ENCYCLOPÉDIE OU DICTIONNAIRE RAISONNÉ
DES SCIENCES, DES ARTS ET DES MÉTIERS

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AGNONE ou ANGLONE (Page 1:179)

* AGNONE ou ANGLONE, (Géog.) ville considérable du Royaume de Naples dans l'Abruzze près du Mont - Marel.

AGNUS - CASTUS (Page 1:179)

AGNUS - CASTUS, en latin vitex, arbrisseau dont la fleur est composée d'une seule feuille, & dont le pistil devient un fruit composé de plusieurs capsules. Cette fleur semble être divisée en deux levres; sa partie postérieure forme un tuyau; il sort du calice un pistil qui est fiché comme un clou dans la partie postérieure de la fleur; dans la suite il devient un fruit presque sphérique, divisé en quatre cellules, & rempli de semences oblongues. Tournefort, inst. rei herb. Voyez Plante. (I)

Agnus Castus (Page 1:179)

Agnus Castus, (Mat. med.) on se sert de sa feuille, de sa fleur, & surtout de sa semence pour résoudre, pour attenuer, pour exciter l'urine & les mois aux femmes, pour ramollir les duretés de la rate, pour chasser les vents; on en prend en poudre & en décoction; on l'applique aussi extérieurement. (N)

AGNUS DEI (Page 1:179)

AGNUS DEI, (Théol.) est un nom que l'on donne aux pains de cire empreints de la figure d'un agneau portant l'étendart de la croix, & que le Pape bénit solemnellement le Dimanche in albis après sa consécration, & ensuite de 7 ans en 7 ans, pour être distribué au peuple.

Ce mot est purement Latin & signifie agneau de Dieu, nom qu'on lui a donné à cause de l'empreinte qu'il porte.

L'origine de cette cérémonie vient d'une coûtume ancienne dans l'Eglise de Rome. On prenoit autrefois le Dimanche in albis, le reste du cierge Pascal béni le jour du Samedi saint, & on le distribuoit au peuple par morceaux. Chacun les brûloit dans sa maison, dans les champs, les vignes, &c. comme un préservatif contre les prestiges du démon, & contre les tempêtes & les orages. Cela se pratiquoit ainsi hors de Rome: mais dans la ville, l'Archidiacre au lieu du cierge Pascal, prenoit d'autre cire sur laquelle il versoit de l'huile, & en faisant divers morceaux en figures d'agneaux, il les bénissoit & les distribuoit au peuple. Telle est l'origine des agnus Dei que les Papes ont depuis bénis avec plus de cérémonies. Le Sacriste les prépare long - tems avant la bénédiction. Le Pape revêtu de ses habits Pontificaux, les trempe dans l'eau - benite & les bénit. Après qu'on les en a retirés, on les met dans une boëte qu'un Soûdiacre apporte au Pape à la Messe après l'agnus Dei, & les lui présente en repétant trois fois ces paroles: ce sont ici de jeunes agneaux qui vous ont annoncé l'alleluia; voilà qu'ils viennent à la fontaine pleins de charité, alleluia. Ensuite le Pape les distribue aux Cardinaux, Evêques, Prélats, &c. On croit qu'il n'y a que ceux qui sont dans les Ordres sacrés qui puissent les toucher; c'est pourquoi on les couvre de morceaux d'étoffe proprement travaillés, pour les donner aux laïques. Quelques Ecrivains en rendent bien des raisons mystiques, & leur attribuent plusieurs effets. L'ordre Romain. Amalarius, Valafrd Strabon, Sirmond dans ses notes sur Ennodius; Théophile, Raynaud.

Agnus Dei, partie de la Liturgie de l'Eglise Romaine, ou priere de la Messe entre le Pater & la Communion. C'est l'endroit de la Messe où le Prêtre se frappant trois fois la poitrine, répete autant de fois à voix intelligible, la priere qui commence par ces deux mots agnus Dei. (G)

AGNUS SCYTHICUS (Page 1:179)

AGNUS SCYTHICUS. (Hist. nat. bot.) Kircher est le premier qui ait parlé de cette plante. Je vais d'abord rapporter ce qu'a dit Scaliger pour faire connoître ce que c'est que l'agnus scythicus, puis Kempfer & le savant Hans Sloane nous apprendront ce qu'il en faut penser. « Rien, dit Jules César Scaliger, n'est comparable à l'admirable arbrisseau de Scythie. Il croît principalement dans le Zaccolham, aussi célebre par son antiquité que par le courage de ses habitans. L'on seme dans cette contrée une graine presque semblable à celle du melon, excepté qu'elle est moins oblongue. Cette graine produit une plante d'environ trois piés de haut, qu'on appelle boramets, ou agneau, parce qu'elle ressemble parfitement à cet animal par les piés, les ongles, les oreilles & la tête; il ne lui manque que les cornes, à la place desquelles elle a une touffe de poil. Elle est couverte d'une peau légere dont les habitans font des bonnets. On dit que sa pulpe ressemble à la chair de l'écrevisse de mer, qu'il en sort du sang quand on y fait une incision, & qu'elle est d'un goût extrèmement doux. La racine de la plante s'étend fort loin dans la terre: ce qui ajoûte au prodige, c'est qu'elle tire sa nourriture des arbrisseaux circonvoisins, & qu'elle périt lorsqu'ils meument ou qu'on vient à les arracher. Le hasard n'a point de part à cet accident: on lui a causé la mort toutes les fois qu'on l'a privée de la nourriture qu'elle tire des plantes voisines. Autre merveille, c'est que les loups sont les seuls animaux carnassiers qui en soient avides. (Cela ne pouvoit manquer d'être.) On voit par la suite que Scaliger n'ignoroit sur cette plante que la maniere dont les piés étoient produits & sortoient du tronc ».

Voilà l'histoire de l'agnus scythicus, ou de la plante merveilleuse de Scaliger, de Kircher, de Sigismond, d'Hesberetein, d'Hayton Arménien, de Surius, du Chancelier Bacon, (du Chancelier Bacon, notez bien ce témoignage) de Fortunius Licetus, d'André Lebarrus, d'Eusebe de Nuremberg, d'Adam Olearius, d'Olaus Vormius, & d'une infinité d'autres Batanistes.

Seroit - il bien possible qu'après tant d'autorités qui attestent l'existence de l'agneau de Scythie, après le détail de Scaliger, à qui il ne restoit plus qu'à savoir comment les piés se formoient, l'agneau de Scythie fût une fable? Que croire en Histoire naturelle, si cela est?

Kempfer, qui n'étoit pas moins versé dans l'Histoire naturelle que dans la Medecine, s'est donné tous les soins possibles pour trouver cet agneau dans la Tartarie, sans avoir pû y réussir. « On ne connoît ici, dit cet Auteur, ni chez le menu peuple ni chez les Botanistes, aucun zoophite qui broute; & je n'ai retiré de mes recherches que la honte d'avoir été trop crédule ». Il ajoûte que ce qui a donné lieu à ce conte, dont il s'est laissé bercer comme tant d'autres, c'est l'usage que l'on fait en Tartarie de la peau de certains agneaux dont on prévient la naissance, & dont on tue la mere avant qu'elle les mette bas, afin d'avoir leur laine plus fine. On borde avec ces peaux d'agneaux des manteaux, des robes & des turbans. Les voyageurs, ou trompés sur la nature de ces peaux par ignorance de la langue du pays, ou par quelqu'autre cause, en ont ensuite imposé à leurs compatriotes, en leur donnant pour la peau d'une plante la peau d'un animal.

M. Hans - Sloane dit que l'agnus scythicus est une racine longue de plus d'un pié, qui a des tubérosités, des extrémités desquelles sortent quelques tiges longues d'environ trois à quatre pouces, & assez semblables à celles de la fougere, & qu'une grande partie de sa surface est couverte d'un duvet noir jaunatre, aussi luisant que la soie, long d'un quart de pouce, & qu'on emploie pour le crachement de sang. Il ajoûte qu'on trouve à la Jamaïque plusieurs plantes de fougere qui deviennent aussi grosses qu'un arbre, & qui sont couvertes d'une espece de duvet pareil à celui qu'on remarque sur nos plantes capillaires; & qu'au reste il semble qu'on ait employé l'art pour leur donner la figure d'un agneau, car les raci<pb-> [p. 180] nes ressemblant au corps, & les tiges aux jambes de cet animal.

Voilà donc tout le merveilleux de l'agneau de Scythie réduit à rien, ou du moins à fort peu de chose, à une racine vele à laquelle on donne la figure, ou à peu près, d'un agneau n la contournant.

Ce article nous fournira des réflexions plus utiles contre la superstition & le préjugé, que le duvet de l'agneau de Scythie contre le crachement de sang. Kircher, & après Kircher, Jules César Scaliger, écrivent une fable merveilleuse; & ils l'écrivent avec ce ton de gravité & de persuasion qui ne manque jamais d'en imposer. Ce sont des gens dont les lumieres & la probité ne sont pas suspectes: tout dépose en leur faveur: ils sont crus; & par qui? par les premiers génies de leur tems; & voilà tout d'un coup une nuée de témoignages plus puissans que le leur qui le fortifient, & qui forment pour ceux qui viendront un poids d'autorité auquel ils n'auront ni la force ni le courage de résister, & l'agneau de Scythie passera pour un être réel.

Il faut distinguer les faits en deux classes; en faits simples & ordinaires, & en faits extraordinaires & prodigieux. Les témoignages de quelques personnes instruites & véridiques, suffisent pour les faits simples; les autres demandent, pour l'homme qui pens, des autorités plus fortes. Il faut en général que les autorités soient en raison inverse de la vraissemblance des faits; c'est - à - dire, d'autant plus nombreuses & plus grandes, que la vraissemblance est moindre.

Il faut subdiviser les faits, tant simples qu'extraordinaires, en transitoires & permanens. Les transitoires, ce sont ceux qui n'ont existé que l'instant de leur durée; les permanens, ce sont ceux qui existent toûjours, & dont on peut s'assûrer en tout tems. On voit que ces derniers sont moins difficiles à croire que les premiers, & que la facilité que chacun a de s'assûrer de la vérité ou de la fausseté des témoignages, doit rendre les témoins circonspects, & disposer les autres hommes à les croire.

Il faut distribuer les faits transitoires en faits qui se sont passés dans un siecle éclairé, & en faits qui se sont passés dans des tems de ténebres & d'ignorance; & les faits permanens, en faits permanens dans un lieu accessible ou dans un lieu inaccessible.

Il faut considérer les témoigages en eux - mêmes, puis les comparer entr'eux: les considérer en eux - mêmes, pour voir s'ils n'impliquent aucune contradiction, & s'ils sont de gens éclairés & instruits: les comparer entr'eux, pour découvrir s'ils ne sont point calqués les uns sur les autres, & si toute cette foule d'autorités de Kirker, de Scaliger, de Bacon, de Libarius, de Licetus, d'Eusebe, &c. ne se réduiroit pas par hazard à rien, ou à l'autorité d'un seul homme.

Il faut considérer si les témoins sont oculaires ou non; ce qu'ils ont risqué pour se faire croire; quelle crainte ou quelles espérances ils avoient en annonçant aux autres des faits dont ils se disoient témoins oculaires! S'ils avoient exposé leur vie pour soûtenir leur déposition, il faut convenir qu'elle acquéreroit une grande force; que seroit - ce donc s'ils l'avoient sacrifiée & perdue?

Il ne faut pas non plus confondre les faits qui se sont passés à la face de tout un peuple, avec ceux qui n'ont eu pour spectateurs qu'un petit nombre de personnes. Les faits clandestins, pour peu qu'ils soient merveilleux, ne méritent presque pas d'être crus: les faits publics, contre lesquels on n'a point reclamédans le tems, ou contre lesquels il n'y a eu de reclamation que de la part de gens peu nombreux & mal intentionnés ou mal instruits, ne peuvent presque pas être contredits.

Voilà une partie des principes d'après lesquels on accordera ou l'on refusera sa croyance, si l'on ne veut pas donner dans des rêveries, & si l'on aime sincerement la vérité. V. Certitude, Probabilité, &c.

AGOBEL (Page 1:180)

* AGOBEL, (Géog.) ville d'Afrique au Royaume de Maroc, dans la Province d'Ea en Barbarie.

AGON (Page 1:180)

AGON, s. m. (Hist. anc.) chez les Anciens étoit une dispute ou combat pour la supériorité dans quelqu'exercice du corps ou de l'esprit.

Il y avoit de ces combats dans la plpart des fêtes anciennes en l'honneur des Dieux ou des Héros. V. Fête, Jeu.

Il y en avoit aussi d'institués exprès, & qui ne se célébroient pas simplement pour rendre quelque fête plus solemnelle. Tels étoient à Athenes l'agon gymnicus, l'agon nemeus, institué par les Argiens dans la 53e Olympiade; l'agon olympius, institué par Hercule 430. ans avant la premiere Olympiade. Voyez Néméen, Olympique, &c.

Les Romains, à l'imitation des Grecs, instituerent aussi de ces sortes de combats. L'Empereur Aurélien en établit un sous le nom d'agon solis, combat du soleil; Diocletien un autre, sous le nom d'agon capitolinus, qui se célébroit tous les quatre ans à la maniere des jeux Olympiques. C'est pourquoi au lieu de compter les années par lustres, les Romains les ont quelquefois comptées par agones.

Agon se disoit aussi du Ministre dans les sacrifices dont la fonction étoit de frapper la victime. Voyez Sacrifice, Victime.

On croit que ce nom lui est venu de ce que se tenant prêt à porter le coup, il demandoit: agon ou agone, frapperai - je?

L'agon en ce sens s'appelloit aussi pona cultr arius & victimarius. (G)

AGONALES (Page 1:180)

AGONALES, adj. pris subst. (Hist. anc.) fêtes que les Romains célébroient à l'honneur du Dieu Janus, ou, à ce que d'autres prétendent, à l'honneur du Dieu Agonius, que les Romains avoient coûtume d'invoquer lorsqu'ils entreprenoient quelque chose d'important. Voyez Fête.

Les Auteurs ne sont pas d'accord sur l'étymologie de ce mot. Quelques - uns le sont venir du mont Agonus, qui depuis fut nommé Quirinal, où se faisoit cette solemnité. D'autres le dérivent de la cérémonie qui se pratiquoit en cette fête, où le Prêtre tenant un couteau dégaîné, & prêt à frapper la victime qui étoit un bélier, demandoit, agone, ferai-je? C'est le sentiment d'Ovide, Fast. Liv. I. v. 319. Voyez Sacrifice.

Agonales (Page 1:180)

Agonales. On nommoit encore ainsi des jeux publics consistans en combats & en luttes, tant d'hommes que d'animaux. Ces jeux se donnoient dans l'amphithéatre dédié à Mars & à Minerve.

AGONAUX (Page 1:180)

AGONAUX, jours ou fêtes agonales célébrées chez les Romains au commencement du mois de Janvier. Elles paroissent avoir été en usage dès le tems des Rois de Rome, puisque Varron rapporte que dans ces jours le Prince immoloit une victime dans son Palais. Ovide, après d'autres Auteurs, rapporte l'origine de ce nom à plusieurs étymologies; mais la plus vraissemblable, & celle à laquelle il s'en tient, est celle - ci:

Fas etiam fieri solitis atate priorum Nomina de ludis Groeca tulisse diem.

Et priùs antiquus dicebat Agonia sermo; Veraque judicio est ultima causa meo.

D'autres prétendent que ces sacrifices se nommoient agonalia, parce qu'ils se faisoient sur les montagnes nommées par les anciens Latins Agones: au moins appelloient - ils le mont Quirinal mons Agonus, & la porte Colline, Porta Agonensis.

AGONAUX (Page 1:180)

AGONAUX, adj. pris subst. (Hist. anc.) surnom que l'on donnoit aux Saliens, Prètres que Num

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