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Ciron, (Page 3:476)
Leuwenoeck a observé que la vapeur de la noix muscade que l'on faisoit brûler, les suffoquoit très promptement.
Il y en a une autre espece en Amérique nommée
nigas, qui est plus incommode encore que le ciron
de notre pays. Voyez
CIRQUE (Page 3:476)
* CIRQUE, s. m. (Hist. anc.) grand bâtiment toûjours plus long que large, où l'on donnoit différens spectacles: un des bouts, le plus étroit, étoit terminé en ligne droite; l'autre étoit arrondi en demi - cercle; les deux côtés qui partoient des extrémités de la face droite, & qui alloient rencontrer les deux extrémités de la face circulaire, étoient les plus longs; ils servoient de base à des siéges ou gradins placés en amphithéatre pour les spectateurs; la face droite & la plus étroite étoit composée de douze portiques pour les chevaux & pour les chars; on les appelloit carceres; là il y avoit une ligne blanche d'où les chevaux commençoient leurs courses. Aux quatre angles du cirque, sur le pourtour des faces, il y avoit ordinairement quatre corps de bâtimens quarrés, dont le haut étoit chargé de trophées; quelquefois il y en avoit trois autres dans le milieu de ce pourtour, qu'on appelloit meniana. Le milieu de l'espace renfermé entre les quatre façades dont nous venons de parler, étoit occupé par un massif d'une maçonnerie très - forte, de douze piés d'épaisseur sur six de haut; on l'appelloit spina eirci. Il y avoit sur la spina des autels, des obélisques, des pyramides, des statues, & des tours coniques: quelquefois les tours coniques étoient élevées aux deux extrémités sur des massifs de pierre quarrés, & séparés par un petit intervalle de la spina, en sorte qu'elles partageoient chacun des espaces des extrémités de la spina aux façades intérieures du cirque en deux parties, dont la plus grande de beaucoup étoit entre la façade & les tours. Au - dessous des gradins en amphithéatre placés sur les façades du cirque, on avoit creusé un large fossé rempli d'eau, & destiné à empêcher les bêtes de s'élancer sur les spectateurs; ce fossé s'appelloit euripe. Les jeux, les combats, les courses, &c. se faisoient dans l'espace compris de tout côté entre l'euripe & la spina circi; cet espace s'appelloit area. A l'extérieur le cirque étoit environné de colonnades, de galeries, d'édifices, de boutiques de toutes sortes de marchands, & de lieux publics.
Les bâtimens qu'on appelloit cirques à Rome,
s'appelloient en Grece hippodromes. V.
On célébroit dans les cirques des courses de chars,
aurigatio (Voyez
On comptoit à Rome jusqu'à quinze cirques; mais ils n'étoient pas tous ni de la même grandeur, ni de la même magnificence. Il y avoit
Le cirque d'Adrien. Il étoit dans la quatorzieme région, près de l'endroit où est aujourd'hui le château Saint - Ange. Il fut ainsi appellé de l'empereur Adrien qui le fit construire. Il n'étoit pas magnifique: les uns prétendent que ce ne fut qu'un enclos de bois; d'autres, qu'il étoit de pierre noire. On croit encore en remarquer des vestiges.
Le cirque d'Alexandre. Il étoit dans la neuvieme région, où est aujourd'hui la place Navonne. On en voit la figure sur quelques monnoies d'Alexandre Sévere. On l'appelloit aussi le cirque agonal, parce qu'on y avoit célébré les jeux de Janus Agonius. On prétend que c'est par corruption d'Agonius qu'on a fait le nom Navonne. On dit qu'on découvrit des restes de ce cirque en creusant les fondemens de l'église de sainte Agnès.
Le cirque d'Antonin Caracalla, ou peut - être de Galien. Il étoit dans la premiere région, à l'endroit où est aujourd'hui la porte S. Sébastien, anciennement appellée la porte Capene. On croit en voir des restes entre l'église S. Sébastien & le capo di Bove. Le pape Innocent X. fit ériger son obélisque sur la magnifique fontaine de la place Navonne. L'aire en est actuellement une prairie de 223 cannes de long, sur 33 1/2 de large.
Le cirque d'Aurélien. Il étoit dans la cinquieme région; mais il faut plûtôt l'appeller cirque d'Eliogabale, parce qu'Aurélien ne fit que le réparer. Voyez plus bas le cirque d'Eliogabale.
Le cirque Caftrensis. Il étoit devant la porte Lubicana ou de Preneste, aujourd'hui la porta Maggiore, non loin de l'amphithéatre Castrensis, derriere sainte - Croix en Jérusalem. On prétend qu'il n'étoit qu'à l'usage des soldats, & que c'est aussi le même que celui d'Eliogabale.
Le cirque de Domitia. Il étoit dans la quatorzieme région. Il y a lieu de conjecturer que c'étoit le même que celui d'Adrien.
Le cirque d'Eliogabale. Il étoit dans la quinzieme région. Son obélisque est regretté des savans; il étoit chargé d'hiéroglyphes; on en voit les morceaux dans la cour du cardinal François Barberin. Il restoit encore, il n'y a pas long - tems, des vestiges du cirque.
Le cirque de Flaminius. Il étoit en la neuvieme région, dans des prés appellés alors prata Flaminia. Il fut bâti l'an 530 par Cneius Flaminius censeur, le même qui fut défait par Annibal près du lac Trasimene. Il avoit une double galerie de colonnes corinthiennes. Il étoit hors de la ville. C'étoit là que commençoit la marche des triomphes. On y donnoit la paye aux soldats. On y célébroit les jeux Appollinaires & les nundines. Quand il étoit inondé du Tibre, la célébration des jeux se transféroit au mont Quirinal. On croit qu'il fut ruiné dans la guerre des Goths & de l'empereur Justinien; & l'on prétend qu'en 1500 on en voyoit encore des vestiges, à l'endroit où est aujourd'hui l'église de S. Nicolo alle Calcare.
Le cirque de Flore. Il étoit dans la sixieme région, en un enfoncement, entre le Quirinal & le Pintius. C'étoit - là qu'on célébroit les jeux Floraux. On prétend que ce fut un théatre. Il s'appelle aujourd'hui la piazza Grimana.
Le circus intimus. Il étoit dans la vallée Murcia; [p. 477]
Le cirque de Jules César. On prétend qu'il s'étendoit depuis le mausolée d'Auguste jusqu'à la montagne voisine; mais il y a du doute même sur son existence.
Le grand cirque. Il étoit dans l'onzieme région.
On l'appelloit le grand, parce qu'on y célébroit les
grands jeux, ou jeux consacrés diis magnis, ou parce
qu'il étoit le plus grand des cirques. Il étoit dans
la vallée Murcia, entre les monts Palatin & Aventin.
Il fut commencé sous Tarquin le vieux. Les sénateurs
& chevaliers s'y faisoient porter des banquettes
de bois appellées fori, qu'on remportoit à la fin
des jeux. Il fut dans la suite orné, embelli, & renouvellé
sous plusieurs empereurs, mais sur - tout sous
Jules César. Sa longueur étoit de trois stades & demie,
ou de 2180 piés ou environ, & sa largeur de
quatre arpens, ou de 960 piés. Il pouvoit contenir
150000 hommes, selon quelques - uns, 260000 ou
même 380000, selon d'autres. Sa façade de dehors
avoit deux rangs d'architecture à colonnes, au dessus
desquels il y avoit un plus petit ordre. A son extrémité
circulaire il y avoit trois tours quarrées, &
deux à l'autre extrémité. Dans les derniers tems ces
tours appartenoient à des sénateurs, & passoient à
leurs enfans. Le bas de ce cirque en - dehors étoit un
rang de boutiques ménagées dans les arcades les plus
basses. Son euripe avoit dix piés de largeur, sur autant
de profondeur. La premiere rangée des siéges
étoit de pierre, les autres de bois. L'empereur Claude fit mettre en marbre les carceres ou endroits d'où
partoient les chevaux & les chars, & dorer les bornes,
& désigna une place sur la spina pour les sénateurs.
Les carceres étoient à la petite façade du côté
du Tybre, au nombre de douze. La premiere chose
qu'on trouvoit en s'approchant de la spina par ce
côté, étoit le petit temple appellé ades Murcia, ou
autel dédié à Venus. Vers ce temple étoit celui du
dieu Consus; il touchoit presque les trois pyramides
rangées en ligne droite qu'on appelloit meta, les
bornes. Il y en avoit trois autres à l'autre bout, ce
qui ne faisoit que six, quoique le roi Théodoric en
ait compté sept. La spina étoit contenue entre ces
trois bornes d'un côté, & les trois autres bornes de
l'autre. Il y avoit d'abord sur la spina l'autel des Lares, puis l'ara potentium, l'autel des dieux puissans;
deux colonnes avec un fronton formant comme l'entrée
d'un temple; un autre morceau semblable dédié
à Tuteline avec un autel; une colonne portant
la statue de la Victoire; quatre colonnes dont l'architrave,
la frise, la corniche, etoient ornés & surmontés
de dauphins: elles formoient une espece de
temple à Neptune; la statue de Cybele assise sur
un lion; au pié du grand obélisque, vers le centre
du cirque, un temple du Soleil; un trepié à la
porte de ce temple; une fiatue de la Fortune sur
une colonne; un bâtiment à colonnes couronné de
pierres rondes, oblongues, & dorées, qu'on appelloit
les aufs des courses, ova curriculorum, & qu'on
ôtoit pour compter le nombre des courses; des temples,
des colonnes, des statues, &c. une statue de
la Victoire sur une colonne; l'autel des grands dieux;
un obélisque plus petit que le précédent, consacré à
la Lune; enfin les trois autres bornes, meta. Auguste fit substituer un obélisque à un grand mât qui
étoit dressé au milieu du cirque, & qui lui donnoit
l'air d'un vaisseau. L'empereur Constance y en
éleva un second plus haut que le premier: celui - ci
est maintenant à la porta del Popolo; l'autre est devant
l'église Latéranne. Aux façades du cirque en - dedans, il y avoit comme aux amphithéatres (V.
Le cirque de Néron. Il étoit dans la quatorzieme région de la ville, entre le Janicule & le Vatican, où est aujourd'hui l'église de S. Pierre de Rome, devant laquelle Sixte - quint fit placer son obélisque.
Le cirque de Saluste. Il étoit dans la sixieme région, près de la porte Colline, vers le Quirinal & le Pintius. Il en reste des vestiges, quoique la plus grande partie en soit comprise dans les jardins Ludovisiens, où l'on en voit l'obélisque.
Le cirque Vatican. C'est le même que celui de Néron.
Quoiqu'il y eût six prisons, carceres, à chacun des côtés du cirque, les courses ne pouvoient commencer que de l'un des côtés. De ces six prisons il n'y en avoit que quatre dont on ouvrît les portes, pour les quatre factions, jusqu'à ce que Domitien ajoûta deux nouvelles factions, afin qu'il en pût sortir six à la fois, & qu'il ne restât pas deux portes fermées. Ceux qui concouroient à la course avoient toûjours à gauche la spina en partant.
Les factions étoient distinguées par la couleur de
leur habit: il n'y avoit dans le commencement que
la blanche & la rouge; on y ajoûta la verte & la
blaue, ensuite la dorée & la pourprée, qui ne durerent
pas long - tems. Les factionnaires étoient ou des
esclaves, ou des affranchis, ou des étrangers: cependant
quelques enfans de famille, des sénateurs,
& même des empereurs, ne rougirent pas dans la
suite de faire la fonction vile d'aurige. Ces factions
divisoient le peuple; les uns étoient pour une couleur,
les autres pour une autre; ce qui causa souvent
des émeutes. Voyez
CIRSAXAS (Page 3:477)
CIRSAXAS, (Comm.) étoffe des Indes, soie & coton, mais où le rapport de la soie au coton est très - petit.
CIRSOCELE (Page 3:477)
CIRSOCELE, s. m. terme de Chirurgie, signifie
une multitude de varices aux testicules, qui en augmentent
prodigieusement la grosseur, & empêchent
que la semence ne s'y prépare convenablement; &
à quoi on ne peut pas quelquefois remedier autrement
qu'en en venant à la castration. C'est la même
chose que ce qu'on appelle hernie variqueuse. Voyez
Ce mot vient du Grec,
M. Petit a fait plusieurs fois l'opération d'emporter les vaisseaux variqueux en conservant le testicule. On verra des observations dignes de ce grand praticien, sur la cure de cette maladie, dans un traité de Chirurgie qui doit bien - tôt paroître au jour. Ces observations se trouveront au chapitre du varicocele. (Y).
CISALPIN (Page 3:477)
CISALPIN, adject. (Géog.) qui est en de - çà des
Alpes. Ce mot est formé de la préposition cis, ende - çà, & Alpes. Quoique le mot Alpes désigne proprement
les montagnes qui séparent l'Italie de la
France, il s'est dit aussi cependant de quelques autres
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