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On fait avec les poires rustiques le cidre poiré,
comme avec les pommes rustiques le cidre pommé.
Voyez
On tire encore des cormes un cidre qu'on appelle
cormé. Voyez
On tire du cidre pommé une eau - de - vie dont on ne fait pas grand cas; & l'on peut en tirer un aigre, comme on fait un aigre de vin.
Le cidre passe en général pour pectoral, apéritif, humectant, & rafraîchissant. L'excès en est très nuisible. On prétend que, quand on n'y est pas fait de jeunesse, il donne des coliques, qu'il attaque le genre nerveux, & qu'on ne guérit de ces incommodités qu'en quittant cette boisson, & en changeant de climat.
CIEL (Page 3:442)
CIEL, s. m. (Physiq.) se dit vulgairement de cet
orbe asuré & diaphane qui environne la terre que
nous habitons, & au - dedans duquel paroissent se
mouvoir tous les corps célestes. Voyez
C'est - là l'idée populaire du ciel; car il faut observer que ce mot a divers autres sens dans le langage des Philosophes, des Théologiens, & des Astronomes, selon lesquels on peut établir plusieurs sortes de cieux, comme le ciel empyrée ou le ciel supérieur, la région éthérée ou le ciel étoilé, & le ciel planétaire.
Le ciel des Astronomes, qu'on nomme aussi le ciel
étoilé, ou région éthérée, est cette région immense
que les étoiles, les planetes, & les cometes occupent.
Voyez
C'est ce que Moyse appelle le firmament, lorsqu'il
en parle comme étant l'ouvrage du second jour de
la création, ainsi que quelques interpretes rendent
cet endroit de la Genese, quoiqu'en cela ils se soient
écartés un peu de son vrai sens pour favoriser l'ancienne
opinion sur la solidité des cieux. Il est certain
que le mot Hébreu signifie proprement étendue, terme
dont le prophete s'est servi avec beaucoup de
justesse pour exprimer l'impression que les cieux font
sur nos sens. C'est ainsi que dans d'autres endroits
de l'Ecriture sainte, le ciel est comparé à un rideau,
à un voile, ou à une tente dressée pour être habitée.
Les Septante furent les premiers qui ajoûterent
à cette idée d'étendue, celle de fermeté ou de solidité, en rendant le mot Hébreu par
Les Astronomes ont distribué le ciel étoilé en trois
parties principales: savoir, le zodiaque, qui est la
partie du milieu & qui renferme douze constellations;
la partie septentrionale, qui renferme vingt - une
constellations; & la partie méridionale qui en
renferme vingt - sept, dont quinze étoient connues
des anciens, & douze n'ont été connues que dans ces
derniers tems, parce qu'elles ne sont point visibles
sur notre hémisphere. Voyez
Les Philosophes modernes, comme Descartes,
Il n'est pas moins facile de réfuter cette vieille opinion des sectateurs d'Aristote, qui prétendoient que les cieux étoient incorruptibles, & de faire voir qu'elle est absolument fausse, & dénuée de raisons. Peut - être qu'étant trop prévenus en faveur de tous ces corps lumineux que nous voyons dans le ciel, ils se sont laissés entraîner à dire qu'il ne pouvoit jamais y arriver de changement; & comme il ne leur en coûtoit guere plus de multiplier les avantages ou les propriétés des corps célestes, ils ont enfin pris le parti d'assûrer que la matiere des cieux est tout - à - fait différente de celle dont la terre est formée; qu'il falloit regarder la matiere terrestre non seulement comme sujette à se corrompre, mais encore comme étant propre à prendre toutes sortes de configurations; au lieu que celle dont les corps célestes ont été formés étoit au contraire tellement incorruptible, qu'ils devoient nous paroître perpétuellement sous une même forme, avec les mêmes dimensions, sans qu'il leur arrivât le moindre changement. Mais les observations nous apprennent que dans le soleil ou les planetes il se forme continuellement de nouvelles taches ou amas de matieres très - considérables, qui se détruisent ou se corrompent ensuite; & qu'il y a des étoiles qui changent, qui disparoissent ou qui paroissent tout - à - coup. En un mot on a été forcé depuis l'invention des lunettes d'approche, de reconnoître divers changemens dans les corps célestes. Ainsi c'est une chose certaine que dans les planetes, sur la terre, & parmi les étoiles, il se fait des changemens continuels: donc la corruption générale de la matiere doit s'étendre à tous les corps; car il y a par - tout l'univers un principe de génération & de corruption. Inst. astr.
Les Cartésiens veulent que le ciel soit plein ou
parfaitement dense, sans aucun vuide, & qu'il soit
composé d'un grand nombre de tourbillons. Voyez
Mais d'autres portant leurs recherches plus loin, ont renversé le système non - seulement de la solidité, mais aussi de la prétendue plénitude des cieux.
M. Newton a démontré que les cieux sont à peine capables de la moindre résistance, & que par conséquent ils sont presque dépourvûs de toute matiere; il l'a prouvé par les phénomenes des corps célestes, par les mouvemens continuels des planetes, dans la vîtesse desquels on ne s'apperçoit d'aucun rallentissement; & par le passage libre des cometes vers toutes les parties des cieux, quelles que puissent être leurs directions.
En un mot les planetes, selon M. Newton, se
meuvent dans un grand vuide, si ce n'est que les
rayons de lumierc & les exhalaisons des différens
corps célestes mêlent un peu de matiere à des espaces
immatériels presque infinis. En effet on prouve
que le milieu où se meuvent les planetes peut être
si rare, que si on en excepte la masse des planetes
& des cometes, aussi - bien que leurs atmospheres,
ce qui reste de matiere dans tout l'espace planétaire,
c'est - à - dire depuis le soleil jusqu'à l'orbite de saturne,
doit être si rare & en si petite quantité, qu'à
peine occuperoit - elle, étant ramassée, plus d'espace
que celui qui est contenu dans un pouce d'air
pris dans l'état où nous le respirons. La démonstration
géométrique s'en trouve dans les ouvrages de
MM. Newton, Keill, & Grégori: mais celle qu'en
a donnée Roger Cotes, dans ses leçons physiques,
paroît plus simple, & plus à la portée des commençans.
Voyez
Le ciel étant pris dans ce sens général pour signifier toute l'étendue qui est entre la terre que nous [p. 443]
Ciel, (Page 3:443)
Les anciens Astronomes admettoient autant de cieux différens, qu'ils y remarquoient de différens mouvemens; ils les croyoient tous solides, ne pouvant pas s'imaginer qu'ils pussent sans cette solidité soûtenir tous les corps qui y sont attachés: de plus ils les faisoient de crystal, afin que la lumiere pût passer à - travers; & ils leur donnoient une forme sphérique, comme étant celle qui convenoit le mieux à leur mouvement.
Ainsi on avoit sept cieux pour les sept planetes,
savoir, le ciel de la Lune, de Mercure, de Vénus,
du Soleil, de Mars, de Jupiter, & de Saturne. Voyez
Le huitieme, qu'ils nommoient le firmament, étoit
pour les étoiles fixes. Voyez
Ptolomée ajoûta un neuvieme ciel, qu'il appella
primum mobile, le premier mobile. Voyez
Après Ptolomée, Alphonse roi de Castille ajoûta
deux cieux crystallins, pour expliquer quelques irrégularités
qu'il avoit trouvées dans le mouvement
des cieux. On étendit enfin sur le tout un ciel empyrée,
dont on a fait le séjour de Dieu; & ainsi on completta
le nombre de douze cieux. Voyez
On supposoit que les deux cieux crystallins étoient
sans astres, qu'ils entouroient les cieux inférieurs,
étoilés & planétaires, & leur communiquoient leur
mouvement. Le premier ciel crystallin servoit à rendre
compte du mouvement des étoiles fixes, qui les
fait avancer d'un degré vers l'orient en soixante - dix
ans; d'où vient la précession de l'équinoxe. Le second
ciel crystallin servoit à expliquer les mouvemens de
libration par lesquels on croyoit que la sphere céleste
fait des balancemens d'un pole à l'autre. Voyez
Quelques - uns ont admis beaucoup d'autres cieux, selon leurs différentes vûes & hypotheses. Eudoxe en a admis vingt - trois; Calippus, trente; Régiomontanus, trente - trois; Aristote, quarante - sept; & Fracastor en comptoit jusqu'à soixante - dix.
Nous pouvons ajoûter que les Astronomes ne se
mettoient pas fort en peine si les cieux qu'ils admettoient
ainsi étoient réels ou non; il leur suffisoit qu'ils
pussent servir à rendre raison des mouvemens célestes,
& qu'ils fussent d'accord avec les phénomenes.
Voyez
Parmi plusieurs rêveries des rabbins, on lit dans le talmud qu'il y a un lieu où les cieux & la terre se joignent; que le rabbi Barchana s'y étant rendu, il posa son chapeau sur la fenêtre du ciel, & que l'ayant voulu reprendre un moment après, il ne le retrouva plus, les cieux l'avoient emporté; il faut qu'il attende la révolution des orbes pour le ratraper.
Ciel, (Page 3:443)
Dans ce sens ciel est l'opposé de l'enfer. Voyez
C'est ce ciel empyrée que l'Ecriture sainte nomme souvent le royaume des cieux, le ciel des cieux, & que
L'on se figure ce ciel comme un endroit situé dans
quelque partie bien éloignée de l'espace infini, où
Dieu permet qu'on le voye de plus près, & d'une
maniere plus immédiate; où il manifeste sa gloire
plus sensiblement; où l'on a une perception de ses
attributs plus adéquate, qu'on n'en peut avoir dans
les autres parties de l'univers, quoiqu'il y soit également présent. Voyez
C'est aussi en cela que consiste ce que les Théologiens appellent vision béatifique. Voyez
Les auteurs inspirés, & sur - tout le prophete >aï>, & S. Jean l'évangéliste, font de superbes descriptions du ciel, de sa structure, de ses ornemens & embellissemens, & de la cour qui l'habite.
Le philosophe Platon, dans son dialogue sur l'ame, parle du ciel dans des termes si semblables à ceux de l'Ecriture sainte, qu'Eusebe n'hésite pas de le taxer d'avoir emprunté de - là ce qu'il en dit, de pr>par. evangel. lib. XI. cap. xxxvij.
Les anciens Romains, dans leur système de Théologie, avoient une sorte de ciel qu'ils nommoient
champs élysées, elysium. Voyez
Le ciel ou le paradis des Mahométans est une fiction
très - grossiere, conforme au génie de leur religion.
Voyez
Ciel, (Page 3:443)
Les plafonds changent avec la décoration par le
moyen du contrepoids. Voy.
Ciel de carriere, (Page 3:443)
CIEKANOW (Page 3:443)
CIEKANOW, (Géog.) petite ville de Pologne en Masovie, dans le palatinat de Czersko, capitale du Castellanio de même nom.
CIEME (Page 3:443)
CIEME, (Géog.) ville de la Chine dans la province de Xantung. Lat. 36. 23.
CIERGE (Page 3:443)
CIERGE ÉPINEUX, (Hist. nat. bot.) plante qui
doit être rapportée au genre appellé melocactus. Voy.
Ce cierge s'appelle encore cierge du Pérou, flambeau du Pérou, cereus Peruvianus.
James a manqué de goût en obmettant dans son ouvrage la belle & bonne description que M. de Jussieu a donnée en 1716 du cierge du Pérou (Mém. de l'acad. des Sc. ann. 1716. in - 4°. pag. 146. avec fig.); je me garderai bien de la supprimer dans un dictionnaire où la Botanique exotique, qui est la moins connue, doit tenir sa place.
Description du cierge épineux du jardin du Roi. Deux
sortes de gens, remarque d'abord M. de Jussieu, nous
ont parlé du cierge épineux, les uns en voyageurs,
les autres en botanistes: ceux - là frappés du peu de
ressemblance qu'ils ont vû de cette plante à toutes
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