ENCYCLOPÉDIE OU DICTIONNAIRE RAISONNÉ
DES SCIENCES, DES ARTS ET DES MÉTIERS

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"169"> la chalcedoine ainsi blanchie & exposée au soleil plusieurs jours de suite, y fait des taches brunes.

La dissolution d'argent donne à l'agate orientale une couleur plus noire qu'à la chalcedoine commune. Sur une agate parsemée de taches jaunes, elle a donné une couleur de pourpre. Voyez Mémoires de l'Académie, année 1728, par M. Dufay. Nous avons dit dans l'endroit où l'on propose le moyen de reconnoître l'agate teinte d'avec l'agate naturelle, qu'il ne falloit pas trop compter sur l'eau - forte. En effet, M. de la Condamine ayant mis deux dendrites naturelles dans de l'eau - forte, pendant trois ou quatre jours, il n'y eut point de changement. Les dendrites mises en expérience, ayant été oubliées sur une fenêtre pendant quinze jours d'un tems humide & pluvieux, il se mêla un peu d'eau de pluie dans l'eau - forte; & l'agate où les arbrisseaux étoient très - sins, se déteignit entierement: le même sort arriva à l'autre, du moins pour la partie qui trempoit dans l'eau - forte; il fallut pour cette expérience de l'oubli, au lieu de soin & d'attention.

Agate (Page 1:169)

Agate, (Mat med.) on attribue de grandes vertus à l'agate, de même qu'à d'autres pierres précieuses: mais elles sont toutes imaginaires. Geoffroy. (N)

L'agate (Page 1:169)

L'agate (en Architecture.) sert à l'embellissement des tabernacles, des cabinets de pieces de rapport, de marqueterie, &c. (P)

AGATE (Page 1:169)

* AGATE, (St) Géog. petite ville d'Italie au Royaume de Naples, dans la Province ultérieure. Long. 32 - 8. lat. 40 - 55.

Agate, Gatte, Jatte (Page 1:169)

Agate, Gatte, Jatte. (Marine.) Voyez Gatte. (Z)

AGATHYRSES (Page 1:169)

* AGATHYRSES, s. m. pl. (Hist. anc.) peuples de la Sarmatie d'Europe, dont Herodote, S. Jerôme, & Virgile, ont fait mention. Virgile a dit qu'ils se peignoient; S. Jerôme, qu'ils étoient riches sans être avares; & Herodote, qu'ils étoient efféminés.

AGATY (Page 1:169)

* AGATY, (Hist. nat. Botan.) arbre du Malabare qui a quatre à cinq fois la hauteur de l'homme, & dont le tronc a environ six piés de circonférence. Ses branches partent de son milieu & de son sommet, & s'étendent beaucoup plus en hauteur ou verticalement qu'horisontalement; il croît dans les lieux sablonneux. Sa racine est noire, astringente au goût, & pousse des fibres à une grande distance. Le bois d'agaty est tendre, & d'autant plus tendre qu'on le prend plus voisin du coeur. Si l'on fait une incision à l'écorce, il en sort une liqueur claire & aqueuse, qui s'épaissit & devient gommeuse peu après sa sortie. Ses feuilles sont ailées. Elles ont un empan & demi de long. Elles sont formées de deux lobes principaux, unis à une maîtresse côte, & opposées directement. Leur pédicule est fort court & courbé en devant. Leurs petits lobes sont oblongs & arrondis par les bords. Ils ont environ un pouce & demi de longueur & un travers de doigt de largeur. Cette largeur est la même à leur sommet qu'à leur base. Leur tissu est extrèmement compact & uni; d'un verd éclatant en dessus, pâle en dessous, & d'une odeur qu'ont les féves quand on les broie. De la grosse côte partent des ramifications déliées, qui tapissent toute la surface des feuilles. Ces feuilles se fermont pendant la nuit, c'est - à - dire que leurs lobes s'approchent.

Les fleurs sont papilionacées, sans odeur, naissent quatre à quatre, ou cinq à cinq, ou même en plus grand nombre, sur une petite tige qui sort d'entre les ailes des feuilles. Elles sont composées de quatre pétales, dont un s'éleve au - dessus des autres. Les latéraux forment un angle, sont épais, blancs & striés par des veines, blanches d'abord, puls jaunes & ensuite rouges. Les étamines des fleurs forment un angle & se distribuent, à leur extrémité, en deux filamens qui portent deux sommets jaunes & oblongs. Le calice qui environne la base des pétales est profond, composé de quatre portions ou feuilles courtes, arrondies & d'un verd pâle.

Lorsque les fleurs sont tombées, il leur succede des cosses longues de quatre palmes, & larges d'un travers de doigt, droites, un peu arrondies, vertes & épaisses. Ces cosses contiennent des féves oblongues, arrondies, placées chacune dans une loge, séparée d'une autre loge par une cloison charnue, qui regne tout le long de la cosse; les féves ont le goût des nôtres, & leur ressemblent, excepté qu'elles sont beaucoup plus petites. Elles blanchissent à mesure qu'elles mûrissent; on peut en manger. Si les tems sont pluvieux, cet arbre portera des fruits trois ou quatre fois l'année.

Sa racine broyée dans de l'urine de vache, dissippe les tumeurs. Le suc tiré de l'écorce, mêlé avec le miel & pris en gargarisme, est bon dans l'esquinancie, & les aphthes de la bouche. Je pourrois encore rapporter d'autres propriétés des différentes parties de cet arbre: mais elles n'en seroient pas plus réelles, & mon témoignage n'ajoûteroit rien à celui de Ray, d'où la description précédente est tirée.

AGDE (Page 1:169)

* AGDE, (Géog.) ville de France en Languedoc, au territoire d'Agadez, differ. de long. à l'Observatoire de Paris, 1d 7'37" à l'orient. Lat. 43 - 18 - 54. Mém. de l'Acad. 1724, pag. 89. Hist.

AGE (Page 1:169)

* AGE, (Myth.) Les Poëtes ont distribué le tems qui suivit la formation de l'homme, en quatre âges. L'âge d'or, sous le regne de Saturne au ciel, & sous celui de l'innocence & de la justice en terre. La terre produisoit alors sans culture, & des fleuves de miel & de lait couloient de toutes parts. L'âge d'argent, sous lequel ces hommes commencerent à être moins justes & moins heureux. L'âge d'airain, où le bonheur des hommes diminua encore avec leur vertu; & l'âge de fer, sous lequel, plus méchans que sous l'âge d'airain, ils furent plus malheureux. On trouvera tout ce système exposé plus au long dans l'ouvrage d'Hésiode, intitulé Opera & dies; ce Poëte fait à son frere l'histoire des siecles écoulés, & lui montre le malheur constamment attaché à l'injustice, afin de le détourner d'être méchant. Cette allégorie des âges est très - philosophique & très - instructive; elle étoit très - propre à apperendre aux peuples à estimer la vertu ce qu'elle vaut.

Les Historiens, ou plûtôt les Chronologistes, ont divisé l'age du Monde en six époques principales, entre lesquelles ils laissent plus ou moins d'intervalles, selon qu'ils font le monde plus ou moins vieux. Ceux qui placent la création six mille ans avant Jesus - Christ, comptent pour l'âge d'Adam jusqu'au déluge, 2262 ans; depuis le déluge jusqu'au partage des Nations, 738; depuis le partage des Nations jusqu'à Abraham, 460; depuis Abraham jusqu'à la pâque des Israëlites, 645; depuis la pâ que des Israëlites jusqu'à Saül, 774; depuis Saül jusqu'à Cyrus, 583; & depuis Cyrus jusqu'à Jesus - Christ, 538.

Ceux qui ne font le monde âgé que de quatre mille ans, comptent de la création au déluge, 1656; du déluge à la vocation d'Abraham, 426; depuis Abraham jusqu'à la sortie d'Egypte, 430; depuis la sortie d'Egypte jusqu'à la fondation du Temple, 480; depuis la fondation du Temple jusqu'à Cyrus, 476; depuis Cyrus jusqu'à Jesus - Christ, 532.

D'autres comptent de la création à la prise de Troie, 2830 ans; & à la fondation de Rome, 3250; de Carthage vaincue par Scipion à Jesus - Christ, 200; de Jesus - Christ à Constantin, 312, & au rétablissement de l'Empire d'Occident, 808. [p. 170]

Age (Page 1:170)

Age, en terme de Jurisprudence, se dit de certains périodes de la vie auxquels un citoyen devient habile à tels ou tels actes, à posséder telles ou telles dignités, tels ou tels emplois: mais ce qu'on appelle purement & simplement en Droit être en âge, c'est être majeur. Voyez Majeur & Majorité.

Dans la coûtume de Paris on est en âge, pour tester de ses meubles & acquêts, à vingt ans: mais on ne peut disposer de ses immeubles qu'à vingt - cinq.

On ne peut être reçû Conseiller ès Parlemens & Présidiaux, Maître, Correcteur ou Auditeur des Comptes, Avocat ou Procureur du Roi, Bailli, Sénéchal, Vicomte, Prevôt, Lieutenant Général, Civil, Criminel, ou Particulier ès Siéges qui ne ressortissent pas nûment au Parlement, ni Avocat ou Procureur du Roi èsdits Siéges, avant l'âge de vingt - sept ans accomplis; ni Avocat ou Procureur Général, Bailli, Sénéchal, Lieutenant Général & Particulier, Civil ou Criminel, ou Président d'un Présidial, qu'on n'ait atteint l'âge de trente ans; ni Maître des Requêtes de l'Hôtel avant trente - sept ans; ni Président ès Cours Souveraines avant quarante: mais le Roi, quand il le juge à propos, accorde des dispenses, moyennant finance, à l'effet de rendre habiles à ces charges ceux qui n'ont pas atteint l'âge prescrit par les Edits. Voyez Dispense.

Et quant aux dignités Ecclésiastiques, on ne peut être promû à l'Episcopat avant vingt - sept ans; à une Abbaye, aux Dignités, Personats, Cures & Prieurés claustraux, ayant charge d'ames, avant vingt - cinq ans: si cependant la Cure attachée au Prieuré claustral est exercée par un Vicaire perpétuel, vingt ans suffisent. On peut même en France posséder des Prieurés électifs à charge d'ames à vingt - trois ans, & ceux qui n'ont point charge d'ames, à vingt - deux commencés; & c'est de cette maniere qu'il faut entendre l'âge requis pour tous les Bénéfices que nous venons de dire; car c'est une maxime en Droit canonique, que l'année commencée se compte comme si elle étoit accomplie.

Pour les Bénéfices simples ou Bénéfices à simple tonsure, tels que les Chapelles ou Chapellenies, les Prieurés qu'on appelle ruraux, & qui n'ont rien qui tienne de ce qu'on appelle rectorerie, on les peut posséder à sept ans, mais accomplis. Il en faut quatorze aussi complets, pour posséder les Bénésices simples, qui sont des especes de rectoreries, & pour les Canonicats des Cathédrales & des Métropoles, si ce n'est qu'ils vaquent en régale; car alors sept ans suffisent. Mais le droit commun est qu'on ne puisse être pourvû d'aucun Bénéfice, même simple, avant quatorze ans.

Age (Page 1:170)

Age (Lettres de Bénéfice d') est synonyme à Lettres d'émancipation. Voyez Emancipation.

Age (Page 1:170)

Age (dispense d') est une permission que le Roi accorde, & qui s'expédie n Chancellerie, pour être reçu à exercer une charge avant l'âge requis par les Ordonnances.

Age (Page 1:170)

Age du bois (en style d'Eaux & Forêts.) est le tems qu'il y a qu'un taillis n'a été coupé. Voyez Taillis.

Age (Page 1:170)

Age nubile, (Jurisprud.) dans les Auteurs du Palais, est l'âge auquel une fille devient capable de mariage, lequel est fixé à douze ans. (H)

Age (Page 1:170)

Age se prend, en Medecine, pour la division de la vie humaine. La vie se partage en plusieurs âges, savoir en enfance, qui dure depuis le moment de la naissance, jusqu'au tems où l'on commence à être susceptible de raison. Suit après l'âge de puberté, qui se termine à quatorze ans dans les hommes, & dans les filles à douze. L'adolescence succede depuis la quatorzieme année, jusqu'à vingt ou vingt - cinq ans, ou pour mieux dire, tant que la personne prend de l'accroissement. On passe ensuite à l'âge viril, dont on sort à quarante - cinq ou cinquante ans. De<cb-> là, l'on tombe dans la vieillesse, qui se subdivise en vieillesse proprement dite, en caducité & décrépitude, qui est la borne de la vie.

Chaque âge a ses maladies particulieres; elles dépendent dé la fluidité des liquides, & de la résistance que leur opposent les solides: dans les enfans, la délicatesse des fibres occasionne diverses maladies, comme le vomissement, la toux, les hernies, l'épaississement des liqueurs, d'où procedent les aphthes, les fluxions, les diarrhées, les convulsions, sur - tout lorsque les dents commencent à paroître, ce qu'on appelle vulgairement le germe des dents. A peine les enfans sont - ils quittes de ces accidens, qu'ils deviennent sujets aux inflammations des amygdales, au rachitis, aux éruptions vers la peau, comme la rougeole & la petite vérole, aux tumeurs des parotides, à l'épilepsie: dans l'âge de puberté ils sont attaqués de fievres aiguës, à quoi se joignent les hémorrhagies par le nez; & dans les filles, les pâles couleurs. Cet âge est vraiment critique, selon Hippocrate: car si les maladies opiniâtres auxquelles les jeunes gens ont été sujets ne cessent alors, ou, selon Celse, lorsque les hommes connoissent pour la premiere fois les femmes, & dans le sexe féminin au tems de l'éruption des regles, elles deviennent presque incurables. Dans l'adolescence la tension des solides devenant plus considérable, les alimens étant d'une autre nature, les exercices plus violens, les humeurs sont plus atténuées, divisées, & exaltées: de - là résultent les fievres inflammatoires & putrides, les péripneumonies, les crachemens de sang, qui, lorsqu'on les néglige, dégénerent en phthisie, maladie si commune à cet âge, qu'on ne pensoit pas autrefois que l'on y fût sujet lorsque l'on avoit atteint l'âge viril, qui devient lui - même le regne de maladies très - considérables. L'homme étant alors dans toute sa force & sa vigueur, les fibres ayant obtenu toute leur élasticité, les fluides se trouvent pressés avec plus d'impétuosité; de - là naissent les efforts qu'ils font pour se soustraire à la violence de la pression; de - là l'origine d'une plus grande dissipation par la transpiration, des inflammations, des dyssenteries, des pleurésies, des flux hémorrhoidaux, des engorgemens du sang dans les vaisseaux du cerveau, qui produisent la phrénésie, la léthargie, & autres accidens de cette espece, auxquels se joignent les maladies qu'entraînent après elles la trop grande application au travail, la débauche dans la premiere jeunesse, les veilles, l'ambition demesurée, enfin les passions violentes & l'abus des choses nonnaturelles; telles sont l'affection hypochondriaque, les vapeurs, la consomption, la catalepsie, & plusieurs autres.

La vieillesse devient à son tour la source d'un nombre de maladies fâcheuses; les fibres se dessechent & se raccornissent, elles perdent leur élasticité, les vaisseaux s'obstruent, les pores de la peau se resserrent, la transpiration devient moins abondante; il se fait un reflux de cette matiere sur les autres parties: delâ naissent les apoplexies, les catharres, l'évacuation abondante des sérosités par le nez & par la voie des crachats, que l'on nomme vulgairement pituite; l'épaississement de l'humeur contenue dans les articulations, les rhûmatismes, les diarrhées & les stranguries habituelles; de l'affaissement des vaisseaux & du raccornissement des fibres proviennent les dysuries, la paralysie, la surdité, le glaucome, maladies si ordinaires aux vieillards, & dont la fin est le terme de la vie.

L'on a vû jusqu'ici la différence des maladies selon les âges: les remedes varient aussi selon l'état des fluides & des solides, auxquels on doit les proportionner. Les doux, & ceux qui sont légerement toniques, conviennent aux enfans; les délayans & les aqueux doivent être employés pour ceux qui ont atteint l'âge

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