ENCYCLOPÉDIE OU DICTIONNAIRE RAISONNÉ
DES SCIENCES, DES ARTS ET DES MÉTIERS

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"140"> admis d'avoir l'entrée libre; il faut pour être reçû du cérémonial. Le premier est une faveur accordée par les personnes qui composent la société, en conséquence de ce qu'elles vous jugent propre à participer à leurs desseins, à goûter leurs occupations, & à augmenter leur amusement ou leur plaisir. Le second est une opération par laquelle on acheve de vous donner une entiere possession, & de vous installer dans la place que vous devez occuper en conséquence d'un droit acquis, soit par bienfait, soit par élection, soit par stipulation.

Ces deux mots ont encore dans un usage plus ordinaire, une idée commune qui les rend synonymes. Il ne faut alors chercher de différence entr'eux, qu'en ce qu'admettre semble supposer un objet plus intime & plus de choix; & que recevoir paroît exprimer quelque chose de plus extérieur & de moins libre. C'est par cette raison qu'on pourroit dire que l'on est admis à l'Académie Françoise, & qu'on est reçû dans les autres Académies. On admet dans sa familiarité & dans sa confidence ceux qu'on en juge dignes; on reçoit dans les maisons & dans les cercles ceux qu'on y présente; où l'on voit que recevoir dans ce sens n'emporte pas une idée de précaution qui est attachée à admettre. Le Ministre étranger est admis à l'audience du Prince, & le Seigneur qui voyage est reçû à sa Cour.

Mieux l'on veut que les sociétés soient composées, plus l'on doit être attentif à en bannir les esprits aigres, inquiets, & turbulens, quelque mérite qu'ils aient d'ailleurs; à n'y admettre que des gens d'un caractere doux & liant. Quoique la probité & la sagesse fassent estimer, elles ne font pas recevoir dans le monde; c'est la prérogative des talens aimables & de l'esprit d'agrément.

ADMETE (Page 1:140)

* ADMETE, s. f. (Myth.) une des Nymphes Océanides.

ADMINICULE (Page 1:140)

ADMINICULE, s. m. en droit, est ce qui forme un commencement de preuve, ou une preuve imparfaite; une circonstance ou une conjecture qui tend à former ou à fortifier une preuve.

Ce mot vient du Latin adminiculum, qui signifie appui, échalas.

Les Antiquaires se servent du mot adminicules, pour signifier les attributs ou ornemens avec lesquels Junon est représentée sur les médailles. Voyez Attribut & Symbole. (H)

ADMINISTRATEUR (Page 1:140)

ADMINISTRATEUR, s. m. (Jurisprud.) est celui qui régit un bien comme un tuteur, curateur, exécuteur testamentaire. Voyez Administration, Exécuteur testamentaire . Les peres sont les administrateurs nés de leurs enfans.

On appelle singulierement administrateurs, ceux qui régissent les biens des Hôpitaux. Voyez Hôpital.

Si une femme est chargée d'une administration, on l'appelle administratrice, & elle est obligée à rendre compte comme le feroit l'administrateur (H)

ADMINISTRATION (Page 1:140)

ADMINISTRATION, s. f. (Jurisprud.) est la gestion des affaires de quelque particulier ou communauté, ou la régie d'un bien. Voyez Gouvernement, Régie.

Les Princes indolens confient l'administration des affaires publiques à leurs Ministres. Les guerres civiles ont ordinairement pour prétexte la mauvaise administration, ou les abus commis dans l'exercice de la Justice, &c.

Administration se dit singulierement de la direction des biens d'un mineur, ou d'un interdit pour fureur, imbécilité, ou autre cause, & de ceux d'un Hôpital; par un tuteur, un curateur, ou un administrateur. Voyez Mineur, Pupille, Tuteur, Curateur, Administrateur , &c.

Administration se dit aussi des fonctions ecclé<cb-> siastiques. C'est au Curé qu'appartient exclusive ment à tout autre, l'administration des Sacremens dans sa Paroisse, Voyez Cure, Paroisse, &c. On doit refuser l'administration des Sacremens aux excommuniés. Voyez Excommunication.

En matiére bénéficiale, on distingue deux sortes d'administration, l'une au temporel, & l'autre au spirituel. Celle - ci consiste dans le pouvoir d'excommunier, de corriger, de conférer les bénéfices: l'autre dans l'exercice des droits & prérogatives attachées au bénéfice. Voyez Temporalité.

Administration s'emploie aussi au Palais comme synonyme à fournissement: ainsi l'on dit administrer des témoins, des moyens, des titres, des preuves. (H)

ADMIRABLE (Page 1:140)

ADMIRABLE, adject. (Medecine.) épithete que des Chimistes ont donnée, par hyperbole, à quelquesunes de leurs compositions; tel est le sel admirable de Glauber. On l'a appliquée généralement à toutes les pierres factices & medicinales: en voici une dont M. Lemeri donne la description à cause de ses grandes qualités.

Pulvérisz, mêlez ensemble du vitriol blanc, 18 onces; du sucre fin, du salpetre, de chacun 9 onces; de l'alun, 2 onces; du sel ammoniac, 8 gros; du camphre, 2 onces. Mettez le mêlange dans un pot de terre vernissé; humectez - le en consistance de miel avec de l'huile d'olive; puis mettez sur un petit feu, faites dessécher doucement la matiere jusqu'à ce qu'elle ait pris la dureté d'une pierre; gardez - la couverte, car elle s'humecte aisément.

On observera de modérer le feu dans cette opération, à cause de la volatilité du camphre: mais quelque soin que l'on y apporte, il s'en dissipe toûjours une grande quantité. On en ajoûtera à cause de cela quelques grains dans la pierre, lorsqu'on s'en servira.

Cette pierre est détersive, vulnéraire, astringente; elle résiste à la gangrene, arrête le sang, étant appliquée seche ou dissoute: on l'emploie dans les cataractes en collyre, contre les ulceres scorbutiques. On ne s'en sert qu'à l'extérieur. (N)

ADMIRATIF (Page 1:140)

ADMIRATIF, adj. m. (Gramm.) comme quand on dit un ton admiratif, un geste admiratif; c'est - à - dire, un ton, un geste, qui marque de la surprise, de l'admiration ou une exclamation. En terme de Grammaire, on dit un point admiratif, on dit aussi un point d'admiration. Quelques - uns disent un point exclamatif; ce point se marque ainsi!. Les Imprimeurs l'appellent simplement admiratif, & alors ce mot est substantif masculin, ou adjectif pris substantivement, en sousentendant point.

On met le point admiratif après le dernier mot de la phrase qui exprime l'admiration: Que je suis à plaindre! Mais si la phrase commence par une interjection, ah, ou ha, hélas, quelle doit être alors la ponctuation? Communement on met le point admiratif d'abord après l'interjection: Hélas! petits moutons, que vous êtes heureux. Ha! mon Dieu, que je souffre: mais comme le sens admiratif ou exclamatif ne finit qu'avec la phrase, je ne voudrois mettre le point admiratif qu'après tous les mots qui énocent l'admiration. Hélas, petits moutons, que vous êtes heureux! Ha, mon Dieu, que je souffre! Voyez Ponctuation. (F)

ADMIRATION (Page 1:140)

* ADMIRATION, s. f. (Morale.) c'est ce sentiment qu'excite en nous la présence d'un objet, quel qu'il soit, intellectuel ou physique, auquel nous attachons quelque perfection. Si l'objet est vraiment beau, l'admiration dure; si la beauté n'étoit qu'apparente, l'admiration s'évanoüit par la réflexion; si l'objet est tel, que plus nous l'examinons, plus nous y découvrons de perfections, l'admiration augmente. Nous n'admirons gueres que ce qui est au - dessus [p. 141] de nos forces ou de nos connoissances. Ainsi l'admiration est fille tantôt de notre ignorance, tantôt de notre incapacité: ces principes sont si vrais, que ce qui est admirable pour l'un, n'attire seulement pas l'attention d'un autre. Il ne faut pas confondre la surprise avec l'admiration. Une chose laide ou belle, pourvu qu'elle ne soit pas ordinaire dans son genre, nous cause de la surprise; mais il n'est donné qu'aux belles de produire en nous la surprise & l'admiration: ces deux sentimens peuvent aller ensemble & séparément. Saint - Evremond dit que l'admiration est la marque d'un petit esprit: cette pensée est fausse; il eût fallu dire, pour la rendre juste, que l'admiration d'une chose commune est la marque de peu d'esprit: mais il y a des occasions où l'étendue de l'admiration est, pour ainsi - dire, la mesure de la beauté de l'ame & de la grandeur de l'esprit. Plus un être créé & pensant voit loin dans la nature, plus il a de discernement, & plus il admire. Au reste il faut un peu être en garde contre ce premier mouvement de notre ame à la présence des objets; & ne s'y livrer que quand on est rassûré par ses connoissances, & surtout par des modeles auxquels on puisse rapporter l'objet qui nous est présent. Il faut que ces modeles soient d'une beauté universellement convenue. Il y a des esprits qu'il est extrèmement difficile d'étonner; ce sont ceux que la Métaphysique a élevés au - dessus des choses faites; qui rapportent tout ce qu'ils voyent, entendent, &c. au possible, & qui ont en eux - mêmes un modele idéal au - dessous duquel les êtres créés restent toûjours.

ADMISSIBLE (Page 1:141)

ADMISSIBLE, adj. (en Droit) qui mérite l'admission. Voyez ci - dessous Admission.

ADMISSION (Page 1:141)

ADMISSION, s. f. (Jurisprud.) action par laquelle quelqu'un est admis à une place ou dignité.

Ce terme se dit spécialement de la reception aux Ordres, ou à quelque degré dans une Faculté; & le billet des Examinateurs en faveur du Candidat, s'appelle admittatur, parce que l'admission est exprimée par e terme latin. Voyez Candidat.

Admission (Page 1:141)

Admission se dit aussi au Palais, des preuves & des moyens, qui sont reçûs comme concluans & pertinens. (H)

ADMITTATUR (Page 1:141)

* ADMITTATUR, terme latin, s. m. (Hist. mod.) billet qu'on accorde après les examens ordonnés à ceux qui se présentent aux Ordres, à certaines dignités, aux degrés d'une Faculté, &c. lorsqu'ils ont été trouvés dignes d'y être admis.

ADMODIATEUR, ou AMODIATEUR (Page 1:141)

ADMODIATEUR, ou AMODIATEUR, s. m. (Jurisprud.) Fermier qui tient un bien à titre d'admodiation. Voyez ci - dessous Admodiation.

ADMODIATION, ou AMODIATION (Page 1:141)

ADMODIATION, ou AMODIATION, s. f. (Jurisprud.) terme de Coûtumes, usité en quelques Provinces pour signifier un bail, dont le prix se paye en fruits par le Fermier, lequel en retient moitié, ou plus ou moins, pour son exploitation. Amodiation est aussi synonyme en quelques endroits à bail à ferme, & se dit du bail même, dont le prix se paye en argent.

ADMONESTER (Page 1:141)

ADMONESTER, v. a. terme de Palais, c'est faire une légere correction verbale en matiere de délit. Voyez Admonition.

ADMONITION (Page 1:141)

ADMONITION, s. f. terme de Palais, est une remontrance que fait le Juge en matiere de délit au délinquant, à qui il remontre sa faute, & l'avertit d'être plus circonspect à l'avenir.

L'admonition est moindre que le blâme, & n'est pas flétrissante, si ce n'est qu'elle soit suivie d'amende; elle se joint le plus ordinairement avec l'aumone, & se fait à huis clos.

Le terme d'admonition s'emploie aussi en matiere ecclésiastique, & alors il est synonyme à monition. Voyez ce dernier. (H)

ADNATA (Page 1:141)

ADNATA, adj. f. pris subst. en Anatomie, est une membrane épaisse & blanche, qui enveloppe le globe de l'oeil, & qui en forme la tunique externe. On l'appelle en francois conjonctive. Voyez Tunique & Conjonctive. (L)

ADOD (Page 1:141)

* ADOD, s. (Myth.) nom que les Phéniciens donnoient au Maître des Dieux.

ADOLESCENCE (Page 1:141)

ADOLESCENCE, s. f. (Physiolog.) est le tems de l'accroissement dans la jeunesse; ou l'âge qui suit l'enfance, & qui se termine à celui où un homme est formé. Voyez Accroissement & Age. Ce mot vient du latin adolescere, croître.

L'état d'adolescence dure tant que les fibres continuent de croître & d'acquérir de la consistance. Voyez Fibre.

Ce tems se compte ordinairement depuis quatorze ou quinze ans jusqu'à vingt - cinq, quoique, selon les différentes constitutions, il puisse durer plus ou moins.

Les Romains l'appliquoient indistinctement aux garçons & aux filles; & le comptoient depuis douze ans jusqu'à vingt - cinq pour les uns, & depuis douze jusqu'à vingt - un pour les autres. Voyez Puberté, &c.

Souvent même leurs Écrivains employoient indifféremment les termes de juvenis & adolescens pour toutes sortes de personnes en deçà de quarante - cinq ans.

Lorsque les fibres sont arrivées à un degré de consistance & de tension suffisant pour soûtenir les parties, la matiere de la nutrition devient incapable de les étendre davantage, & par conséquent elles ne sauroient plus croître. Voyez Mort. (H)

ADOM ou ADON (Page 1:141)

* ADOM ou ADON, (Géog. mod.) contrée qui borne la côte d'or de Guinée en Afrique.

ADONAI (Page 1:141)

* ADONAI, s. m. (Théol.) est, parmi les Hébreux, un des noms de Dieu, & signifie Seigneur. Les Massoretes ont mis sous le nom que l'on lit aujourd'hui Jehova, les points qui conviennent aux consonnes du mot Adonaï, parce qu'il étoit défendu chez les Juifs de prononcer le nom propre de Dieu, & qu'il n'y avoit que le Grand - Prêtre qui eût ce privilége, lorsqu'il entroit dans le Sanctuaire. Les Grecs ont aussi mis le mot Adonaï à tous les endroits où se trouve le nom de Dieu. Le mot Adonaï est dérivé d'une racine qui signifie base & fondement, & convient à Dieu, en ce qu'il est le soûtien de toutes les créatures, & qu'il les gouverne. Les Grecs l'ont traduit par XURIO, & les Latins par Dominus. Il s'est dit aussi quelquefois des hommes, comme dans ce verser du Pseaume 104. Constituit eum Dominum doms suoe, en parlant des honneurs auxquels Pharaon éleva Joseph, où le texte hébreu porte: Adonaï. Genebrard, le Clerc, Cappel, de nomine Dei Tetragramm. (G)

ADONER, ADONE (Page 1:141)

ADONER, ADONE, terme de Marine, on dit le vent - adone, quand après avoir été contraire, il commence à devenir favorable, & que des rumbs ou airs de vent les plus prêts de la route qu'on doit faire, il se range vers les rumbs de la bouline, & du vent largue. Voyez Bouline. (Z)

ADONÉE (Page 1:141)

* ADONÉE, (Myth.) nom que les Arabes donnoient au Soleil & à Bacchus, qu'ils adoroient. Ils offroient au premier tous les jours de l'encens & des parfums.

ADONIES, ou FESTES ADONIENNES (Page 1:141)

ADONIES, ou FESTES ADONIENNES, sub. f. (Myth.) qu'on célébroit anciennement en l'honneur d'Adonis favori de Venus, qui fut tué à la chasse par un sanglier dans les forêts du Mont Liban. Ces fêtes prirent naissance en Phénicie, & passerent delà en Grece. On en faisoit de semblables en Egypte en mémoire d'Osiris, Voici ce que dit Lucien de celles de Byblos en Phénicie: « Toute la Ville au jour marqué pour la solemnité, commençoit à prendre le deuil, & à donner des marques publiques

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