RECHERCHE | Accueil | Mises en garde | Documentation | ATILF | ARTFL | Courriel |
ADORER (Page 1:144)
ADORER, v. a. (Théol.) Ce terme pris selon sa
signification littérale & étymologique tiré> du Latin,
signifie proprement porter à sa bouche, baiser sa main,
ou baiser quelque chose: mais dans un sentiment de
vénération & de culte: si j'ai vû le soleil dans son état,
& la lune dans sa clarté, & si j'ai baisé ma main, ce qui
est un très - grand péché, c'est - à - dire, si je les ai adoré
en baisant ma main à leur aspect. Et dans les Livres des
Rois: Je me reserverai sept mille hommes qui n'ont pas
fléchi le genou devant Baal, & toutes les bouches qui
n'ont pas baisé leurs mains pour l'adorer. Minutius Felix dit que Cecilius passant devant la statue de Séraphis baisa la main, comme c'est la coûtume du
peuple superstitieux. Ceux qui adorent, dit S. Jérôme, ont accoûtumé de baiser la main, & de baisser
la tête; & les Hébreux, suivant la prop>été de leur
Langue, mettent le baiser pour l'adoration; d'où
vient qu'il est dit: baisez le fils, de peur qu'ilne s'irrite,
& que vous ne périssiez de la voie de justice, c'est - à - dire,
adorez - le, & soûmettez - vous à son empire. Et Pha<->
>aon parlant à Joseph: tout mon peuple baisera la main
Adorer (Page 1:144)
Dans le style profane, on adore en se dévoüant entierement au service de ce qu'on aime, & en admirant jusqu'à ses défauts: on honore par les attentions, les égards, & les politesses: on revere en donnant des marques d'une haute estime & d'une considération au - dessus du commun.
La maniere d'adorer le vrai Dieu ne doit jamais s'écarter de la raison; parce que Dieu est l'auteur de la raison, & qu'il a voulu qu'on s'en servît même dans les jugemens de ce qu'il convient de faire ou ne pas faire à son égard. On n'honoroit peut - être pas les Saints, ni on ne révéroit peut - être pas leurs images & leurs reliques dans les premiers siecles de l'Eglise, comme on a fait depuis, par l'aversion qu'on portoit à l'idolatrie, & la circonspection qu'on avoit sur un culte dont le précepte n'étoit pas assez formel.
La beauté ne se fait adorer que quand elle est soûtenue des graces; ce culte ne peut presque jamais être justifié, parce que le caprice & l'injustice sont très - souvent les compagnes de la beauté.
L'éducation du peuple se borne à le faire vivre en paix & familierement avec ses égaux. Le peuple ne sait ce que c'est que s'honorer réciproquement: ce sentiment est d'un état plus haut. La vertu mérite d'être révérée: mais qui la connoît? Cependant sa place est partout.
The Project for American and French Research on the Treasury of the French Language (ARTFL) is a cooperative enterprise of Analyse et Traitement Informatique de la Langue Française (ATILF) of the Centre National de la Recherche Scientifique (CNRS), the Division of the Humanities, the Division of the Social Sciences, and Electronic Text Services (ETS) of the University of Chicago.