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Il y a une autre espece d'accroissement qui a paru merveilleux quand le hasard l'a découvert: on remarqua en Angleterre que nos corps étoient constamment plus grands le matin que le soir, & que cet accroissement montoit à six & sept lignes; on examina ce nouveau phénomene, & on en donna l'explication dans les Transactions Philosophiques. Un esprit qui n'auroit pû étendre ses vûes que sur des objets déjà découverts, auroit vérifié grossierement ce phénomene, l'auroit étalé aux yeux du public sous une autre forme, l'auroit paré de quelque explication physique mal ajustée, auroit promis de dévoiler de nouvelles merveilles: mais M. l'Abbé Desfontaines s'est rendu maître de cette nouvelle découverte; il a laissé si loin ceux qui l'avoient donnée au public, qu'ils n'ont osé publier leurs idées; il est fâcheux que l'ouvrage où il a rassemblé ses observations n'ait pas été imprimé. Nous ne donnerons pas ici le détail de toutes les découvertes qu'il a faites sur cette matiere: mais nous allons donner des principes dont on pourra les déduire. 1°. L'épine est une colonne composée de parties osseuses séparées par des cartilages épais, compressibles & élastiques; les autres cartilages qui se trouvent à la tête des os, & dans les jointures, ne paroissent pas avoir la même élasticité. 2°. Tout le poids du tronc, c'est - à - dire, le poids de cent livres au moins, porte sur l'épine; les cartilages qui sont entre les vertebres sont donc comprimés quand le corps est debout: mais quand il est couché, ils ne portent plus le même poids; ils doivent se dilater, & par conséquent éloigner les vertebres; ainsi le tronc doit devenir plus long, mais ce sera là précisément une force élastique qui augmentera le volume des cartilages. Les fluides sont poussés continuellement par le coeur, & ils trouvent moins de résistance dans les cartilages lorsqu'ils ne sont pas comprimés par le poids du tronc, ils doivent donc y entrer en plus grande quantité & dilater les vaisseaux: mais ces vaisseaux ne peuvent se dilater sans augmenter le volume des cartilages, & sans écarter les vertebres: d'abord les cartilages extrèmement comprimés se rétablissent avec plus de force; ensuite cette force diminuera par degrés, comme dans les bâtons fléchis, qui se restituent; il est donc évident que l'accroissement qui se fait quand on est couché demande un certain espace de tems, parce que les cartilages, toûjours pressés, ne peuvent se rétablir dans un instant. De plus, supposons que l'accroissement soit de six lignes, chaque ligne d'augmentation ne se fait pas dans le même espace de tems; les dernieres lignes demanderont un tems beaucoup plus long, parce que les cartilages ont moins de force dans le dernier tems de la restitution; de même qu'un ressort qui se débande a moins de force sur la fin de sa détente. 3°. L'accroissement dans les cartilages, doit produire une augmentation dans le diametre de la poitrine; car les côtes en général sont plus éloi<cb->
Accroissement (Page 1:90)
Accroissement (Page 1:90)
ACCROIST (Page 1:90)
ACCROIST. Voyez
ACCROISTRE (Page 1:90)
ACCROISTRE (Commerce) en un sens neutre, se dit d'une chose qui passe à un associé ou co - propriétaire, par droit d'accroissement, en conséquence de ce que celui qui possédoit cette portion est mort ou l'a abandonnée. (G)
ACCROUPI (Page 1:90)
ACCROUPI, adject. en terme de Blason, se dit du Lion quand il est assis, comme celui de la ville d'Arles, & celui de Venise. On dit la même chose de tous les animaux sauvages qui sont dans cette posture, & des lievres, lapins & conils qui sont ramassés, ce qui est leur posture ordinaire, lorsqu'ils ne courent pas.
Paschal Colombier, en Dauphiné, d'argent à un singe accroupi de gueules: quelques - uns de la même famille l'ont porté rampant. (V)
ACCRUES (Page 1:90)
ACCRUES, terme de Marchands de filets; faire dos [p. 91]
ACCUBITEUR (Page 1:91)
ACCUBITEUR, s. m. (Hist. anc.) Officier du Palais des Empereurs de Constantinople. C'étoit un Chambellan qui couchoit auprès du Prince, pour la sûreté de sa personne. (G)
ACCUL (Page 1:91)
ACCUL, s. m. terme de Marine: les Navigateurs de l'Amérique se servent de ce mot pour désigner l'enfoncement d'une baie. Le mot de cul - de - sac a parmi eux la même signification. Ils disent l'accul du petit Goave, & le cul - de - sac de la Martinique. (Z)
ACCULÉ (Page 1:91)
ACCULÉ, terme de Blason; il se dit d'un cheval cabré quand il est sur le cul en arriere, & de deux canons opposés sur leurs affuts, comme les deux que le Grand - Maître de l'Artillerie met au bas de ses armoiries pour marque de sa dignité.
Harling en Angleterre, d'argent à la licorne acculée de sable accornée & onglée d'or. (V)
ACCULEMENT ou ACULEMENT (Page 1:91)
ACCULEMENT ou ACULEMENT, s. m. terme
de Marine: c'est la proportion suivant laquelle chaque
gabarit s'éleve sur la quille plus que la maîtresse
côte, ou premier gabarit, ou l'évidure des membres
qu'on place à l'avant & à l'arriere du vaisseau. Voy.
ACCULER (Page 1:91)
ACCULER (Manége.) se dit lorsque le cheval qui
manie sur les voltes ne va pas assez en avant à chacun
de ses tems & de ses mouvemens; ce qui fait que
ses épaules n'embrassent pas assez de terrein, & que
sa croupe s'approche trop près du centre de la volte.
Cheval acculé, votre cheval s'accule & s'entable tout à
la fois. Les chevaux ont naturellement de l'inclination
à s'acculer en faisant les demi - voltes. Quand les
Italiens travaillent les chevaux au répolon, ils affectent
de les acculer. Acculer a un autre sens parmi le
vulgaire, & se dit d'un cheval qui se jette & s'abandonne
sur la croupe en desordre lorsqu'on l'arrête,
ou qu'on le tire en arriere. Voyez
ACCUMULATION (Page 1:91)
ACCUMULATION, subst. f. entassement, amas de plusieurs choses ensemble. Ce mot est fait du Latin ad, & cumulus, monceau.
Accumulation (Page 1:91)
ACCUSATEUR (Page 1:91)
ACCUSATEUR, s. m. en Droit, est celui qui poursuit quelqu'un en Justice pour la réparation d'un crime qu'il lui impute. Chez les Romains l'accusation étoit publique; & tout citoyen se pouvoit porter accusateur. En France un particulier ne se peut porter accusateur qu'entant que le crime lui a apporté personnellement du dommage, & il ne peut conclurre qu'à des réparations civiles: mais il n'appartient qu'au Ministere public, c'est - à - dire, au Procureur Général ou son Substitut, de conclurre à des réparations pénales: c'est lui seul qui est chargé de la vindicte publique. Et le particulier qui révele en Justice un crime où il n'est point intéressé, n'est point accusateur, mais simple dénonciateur, attendu qu'il n'entre pour rien dans la procédure, & n'est point poursuivant concurremment avec le Procureur Général, comme l'est l'accusateur intéressé.
Dans le cas où l'accusé se trouveroit innocent par l'évenement du Procès, l'accusateur privé doit être condamné à des dommages & intérêts, à l'exception d'un petit nombre de cas; au contraire du Procureur Général, contre lequel l'accusé absous ne peut prétendre de recours pour raison de dommages & intérêts; parce que l'usage de ce recours nuiroit à la recherche des crimes, attendu que les Procureurs du Roi ne l'entreprendroient qu'en tremblant, s'ils étoient responsables en leur nom de l'évenement du
Accusateur differe de dénonciateur, en ce qu'on suppose que le premier est intéressé à la recherche du crime qu'il révele, au contraire du dénonciateur.
ACCUSATIF (Page 1:91)
ACCUSATIF, s. m. terme de Grammaire; c'est ainsi
qu'on appelle le 4
Au reste les noms que l'on a donnés aux différens cas ne sont tirés que de quelqu'un de leurs usages, & sur - tout de l'usage le plus fréquent, ce qui n'empêche pas qu'ils n'en aient encore plusieurs autres, & même de tout contraires; car on dit également donner à quelqu'un, & ôter à quelqu'un, défendre & accuser quelqu'un; ce qui a porté quelques Grammairiens (tel est Scaliger) à rejetter ces dénominations, & à ne donner à chaque cas d'autre nom que celui de premier, second, & ainsi de suite jusqu'à l'ablatif, qu'ils appellent le sixieme cas.
Mais il suffit d'observer que l'usage des cas n'est pas restraint à celui que leur dénomination énonce. Tel est un Seigneur qu'on appelle Duc ou Marquis d'un tel endroit; il n'en est pas moins Comte ou Baron d'un autre. Ainsi nous croyons que l'on doit conserver ces anciennes dénominations, pourvû que l'on explique les différens usages particuliers de chaque cas.
L'accusatif fut donc ainsi appellé, parce qu'il servoit à accuser, accusare aliquem: mais donnons à accuser la signification de déclarer, signification qu'il a même souvent en François, comme quand les Négocians disent accuser la réception d'une Lettre; & les joüeurs de Piquet, accuser le point. En déterminant ensuite les divers usages de ces cas, j'en trouve trois qu'il faut bien remarquer.
1. La terminaison de l'accusatif sert à faire connoître le mot qui marque le terme ou l'objet de l'action que le verbe signifie. Augustus vicit - Antonium, Auguste vainquit Antoine. Antonium est le terme de l'action de vaincre; ainsi Antonium est à l'accusatif, & détermine l'action de vaincre. Vocem proecludit metus, dit Phedre en parlant des grenouilles épouvantées du bruit que fit le soliveau que Jupiter jetta dans leur marais; la peur leur étouffa la voix, vocem est donc l'action de proecludit. Ovide parlant du palais du Soleil, dit que materiem superabat opus; materiem ayant la terminaison de l'accusatif, me fait entendre que le travail surpassoit la matiere. Il en est de même de tous les verbes actifs transitifs, sans qu'il puisse y avoir d'exception, tant que ces verbes sont présentés sous la forme d'actifs transitifs.
Le second service de l'accusatif c'est de terminer
une de ces prépositions qu'un usage arbitraire de la
Langue Latine détermine par l'accusatif. Une préposition
n'a par elle - même qu'un sens appellatif; elle
ne marque qu'une sorte, une espece de rapport particulier: mais ce rapport est ensuite appliqué, &
pour ainsi dire individualisé par le nom qui est le
complément de la préposition: par exemple, il s'estleyé
avant, cette préposition avant marque une priorité.
Voilà l'espece de rapport: mais ce rapport doit être
déterminé. Mon esprit est en suspens jusqu'à ce que
vous me disiez avant qui ou avant quoi. Il s'est levé
avant le jour, ante diem; cet accusatif diem détermine,
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