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AGNATS (Page 1:177)
AGNATS, terme de Droit Romain, les descendans
mâles d'un même pere. V.
Agnats se dit par opposition à cognats, terme plus
générique qui comprend aussi la descendance féminine
du même pere. V.
AGNEAU (Page 1:177)
AGNEAU. (Théol.) Voyez
AGNEAU (Page 1:177)
* AGNEAU, s. m. (OEconom. rustiq.) c'est le petit de la brebis & du bélier. Aussi - tôt qu'il est ne on le leve, on le met sur ses piés, on l'accoûtume à téter: s'il refuse, on lui frotte les levres avec du beurre & du sain - doux, & on y met du lait. On aura le soin de tirer le premier lait de la brebis, parce qu'il est pernicieux: on enfermera l'agneau avec sa mere pendant deux jours, afin qu'elle le tienne chaudement & qu'il apprenne à la connoître. Au bout de quatre jours on menera la mere aux champs, mais sans son petit; il se passera du tems avant qu'il soit assez fort pour l'y suivre. En attendant on le laissera sortir le matin & le soir, & téter sa mere avant que de s'en séparer. Pendant le jour on lui donnera du son & du meilleur foin pour l'empêcher de bêler. Il faut avoir un lieu particulier dans la bergerie pour les agneaux: ils y passeront la nuit séparés des meres par une cloison. Outre le lait de la mere, il y en a qui leur donnent encore de la vesce moulue, de l'avoine, du sain - foin, des feuilles, de la farine d'orge; tous ces alimens sont bons: on les leur exposera dans de petites auges & de petits rateliers: on pourra leur donner aussi des pois qu'on fera cuire modérément, & qu'on mettra ensuite dans du lait de vache ou de chevre. Ils font quelquefois difficulté de prendre cette nourriture; mais on les y contraint, en leur trempant le bout du museau dans l'auget, & en les faisant avaler avec le doigt. Comme on fait saillir les brebis au mois de Septembre, on a des agneaux en Fevrier: on ne garde que les plus forts, on envoie les autres à la boucherie: on ne conduit les premiers aux champs qu'en Avril, & on les sevre sur la fin de ce mois. La brebis n'allaite son petit que sept à huit semaines au plus, si on le lui laisse: mais on a coûtume de le lui ôter au bout d'un mois. On dit qu'un agneau ne s'adresse jamais à une autre qu'à sa mere, qu'il reconnoît au bêlement, quelque nombreu> que soit un troupeau. Le sain - foin, les raves, les navets, &c. donneront beaucoup de lait aux brebis, & les agneaux ne s'en trouveront que mieux. Ceux qui font du fromage de brebis, les tirent le matin & le soir, & n'en laissent approcher les agneaux que pour se nourrir de ce qui reste de lait dans les pis; & cela leur suffit, avec l'autre nourriture, pour les engraisser. On vend tous les agneaux de la premiere portée, parce qu'ils sont foibles. Entre tous, on préfere les plus chargés de laine, & entre les plus chargés de laine, les blancs, parce que la laine blanche vaut mieux que la noire. Il ne doit y avoir dans un troupeau bien composé qu'un mouton noir contre dix blancs. Vous châtrerez vos agneaux à cinq ou six mois, par un tems qui ne soit ni froid ni chaud. S'ils restoient beliers, ils s'entre - détruiroient, & la chair en seroit moins bonne. On les châtre en leur faisant tomber les testicules par une incision faite à la bourse, ou en les prenant dans le lacs d'un cordeau qu'on serre jusqu'à ce que le lacs les ait détachés. Pour prévenir l'enflure qui suivroit, on frotte la partie malade avec du sain - doux, & on soulage l'agneau en le nourrissant avec du foin haché dans du son, pendant deux ou trois jours. On appelle agneaux primes ceux qu'on a d'une brebis mise en chaleur, & couverte dans le tems requis: ces agneaux sont plus beaux & se vendent un tiers, & quelquefois moitié plus que les autres. Ces petits animaux sont sujets à la fievre & à la gratelle. Aussi - tôt qu'ils sont malades, il faut les séparer de leur mere. Pour la fievre, on leur donne
Agneau (Page 1:177)
Question de Jurisprudence. Les agneaux sont - ils compris dans un legs fait sous le nom d'oves? Non, il faut les en séparer. Mais à quel âge un agneau est - il mis au nombre des brebis? A un an dans quelques endroits; à la premiere tonte de laine dans d'autres.
La chair des agneaux trop jeunes passe pour gluante, visqueuse, & mauvaise nourriture.
Dans des tems de mortalité de bestiaux, on a quelquefois défendu de tuer des agneaux. On lit dans un Reglement de Charles IX. du 28 Janvier 1563, art. 39: Inhibons & défendons de tuer ni manger agneaux, de ce jour en un an, sous peine de dix livres d'amende. Différens anciens Reglemens restreignent le tems du commerce des agneaux au tems seul compris depuis Pâques jusqu'à la Pentecôte. Il y en eut aussi qui fixerent l'âge auquel ils pouvoient être vendus, & il ne fut permis de tuer que les agneaux d'un mois, de six semaines, & de deux mois au plus. Le tems de la vente des agneaux s'étendit dans la suite depuis le premier de Janvier jusqu'après la Pentecôte.
Il y eut un Arrêt en 1701, qui ne permit de vendre & tuer des agneaux que dans l'étendue de dix lieues aux environs de Paris, & que depuis Noel jusqu'à la Pentecôte. Si l'on fait attention à l'importance qu'il y a d'avoir des laines en quantité, on [p. 178]
Agneau (Page 1:178)
M. Freind dans son Emmenalogie recommande des fomentations émollient> pour le même effet: mais la chaleur balsamique de la peau d'un agneau nouvellement tué, me paroît plus propre qu'aucune autre chaleur artificielle à relâcher les vaisseaux.
Ses poumons sont bons dans les maladies de la poitrine; son fiel est propre contre l'épilepsie, la dose en est depuis deux gouttes jusqu'à huit. La caillette qui se trouve au fond de son estomac est regardée comme un antidote contre les poisons. Les poumons de cet animal brûlés & réduits en poudre guérissent les meurtrissures que causent les souliers trop étroits.
L'agneau contient une grande quantité d'huile & de sel volatil. Les parties de l'agneau les meilleures & les plus légeres sont, suivant Celse, la tête & les piés. Il donne un suc gluant.
L'agneau est humectant, rafraîchissant; il nourrit beaucoup & adoucit les humeurs acres & picotantes: quand il est trop jeune & qu'il n'est pas assez cuit, il est indigeste. Il convient dans les tems chauds aux jeunes gens bilieux: mais les personnes d'un tempérament froid & phlegmatique, doivent s'en abstenir & en user modérément. (N)
La peau d'agneau garnie de son poil & préparée par les Pelletiers - Fourreurs ou par les Mégissiers, s'emploie à de fort bonnes fourrures qu'on appelle fourrure d'agnelins.
Ces mêmes peaux dépouillées de la laine, se passent aussi en mégie, & on en fabrique des marchandises de ganterie. A l'égard de la laine que fournissent les agneaux, elle entre dans la fabrique des chapeaux, & on en fait aussi plusieurs sortes d'étoffes & de marchandises de bonneterie.
Agneaux (Page 1:178)
Agneaux (Page 1:178)
Agneau (Page 1:178)
AGNEL ou AIGNEL (Page 1:178)
* AGNEL ou AIGNEL, ancienne monnoie d'or qui fut battue sous S. Louis, & qui porte un agneau ou mouton. On lit dans le Blanc que l'agnel étoit d'or fin, & de 59 1/2 au marc sous S. Louis, & valoit 12 sous 6 deniers tournois. Ces sous étoient d'argent & presque du poids de l'agnel. La valeur de l'agnel est encore fixée par le même Auteur à 3 deniers 5 grains trébuchans. Le Roi Jean en fit faire qui étoient de 10 à 12 grains plus pesans. Ceux de Charles VI. & de Charles VII. ne pesoient que 2 deniers, & n'étoient pas or fin.
AGNELINS (Page 1:178)
* AGNELINS, (terme de Mégisserie.) peaux passées
Nous avous expliqué à l'article
Agnelins se dit encore de la laine des agneaux qui n'ont pas été tondus, & qui se leve pour la premiere fois au sortir des abattis des Bouchers ou des boutiques des Rôtisseurs.
Agnelins se dit en général de la laine des agneaux qui n'ont pas été tondus, soit qu'on la coupe sur leur corps, ou qu'on l'enleve de dessus leurs peaux après qu'ils ont été tués.
AGNESTIN (Page 1:178)
* AGNESTIN, (Géog.) ville de Transylvanic sur la riviere d'Hospach. Long. 43. 12. lat. 46. 45.
AGNOITES ou AGNOETES (Page 1:178)
AGNOITES ou AGNOETES, s. m. pl. (Théol.)
secte d'hérétiques qui suivoient l'erreur de Théophrone de Cappadoce, lequel soûtenoit que la Science
de Dieu par laquelle il prévoit les choses futures,
connoît les présentes & se souvient des choses passées,
n'est pas la même, ce qu'il tâchoit de prouver
par quelques passages de l'Ecriture. Les Eunomiens
ne pouvant souffrir cette erreur le chasserent de leur
communion; & il se fit chef d'une secte, à laquelle
on donna le nom d'Eunomisphroniens. Socrate, Sozomene & Nicéphore qui parlent de ces hérétiques,
ajoûtent qu'ils changerent aussi la forme du baptême,
usitée dans l'Eglise, ne baptisant plus au nom de la
Trinité, mais au nom de la mort de Jesus - Christ.
Voyez
Agnoites (Page 1:178)
Ce mot vient du Grec
Eulogius, Patriarche d'Alexandrie, qui écrivit contre les Agnoïtes sur la fin du VI. siecle, attribue cette erreur à quelques Solitaires qui habitoient dans le voisinage de Jérusalem, & qui pour la défendre alléguoient différens textes du Nouveau Testament, & entre autres celui de S. Marc, c. xiij. v. 32. que nul homme sur la terre ne sait ni le jour, ni l'heure du jugement, ni les Anges qui sont dans le ciel, ni même le Fils, mais le Pere seul.
Il faut avoüer qu'avant l'hérésie des Ariens qui tiroient
avantage de ce texte contre la divinité de Jesus - Christ, les Peres s'étoient contentés de leur répondre
que ces paroles devoient s'entendre de Jesus - Christ comme homme. Mais depuis l'Arianisme
& les disputes des Agnoïtes, les Théologiens Catholiques répondent que Jesus - Christ, même comme
homme, n'ignoroit pas le jour du jugement, puisqu'il en avoit prédit l'heure en S.Luc, c. xvij. v. 31.
le lieu en S. Matthieu, c. xxiv. v. 28. les signes &
les causes en S.Luc, c. xxj. v. 25. ce qui a fait dire à
S. Ambroise, lib. V. de fide, c. xvj. n°. 204. quomodo
nescivit judicii diem qui & horam proedixit, & locum
& signa expressit ac causas? mais que par ces paroles
le Sauveur avoit voulu réprimer la curiosité indiscrete
de ses disciples, en leur faisant entendre qu'il
n'étoit pas à propos qu'il leur révélât ce secret: &
enfin, que ces mots, le Pere seul, n'excluent que les
créatures & non le Verbe incarné, qui connoissoit
bien l'heure & le jour du jugement en tant qu'Homme,
mais non par la nature de son humanité quelqu'excellente qu'elle fût, dit S. Grégoire: in naturâ
quidem humanitatis novit diem & horam, non ex naturâ
humanitatis novit. Ideo scientiam, quam ex naturâ humanâ
non habuit, in quâ cum Angelis creatura fuit,
hanc se cum Angelis habere denegavit. Lib. I. epist. xlij.
Wuitass. tract. de Trinit. part. I. qu. iv. art. 2. sect. iij.
p. 408. & seq. (G)
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