ENCYCLOPÉDIE OU DICTIONNAIRE RAISONNÉ
DES SCIENCES, DES ARTS ET DES MÉTIERS

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"378"> Minerve: ce fut le symbole de la prudence. Il y en avoit beaucoup dans le territoire des Athéniens; ils en firent un de leurs signes militaires. On voit à leurs monnoies la choüette posée sur des vases distingués par des lettres. Les antiquaires prétendent que les Athéniens se proposerent de conserver ainsi la mémoire de l'invention des vaisseaux de terre. Quoi qu'il en soit, le nom de choüette resta aux monnoies attiques; & l'esclave d'un riche Lacédémonien disoit par allusion à ce nom, qu'une multitude de choüettes nichoient sous le toit de son maître.

Chouette, (Page 3:378)

Chouette, (Med.) Pline a vanté sa chair pour la paralysie; tous les auteurs de matiere médicale ont rapporté cette vertu d'après lui, & comme trait d'érudition: cette propriété & quelques autres qu'ils lui ont aussi accordées chacun sur l'autorité de ses prédécesseurs, ne sont pas confirmées par des observations. L'usage medicinal de cet oiseau est très rare parmi nous, ou même absolument nul. (b)

Chouette, (Page 3:378)

Chouette, (petite) voyez Choucas.

Chouette, (Page 3:378)

* Chouette, (Hist. anc.) danse des Grecs dont nous ne savons autre chose, sinon qu'elle étoit dans le caractere pantomime & bouffon.

CHOUG ou SHOGLE (Page 3:378)

CHOUG ou SHOGLE, (Géog.) grande ville d'Asie dans la Syrie sur l'Oronte, sur la route de Sayde à Alep.

CHOUL (Page 3:378)

CHOUL, (Géog.) riviere des Pays - Bas au duché de Luxembourg dans les Ardennes, qui se jette dans la Meuse.

CHOUQUET (Page 3:378)

CHOUQUET, s. m. CHUQUET, BLOE, TÊTE DE MORE, (Marine.) c'est une grosse piece de bois ou plûtôt un billot qui est plat & presque quarré par - dessous, & rond par - dessus; il sert à couvrir la tête du mât, & emboîte aussi un mât à côté de l'autre. Chaque mât a son chouquet. Voyez la Pl. I. de la Marine, où les chouquets de chaque mât sont cotés 13.

Le choùquet est percé en mortaise pour embrasser le tenon des mâts, & on amarre au chouquet le pendant des balancins.

Les mâts de hune, les perroquets, & les bâtons de pavillon entrent aussi dans un chouquet, qui les affermit & les entretient avec le mât qui est au - dessous; & ce chouquet est enfermé dans un collier de fer coté b b, qui l'embrasse. Voy. la fig. citée ci - dessus; voyez aussi la Plan. VI. fig. 76. où l'on voit la forme particuliere du chouquet.

« Au - dessous du chouquet il y a deux boucles ou petits cercles de fer, cotés a a fig. 76. par où passent les palans qui servent à hisser & amener les mâts de hune.

Il y a aussi dans les chouquets des clés de bois qui sont garnies de fer, qui embrassent les vergues cotées c fig. 76. on les couvre de peaux de mouton pour empêcher que les voiles ne se gâtent & ne s'usent trop contre ces endroits - là.

La grandeur des chouquets se regle sur la grandeur du vaisseau: par exemple, pour un vaisseau de cent trente - quatre piés de long de l'étrave à l'étambord, le grand chouquet aura trois piés un pouce de long, deux piés de large, & quatorze pouces d'épaisseur; le chouquet du mât de misene, deux piés & demi de long, vingt - un pouces & demi de large, douze pouces & demi d'épais.

Les chouquets de l'artimon du grand mât de hune & du beaupré, auront seize pouces de long, douze de large, & sept pouces d'épais.

Les chouquets du grand & petit perroquet, quatorze pouces de long, douze de large, & six pouces & demi d'épais ».

Ces proportions peuvent cependant varier suivant les méthodes des différens constructeurs.

« Il y a encore quelques autres regles pour déterminer les proportions des chouquets. Par exem<cb-> ple, on peut donner au chouquet du grand mât pour sa longueur, la septieme partie de la largeur du vaisseau; pour la largeur de ce chouquet, on lui donnera les cinq huitiemes parties de sa longueur; & pour son épaisseur, les deux tiers de sa largeur.

Le chouquet du mât de misene sera plus court d'une huitieme partie que celui du grand mât; sa largeur & son épaisseur dans les mêmes proportions.

Le chouquet du mât d'artimon doit avoir la moitié du grand chouquet, ou chouquet du grand mât.

Le chouquet du grand mât de hune, la même proportion que celui du mât d'artimon.

Le chouquet du mât de hune d'avant, d'une huitieme partie plus court que les deux précédens, & le chouquet du beaupré égal à celui - ci.

Le chouquet ou bloc qui est à l'arriere du mât d'artimon, doit être d'une huitieme partie plus court que celui du mât de hune d'avant; & le chouquet du perroquet d'artimon, d'un tiers plus court que ce dernier.

Les chouquets du grand perroquet, du perroquet de misene, & du perroquet de beaupré, doivent être égaux en longueur au chouquet de l'artimon, & entre eux ils different d'un ou deux pouces, selon que le charpentier le juge à propos. (Z)

CHOUSSET (Page 3:378)

* CHOUSSET, s. m. (OEcon. domest.) boisson en usage chez les Turcs. Elle se fait avec de la pâte crue, mais levée; on la décuit dans un chauderon plein d'eau; & quand elle est rassise & séchée, on en prend la grosseur d'un oeuf qu'on jette dans l'eau pour la boire. Cette pâte s'échauffe d'elle - même; elle donne à l'eau une couleur blanche & épaisse. Cette boisson nourrit & enivre; on se lave avec sa mousse: c'est une espece de fard.

CHOUSTACKS (Page 3:378)

CHOUSTACKS, (Comm.) monnoie d'argent usitée en Pologne, qui vaut environ huit sous de notre argent.

CHR

CHRAST (Page 3:378)

CHRAST, (Géog.) petite ville de Bohême dans le cercle de Chrudim.

CHRÊME (Page 3:378)

CHRÊME, s. m. (Théologie.) huile consacrée par l'évêque, & dont se servent les églises Latine & Greque, pour administrer le baptême, la confirmation, l'ordre, & l'extrème - onction. Voyez Huile, Ordination, Extrême - onction, &c. On fait le saint chrême le Jeudi - saint.

Ce mot est formé du Grec XRISMA, qui signifie la même chose, & est dérivé du verbe XRIW, oindre.

Il y a deux sortes de chrêmes: l'un se fait avec de l'huile & du baume, & on s'en sert pour administrer les sacremens de baptême, de confirmation, & d'ordre: l'autre est de simple huile consacrée par l'évêque; il servoit anciennement pour les cathécumenes, & sert encore à présent au sacrement d'extrème - onction. Voyez du Cange.

Les Maronites, avant leur réunion avec l'Eglise de Rome, employoient dans la composition de leur chrême, l'huile, le baume, le musc, le safran, la canelle, les roses, l'encens blanc, & plusieurs autres drogues.

Le P. Dandini, jésuite, qui alla au mont Liban en qualité de nonce du pape, ordonna dans un synode qu'il y tint en 1556, que le saint chrême à l'avenir ne seroit composé que d'huile & de baume, dont l'un représente la nature humaine de Jesus - Christ, l'autre sa nature divine. Voyez le Dict. de Trév.

L'onction du saint chrêm dans la confirmation est regardée par les théologiens catholiques comme la matiere partielle du sacrement. Voyez Confirmation.

Dans le baptême & l'extrème - onction, c'est le [p. 379] prêtre qui fait l'onction du saint chrême ou de l'huile sainte: dans les deux autres sacremens où il y a onction, savoir la confirmation & l'ordre, c'est l'évêque seul qui a pouvoir de la faire.

Autrefois les évêques exigeoient une contribution du clergé pour la confection de leur saint chrême, qu'ils appelloient denarii chrismales: & l'on tire encore une légere rétribution des fabriques, en leur distribuant chaque année les saintes huiles, dans la plûpart des dioceses. (G)

CHRÊMEAU (Page 3:379)

CHRÊMEAU, s. m. (Théologie.) c'est un bonnet ou beguin de toile qu'on met sur la tête des enfans après qu'ils sont baptisés, & qui représente la robe blanche, symbole de l'innocence, dont on revêtoit autrefois les cathécumenes après leur baptême. (G)

CHRESES, ou CHRESIS (Page 3:379)

CHRESES, ou CHRESIS, (Musique.) XRSS2, usus; en Musique, est une des parties de l'ancienne mélopée, qui apprend au compositeur à mettre un tel arrangement dans la suite des sons, qu'il en résulte une bonne modulation & une mélodie agréable. Cette partie s'applique à différentes successions des sons, appellées par les anciens, agoge, euthia, anacamptosa, &c. Voyez Tirade. (S)

CHRÉTIEN (Page 3:379)

CHRÉTIEN, s. m. (Théologie.) en parlant des personnes, signifie celui qui étant baptisé fait prosession de la doctrine de Jesus - Christ: & en parlant des choses, ce qui est conforme à la loi évangélique: ainsi l'on dit un discours chrétien, une vie chrétienne, des sentimens chrétiens, &c.

Ce fut à Antioche, vers l'an 41, que l'on commença à donner le nom de Chrétien à ceux qui professoient la foi de Jesus - Christ, & que l'on appelloit auparavant disciples. On les nommoit encore élûs, freres, saints, croyans, fideles, Nazaréens. On les appella aussi Jesséens, du nom de Jessé, pere de David; & selon d'autres, de Jesus - Christ, auteur de leur religion. Philon les nomme Therapeutes; mais c'est une question encore indécise, que de savoir si les Therapeutes étoient Chrétiens. Voyez Therapeutes. On leur donnoit le nom Grec d'IXUS2, en Latin pisciculi, qu'on regarde vraissemblablement comme un nom technique, composé des premieres lettres de chacun de ces mots, *INSS2 *XRIS2O\S2, *QE GIOS2, *SOTER; Jesus Christus, Dei filius, salvator. On les appella encore Gnostiques, GWS2IXS2, c'est - à - dire hemmes doüés de science & d'intelligence; & quelquefois Théophores & Christophores, c'est - à - dire temples de Dieu, temples du Christ. On trouve dans quelques peres, mais rarement, les Chrétiens désignés par le nom même de Christs, ou consacrés à Dieu par les onctions saintes du baptême & de la confirmation.

Les Payens, qui les regardoient comme des gens dévoüés à la mort, destinés au feu & aux gibets, leur donnoient des noms injurieux tirés de ces supplices, tels que biothaati, sarmenticii, semaxii. On leur prodiguoit aussi les odieuses qualifications d'imposteurs, de magiciens, & on les confondoit avec les Juifs. Julien l'apostat ne les désignoit que par le titre méprisant de Galiléens, qu'il donnoit à Jesus - Christ lui - même. Le peuple leur donnoit le nom d'achées, parce qu'ils combattoient le culte des faux dieux; les savans, celui de Grecs & d'imposteurs, ou de sophistes. On les nomma aussi sibyllistes, parce que dans leurs disputes avec les Payens, quelques - uns alleguerent l'autorité de ces livres des Sibylles, qui passent aujourd'hui généralement pour supposés; parabolaires ou parabolains & désespérés, à cause du courage avec lequel ils bravoient la mort. Les hérétiques leur donnerent aussi divers noms ridicules ou méprisans, comme ceux d'allégoristes, de simples, d'anthropolatres, ou adorateurs d'hommes, &c. Bingham, orig. eccles. tom. I. lib. j. e. j. & ij.

Le Roi de France porte le titre de Roi très - Chrétien, prérogative dont on fait remonter l'origine jus<cb-> qu'à Childebert, à qui S. Grégoire le Grand écrivoit que le royaume de France est autant élevé en dignité au - dessus des autres royaumes, que la royauté elle - même est au - dessus de la condition des hommes privés. Il est certain que Charles Martel & Pepin le Bref ont porté ce titre. Lambecius, dans le iroisieme tome de son catalogue de la bibliothe que des empereurs, prétend que le nom de Roi très - Chrétien a été donné aux rois de la seconde race, non en qualité de rois de France, mais en qualité d'empereurs d'Allemagne; prétention absurde & convaincue de faux par le témoignage uniforme & constant de tous les historiens.

Chrétienne (cour) (Page 3:379)

Chrétienne (cour) ou cour de chrétienté, nom qu'on donnoit en Angleterre à un tribunal tout composé d'ecclésiastiques, par oppesition à la cour laye, dont les membres étoient tous laïques.

Chrétienne, (Église) (Page 3:379)

Chrétienne, (Église) voyez Église.

Chrétienne, (Religion) (Page 3:379)

Chrétienne, (Religion) voyez Christianisme & Religion.

Chrétiens de S. Jean, (Page 3:379)

Chrétiens de S. Jean, secte corrompue de Chrétiens, répandue à Bassora & aux environs, qu'on nomme aussi Sabéens & Mandaïtes. Voyez Sabéens & Mandaïtes.

Ces prétendus Chrétiens, qu'on croit d'abord avoir habité le long du Jourdain, où S. Jean baptisoit, & avoir pris de - là le nom de Chrétiens de S. Jean, & qui, après la conquête de la Palestine par les Mahométans, se retirerent dans la Mésopotamie & la Chaldée, ne sont, de l'aveu de tous les voyageurs, ni Juifs, ni Chrétiens, ni Musulmans. M. Chambers dit que tous les ans ils célebrent une fête de cinq jours, pendant lesquels ils vont recevoir de la main de leurs évêques le baptême de S. Jean, & que leur baptême ordinaire s'administre dans les fleuves ou rivieres, & seulement le Dimanche.

M. Fourmont l'aîné, dans un mémoire historique sur cette secte, dit entre autres choses, qu'elle se donne une origine très - ancienne, remontant au moins jusqu'à Abraham; & que de tems immémorial elle a eu des simulachres, des arbres dévoués, des bois sacrés, des temples, des fêtes, une hiérarchie, l'adoration, la priere, & même une idée de la résurrection; pratiques qui sont un mêlange du Judaïsme & du Paganisme, plûtôt qu'une preuve bien nette de Christianisme. Les Mathématiciens qui dominoient parmi eux forgeoient des dogmes, ou rejettoient ceux des autres, selon leurs calculs. Ainsi, les uns soûtenoient que la résurrection devoit se faire au bout de 9000 ans, parce qu'ils fixoient à ce tems la révolution entiere des orbes célestes; d'autres ne l'attendoient qu'au bout de 36426 ans. Plusieurs d'entr'eux soûtenoient dans le monde, ou dans les mondes, une espece d'éternité, pendant laquelle tour - à - tour ces mondes étoient détruits & refaits. On a une homélie de S. Grégoire de Nazianze contre les Sabiens ou Sabéens. L'alcoran fait mention de cette secte. Ils font une mémoire honorable de S. Jean Baptiste, dont ils se disent les disciples; & leurs liturgies & autres livres font mention du baptême, & de quelques autres sacremens qu'on ne rencontre que chez les Chrétiens. Mém. de l'acad. des inscript. & belles - lett. tom. XII. p. 16. & suiv. (G)

Chrétiens de S. Thomas, (Page 3:379)

Chrétiens de S. Thomas, est un peuple des Indes orientales, qui, suivant la tradition du pays, reçut la foi de l'évangile par la prédication de l'apôtre S. Thomas.

A l'arrivée des Portugais à Calecut, & au premier voyage qu'ils firent aux Indes, ils y trouverent les anciens convertis qui, ayant appris qu'il étoit arrivé dans leur contrée un peuple nouveau qui avoit une vénération particuliere pour la cioix, leur proposerent une alliance par des ambassadeurs,

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