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Il y a aussi des adverbes qui servent dans le raisonnement, comme quia, que nous rend>ns par une préposition & un pronom, suivi du relatif que, parce que, propter illud quod est; atque ita, ainsi; atqui, or; ergo, par conséquent.
Il y a aussi des adverbes qui marquent assemblage: una, simul, ensemble; conjunctim, conjointement; pariter, juxta, pareillement: d'autres division: seorsim, seorsum, privatim, à part, en particulier, séparément; sigillatim, en détail, l'un après l'autre.
Il y a aussi des mots qui servent dans les comparaisons pour augmenter la signification des adjectifs: par exemple on dit au positif pius, pieux; magis pius, plus pieux; maximè pius, très - pieux; ou fort pieux. Ces mots plus, magis, très - fort, sont aussi considérés comme des adverbes: fort, c'est - à - dire fortement, extrèmement; très, vient de ter, trois fois; plus, c'est - à - dire, ad plus, selon une plus grande valeur, &c. minus, moins, est encore un adverbe qui sert aussi à la comparaison.
Il y a des adverbes qui se comparent, surtout les adverbes de qualité, ou qui expriment ce qui est susceptible de plus ou de moins: comme diu, longtems; diutius, plus long - tems; doctè, savamment; doctius, plus savamment; doctissimè, très - savamment; fortiter, vaillamment; fortiùs, plus vaillamment; fortissimè, très - vaillamment.
Il y a des mots que certains Grammairiens placent avec les conjonctions, & que d'autres mettent avec les adverbes: mais si ces mots renferment la valeur d'une préposition, & de son complément, comme quia, parce que; quapropter, c'est pourquoi, &c. ils sont adverbes, & s'ils font de plus l'office de conjonction, nous dirons que ce sont des adverbes conjonctifs.
Il y a plusieurs adjectifs en Latin & en François qui sont pris adverbialement. transversa tuentibus hircis, où transversa est pour transversè, de travers; il sent bon, il sent mauvais, il voit ciair, il chante juste, parlez bas, parlez haut, frappez fort. (F)
ADVERBIAL, ALE (Page 1:149)
ADVERBIAL, ALE, adjectif, terme de Grammaire; par exemple, marcher à tâtons, iter proetentare baculo, ou dubio manu>m conjectu: à tâtons, est une expression adverbiale; c'est - à - dire qui est équivalente à un adverbe. Si l'usage avoit établi un seul mot pour exprimer le même sens, ce mot seroit un adverbe; mais comme ce sens est énoncé en deux mots, on dit que c'est une expression adverbiale. Il en est de même de vis - à vis, & tout - d'un - coup, tout - à - coup, à coup - sûr, qu'on exprime en Latin en un seul mot par des adverbes particuliers, improvisè, subitò, certò, & tout - de - bon, seriò, &c.
ADVERBIALEMENT (Page 1:149)
ADVERBIALEMENT, adv. c'est - à - dire, à la maniere des adverbes. Par exemple, dans ces façons de parler, tenir bon, tenir ferme; bon & ferme sont pris adverbialement, constanter perstare: sentir bon, sentir mauvais; bon & mauvais sont encore pris adverbialement, bene, ou jucundè olere, male olere.
ADVERSATIF, IVE (Page 1:149)
ADVERSATIF, IVE, adj. terme de Grammaire, qui se dit d'une conjonction qui marque quelque différence, quelque restriction ou opposition, entre ce qui suit & ce qui précéde. Ce mot vient du Latin adversus, contraire, opposé.
Mais est une conjonction adversative: il voudroit
savoir, mais il n'aime pas l'étude. Cependant, néan<cb->
Il y a cette différence entre les conjonctions adversatives & les disjonctives, que dans les adversatives le premier sens peut subsister sans le second qui lui est opposé; au lieu qu'avec les disjonctives, l'esprit considere d'abord les deux membres ensemble, & ensuite les divise en donnant l'alternative, en les partageant & les distinguant: c'est le soleil ou la terre qui tourne. C'est vous ou moi. Soit que vous mangiez, soit que vous bûviez. En un un mot, l'adversative restraint ou contrarie, au lieu que la disjonctive sépare ou divise. (F)
ADVERSAIRE (Page 1:149)
ADVERSAIRE, s. m. (Jurisprud.) Voyez
Ce mot est formé de la préposition latine adversus, contre, composée de ad, vers, & ve>tere, tourner. Il signifie au Palais la Partie adverse de celui qui est engagé dans un Procès.
ADVERSE (Page 1:149)
ADVERSE, adj. (Partie) terme de Palais, signifie
la Partie avec laquelle on est en procès. Voyez ci - dessus
ADVERTISSEMENT (Page 1:149)
ADVERTISSEMENT, s. m. terme de Palais, pieces d'écritures que fait l'Advocat dans un procès appointé en premiere instance, pour établir l'état de la question, & les moyens tant de fait que de droit.
ADVEU & DÉNOMBREMENT (Page 1:149)
ADVEU & DÉNOMBREMENT, s. m. terme de Jurisprudence féodale, est un acte que le nouveau vassal est obligé de donner à son Seigneur dans les quarante jours après avoir fait la foi & hommage; portant qu'il reconnoît tenir de lui tels & tels héritages, dont l'acte doit contenir la description, si ce ne sont des Fiefs, par tenans & aboutissans. On appelle cet acte adveu, parce qu'il emporte reconnoissance que son fief réleve du Seigneur à qui il présente l'adveu.
L'adveu est opposé au desaveu. Voyez ce dernier.
Après le fournissement dudit adveu & dénombrement,
le Seigneur a quarante jours pour le blâmer; lesquels
expirés, le vassal le peut retirer d'entre les mains du
Seigneur: & alors si le Seigneur ne l'a pas blâmé, il
est tenu pour reçû. Voyez
Les adveux & dénombremens ne sauroient nuire à un tiers: soit que ce tiers soit un autre Seigneur prétendant la directe sur les héritages mentionnés en l'adveu, ou sur partie d'iceux; soit que ce fût un autre vassal qui prétendît droit de proprieté sur une portion de ces mêmes héritages ou sur la totalité.
Si l'adveu est blâmé par le Seigneur, le vassal peut être contraint de la réformer par saisie de son fief. Ainsi jugé au Parlement de Paris par Arrêt du 24 Janvier 1642.
L'adveu & dénombrement n'est pas dû comme la foi & hommage à chaque mutation de la part du fief dominant. Cependant si le nouveau Seigneur l'exige, le vassal est obligé de le fournir, quoiqu'il l'ait déja fourni précédemment; mais ce sera aux frais du Seigneur.
Les Coûtumes sont différentes sur le sujet du dénombrement, tant pour le délai, que pour la peine du vassal qui ne l'a pas fourni à tems. Dans celle de Paris, il a quarante jours, à compter de celui qu'il a été reçu en foi & hommage, au bout desquels, s'il n'y a pas satisfait, le Seigneur peut saisir le fief: mais il ne fait pas les fruits siens; il doit établir des Commissaires, qui en rendent compte au vassal, après qu'il a satisfait à la Coûtume.
ADVIS (Page 1:149)
ADVIS, s. m. en terme de Palais, signifie le suffrage des Juges ou Conseillers séans pour la décision d'un procès.
Advis signifie encore, en terme de pratique, le résultat des délibérations de personnes commises par la Justice pour examiner une affaire, & en dire leur sentiment. C'est en ce sens qu'on dit un advis de parens. (H) [p. 150]
ADULTE (Page 1:150)
ADULTE, s. m. en Anatomie, se dit des corps animés, dont toutes les parties sont parvenues à leur dernier état de perfection.
On peut considérer tout ce qui est relatif aux corps animés, ou dans un sujet adulte, ou dans un corps qui ne commence qu'à se former. Tout ce que nous avons de connoissances sur le foetus, nous le devons à l'analogie, ou à la comparaison que nous avons faite des visceres & des vaisseaux des jeunes sujets, avec les parties de l'adulte. (L)
Adulte (Page 1:150)
Ce mot est formé du participe du verbe latin adolescere, croître. C'est comme qui diroit crû. Voyez
Il y a bien de la différence entre les proportions
d'un enfant & celles d'un adulte. Un homme fait comme
un foetus, seroit un monstre, & n'auroit presque
pas figure humaine, comme l'a observé M. Dodart.
Voyez
Les Anabaptistes ne donnent le baptême qu'aux
adultes. Voyez
ADULTÉRATION (Page 1:150)
ADULTÉRATION, s. f. terme de Droit, est l'action de dépraver & gâter quelque chose qui est pur, en y mêlant d'autres choses qui ne le font pas. Ce mot vient du latin adulterare qui signifie la même chose. Ce n'est pas un mot reçû dans le langage ordinaire: on dit plûtôt altération.
Il y a des lois qui défendent l'adultération du caffé, du thé, du tabac, soit en bout, soit en poudre; du vin, de la cire, de la poudre à poudrer les cheveux.
C'est un crime capital dans tous les pays d'adultèrer la monnoie courante. Les Anciens le punissoient
avec une grande sévérité: les Egyptiens faisoient
couper les deux mains aux coupables; le Droit civil
les condamnoit à être exposés aux bêtes; l'Empereur Tacite ordonna qu'ils seroient punis de mort;
& Constantin, qu'ils seroient réputés criminels de
lese - Majesté. Parmi nous, l'adultération des monnoies
est un cas pendable. Voyez
Adultération (Page 1:150)
Il est d'une conséquence infinie pour les malades de ne point acheter les médicamens des coureurs de pays, qui les vendent adultérés. (N)
ADULTERE (Page 1:150)
ADULTERE, est l'infidélité d'une personne
mariée qui au mépris de la foi conjugale qu'elle
a jurée, a un commerce charnel avec quelqu'autre
que son épouse ou son époux; ou le crime d'une personne
libre avec une autre qui est mariée. Voyez
Adultere (Page 1:150)
Nous jugeons avec raison, & conformément au sentiment de toutes les Nations, que l'adultere est, après l'homicide, le plus punissable de tous les crimes, parce qu'il est de tous les vols le plus cruel,
L'autre espece de conjonction illégitime ne donne pas lieu communément aux mêmes éclats que l'adultere. Les maux qu'elle fait à la société ne sont pas si apparens: mais ils ne sont pas moins réels, & quoique dans un moindre degré d'énormité, ils sont peut - être beaucoup plus grands par leurs suites.
L'adultere, il est vrai, est l'union de deux coeurs corrompus & pleins d'injustice, qui devroient être un objet d'horreur l'un pour l'autre, par la raison que deux voleurs s'estiment d'autant moins, qu'ils se connoissent mieux. L'adultere peut extrèmement nuire aux enfans qui en proviennent, parce qu'il ne faut attendre pour eux, ni les effets de la tendresse maternelle, de la part d'une femme qui ne voit en eux que des sujets d'inquiétude, ou des reproches d'infidélité; ni aucune vigilance sur leurs moeurs, de la part d'une mere qui n'a plus de moeurs, & qui a perdu le goût de l'innocence. Mais quoique ce soient là de grands désordres, tant que le mal est secret, la société en souffre peu en apparence: les enfans sont nourris, & reçoivent même une sorte d'éducation honnête. Il n'en est pas de même de l'union passagere des personnes qui sont sans engagement.
Les plaisirs que Dieu a voulu attacher à la société conjugale, tendent à faire croître le genre humain; & l'effet suit l'institution de la Providence, quand ces plaisirs sont assujettis à une regle: mais la ruine de la fécondité & l'opprobre de la société sont les suites infaillibles des liaisons irrégulieres.
D'abord elles sont la ruine de la fécondité: les femmes qui ne connoissent point de devoirs, aiment peu la qualité de mere, & s'y trouvent trop exposées; ou si elles le deviennent, elles ne redoutent rien tant que le fruit de leur commerce. On ne voit qu'avec dépit ces malheureux enfans arriver à la lumiere; il semble qu'ils n'y aient point de droit, & l'on prévient leur naissance par des remedes meurtriers; ou on les tue après qu'ils ont vu le jour, ou l'on s'en délivre en les exposant. Il se forme de cet amas d'enfans dispersés à l'aventure, une vile populace sans éducation, sans biens, sans profession. L'extrème liberté dans laquelle ils ont toujours vécu, les laisse nécessairement sans principe, sans regle & sans retenue. Souvent le dépit & la rage les saisissent, & pour se vanger de l'abandon où ils se voyent, ils se portent aux excès les plus funestes.
Le moindre des maux que puissent causer ces amours illégitimes, c'est de couvrir la terre de citoyens infortunés, qui périssent sans pouvoir s'allier, & qui n'ont causé que du mal à cette société, où on ne les a vûs qu'avec mépris.
Rien n'est donc plus contraire à l'accroissement & au repos de la société, que la doctrine & le célibat infame de ces faux Philosophes, qu'on écoute dans le monde, & qui ne nous parlent que du bien de la société, pendant qu'ils en ruinent en effet les véritables fondemens. D'une autre part, rien de si salutaire à un Etat, que la doctrine & le zele de l'Eglise, puisqu'elle n'honore le célibat que dans l'intention de voir ceux qui l'embrassent en devenir plus parfaits, & plus utiles aux autres; qu'elle s'applique à inculquer aux grands comme aux petits, la dignité du mariage, pour les fixer tous dans une sainte & honorable société; puisqu'enfin c'est elle qui travaille avec inquietude à recouvrer, à nourrir, & à instruire ces enfans, qu'une Philosophie toute bestiale avoit abandonnés. (X)
Les anciens Romains n'avoient point de loi formelle
contre l'adultere; l'accusation & la peine en
étoient arbitraires. L'Empereur Auguste fut le premier
qui en fit une, qu'il eut le malheur de voir exécuter
dans la personne de ses propres enfans: ce fut
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