ENCYCLOPÉDIE OU DICTIONNAIRE RAISONNÉ
DES SCIENCES, DES ARTS ET DES MÉTIERS

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"124"> mais qui n'ont point de part aux répartitions ou dividendes.

Les actions intéressées tiennent pour ainsi dire le milieu entre les deux; elles ont deux pour cent de revenu fixe, avec la garantie du Roi, comme les actions rentieres, & outre cela elles doivent partager l'excédent du dividende avec les actions simples. Ces dernieres actions ont été créées en faveur des Communautés ecclésiastiques qui pouvoient avoir des remplacemens de deniers à faire.

Il y a quelques termes établis & propres au négoce des actions, comme ceux de dividend ou dividende, action nourrie, nourrir une action, fondre une action, qu'il est bon d'expliquer.

Nourrir une action, c'est payer exactement à leur échéance les diverses sommes pour lesquelles on a fait sa soûmission à la caisse de la Compagnie, suivant qu'il a été réglé par les Arrêts du Conseil donnés pour la création des nouvelles actions.

Fondre des actions, c'est les vendre & s'en défaire suivant les besoins qu'on a de ses fonds, soit pour nourrir d'autres actions, soit pour ses autres affaires.

Une action nourrie est celle dont tous les payemenssont faits, & qui est en état d'avoir part aux dividendes ou répartitions des profits de la Compagnie. Jusqu'à cet entier & parfait payement, ce n'est pas proprement une action, mais simplement une soûmission. Voyez Soumission.

Dividend ou dividende, c'est ce qu'on nomme autrement répartition, c'est - à - dire la part qui revient à chaque Actionnaire dans les profits d'une Compagnie, jusqu'au prorata de ce qu'il y a d'actions. V. Actionaire & Répartition.

En Angleterre les actions les plus anciennes, & qui se soûtiennent le mieux, sont celles du Sud, celles des Indes & celles de la Banque. Il se forma à Londres vers 1719 une Compagnie d'assûrances dont les actions furent d'abord très - brillantes, & tomberent totalement sur la sin de 1720. On peut voir dans le Dictionnaire du Commerce les différentes révolutions qu'a éprouvées le négoce des actions depuis 1719 jusqu'à 1721, tant en Angleterre que dans diverses nouvelles Compagnies de Hollande. (G)

Action (Page 1:124)

Action du Forestaller. en Angl. Consiste à acheter sur les chemins les grains, les bestiaux, ou toute autre marchandise avant qu'elle arrive au marché ou à la foire où elle devoit être vendue; ou à l'acheter lorsqu'elle vient d'au - delà des mers, & qu'elle est en route pour quelque Ville, Port, Havre, Baye ou Quai du Royaume d'Angleterre, dans le dessein d'en tirer avantage, en la revendant beaucoup plus cher qu'elle n'auroit été vendue. Voyez Fripier ou Regratier. Fleta dit que ce mot signifie obstructionem vioe, vel impedimentum transitus & fugoe averiorum.

On se sert particulierement de ce mot dans le pays de Crompton, pour exprimer l'action de celui qui arrête une bête fauve égarée de la forêt, & qui l'empêche de s'y retirer; ou l'action de celui qui se met entre cette bête & la forêt, précisément dans le chemin par où la bête doit y retourner.

Action (Page 1:124)

Action (Manége.) Cheval toûjours en action, bouche toûjours en action, se dit d'un cheval qui mâche son mord, qui jette beaucoup d'écume, & qui par - là se tient la bouche toûjours fraîche: c'est un indice de beaucoup de feu & de vigueur. M. de Neucastle a dit aussi les actions des jambes. (V)

Action (Page 1:124)

Action, en Peinture & en Sculpture, est l'attitude ou la position des parties du visage & du corps des figures représentées, qui fait juger qu'elles sont agitées de passions. On dit: cette figure exprime bien par son action les passions dont elle est agitée; cette action est bien d'un homme effrayé. L'on se sert également de ce terme pour les animaux; l'on dit: voilà un chien dont l'action exprime bien la fureur; d'un cerf aux abois: voilà un cerf qui par son action exprime sa douleur, &c. (R)

ACTIONAIRE ou ACTIONISTE s (Page 1:124)

ACTIONAIRE ou ACTIONISTE s. m. (Commerce.) c'estle propriétaire d'une action ou d'une part dans le fonds ou capital d'une Compagnie. Voyez Action.

Les Anglois aussi bien que nous se servent du terme d'actionaire dans le sens que nous venons de marquer. Les Hollandois employent plus communément celui d'actioniste. (G)

ACTIVITÉ (Page 1:124)

ACTIVITÉ, s. f. (Physique) Vertu d'agir ou Faculté active. Voyez Faculté, &c.

L'activité du feu surpasse toute imagination. On dit l'activité d'un acide, d'un poison, &c. Les corps, selon M. Newton, tirent leur activité du principe d'attraction. Voyez Attraction.

Sphere d'activité d'un corps se dit d'un espace qui environne ce corps, & qui s'étend aussi loin que sa vertu ou son efficacité peut produire quelque effet sensible. Ainsi on dit la sphere d'activité d'une pierre d'aimant, d'un corps électrique, &c. Voyez Sphere, Ecoulement, &c. (O)

ACTIUM (Page 1:124)

* ACTIUM, s. m. Promontoire d'Epire fameux par le combat où Auguste & Antoine se disputerent l'empire du monde.

ACTIUS (Page 1:124)

* ACTIUS, adj. (Myth.) Apollon fut ainsi surnommé d'Actium où il étoit honoré.

ACTON (Page 1:124)

ACTON, (Medecine.) Les eaux minérales d'Acton sont les plus énergiques entre les eaux purgatives des environs de Londres. Elles causent à ceux qui les prennent des douleurs au fondement & dans les intestins; ce que l'oattribue à la grande quantité de sels qu'elles chassent du corps, & qui réunis à ceux dont ces eaux sont chargées, en deviennent plus actifs & plus piquans. (N)

ACTUAIRES (Page 1:124)

ACTUAIRES, (Hist. anc.) vaisseaux pour l'action. C'est ainsi que les Anciens appelloient une sorte de longs vaisseaux, que l'on avoit construits particulierement d'une forme agile & propre aux expéditions; ils reviennent à ce que l'on appelle en France des Brigantins. Voyez Vaisseau & Brigantin.

Ciceron dans une épître à Atticus appelle une chaloupe decem scalmorum, c'est - à - dire à cinq rames de chaque bord, actuariola; ce qui fait présumer que les bâtimens nommés actuarioe naves ne pouvoient contenir ni un nombreux équipage, ni une nombreuse chiourme telle que celle des vaisseaux de haut - bord & à plusieurs rangs de rames. (G)

ACTUEL (Page 1:124)

ACTUEL, adj. terme de Théologie, se dit d'un attribut qui détermine la nature de quelque sujet & le distingue d'un autre, mais non pas toûjours dans le même sens ni de la même maniere. Voyez Attribut, Sujet.

Ainsi les Théologiens scholastiques disent grace actuelle par opposition à la grace habituelle. Voyez Habituel.

Ils disent aussi péché actuel par opposition au péché originel.

La grace actuelle est celle qui nous est accordée par maniere d'acte ou de motion passagere. Voyez Acte & Motion. On pourroit la définir plus clairement celle que Dieu nous donne pour nous mettre en état de pouvoir, d'agir, ou de faire quelqu'action. C'est de cette grace que parle S. Paul, quand il dit aux Philippiens, chap. I. « Il vous a été donné non - seulement de croire en Jesus - Christ, mais encore de souffrir pour lui ». S. Augustin a démontré contre les Pélagiens, que la grace actuelle est absolument nécessaire pour toute action méritoire dans l'ordre du salut.

La grace habituelle est celle qui nous est donnée par maniere d'habitude, de qualité fixe & permanente, inhérente à l'ame, qui nous rend agréables à Dieu, & dignes des récompenses éternelles. Telle est la grace du baptême dans les enfans. Voyez Grace. [p. 125]

Le péché actuel est celui que commet par sa propre volonté & avec pleine connoissance une personne qui est parvenue à l'âge de discrétion. Le péché originel est celui que nous contractons en venant au monde, parce que nous sommes les enfans d'Adam. Voyez Péché. Le péché actuel se subdivise en péché mortel & péché véniel. V. Mortel & Veniel. (G)

Actuel (Page 1:125)

Actuel, adj. s'applique dans la pratique de Medecine aux maladies, à leur accés, & à la façon de les traiter. Ainsi on dit douleur actuelle, pour signifier la présence de la douleur; accés actuel, dans une fiévre, signifie l'état du malade présentement affligé d'une fievre ou continue, ou intermittente, ou d'un redoublement.

La cure actuelle est celle qui convient à l'accés même de la maladie.

Actuel (Page 1:125)

Actuel, (en Chirurgie) se dit d'une des sortes de cauteres. Voyez Cautere. (N)

ACTUS (Page 1:125)

ACTUS, terme qu'on trouve dans les anciens Architectes; c'est selon eux un espace de 120 piés. Vitruve page 266. (P)

ACUTANGLE (Page 1:125)

ACUTANGLE, adj. Un triangle acutangle est celui dont les trois angles sont aigus. V. Triangle.

Acutangulaire (Page 1:125)

Acutangulaire. Section acutangulaire d'un cone, est la section d'un cone qui fait un angle avec l'axe du cone. Voyez Aigu. (E)

ACUDIA (Page 1:125)

* ACUDIA, s. m. (Hist. nat.) animal de l'Amérique, de la grosseur & de la forme de l'escargot, qui jette, dit - on, de la lumiere par quatre taches luisantes, dont deux sont à côté de ses yeux, & deux sous ses ailes. On ajoûte que si l'on se frotte le visage de l'humidité de ses taches luisantes ou étoiles, on paroît resplendissant de lumiere tant qu'elle dure; & que cette humidité éclairoit les Américains pendant la nuit avant l'arrivée des Espagnols.

ACUITZEHUARIRA, ou ZOZOTAQUAM (Page 1:125)

* ACUITZEHUARIRA, ou ZOZOTAQUAM, ou CHIPAHUARZIL, (Hist. nat. Bot.) s. m. plante de Mechoacan, Province de l'Amérique. Sa racine est ronde, blanche en dedans, & jaune en dehors. On en tire une eau que les Espagnols appellent l'ennemie des venins, contre lésquels elle est apparemment un antidote.

A D

AD (Page 1:125)

AD, (Gram.) préposition Latine qui signifie à, auprè, pour, vers, devant. Cette préposition entre aussi dans la composition de plusieurs mots, tant en Latin qu'en François; amare, aimer, adamare, aimer fort; addition, donner, adonner; on écrivoit autrefois addonner, s'appliquer à, s'attacher, se livrer: cet homme est adonné au vin., au jeu, &c.

Quelquefois le d est supprimé, comme dans aligner, aguérir, améliorer, anéantir; on conserve le d lorsque le simple commence par une voyelle, selon son étymologie; adopter, adoption, adherer, adhésion, adapter; & dans les mots qui commencent par m, admettre, admirer, administrer, administration; & encore dans ceux qui commencent par les consonnes j & v; adjacent, adjectif, adverbe, adversaire, adjoint: autrefois on prononçoit advent, advis, advocat; mais depuis qu'on ne prononce plus le d dans ces trois derniers mots, on le supprime aussi dans l'écriture.

Le méchanisme des organes de la parole a fait que le d se change en la lettre qui commence le mot simple, selon l'étymologie; ainsi on dit accumuler, affirmer, affaire (ad faciendum) affamer, aggreger, annexer, annexe, applanir, arroger, arriver, associer, attribuer. Par la même méchanique le d étoit changé en c dans acquérir, acquiescer, parce que dans ces deux mots le q est le c dur: mais aujourd'hui on prononce aquerir, aquiescer. (F)

ADA (Page 1:125)

* ADA, (Géog. mod.) ville de la Turquie Asiatique, sur la route de Constantinople à Hispahan, & la riviere de Zacarat.

ADAD ou ADOD (Page 1:125)

* ADAD ou ADOD, s. m. (Myth.) divinité des Assyriens, que les uns prennent pour le soleil, d'autres pour cet Adad qui fut étouffé par Azael qui lui succéda, & qui fut adoré ainsi qu'Adad par les Syriens, & sur - tout à Damas, au rapport de Josephe. Antiq. Judaïq.

ADAGE (Page 1:125)

ADAGE, s. m. (Belles - Lettres.) c'est un proverbe ou une sentence populaire que l'on dit communément. Voyez Proverbe, &c. Ce mot vient de ad & agor, suivant Scaliger, quod agatur ad aliud signandum, parce que l'on s'ensert pour signifier autre chose.

Erasme a fait une vaste & précieuse collection des adages Grecs & Latins, qu'il a tirés de leurs Poëtes, Orateurs, Philosophes, &c.

Adage, proverbe, & paroemia, signifient la même chose: mais l'adage est différent du gnome, de la sentence ou de l'apophthegme. V. Sentence & Apophthegme, &c. (G)

ADAGIO (Page 1:125)

ADAGIO, terme de Musique. Ce mot écrit à la tête d'un air désigne le premier & le plus lent des quatre principaux degrés de mouvement établis dans la Musique Italienne. Adagio est un adverbe Italien, qui signifie à l'aise, posément; & c'est aussi de cette maniere qu'il faut battre la mesure des airs auxquels il s'applique. Voyez Mouvement.

Le nom d'adagio se transporte assez communément par métonymie aux morceaux de Musique dont il détermine le mouvement; & il en est de même des autres mots semblables. Ainsi l'on dira un adagio de Tartini, un andante de S. Martino, un allegro de Locatelli, &c. Voyez Allegro, Andante. (S)

ADALIDES (Page 1:125)

ADALIDES, s. m. pl. (Hist. mod.) Dans le Gouvernement d'Espagne ce sont des Officiers de Justice qui connoissent de toutes les matieres concernant les forces militaires.

Dans les Lois du Roi Alphonse, il est parlé des Adalides comme de Magistrats établis pour diriger la marche des troupes & veiller sur elles en tems de guerre. Lopez les représente comme une sorte de Juges qui connoissent des différends nés à l'occasion des incursions, du partage du butin, des contributions, &c. peut - être étoit - ce la même chose que nos Intendans d'armée, ou nos Commissaires des Guerres. (G)

ADAM (Page 1:125)

ADAM, s. (Théol.) nom du premier homme que Dieu créa, & qui sut la tige de tout le genre - humain, selon l'Ecriture.

Ce n'est pas précisément comme nom propre, mais comme nom appellatif, que nous plaçons dans ce Dictionnaire le nom d'Adam, qui désigne tout homme en général, & répond au grec A'NTRWPO; en particulier le nom Hébreu , répond au Grec PURRO\, & au Latin rufus, à cause de la couleur roussâtre de la terre, dont, selon les Interpretes, Adam avoit été tiré.

On peut voir dans la Genese, chap. 1, 2, 3 & 4. toute l'histoire d'Adam; comment il fut formé du limon, & placé dans le paradis terrestre, & institué chef & roi de la terre, & des animaux créés pour son usage; & quelle fut sa premiere innocence & sa justice originelle; par quelle désobéissance il en déchut, & quels châtimens il attira sur lui - même & sur sa postérité. Il faut nécessairement en revenir à ce double état de félicité & de misere, de foiblesse & de grandeur, pour concevoir comment l'homme, même dans l'état présent, est un composé si étrange de vices & de vertus, si vivement porté vers le souverain bien, si souvent entraîné vers le mal, & suet à tant de maux qui paroissent à la raison seule les châtimens d'un crime commis anciennement. Les Payens même avoient entrevû les ombres de cette vérité, & elle est la base fondamentale de leur métempsycose, & la clé unique de tout le système du Christianisme.

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