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La démarche d'un Maître à danser & de la plûpart de ceux qu'on appelle petits Maîtres, est une démarche affectée; parce qu'elle differe de la démarche ordinaire des hommes, & qu'elle paroît recherchée dans ceux qui l'ont, quoique par la longue habitude elle leur soit devenue ordinaire & comme naturelle.
Des discours pleins de grandeur d'ame & de philosophie, sont affectation dans un homme qui, après avoir fait sa cour aux Grands, fait le Philosophe avec ses égaux. En effet rien n'est plus contraire aux maximes philosophiques, qu'une conduite dans laquelle on est souvent forcé d'en pratiquer de contraires.
Les grands complimenteurs sont ordinairement pleins d'affectation, sur - tout lorsque leurs complimens s'adressent à des gens médiocres; tant parce qu'il n'est pas vraissemblable qu'ils pensent en effet tout le bien qu'ils en disent, que parce que leur visage dément souvent leurs discours; de maniere qu'ils feroient très - bien de ne parler qu'avec un masque.
Affectation (Page 1:157)
Affectation dans le style, c'est à peu près la même chose que l'affectation dans le langage, avec cette différence que ce qui est écrit doit être naturellement un peu plus soigné que ce que l'on dit, parce qu'on est supposé y penser mûrement en l'écrivant; d'où il s'ensuit que ce qui est affectation dans le langage ne l'est pas quelquefois dans le style. L'affectation dans le style est à l'affectation dans le langage, ce qu'est l'affectation d'un grand Seigneur à celle d'un homme ordinaire. J'ai entendu quelquefois faire l'éloge de certaines personnes, en disant qu'elles parlent comme un livre: fi ce que ces personnes disent étoit écrit, cela pourroit être supportable: mais il me semble que c'est un grand défaut que de parler ainsi; c'est une marque presque certaine que l'on est dépourvû de chaleur & d'imagination: tant pis pour qui ne fait jamais de solécismes en parlant. On pourroit dire que ces personnes - là lisent toûjours, & ne parlent jamais. Ce qu'il y a de singulier, c'est qu'ordinairement ces beaux parleurs sont de très - mauvais écrivains: la raison en est toute simple; ou ils écrivent comme ils parleroient, persuadés qu'ils parlent comme on doit écrire; & ils se permettent en ce cas une infinité de négligences & d'expressions impropres qui échappent, malgré qu'on en ait, dans le discours; ou ils mettent, proportion gardée, le même soin à écrire qu'ils mettent à parler; & en ce cas l'affectation dans leur style est, si on peut parler ainsi, proportionnelle à celle de leur langage, & par conséquent ridicule. (O)
Affectation, Afféterie (Page 1:157)
L'affectation est souvent contraire à la sincérité; alors elle tend à décevoir; & quand elle n'est pas hors de la vérité, elle déplaît encore par la trop grande attention à faire paroître ou remarquer cet avantage. L'afféterie est toûjours opposée au simple & au naïf: elle a quelque chose de recherché qui déplaît sur - tout aux partisans de la franchise: on la passe plus aisément aux femmes qu'aux hommes. On tombe dans l'affectation en courant après l'esprit, & dans l'afféterie en recherchant des graces. L'affectation & l'afféterie sont deux défauts que certains caracteres bien tournés ne peuvent jamais prendre, & que ceux qui les ont pris ne peuvent presque jamais perdre. La singularité & l'affectation se font également remarquer: mais il y a cette différence entr'elles, qu'on contracte celle - ci, & qu'on naît avec l'autre. Il n'y a gueres de petits Maîtres sans affectation, ni de petites Maîtresses sans afféterie.
Affectation (Page 1:157)
Affectation, en Droit canonique, est telle exception
ou réservation que ce soit, qui empéche que le collateur
n'en puisse pourvoir à la premiere vacance
qui arrivera; comme lorsqu'il est chargé de quelque
mandat, indult, nomination, ou réservation du Pape.
Voyez
L'affectation des Bénéfices n'a pas lieu en France, où les réservations papales sont regardées comme abusives. (H)
AFFECTÉ (Page 1:157)
AFFECTÉ. Equation affectée, en Algebre, est une
équation dans laquelle la quantité inconnue monte à
deux ou à plusieurs degrés différens. Telle est, par
exemple, l'équation x
Affecté se dit aussi quelquefois en Algebre, en parlant
des quantités qui ont des coefficiens: par exemple,
dans la quantité 2 a, a est affecté du coefficient
2. Voyez
On dit aussi qu'une quantité Algébrique est affectée
du signe + ou du signe - , ou d'un signe radical, pour
dire qu'elle a le signe + ou le signe - , ou qu'elle
renferme un signe radical. Voyez
AFFECTION (Page 1:157)
AFFECTION, s. f pris dans sa signification naturelle
& littérale, signifie simplement un attribut particulier
à quelque sujet, & qui naît de l'idée que
nous avons de son essence. Voyez
Ce mot vient du verbe Latin afficere, affecter, l'attribut étant supposé affecter en quelque sorte le sujet par la modification qu'il y apporte.
Affection en ce sens est synonyme à propriété, ou à
ce qu'on appelle dans les écoles proprium quarto modo.
Voyez
Les Philosophes ne sont pas d'accord sur le nombre de classes des différentes affections qu'on doit reconnoître.
Selon Aristote, elles sont, ou subordonnantes, ou subordonnées. Dans la premiere classe est le mode tout seul; & dans la seconde, le lieu, le tems, & les bornes du sujet.
Le plus grand nombre des Péripatéticiens partagent les affections en internes, telles que le mouvement & les bornes; & externes, telles que la place & le tems. Selon Sperlingius, il est mieux de diviser les affections en simples ou unies, & en séparées ou désunies. Dans la premiere classe, il range la quantité, la qualité, la place, & le tems; & dans l'autre, le mouvement & le repos. [p. 158]
Sperlingius paroît rejetter les bornes du nombre des affections, & Aristote & les Péripatéticiens, la quantité & qualité: mais il n'est pas impossible de concilier cette différence, puisque Sperlingius ne nie pas que le corps ne soit fini ou borné; ni Aristote & ses sectateurs, qu'il n'ait le quantum & le quale. Ils ne different donc qu'en ce que l'un n'a pas donné de rang propre & spécial à quelques affections à qui l'autre en a donné.
On distingue aussi les affections en affections du corps & affections de l'ame.
Les affections du corps sont certaines modifications
qui sont occasionnées ou causées par le mouvement
en vertu duquel un corps est disposé de telle ou telle
maniere. Voyez
On subdivise quelquefois les affections du corps en premieres & secondaires.
Les affections premieres sont celles qui naissent de
l'idée de la matiere, comme la quantité & la figure;
ou de celle de la forme, comme la qualité & la puissance;
ou de l'une & l'autre, comme le mouvement,
le lieu, & le tems. Voyez
Les secondaires ou dérivatives sont celles qui naissent
de quelqu'une des premieres, comme la divisibilité,
la continuité, la contiguité, les bornes, l'impénétrabilité,
qui naissent de la quantité, la régularité
& l'irrégularité qui naissent de la figure, la force
& la santé qui naissent de la qualité, &c. Voyez
Les affections de l'ame sont ce qu'on appelle plus
ordinairement passion. Voyez
Les affections méchaniques. (Cet article se trouvera
traduit au mot
AFFECTION (Page 1:158)
AFFECTION, terme qu'on employoit autrefois
en Géométrie, pour désigner une propriété de quelque
courbe. Cette courbe a telle affection, est la même
chose que cette courbe a telle propriété. V.
Affection (Page 1:158)
Telle est notre construction qu'a l'occasion de cet état de l'ame, dans lequel elle ressent de l'amour ou de la haine, ou du goût ou de l'aversion, il se fait dans le corps des mouvemens musculaires, d'où, selon toute apparence, dépend l'intensité, ou la rémission de ces sentimens. La joie n'est jamais sans une grande dilatation du coeur, le pouls s'éleve, le coeur palpite, jusqu'à se faire sentir; la transpiration est si forte qu'elle peut être suivie de la défaillance & même de la mort. La colere suspend ou augmente tous les mouvemens, surtout la circulation du sang; ce qui rend le corps chaud, rouge, tremblant, &c. . . or il est évident que ces symptomes seront plus ou moins violens, selon la disposition des parties & le méchanisme du corps. Le méchanisme est rarement tel que la liberté de l'ame en soit suspendue à l'occasion des impressions. Mais on ne peut douter que cela n'arrive quelquefois: c'est dans le méchanisme du corps qu'il faut chercher la cause de la différence de sensibilité dans différens hommes, à l'occasion du même objet. Nous ressemblons en cela à des
Affection (Page 1:158)
AFFÉRENT (Page 1:158)
AFFÉRENT, adj. terme de pratique, qui n'est usité qu'au féminin avec le mot part: la part afférente dans une succession est celle qui appartient & revient de droit à chacun des cohéritiers. (H)
AFFERMER (Page 1:158)
AFFERMER, v. act. terme de Pratique, qui signifie
prendre ou donner, mais plus souvent donner à ferme
une terre, métairie, ou autre domaine, moyennant
certain prix ou redevance que le preneur ou
fermier s'oblige de payer annuellement. Voyez
AFFERMIR (Page 1:158)
AFFERMIR la bouche d'un cheval, v. act. (Manége.) ou l'affermir dans la main & sur les hanches; c'est
continuer les leçons qu'on lui a données, pour qu'il
s'accoûtume à l'effet de la bride, & à avoir les hanches
basses. Voyez
AFFERTEMENT (Page 1:158)
AFFERTEMENT, s. m. (Marine.) on se sert de ce terme sur l'Océan pour marquer le prix qu'on paye pour le loüage de quelque vaisseau. Sur la Méditerranée, on dit nalissement: l'accord qui se fait entre le propriétaire du navire & celui qui charge ses marchandises, s'appelle contrat d'affertement.
AFFERTER (Page 1:158)
AFFERTER, v. act. (Marine.) c'est loüer un vaisseau sur l'Océan. (Z)
AFFERTEUR (Page 1:158)
AFFERTEUR, s. m. (Marine.) c'est le nom qu'on donne au Marchand qui loüe un vaisseau, & qui en paye tant par mois, par voyage, ou par tonneau, au propriétaire pour le fret.
Le Roi défend de donner aucun de ses bâtimens de mer à fret, que l'Afferteur ne paye comptant au moins la dixieme partie du fret dont on sera convenu. (Z)
AFFEURAGE (Page 1:158)
AFFEURAGE, s. terme de Coûtumes. Voyez
AFFEURER (Page 1:158)
AFFEURER, (Commerce.) vieux mot de Commerce qui signifie, mettre les marchandises & les denrées
qui s'apportent dans les marchés à un certain prix,
les taxer, les estimer. Voyez
AFFICHES (Page 1:158)
AFFICHES, s. f. pl. terme de Palais, sont des placards
que l'Huissier procédant à une saisie réelle, est
obligé d'apposer en certains endroits lors des criées
qu'il fait de quatorzaine en quatorzaine de l'immeuble
saisi. Voyez
Ces affiches doivent contenir aussi - bien que le
procès - verbal de criées, les noms, qualités, & do<pb->
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