informatique de la Langue Française (ATILF) of the Centre National de la Recherche Scientifique (CNRS), the Division of the Humanities, the Division of the Social Sciences, and Electronic Text Services (ETS) of the University of Chicago.

PhiloLogic Software, Copyright © 2001 The University of Chicago.