ENCYCLOPÉDIE OU DICTIONNAIRE RAISONNÉ
DES SCIENCES, DES ARTS ET DES MÉTIERS

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"402"> Musiciens, gens confians, & faisant comme bien d'autres, de leur propre goût la regle du bon, ne l'adopteroient jamais; ils laisseroient le chronometre, & ne s'en rapporteroient qu'à eux - mêmes du vrai caractere & du vrai mouvement des airs: ainsi le seul bon chronometre que l'on puisse avoir, c'est un habile musicien, qui ait du goût, qui ait bien lû la Musique qu'il doit faire exécuter, & qui sache en battre la mésure. Machine pour machine, il vaut mieux s'en tenir à celle - ci. (S)

Chronometre, (Page 3:402)

Chronometre, (Horlog.) M. Graham, excellent horloger, de la société royale de Londres, a donné ce nom à une petite pendule portative de son invention, qui marque les tierces, & qui est fort utile dans les observations a stronomiques; parce que l'on peut très - commodément la faire marcher dans l'instant précis où l'observation commence, & l'arrêter de même, à l'instant où elle finit: ce qui fait qu'on a exactement le tems juste qu'elle a duré.

Pour concevoir comment cela se fait, imaginez une piece toute semblable à un balancier à trois barrettes, dont le rayon seroit un peu plus court que le pendule du chronometre, & duquel d'un côté du centre il resteroit une barrette seulement, & de l'autre côté les deux autres barrettes & la portion de zone comprise entre elles: imaginez de plus que cette piece soit placée sur la platine de derriere de la maniere suivante; 1° que parallele à cette platine, elle soit fixée par son centre au - dessus du point de suspension du pendule; de façon qu'en supposant une ligne tirée du centre de cette piece au milieu de sa portion de zone, cette ligne soit parallele à la verticale du pendule, & en même tems dans un plan perpendiculaire à la platine, qu'on imagineroit passer par cette verticale; 2° qu'elle soit mobile à charniere sur son centre, tellement qu'on puisse l'éloigner ou l'approcher à volonté de la platine. Supposez de plus, que la portion de zone a des chevilles du côté où elle regarde la platine, qui sont fixées à des distances de la verticale du pendule, telles que s'il tomboit de la hauteur de ces chevilles, il acquerreroit assez de mouvement pour continuer de se mouvoir, & pour que le chronometre aille. La barrette opposée à la portion de zone passe à - travers de la boîte, pour qu'on puisse sans l'ouvrir mettre le pendule en mouvement; parce qu'au moyen de cette barrette ou queue, on peut eloigner ou approcher cette zone du pendule, & par conséquent le dégager de dedans ses chevilles.

Maniere de se servir de cet instrument. Le pendule étant écarté de la verticale, & reposant sur une des chevilles dont nous venons de parler, dans l'instant que l'observation commence, on le met en mouvement en le dégageant de cette cheville, au moyen de la barrette qui traverse la boîte. L'observation finie, on meut cette barrette en sens contraire; & les chevilles recontrant le pendule, l'arrêtent au même instant. Voyez Balancier, Pendule, &c. (T)

CHRONOSCOPE (Page 3:402)

CHRONOSCOPE, se dit d'un pendule ou machine pour mesurer le tems. Voyez Pendule. Ce mot est formé des mots Grecs, XRO/NOS2, tems, & SXI/PTOMAI, je considere. On pourroit encore se servir avec plus de justesse du mot de chronometre. Voyez Chronometre. (O)

CHRUDIM (Page 3:402)

CHRUDIM, (Géog.) petite ville de Bohème dans le cercle de même nom, & sur la riviere de Chrudimka.

CHRYSALIDE (Page 3:402)

CHRYSALIDE, s. f. chrysalis aurelia, (Hist. nat. Zoolog.) on donne ce nom aux insectes pendant le tems de leur métamorphose: ainsi on désigne par le mot de chrysalide un insecte qui est, pour ainsi dire, dans le travail de sa métamorphose, & dans l'état mitoyen, par exemple, entre l'état de chenille & celui de papillon. L'insecte n'a alors que très - peu de mouvement, il ne prend aucune nourriture, & il est recouvert d'une enveloppe dure & crustacée, qui tient toutes ses parties rapprochées les unes des autres comme en une masse informe. Les enveloppes des chrysalides commencent par être molles, & alors elles renferment beaucoup de liquide: dans la suite elles prennent plus de consistance. Il y a des chrysalides dont la figure approche de celle d'une datte; c'est pourquoi on leur donne le nom de feve; par exemple, les chrysalides des vers à soie. Il y a d'autres chrysalides de figure fort irréguliere & quelquefois si bisarre, qu'on s'imagine voir quelque chose de ressemblant a un enfant emmaillotté & couché dans le berceau, ou un visage d'homme, une tête de chien, de chat, ou d'oiseau, &c. mais on voit réellement dans certaines chrysalides de chenilles, les parties du papillon qui sont sous l'enveloppe; on distingue la tête, les yeux, les antennes, la trompe, le corcelet, les jambes, & le corps. Il y a de ces enveloppes qui sont si transparentes, que l'on voit à - travers l'animal qu'elles renferment. Il y a des chrysalides de plusieurs couleurs; on en trouve de brunes, de jaunes, de vertes, de rouges, de blanches, de violettes, de noires, &c. & de toutes les nuances de la plûpart de ces couleurs, on en voit même sur lesquelles le mêlange de ces couleurs fait un très - bel effet, mais on n'en peut rien conclure pour la beauté de l'insecte qui en doit sortir. On trouve ordinairement certaines chrysalides cachées dans des endroits abrités, & la plûpart sont encore défendues par des toiles ou des coques de soie, ou d'autres matieres. Voyez Chenille. Le tems où chaque insecte se change en chrysalide, varie suivant les différentes especes, & de même la durée des chrysalides est plus ou moins longue. Il y a tel insecte qui ne reste dans cet état que douze jours, d'autres n'en sortent qu'après un plus long - tems, & même on connoit des chrysalides qui durent pendant une année entiere; mais en général leur durée dépend beaucoup de la température de l'air: la chaleur l'abrege, & le froid la prolonge. Theol. de ins. par M. Lesser. Voy. Nymphe, Métamorphose, Insecte. (I)

CHRYSANTHEMOIDES (Page 3:402)

CHRYSANTHEMOIDES, s. m. (Hist. nat. bot.) « genre de plante à fleur radiée, dont le disque est composé de plusieurs fleurons. La couronne est à demi - fleurons, qui portent chacun sur un embryon de graine. Le calice est ordinairement simple, & fendu jusqu'à sa base. Lorsque la steur est passée, les embryons deviennent autant de coques, qui ont toutes l'apparence d'une baie; mais elles se durcissent dans la suite, & renferment un noyau.» Tournefort, Mém. de l'acad. roy. des Sc. ann. 1705. Voyez Plante. (I)

CHRYSANTHEMUM (Page 3:402)

CHRYSANTHEMUM, s. m. (Hist. nat. bot.) genre de plante à fleurs radiées, dont le disque est un amas de plusieurs fleurons. La couronne est formée par des demi - fleurons portés sur des embryons, & soûtenue par un calice qui est une espece de calotte demi - sphérique, composée de plusieurs feuilles en écailles. Lorsque les fleurs sont passées, les embryons deviennent des semences ordinairement anguleuses & cannelées, ou menues & pointues. Tournefort, inst. rei herb. Voyez Plante. (I)

CHRYSARGIRE (Page 3:402)

CHRYSARGIRE, s. m. (Hist. anc. & Jurisprud.) étoit, chez les Romains, une imposition qui se levoit tous les quatre ans, non - seulement sur la tête des personnes de quelque condition qu'elles fussent, mais même sur tous les animaux & jusque sur les chiens, pour chacun desquels on payoit six oboles. Cette imposition fut supprimée par l'empereur Anastase. Voyez l'hist. de la Jurispr. Rom. par M. Terrasson, pag. 293. (A)

CHRYSASPIDES (Page 3:402)

* CHRYSASPIDES, (Hist. anc.) on donnoit ce nom, dans la milice Romaine, à des soldats dont les [p. 403] boucliers étoient enrichis d'or. On prétendoit par cette richesse encourager le soldat à se bien battre, asin de ne pas perdre son bouclier: mais une arme si précieuse étoit bien capable de donner du courage à l'ennemi, dans l'espérance de s'en emparer.

CHRYSOCOLLE (Page 3:403)

CHRYSOCOLLE, s. f. (Hist. nat. & Minéralog.) Quelques auteurs, au nombre desquels est Agricola, trompés par un passage de Pline qu'ils avoient malentendu, ont cru que la chrysocolle des anciens n'étoit que la substance que les modernes appellent borax. Ce qui avoit donné lieu à cette erreur, c'étoit la propriété que Pline attribuoit à la chrysocolle, de servir à souder l'or. Voyez l'article Borax. Mais il est très - difficile de déterminer ce que Théophraste, Pline, & Dioscoride, ont entendu par là: tout ce que nous en savons, c'est qu'on la trouvoit dans les mines d'or & de cuivre; on s'en servoit pour faire de la couleur & d'autres préparations; plus sa couleur verte étoit vive & semblable au verd de porreau, plus elle étoit estimée. Suivant Pline, on en faisoit une préparation pour les Peintres, qu'ils nomment orobitis. On s'en servoit encore outre cela dans la medecine. Voyez Pline, hist. nat. lib. XXXIII. cap. v. M. Hill, dans ses notes sur Théophraste, pense que la chrysocolle étoit une espece d'émeraude ou de spath coloré d'un beau verd qui se trouvoit dans les mines de cuivre, & qui n'étoit redevable de sa couleur qu'à ce métal; cependant ce sentiment ne paroît point s'accorder avec ce que Pline en a dit. Quoi qu'il en soit, les Minéralogistes modernes, & entre autres Wallerius, désignent par le mot de chrysocolle une mine de cuivre, dans laquelle ce métal, après avoir été dissout, s'est précipité. On applique ce nom au verd & au bleu de montagne. Voy. ces deux articles. ( - )

CHRYSITES (Page 3:403)

CHRYSITES, s. f. (Hist. nat. Lithologie.) c'est le nom que quelques anciens auteurs donnent au lapis lydius ou à la pierre de touche, à cause de la propriété que cette pierre a de servir à essayer l'or. Voy. Pierre de touche. On désigne aussi par le mot de chrysites, ce qu'on appelle improprement litharge d'or, à cause qu'elle est d'un jaune qui ressemble à ce métal. ( - )

CHRYSOGRAPHES (Page 3:403)

* CHRYSOGRAPHES, s. m. pl. (Hist. anc.) écrivains en lettres d'or. Ce métier paroît avoir été fort honorable. Siméon Logothete dit de l'empereur Artemius, qu'avant que de parvenir à l'empire il avoit été chrysographe. L'écriture en lettres d'or pour les titres des livres & pour les grandes lettres, paroît d'un tems fort reculé. Les manuscrits les plus anciens ont de ces sortes de dorures. Il est fait mention dans l'histoire des empereurs de Constantinople, des chrysographes ou écrivains en lettres d'or. L'usage des lettres d'or étoit très - commun vers le quatrieme & le cinquieme siecle: il a diminué depuis ce tems; il s'est même perdu; car on ne sait plus aujourd'hui attacher l'or au papier, comme on le voit à la bible de la bibliotheque de l'empereur, au virgile du Vatican, aux manuscrits de Dioscoride de l'empereur, & à une infinité de livres d'église. Voyez l'antiq. expliq.

CHRYSOLER (Page 3:403)

CHRYSOLER, (Géog.) riviere de Hongrie en Transsilvanie, qui se jette dans celle de Marosch.

CHRYSOLITE (Page 3:403)

CHRYSOLITE, chrysolytus, topasius veterum, pierre précieuse transparente, de couleur verte mêlée de jaune: ce ne peut être qu'une espece de peridot. Voyez Peridot. (I)

Chrysolite factice, (Page 3:403)

Chrysolite factice, (Chimie.) pour la faire il faut prendre de fritte de crystal factice deux onces, de minium huit onces, les réduire en une poudre fort déliée; on y ajoûte vingt à vingt - cinq grains de safran de mars préparé au vinaigre; on met le mêlange dans un creuset, & on met le tout en fusion, ce qu'on continue pendant dix à douze heures: l'on aura une chrysolite d'une très - grande beauté, qu'on pourra monter en mettant une feuille dessous. ( - )

CHRYSOPRASE (Page 3:403)

CHRYSOPRASE, s. m. (Hist. des P. P.) pierre précieuse des anciens, d'un verd jaunâtre, qui est vraissemblablement le peridot des modernes. Voyez Peridot. Article de M. le Chevalier de Jaucourt.

CHTHONIES (Page 3:403)

* CHTHONIES, adj. pris subst. (Hist. anc.) fêtes que les Hermioniens célébroient en l'honneur de Cérès, à laquelle on immoloit plusieurs vaches. Ce sacrifice ne se passoit jamais sans un miracle; c'est que du même coup dont la premiere vache étoit renversée, toutes les autres tomboient du même côté. Antiq. expliq.

CHTONIUS (Page 3:403)

* CHTONIUS, (Myth.) surnom donné à plusieurs divinités du paganisme, mais sur - tout à Cérès, à Jupiter, à Mercure, à Bacchus. Il est synonyme à terrestris ou insernus, de la terre ou des enfers.

CHU

CHULULA (Page 3:403)

CHULULA, (Géog.) ville de l'Amérique septentrionale dans la nouvelle Espagne, près du lac de Mexique.

CHUMPI (Page 3:403)

CHUMPI, (Hist. nat. Minéralog.) Alonzo Barba donne ce nom à un minéral ou pierre ferrugineuse, qui a beaucoup de rapport avec l'émeril, & dont la couleur est grise, d'un brillant un peu obscur, refractaire, & très - difficile à mettre en fusion. On la trouve au Potosi, &c. Elle est souvent mêlée aux mines d'argent. ( - )

CHUNG - KING (Page 3:403)

CHUNG - KING, (Géog.) grande ville de la Chine, dans ia province de Suchuen.

CHUPMESSATHITES (Page 3:403)

CHUPMESSATHITES, s. m. plur. (Hist. mod.) secte de Mahométans qui croyent que Jesus - Christ est Dieu, le vzai Messie, & le Rédempteur du genre humain; mais qui n'osent lui rendre aucun culte public, ni l'adorer ouvertement. Ce mot, en langue Turque, signifie protecteur des Chrétiens. Ricaut assûre que cette secte très - nombreuse est composée surtout de personnes de marque, & qu'elle a des partisans jusque dans le serrail. (G)

CHUQUELAS ou CHERCOLCES (Page 3:403)

CHUQUELAS ou CHERCOLCES, (Commerce.) voyez Cherconnées.

CHUR - WALDEN (Page 3:403)

CHUR - WALDEN, (Géog.) petite ville des Grisons, sur la riviere de Rabas.

CHUS ou CHOA (Page 3:403)

CHUS ou CHOA, s. m. (Hist. anc.) en Grec XS=(S2, de XE/EIN, répandre; mesure de liquides chez les Grecs. Les auteurs ne s'accordent point sur la quantité de liquide que le chus contenoit; les uns prétendent qu'il tenoit quatre septiers, sextarios; les autres six ou un conge, congium. Fabri dit neuf livres d'huile, dix de vin, & treize livres quatre onces de miel. Pitiscus, dans son dictionnaire, estime que le chus contient six septiers attiques, ou douze cotyles; que cette mesure pesoit pleine d'huile sept livres & demie, & huit livres & un quart d'eau ou de vin.

En général, rien de plus obscur que ce qui regarde les mesures des Grecs & des Romains; leur variété en divers tems & en différens pays, leur instabilité, les mêmes dénominations employées pour exprimer des choses différentes, ont jetté sur ce sujet la plus grande confusion. Faut - il en être surpris? les mêmes inconvéniens ne se rencontrent - ils pas dans les poids & les mesures des modernes? Nous n'avons rien à reprocher aux anciens; & les nations Européennes ont un besoin journalier d'avoir perpétuellement là - dessus un tarif à la main pour faire leur commerce non - seulement chez l'étranger, mais encore dans les diverses provinces d'un même royaume. Cependant ceux qui désireront les détails ou les conjectures de nos littérateurs sur le chus & sur le conge, que quelques - uns prétendent être une même mesure, pourront consulter les Mémoires de l'académie des Inscriptions, Stuchius dans ses oeuvres in - sol.

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