ENCYCLOPÉDIE OU DICTIONNAIRE RAISONNÉ
DES SCIENCES, DES ARTS ET DES MÉTIERS

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ACOLYTHE (Page 1:109)

ACOLYTHE, s. m. (Théolog. Hist. anc. & mod.) chez les Anciens signifioit une personne ferme & inebranlable dans ses sentimens. C'est pourquoi l'on donna ce nom à certains Stoïciens qui se piquoient de cette fermeté.

Ce nom est originairement Grec, A'XLOUQO. Quelques - uns le composent d'A' privatif & de XOLEETO, via, voie, chemin; & pris en ce sens il signifie à la lettre qui persiste toûjours dans la même voie, qui ne s'en écarte jamais. D'autres écrivent acolyte sans h, & le dérivent d'AXOLUTO, acolytus, formé d'A' négatif & de XOLUW, arceo, impedio; d'autres enfin prétendent qu'il signifie à la lettre un suivant, un servant.

C'est en ce dernier sens que dans les Auteurs ecclésiastiques on trouve ce terme spécialement appliqué aux jeunes Clercs qui aspiroient au saint Ministere, & tenoient dans le Clergé le premier rang après les Soûdiacres. L'Eglise Greque n'avoit point d'acolythes, au moins les plus anciens monumens n'en font - ils aucune mention: mais l'Eglise Latine en a eu dès le III. siecle; Saint Cyprien & le Pape Corneille en parlent dans leurs Epîtres, & le iv. Concile de Carthage prescrit la maniere de les ordonner.

Les Acolythes étoient de jeunes hommes entre vingt & trente ans destinés à suivre toûjours l'Evêque, & à être sous sa main. Leurs principales fonctions dans les premiers siecles de l'Eglise étoient de porter aux Evêques les Lettres que les Eglises étoient en usage de s'écrire mutuellement, lorsqu elles avoient quelque affaire importante à consulter; ce qui, dans les tems de persécution où les Gentils épioient toutes les occasions de prophaner nos Mysteres, exigeoit un secret inviolable & une fidélité à toute épreuve: ces qualités leur firent donner le nom d'Acolythes, aussi - bien que leur assiduité auprés de l'Evêque qu'ils étoient obligés d'accompagner & de [p. 110] servir. Ils faisoient ses messages, portoient les eulogies, c'est - à - dire, les pains - benis que l'on envoyoit en signe de Communion: ils portoient même l'Eucharistie dans les premiers tems; ils servoient à l'autel sous les Diacres; & avant qu'il y eût des Soûdiacres, ils en tenoient la place. Le Martyrologe marque qu'ils tenoient autrefois à la Messe la patene enveloppée, ce que font à présent les Soûdiacres; & il est dit dans d'autres endroits qu'ils tenoient aussi le chalumeau qui servoit à la Communion du calice. Enfin ils servoient encore les Evêques & les Officians en leur présentant les ornemens sacerdotaux. Leurs fonctions ont changé; le Pontifical ne leur en assigne point d'autre, que de porter les chandeliers, allumer les cierges, & de préparer le vin & l'eau pour le Sacrifice: ils servent aussi l'encens, & c'est l'ordre que les jeunes Clercs exercent le plus. Thomass. Disciplin. de l'Eglise. Fleury, Instit. au Droit ecclesiast. tome I. part. 1. chap. 6.

Dans l'Eglise Romaine il y avoit trois sortes d'Acolythes: ceux qui servoient le Pape dans son Palais, & qu'on nommoit Palatins: les Stationnaires qui servoient dans les Eglises, & les Régionaires qui aidoient les Diacres dans les fonctions qu'ils exerçoient dans les divers quartiers de la ville.

Le nom d'Acolythe a encore été donné à des Officiers laïcs attachés à la personne des Empereurs de Constantinople; & dans les Liturgies des Grecs, le mot A'XOLOUTIA signifie la suite, la continuation de l'Office, les cérémonies des Sacremens, & les prieres. (G)

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