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De plus, quand ce qùe j'appelle en moi mon ame ou mon esprit; de non pensant ou de non voulant à l'égard de tel objet, devient pensant ou voulant à l'égard de cet objet; alors d'une commune voix il est dit agir. Cependant & la pensée & la volition n'étant que les modes de mon esprit, n'en sont pas une substance distinguée; & par cet endroit encore agir n'est point communiquer une partie de ce qu'est une substance à une autre substance.
De même encore si nous considérons Dieu en tant qu'ayant été éternellement le seul être, il se trouva par sa volonté avec d'autres êtres que lui, qui furent nommés créatures; nous disons encore par - là que Dieu a agi: dans cette action ce n'est point non plus la substance de Dieu qui devintpartie de la substance des créatures. On voit par ces différens exemples que le mot agir forme des idées entierement différentes: ce qui est très - remarquable.
Dans le premier, agir signifie seulement ce qui se passe quand un corps en mouvement rencontre un second corps, lequel à cette occasion est mis en mouvement, ou dans un plus grand mouvement, tandis que le premier cesse d'être en mouvement, ou dans un si grand mouvement.
Dans le second, agir signifie ce qui se passe en moi, quand mon ame prend une des deux modifications dont je sens par expérience qu'elle est susceptible, & qui s'appellent pensée ou volition.
Dans le troisieme, agir signifie ce qui arrive, quand en conséquence de la volonté de Dieu il se fait quelque chose hors de lui. Or en ces trois exemples, le mot agir exprime trois idées tellement différentes, qu'il ne s'y trouve aucun rapport, >non vague & indéterminé, comme il est aisé de le voir.
Certainement les Philosophes, & en particulier les Métaphysiciens, demeurent ici en beau chemin. Je ne les vois parler ou disputer que d'agir & d'action; & dans aucun d'eux, pas même dans M. Loke, qui a voulu pénétrer jusqu'aux derniers replis de l'entendement humain, je ne trouve point qu'ils aient pensé nulle part à exposer ce que c'est qu'agir.
Pour résultat des discussions précédentes, disons ce que l'on peut répondre d'intelligible à la question. Qu'est - ce qu'agir? je dis que par rapport aux créatures, agir est, en général, la disposition d'un étre en tant que par son entremise il arrive actuellement quelque changement; car il est impossible de concevoir qu'il arrive naturellement du changement dans la nature, que ce ne soit par un être qui agisse; & nul être créé n'agit, qu'il n'arrive du changement, ou dans lui - même, ou au - dehors.
On dira qu'il s'ensuivroit que la plume dont j'écris actuellement devroit être censée agir, puisque c'est par son entremise qu'il se fait du changement sur ce papier qui de non écrit devient écrit. A quoi je réponds que c'est de quoi le torrent même des Philosophes doivent convenir, dès qu'ils donnent à ma plume en certaine occasion le nom de cause instrumentale; car si elle est cause, elle a un effet; & tout ce qui a un effet, agit.
Je dis plus: ma plume en cette occasion agit aussi
Notre définition convient encore mieux à ce qui est dit agir à l'égard des esprits, soit au - dedans d'eux - mêmes par leurs pensées & volitions, soit au - dehors par le mouvement qu'ils impriment à quelque corps; chacune de ces choses étant un changement qui arrive par l'entremise de l'ame.
La même définition peut convenir également bien à l'action de Dieu dans ce que nous en pouvons concevoir. Nous concevons qu'il agit entant qu'il produit quelque chose hors de lui; car alors c'est un changement qui se fait par le moyen d'un être existant par lui - même. Mais avant que Dieu eût rien produit hors de lui, n'agissoit - il point, & auroit - il été de toute éternité sans action? question incompréhensible. Si, pour y répondre, il faut pénétrer l'essence de Dieu impénétrable dans ce qu'elle est par elle - même, les Savans auront beau nous dire sur ce sujet que Dieu de toute éternité agit par un acte simple, immanent & permanent; grand discours, & si l'on veut respectable, mais sous lequel nous ne pouvons avoir des idées claires.
Pour moi qui, comme le dit expressément l'Apôtre Saint Paul, ne connois naturellement le Créateur que par les créatures, je ne puis avoir d'idée de lui naturellement qu'autant qu'elles m'en fournissent; & elles ne m'en fournissent point sur ce qu'est Dieu, sans aucun rapport à elles. Je vois bien qu'un être intelligent, comme l'auteur des créatures, a pensé de toute éternité. Si l'on veut appeller agir à l'égard de Dieu, ce qui est simplement penser ou vouloir, sans qu'il lui survienne nulle modification, nul changement; je ne m'y oppose pas; & si la Religion s'accorde mieux de ce terme agir, j'y serai encore plus inviolablement attaché: mais au fond la question ne sera toûjours que de nom; puisque par rapport aux créatures je comprends ce que c'est qu'agir, & que c'est ce même mot qu'on veut appliquer à Dieu, pour exprimer en lui ce que nous ne comprenons point.
Au reste je ne comprends pas même la vertu & le principe d'agir dans les creatures; j'en tombe d'accord. Je sai qu'il y a dans mon ame un principe qui fait mouvoir mon corps; je ne comprends pas quel en est le ressort: mais c'est aussi ce que je n'entreprends point d'expliquer. La vraie Philosophie se trouvera fort abrégée, si tous les Philosophes veulent bien, comme moi, s'abstenir de parler de ce qui manifestement est incompréhensible.
Pour finir cet article, expliquons quelques termes familiers dans le sujet qui fait celui de ce même article.
1°. Agir, comme j'ai dit, est en général, par rapport aux créatures, ce qui se passe dans un être par le moyen duquel il arrive quelque changement.
2°. Ce qui survient par ce changement s'appelle effet; ainsi agir & produire un effet, c'est la même chose.
3°. L'être considéré en tant que c'est par lui qu'ar rive le changement, je l'appelle cause.
4°. Le changement considéré au moment même où il arrive, s'appelle par rapport à la cause, action.
5°. L'action en tant que mise ou reçûe dans quelque être, s'appelle passion; & entant que reçûe dans un être intelligent, qui lui - même l'a produite, elle s'appelle acte; de sorte que dans les êtres spirituels on [p. 176]
6°. La cause considérée au même tems, par rapport à l'action & à l'acte, je l'appelle causalité. La cause considérée entant que capable de cette causalité, je l'appelle puissance ou faculté. (X)
Agir (Page 1:176)
Agir (Page 1:176)
AGITATEURS (Page 1:176)
AGITATEURS, s. m. (Hist. mod.) nom que l'on donna en Angleterre vers le milieu du siecle passé à certains Agens ou Solliciteurs que l'armée créa pour veiller à ses intérêts.
Cromwel se ligua avec les Agitateurs, trouvant qu'ils étoient plus écoutés que le Conseil de guerre même. Les Agitateurs commencerent à proposer la réforme de la Religion & de l'Etat, & contribuerent plus que tous les autres factieux à l'abolition de l'Episcopat & de la Royauté: mais Cromwel parvenu à ses fins par leur moyen, vint à bout de les faire casser. (G)
AGITATION (Page 1:176)
AGITATION, s. f. (Phys.) signifie le secouement,
le cahotage ou la vacillation d'un corps en différens
sens. Voyez
Les Prophetes, les Pythies étoient sujets à de violentes
agitations de corps, &c. & aujourd'hui les
Quakres ou Trembleurs en ont de semblables en Angleterre. Voyez
Les Physiciens appliquent quelquefois ce mot à
l'espece de tremblement de terre qu'ils appellent tremor & arietatio. Voyez
Les Philosophes l'employent principalement pour
signifier l'ébranlement intestin des parties d'un corps
naturel. Voyez
Ainsi on dit que le feu agite les plus subtiles parties
des corps. Voyez
AGITO (Page 1:176)
AGITO, qu'on nomme aussi gito, (Comm.) petit poids dont on se sert dans le Royaume de Pegu. Deux agito font une demi - biza; la biza pese cent reccalis, c'est - à - dire, deux livres cinq onces poidsfort, ou trois livres neuf onces poids léger de Venise. Savary, Diction. du Commerce, tome I. p. 606.
AGLAIA (Page 1:176)
* AGLAIA, (Myth.) nom de la plus jeune des
trois Graces, qu'on donne pour épouse à Vulcain.
Voyez
AGLAOPHÈME (Page 1:176)
* AGLAOPHÈME, (Myth.) une des Sirenes.
Voyez
AGLATIA (Page 1:176)
* AGLATIA. Tout ce que nous savons de l'aglatia, c'est que c'est un fruit dont les Egyptiens faisoient la récolte en Février, & qui dans les caracteres symboliques dont ils se servoient pour désigner leurs mois, servoit pour indiquer celui de sa récolte. Voyez le tome II. du Supplem. des Antiquités du Pere Montfaucon.
AGLIBOLUS (Page 1:176)
* AGLIBOLUS, (Myth.) Dieu des Palmyréniens. Ils adoroient le soleil sous ce nom: ils le représentoient sous la figure d'un jeune homme vêtu d'une tunique relevée par la ceinture, & qui ne lui descendoit que jusqu'au genou, & ayant à sa main gauche un petit bâton en forme de rouleau; ou selon Hérodien, sous la forme d'une grosse pierre ronde par enbas, & finissant en pointe; ou sous la forme d'un homme fait, avec les cheveux frisés, la figure de la lune sur l'épaule, des cothurnes aux piés, & un javelot à la main.
AGMAT ou AGMET (Page 1:176)
* AGMAT ou AGMET, (Géog.) ville d'Afri<cb->
AGNACAT (Page 1:176)
* AGNACAT, (Hist. nat. bot.) Rai fait mention de cet arbre, qu'on trouve, dit - il, dans une contrée de l'Amérique voisine de l'isthme de Darien: il est de la grandeur & de la figure du poirier; ses feuilles sont d'un beau verd, & ne tombent point. Il porte un fruit semblable à la poire, verd lors même qu'il est mûr. Sa pulpe est aussi verte, douce, grasse, & a le goût de beurre. Il passe pour un puissant érotique.
AGNADEL (Page 1:176)
* AGNADEL, (Géog.) village du Milanez, dans la terre de Crémone, sur un canal entre l'Adda & Serio. Long. 27. lat. 45. 10.
AGNANIE ou ANAGNI (Page 1:176)
* AGNANIE ou ANAGNI, (Géog.) ville d'Italie dans la campagne de Rome. Long. 30 - 41. lat. 41 - 45.
AGNANO (Page 1:176)
* AGNANO, (Géog.) lac du Royaume de Naples dans la Terre de Labour.
AGNANS (Page 1:176)
AGNANS, s. m. pl. (terme de Riviere.) sortes de morceaux de fer en triangle, percés par le milieu, qui servent à river les clous à clains qui entrent dans la composition d'un batteau foncet.
AGNANTHUS (Page 1:176)
* AGNANTHUS, (Hist. nat. bot.) plante dont Vaillant fait mention. Ses fleurs sont placées aux extrémités des tiges & des branches en bouquets. Elles ressemblent beaucoup à celles de l'agnus castus. C'est un petit tube dont le bord antérieur est découpé en portions inégales: de ces portions les trois supérieures forment un trefle; des trois inférieures, celle du milieu est la plus grande des six, & ses deux latérales les plus petites de toutes. L'ovaire naît du fond d'un calice découpé: cet ovaire tient à l'extrémité du tube qui forme la fleur. Quand la fleur tombe, il se change, à ce que rapporte Plumier, en une baie qui contient une seule semence: il n'y en a qu'une espece. Voyez bes Mémoires de l'Académie des Sciences 1722.
AGNATION (Page 1:176)
AGNATION, s. f. terme du Droit Romain, qui signifie
le lien de parenté ou de consanguinité entre
les descendans par mâles d'un même pere. Voyez
L'étymologie de ce mot est la préposition Latine ad, & nasci, naître.
L'agnation differe de la cognation en ce que celle - ci
étoit le nom universel sous lequel toute la famille
& même les agnats étoient renfermés; au lieu que
l'agnation n'étoit qu'une sorte particuliere de cognation,
qui ne comprenoit que les descendans par mâles.
Une autre différence est que l'agnation tire ses
droits & sa distinction du Droit civil, & que la cognation au contraire tire les siens de la Loi naturelle
& du sang. Voyez
Par la Loi des douze Tables, les femmes étoient appellées à la succession avec les mâles, suivant leur degré de proximité, & sans distinction de sexe. Mais la Jurisprudence changea dans la suite; & par la Loi Voconia les femmes furent exclues du privilége de l'agnation, excepté celles qui étoient dans le degré même de consanguinité, c'est - à - dire, les soeurs de celui qui étoit mort intestat: & voilà d'où vint la différence entre les agnats & les cognats.
Mais cette distinction fut dans la suite abolie par Justinien, Institut. III. 10. & les femmes furent rétablies dans les droits de l'agnation; en sorte que tous les descendans paternels, soit mâles ou femelles, furent admis indistinctement à lui succéder suivant le degré de proximité.
Par - là le mot de cognation rentra dans la signification naturelle, & signifia tous les parens, tant du côté du pere que du côté de la mere; & agnation signifia seulement les parens du côté paternel.
Les enfans adoptifs joüissoient aussi des priviléges
de l'agnation, que l'on appelloit à leur égard civile,
par opposition à l'autre qui étoit naturelle.
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