ENCYCLOPÉDIE OU DICTIONNAIRE RAISONNÉ
DES SCIENCES, DES ARTS ET DES MÉTIERS

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ACCOUER (Page 1:86)

ACCOUER, v. adj. Quand le Veneur court un cerf qui est sur ses fins, & le joint pour lui donner le coup d'épée au défaut de l'épaule, ou lui couper le jarret; on dit, le Veneur vient d'accouer le cerf, ou le cerf est accoué.

ACCOUPLE (Page 1:86)

* ACCOUPLE, s. f. lien dont on attache les chiens de chasse, ou deux à deux, ou quelquefois trois à trois.

ACCOUPLEMENT (Page 1:86)

ACCOUPLEMENT, s. m. jonction du mâle & de la femelle pour la génération. Les animaux s'accouplent de différentes façons, & il y en a plusieurs qui ne s'accouplent point du tout. M. de Buffon nous donne une idée générale de cette variété de la nature dans le 2e vol. de l'Hist. nat. gén. & part. avec la description du Cabinet du Roi, page 311. & suivantes. Voici ses propres termes.

« La plus grande partie des animaux se perpétuent par la copulation; cependant parmi les animaux qui ont des sexes, il y en a beaucoup qui ne se joignent pas par une vraie copulation; il semble que la plûpart des oiseaux ne fassent que comprimer fortement la femelle, comme le coq, dont la verge quoique double est fort courte, les moineaux, les pigeons, &c. D'autres, à la vérité, comme l'autruche, le canard, l'oie, &c. ont un membre d'une grosseur considérable, & l'intromission n'est pas équivoque dans ces especes: les poissons mâles s'approchent de la femelle dans le tems du frai; il semble même qu'ils se frottent ventre contre ventre, car le mâle se retourne quelquefois sur le dos pour rencontrer le ventre de la femelle, mais avec cela il n'y a aucune copulation; le membre nécessaire à cet acte n'existe pas; & lorsque les poissons mâles s'approchent de si près de la femelle, ce n'est que pour répandre la liqueur contenue dans leurs laites sur les oeufs que la femelle laisse couler alors; il semble que ce soient les oeufs qui les attirent plûtôt que la femelle; car si elle cesse de jetter des oeufs, le mâle l'abandonne & suit avec ardeur les oeufs que le courant emporte, ou que le vent disperse: on le voit passer & repasser cent fois dans tous les endroits où il y a des oeufs: ce n'est sûrement pas pour l'amour de la mere qu'il se donne tous ces mouvemens; il n'est pas à présumer qu'il la connoisse toûjours; car on le voit répandre sa liqueur sur tous les oeufs qu'il rencontre, & souvent avant que d'avoir rencontré la femelle.

Il y a donc des animaux qui ont des sexes & des parties propres à la copulation, d'autres qui ont aussi des sexes & qui manquent de parties nécessaires à la copulation; d'autres, comme les limaçons, ont des parties propres à la copulation & ont en même tems les deux sexes; d'autres, comme les pucerons, n'ont point de sexe, sont également peres ou meres & engendrent d'eux - mêmes & sans copulation, quoiqu'ils s'accouplent aussi quand il leur plaît, sans qu'on puisse savoir trop pourquoi, ou pour mieux dire, sans qu'on puisse savoir si cet accouplement est une conjonction de sexes, puisqu'ils en paroissent tous également privés ou également pourvûs; à moins qu'on ne veuille supposer que la nature a voulu renfermer dans l'individu de cette petite bête plus de faculté pour la génération que dans aucune autre espece d'animal, & qu'elle lui aura accordé non - seulement la puissance de se reproduire tout seul, mais encore le moyen de pouvoir aussi se multiplier par la communication d'un autre individu.»

Et à la page 313. « Presque tous les animaux, à l'exception de l'homme, ont chaque année des tems marqués pour la génération; le printems est pour les oiseaux la saison de leurs amours; celle du frai des carpes & de plusieurs autres especes de poissons est le tems de la plus grande chaleur de l'année, comme aux mois de Juin & d'Août; celle du frai des brochets, des barbeaux & d'autres especes de poissons, est au printems; les chats se cherchent au mois de Janvier, au mois de Mai, & au mois de Septembre; les chevreuils au mois de Décembre; les loups & les renards en Janvier; les chevaux en été; les cerfs au mois de Septembre & d'Octobre; presque tous les insectes ne se joignent qu'en Automne, &c. Les uns, comme ces derniers, semblent s'épuiser totalement par l'acte de la génération, & en effet ils meurent peu de tems après, comme l'on voit mourir au bout de quelques jours les papillons qui produisent les vers à soie; d'autres ne s'épuisent pas jusqu'à l'extinction de la vie, mais ils deviennent, comme les cerfs, d'une maigreur extrème & d'une grande foiblesse, & il leur faut un tems considérable pour réparer la perte qu'ils ont faite de leur substance organique; d'autres s'épuisent encore moins & sont en état d'engendrer plus souvent; d'autres enfin, comme l'homme, ne s'épuisent point du tout, ou du moins sont en état de réparer promptement la perte qu'ils ont faite, & ils sont aussi en tout tems en état d'engendrer, cela dépend uniquement de la constitution particuliere des organes de ces animaux: les grandes limites que la nature a mises dans la maniere d'exister se trouvent toutes aussi étendues dans la maniere de prendre & de digérer la nourriture, dans les moyens de la rendre ou de la garder, dans ceux de la séparer & d'en tirer les molécules organiques nécessaires à la reproduction; & par - tout nous trouverons toûjours que tout ce qui peut être est ». (I)

ACCOUPLEMENT (Page 1:86)

ACCOUPLEMENT, s'entend en Architecture de la maniere d'espacer les colonnes le plus près les unes des autres, qu'il est possible, en évitant néanmoins la pénétration des bases & des chapiteaux, comme au portail des Minimes par Mansard. De tous les ordres, le Dorique est le plus difficile à accoupler, à cause de la distribution des métopes, de la frise, de son entablement; lesquels, selon le système des anciens, doivent être quarrés, quoique plusieurs Architectes modernes ayent négligé ce précepte, tels que Desbrosses à S. Gervais & au Luxembourg, & le Mercier au Palais Royal. (P)

ACCOUPLER (Page 1:86)

ACCOUPLER, v. a. apparier ensemble le mâle & la femelle. Voyez Accouplement. (L)

Accoupler (Page 1:86)

Accoupler, terme de riviere, c'est lier plusieurs batteaux ensemble.

Accoupler (Page 1:86)

Accoupler, terme d'Agriculture, c'est appareiller deux chevaux, deux boeufs, pour les employer au labour des terres & à d'autres ouvrages de la campagne.

Accoupler (Page 1:86)

Accoupler. On dit au trictrac accoupler ses dames, c'est proprement les disposer deux à deux sur une fleche. Voyez Dames.

ACCOURCIR (Page 1:86)

ACCOURCIR la bride dans sa main, c'est une action par laquelle le cavalier, après avoir tiré vers lui les rênes de la bride, en les prenant par le bout où est le bouton avec la main droite, les reprend ensuite avec la gauche qu'il avoit ouverte tant soit peu, pour laisser couler les rênes pendant qu'il les tiroit à lui. (V)

Accourcir (Page 1:86)

Accourcir le trait, terme de Chasse, c'est le ployer à demi ou tout - à - fait pour tenir le limier.

ACCOURSE (Page 1:86)

ACCOURSE, s. f. terme de Marine, c'est le passage qu'on laisse au fond de calle dans le milieu & des deux côtés du vaisseau, pour aller de la poupe à la proue le long du vaisseau. (Z)

ACCOUTREMENT (Page 1:86)

ACCOUTREMENT, s. m. vieux mot qui signifie parure, ajustement. Il signifioit aussi l'habillement & l'équipage militaire d'un Soldat, d'un Chevalier, d'un Gentilhomme.

Quelques Auteurs font venir ce mot de l'Allemand custer, d'où l'on a fait coûtre, qui est encore en [p. 87] usage dans quelques Cathédrales de France, & entre autres dans celle de Bayeux, pour signifier un Saeristain ou Officier qui a soin de parer l'autel ou l'Eglise. D'autres le font venir du mot acculturare, qui dans la basse Latinité équivaut à culturam dare ou ornare. Quoi qu'il en soit, ce terme est suranné, & n'est plus d'usage que dans la conversation ou dans le style familier. (G)

ACCOUTUMER (Page 1:87)

ACCOUTUMER un cheval, c'est le styler, le faire à quelque exercice ou à quelque bruit que ce soit, pour qu'il n'en ait point peur. (V)

ACCRETION (Page 1:87)

ACCRETION, s. f. en Medecine. Voyez Accroissement.

ACCROCHEMENT (Page 1:87)

ACCROCHEMENT, s. m. parmi les Horlogers, signifie un vice de l'échappement qui fait arrêter l'horloge. Il vient de ce qu'une dent de la roue de rencontre s'appuie sur une palette avant que son opposée ait échappé de dessus l'autre palette. Cet accident arrive aux montres dont l'échappement est trop juste ou mal fait, & à celles dont les trous des pivots du balancier, ceux de la roue de rencontre, & les pointes des dents de cette roue,ont souffert beaucoup d'usure.

On dit qu'une montre a une feinte d'accrochement, lorsque les dents opposées de sa roue de rencontre touchent en échappant les deux palettes en même tems, mais si légerement qu'elles ne font pour ainsi dire que frotter sur la palette qui échappe, & que cela n'est pas assez considérable pour la faire arrêter. Voyez Echappement. (T)

ACCROCHER (Page 1:87)

ACCROCHER, v. act. (Marine) c'est aborder un vaisseau en yjettant des grapins. V. Abordage. (Z)

ACCROISSANCE (Page 1:87)

ACCROISSANCE, s. f. V. Accroissement.

ACCROISSEMENT (Page 1:87)

ACCROISSEMENT, s. m. en Droit, est l'adjection & la réunion d'une portion devenue vacante à celle qui est déja possédée par quelqu'un. Voyez Accession.

Dans le Droit civil un legs fait à deux personnes conjointes tam re quam verbis, tombe tout entier par droit d'accroissement à celui des deux légataires qui survit au testateur, si l'un des deux est mort auparavant. L'alluvion est une autre espece d'accroissement. Voyez Alluvion. (H)

Accroissement (Page 1:87)

Accroissement, en Physique, se dit de l'augmentation d'un corps organisé qui croît par de nouvelles parties qui s'y ajoûtent.

L'accroissement est de deux sortes: l'un consiste dans une simple apposition extérieure de nouvelle matiere; c'est ce qu'on nomme autrement juxta - position, & c'est ainsi, selon plusieurs Physiciens, que croissent les pierres, les coquilles, &c. V. Pierre & Coquille.

L'autre se fait par un fluide qui est reçû dans des vaisseaux, & qui y étant porté peu à peu, s'attache à leurs parois, c'est ce qu'on appelle intus - susception, & c'est ainsi, selon les mêmes Auteurs, que croissent les animaux & les plantes. V. Plante, Animal; voyez aussi Végétation & Nutrition. (O)

Accroissement (Page 1:87)

Accroissement, action par laquelle les pertes du corps sont plus que compensées par la nutrition. Voyez Nutrition.

Il y a quelque chose d'assez remarquable dans l'accroissement du corps humain: le foetus dans le sein de la mere croît toûjours de plus en plus jusqu'au moment de la naissance; l'enfant au contraire croît toûjours de moins en moins jusqu'à l'âge du puberté, auquel il croît pour ainsi dire tout à coup, & arrive en fort peu de tems à la hauteur qu'il doit avoir pour toûjours. Il ne s'agit pas ici du premier tems après la conception, ni de l'accroissement qui succede immédiatement à la formation du foetus; on prend le foetus à un mois, lorsque toutes fes parties sont développées; il a un pouce de hauteur alors; à deux mois deux poes un quart, à trois mois trois pouces & demi, à quatre mois cinq pouces & plus, à cinq mois fix pouces & demi ou sept pouces, à six mois huit pouces & demi ou neuf pouces, à sept mois onze pouces & plus, à huit mois quatorze pouces, à neuf mois dix - huit pouces. Toutes ces mesures varient beaucoup dans les différens sujets, & ce n'est qu'en prenant les termes moyens qu'on les a déterminées. Par exemple, il naît des enfans de vingt - deux pouces & de quatorze; on a pris dix - huit pouces pour le terme moyen, il en est de même des autres mesures: mais quand il y auroit des variétés dans chaque mesure particuliere,cela seroit indifférent à ce que M. de Buffon, d'où ces observations sont tirées, en veut conclurre. Le résultat sera toûjours que le foetus croît de plus en plus en longueur tant qu'il est dans le sein de la mere: mais s'il a dix - huit pouces en naissant, il ne grandira pendant les douze mois suivans que de fix ou sept pouces au plus; c'est - à - dire, qu'à la fin de la premiere année il aura vingt - quatre ou vingt - cinq pouces; à deux ans, il n'en aura que vingt - huit ou vingt - neuf; à trois ans, trente ou trente - deux au plus, & ensuite il ne grandira guere que d'un pouce & demi ou deux pouces par an jusqu'à l'âge de puberté: ainsi le foetus croît plus en un mois sur la fin de son séjour dans la matrice, que l'enfant ne croît en un an jusqu'à cet âge de puberté, où la nature semble faire un effort pour achever de développer & de perfectionner son ouvrage en le portant, pour ainsi dire, tout à coup au dernier degré de son accroissement.

Le foetus n'est dans son principe qu'une goutte de liqueur limpide, comme on le verra ailleurs; un mois après toutes les parties qui dans la suite doivent devenir osseuses, ne sont encore que des cellules remplies d'une espece de colle très - déliée. Le foetus passe promptement du néant, ou d'un état si petit que la vûe la plus fine ne peut rien appercevoir, à un état d'accroissement si considérable au moyen de la nourriture qu'il reçoit du suc laiteux; qu'il acquiert dans l'espace de neuf mois la pesanteur de douze livres environ, poids dont le rapport est certainement infini avec celui de son premier état. Au bout de ce terme, exposé à l'air, il croît plus lentement, & il devient dans l'espace de vingt ans environ douze fois plus pesant qu'il n'étoit, & trois ou quatre fois plus grand. Examinons la cause & la vîtesse de cet accroissement dans les premiers tems, & pourquoi il n'est pas aussi considérable dans la suite. La facilité surprenante qu'a le foetus pour être étendu, se concevra si on fait attention à la nature visqueuse & muqueuse des parties qui le composent, au peu de terre qu'elles contiennent, à l'abondance de l'eau dont elles sont chargées, enfin au nombre infini de leurs vaisseaux, que les yeux & l'injection découvrent dans les os, dans les membranes, dans les cartilages, dans les tuniques des vaisseaux, dans la peau, dans les tendons, &c. Au lieu de ces vaisseaux, on n'observe dans l'adulte qu'un tissu cellulaire épais, ou un suc épanché: plus il y a de vaisseaux, plus l'accroissement est facile. En effet le coeur alors porte avec une vîtesse beaucoup plus grande les liquides; ceux qui sont épanchés dans le tissu cellulaire s'y meuvent lentement, & ils ont moins de force pour étendre les parties. Il doit cependant y avoir une autre cause; savoir, la plus grande force & le plus grand mouvement du coeur qui soit dans le rapport des fluides & des premiers vaisseaux: ce point saillant déjà vivifié dans le tems que tous les autres visceres dans le foetus, & tous les autres solides, ne sont pas eneore sensibles, la fréquence du pouls dans les jeunes animaux, & la nécessité nous le font voir. Effectivement l'animal pourroit - il croître si le rapport du coeur du tendre foetus à ses autres parties, éroit le même que celui du coeur de l'adulte à toutes

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