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AGAPETES (Page 1:165)
AGAPETES, s. f. terme de l'Histoire ecclésiastique, c'étoient dans la primitive Eglise des Vierges qui vivoient en communauté, & qui servoient les Ecclésiastiques par pur motif de piété & de charité.
Ce mot signifie bien aimées, & comme le précédent
il est dérivé du grec
Dans la premiere ferveur de l'Eglise naissante, ces pieuses sociétés, loin d'avoir rien de criminel, étoient nécessaires à bien des égards. Car le petit nombre de Vierges, qui faisoient avec la Mere du Sauveur partie de l'Eglise, & dont la plûpart étoient parentes de Jesus - Christ ou de ses Apôtres, ont vécu >n commun avec eux comme avec tous les autres fideles. Il en fut de même de celles que quelques Apôtres prirent avec eux en allant prêcher l'Évangile aux Nations; outre qu'elles étoient probablement leurs proches parentes, & d'ailleurs d'un âge & d'une vertu hors de tout soupçon, ils ne les retinrent auprès de leurs personnes que pour le seul intérêt de l'Évangile, afin de pouvoir par leur moyen, comme dit Saint Clement d'Alexandrie, introduire la foi dans certaines maisons, dont l'accès n'étoit permis qu'aux femmes; car on sait que chez les Grecs surtout, le gynecée ou appartement des femmes étoit séparé, & qu'elles avoient rarement communication avec les hommes du dehors. On peut dire la même chose des Vierges dont le pere étoit promu aux Ordres sacrés, comme des quatre filles de Saint Philippe Diacre, & de plusieurs autres: mais hors de ces cas privilégiés & de nécessité, il ne paroît pas que l'Eglise ait jamais souffert que des Vierges, sous quelque prétexte que ce fû>, vécussent avec des Ecclésiastiques autres que leurs plus proches parens. On voit par ses plus anciens monumens qu'elle a toûjours interdit ces sortes de sociétés. Car Tertullien, dans [p. 166]
Par cette doctrine des Peres, & par les précautions prises par le Concile de Nicée, il est probable que la fréquentation des Agapetes & des Ecclésiastiques avoit occasionné des désordres & des scandales. Et c'est ce que semble insinuer Saint Jérôme quand il demande avec une sorte d'indignation: unde Agapetarum pestis in Ecclesiâ introüt? C'est à cette même fin que Saint Jean Chrysostome, après sa promotion au Siége de Constantinople, écrivit deux petits traités sur le danger de ces sociétés; & enfin le Concile général de Latran, sous Innocent III. en 1139. les abolit entierement.
M. Chambers avoit brouillé tout cet article, confondu
les Diaconesses avec les Agapetes, donné une
même cause à la suppression des unes & des autres,
& autorisé par des faits mal exposés le concubinage
des Prêtres. Il est certain que l'Eglise n'a jamais toléré
cet abus en tolérant les Agapetes, & il n'est pas
moins certain que ce n'est point à raison des desordres
qu'elle a aboli les >onctions de Diaconesses. Voyez
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