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CHOU (Page 3:376)
CHOU, s. m. (Hist. nat. Bot.) brassica, genre de
plante dont la fleur est à quatre feuilles disposées en
croix; le calice pousse un pistil qui, lorsque la fleur
est passée, devient un fruit ou une silique grêle,
longue, cylindrique, & composée de deux panneaux
pliés en gouttiere, appliqués sur les bords d'une
cloison qui divise ce fruit dans sa longueur en
deux loges remplies de quelques semences presque
rondes. Ajoûtez au caractere de ce genre le port de
ses especes, qui consiste principalement dans les
feuilles ondées sur les bords, ridées le plus souvent,
& de couleur bleue céleste. Tournefort, inst. rei herb.
Voyez
Choux, (Page 3:376)
Il se distingue en chou pommé blanc, en colsa, chou blond, chou frisé blanc, chou pommé, chou cabu, chou rouge, chou - fleur, chou de Milan ou poncalier, chouxraves.
Les choux rouges ont des feuilles rougeâtres, & la tige très - élevée; les frisés ont des feuilles toutes découpées & garnies de rides.
Lorsque vous avez coupé les têtes des vos choux,
les tiges repoussent l'hyver de petits rejettons appellés
brocolis, que l'on mange en salade. Voyez
Les choux - fleurs sont les plus délicats; ils se sement sur couche en Avril & en Mai. On leur entoure la tête avec quelques liens de paille, afin qu'elle soit moins exposée à l'ardeur du soleil. En les levant en motte de dessus la couche, on leur rogne le bout du pivot; & souvent pour les faire pommer, & les garantir des gelées, on les met dans la serre dans une planche de demi - pié de haut. Leur graine ne réussit pas en France, il faut en faire venir du Levant.
Les choux de Milan se sement sur couche en Mai, & on les replante en pleine terre, dans des rayons, à un pié 1/2 l'un de l'autre; & si l'on veut que les choux grossissent, il faut les arroser souvent dans les chaleurs, & leur donner un labour dans le mois de Juin, afin que la terre soit plus disposée à recevoir utilement les pluies du ciel.
Les choux en général ne se perpétuent que de graines, qu'il faut laisser secher aux montans que l'on a coupés, & ensuite les vanner, & les serrer pour les semer l'année suivante. (K)
Chou, (Page 3:376)
Les choux doivent être rangés avec les plantes alkalines; car quoiqu'ils ne contiennent que peu ou point d'alkali volatil absolument libre, ou capable de s'élever dans la distillation au degré de l'eau bouillante, cependant la présence de ce principe dans cette plante, & la foiblesse des liens qui l'y retiennent, sont bien annoncés par la facilité avec laquelle il se développe dans sa décoction par le secours de la moindre fermentation.
Quelques anciens ont regardé les choux comme un remede universel. On dit que les Romains l'ont employé à ce titre pendant six cents ans; & que le grand Caton s'en est servi avec succès pour garantir sa famille de la peste. Pline nous apprend que Pythagore faisoit un cas tout particulier du chou: c'est grand dommage qu'un traité entier que Dieuches, compté par Galien entre les principaux des plus an<cb->
L'école de Salerne a dit du chou, que son suc lâchoit le ventre, & que sa substance le resserr it, Jus caulis solvit, cujus substantia stringit.
Plusieurs anciens l'ont célebré comme vulnéra >e,
antiscorbutique, utile contre l'hydropisie, & surtout
spécifique dans les maladies de la poitrine, par
une vertu particuliere, ou par une certaine analogie
qu'ils ont cru appercevoir entre cette plante &
ce viscere. On ne le regarde aujourd'hui que comme
adoucissant l'acrimonie des humeurs de la poitrine,
détergeant les ulceres commençans, appaisant
très - bien la toux, en un mot comme un béchique
incrassant; mais on peut douter encore à bon
droit de cette derniere propriété, & remettre le
chou dans la classe des purs alimens, dans laquelle
les Medecins ont puisé leurs prétendus incrassans.
Voyez
Au reste, comme le choix même des alimens est assùrément de conséquence dans les maladies chroniques, & sur - tout dans les maladies du poumon, le chou, quoique dépouillé de toute vertu médicamenteuse proprement dite, pourroit bien avoir dans ces maladies une utilité réelle. C'est à l'observation à nous instruire sur ce point.
Quant aux qualités malfaisantes que le plus grand nombre des Medecins a attribuées aux choux considérés comme plante potagere ou aliment, on ne voit pas que l'observation réponde à cette prétention, qui dès - lors est nulle de plein droit comme toute loi medicinale fondée sur le seul raisonnement.
Il est évident, & plusieurs auteurs se sont même trahis là - dessus, le célebre M. Geoffroy, par exemple; il est évident, dis - je, que c'est de la pente à la putréfaction qu'on a dès long - tems observée dans le chou, & sur - tout dans sa premiere décoction plûtôt que de l'expérience, qu'on a déduit la prétendue disposition du chou à produire des sucs grossiers & une bile noire. Les paysans & le peuple de tous les pays de l'Europe s'en nourrissent presque journellement. En Béarn & dans quelques autres provinces voisines, il n'est peut - être pas un seul habitant qui n'en mange au moins une fois par jour; la garbure de ce pays est un potage aux choux & aux cuisses d'oie, ou au lard, qu'on sert régulierement à souper sur toutes les tables: or on n'a observé ni dans ces provinces ni ailleurs, aucune maladie ou indisposition particuliere qu'on puisse raisonnablement attribuer à l'usage des choux.
C'est avec moins de fondement encore que les
mêmes auteurs ont avancé que le chou nourrissoit
peu & se digéroit difficilement. On peut avancer au
contraire 1°. qu'il contient beaucoup d'aliment vrai,
& que cet aliment est même plus solide ou plus analogue
aux humeurs nutritives de nos corps, que celui
que fournissent les autres familles de végétaux
nourrissans; celui - ci étant dans un état qui le rapproche
de très - près de la nature des lymphes animales,
ou des sucs des viandes. Voyez
2°. Qu'il est peu d'estomacs qui ne le digerent très - bien; & que si on peut l'accuser de vitier quelquefois la digestion, c'est au contraire en la hâtant ou en lâchant le ventre.
Le sauer - kraut qui est une espece de mets très usité
en Allemagne, n'est autre chose que du chou
porté par une fermentation, à laquelle on l'a disposé
dans cette vûe, à l'état acéteux ou acide. Voyez
Chou caraibe, (Page 3:376)
CHOVACOUET (Page 3:377)
CHOVACOUET, (Géog.) riviere de l'Amérique septentrionale dans la nouvelle France.
CHOUCAS (Page 3:377)
CHOUCAS, s. m. monedula sive lupus, (Hist. nat.
Ornit.) oiseau qui pese neus onces & demie; il a
environ un pié un pouce de longueur depuis la pointe
du bec jusqu'à l'extrémité de la queue. Les pattes
étendues sont presque aussi longues que la queue.
Cet oiseau a deux piés deux pouces d'envergure. Le
bec est fort, il a un pouce trois lignes de longueur
depuis la pointe jusqu'aux coins de la bouche. Les
narines sont rondes; la moitié du bec & les narines
sont recouvertes par de petites plumes recourbées
en - devant. L'iris des yeux a une couleur blanchâtre;
les oreilles sont assez grandes; le derriere de
la tête jusqu'au milieu du cou est cendré; la poitrine
& le ventre sont aussi un peu cendrés; le reste du
corps est noir, avec quelque teinte d'un bleu luisant;
la tête a une couleur noire foncée. Il y a dans
chaque aile vingt grandes plumes; l'extérieure est
de moitié plus courte que la seconde; la troisieme
& la quatrieme sont les plus longues; le tuyau de
la onzieme & de celles qui suivent jusqu'à la dixseptieme,
ne s'étend pas jusqu'au bout de ces plumes,
ce qui rend leur pointe échancrée: mais au milieu
de cette échancrure, il y a un crin ou une épine
qui tient au tuyau. La queue a cinq pouces & demi
de longueur: elle est composée de douze plumes;
celles du milieu sont un peu plus longues que les autres.
Les pattes ressemblent à celles de la corneille;
le doigt & l'ongle de derriere sont plus longs que dans
les autres oiseaux; le doigt extérieur tient au doigt
du milieu. Le choucas se nourrit de noix, de grain, de
cerises, &c. Sa tête est grande à proportion du corps;
on a cru que c'étoit la cause de la finesse de son instinct: mais ce qu'il y a de certain, c'est qu'il a en
effet beaucoup d'instinct. Ces oiseaux habitent les
plus hautes tours des villes & des villages, les vieux
murs, & les châteaux ruinés; ils nichent en grand
nombre dans des trous de ces bâtimens, & quelquefois
dans des creux d'arbres. La femelle fait cinq ou
six petits oeufs de couleur pâle & parsemés de quelques
taches. Quelques auteurs ont donné au choucas les noms de chuca, choüette, & petite choüette.
Willughby, Ornit. Voyez
Choucas rouge, (Page 3:377)
CHOUETTE (Page 3:377)
CHOUETTE, s. f. strix, (Ornit.) oiseau de proie
qui ne fort que la nuit. Willughby donne la description
d'un mâle de cette espece qui pesoit douze onces
& demie; il étoit à - peu - près de la grosseur d'un
pigeon, quoique le corps fût plus court. Il avoit environ
treize pouces de longueur depuis la pointe du
bec jusqu'à l'extrémité de la queue; l'envergure étoit
d'environ deux piés & demi; le bec avoit depuis sa
pointe jusqu'aux angles de la bouche, un pouce au
plus: il étoit de couleur de corne, ou d'un bleu pâle.
La choüette a l'ouverture de la bouche grande à
proportion de la longueur du bec; la langue est un
peu fourchue à l'extrémité, son empreinte est marquée
sur le palais. Les yeux sont gros & saillans; la
membrane qui se trouve entre l'oeil & la paupiere,
a le bord noir; celui des paupieres est large & rougeâtre.
L'ouverture des oreilles est très - grande, &
recouverte d'une pellicule. Les yeux & le menton
sont entourés d'un double rang de plumes, qui forment
une espece de fraise: ces deux rangs de plumes
sont situés l'un derriere l'autre; celui de devant est
composé de plumes roides & parsemées de blanc,
de noir, & de roux; celles du rang inférieur sont
souples & teintes de blanc & de couleur de feu.
Le milieu de la tête est noirâtre; les yeux sont très près
des oreilles: il y a au - delà des narines au - dessous des yeux, des poils ronds & droits. La face supérieure
du corps est mêlée de couleur noirâtre &
de roux. Les bords des plumes sont roux, & le milieu
est noirâtre: mais si on examine de près chaque
plume en particulier, on y voit des lignes ondoyantes
qui les traversent, & qui sont alternativement
brunes & cendrées. Le ventre & le reste de la face
inférieure du corps, ont à - peu - près les mêmes couleurs
que le dos. En général, les plumes du corps de
la choüette sont plus douces, plus longues, & plus
elevées que dans la plûpart des autres oiseaux, ce
qui la fait paroître beaucoup plus grosse qu'elle ne
l'est en effet. Les pattes sont couvertes presque jusqu'aux ongles d'un plumage épais de couleur blanche
sale, avec de petites lignes noires & ondoyantes: il n'y a que deux ou trois écailles annulaires
dans chaque patte qui soient à nud. Chaque aile a
vingt - quatre grandes plumes; les barbes extérieures
de la premiere sont terminées à la pointe par des poils
séparés les uns des autres, & disposés en forme de
dents de peigne. On voit sur les grandes plumes des
ailes & de la queue, six ou sept taches transversales
qui sont d'un blanc sale & teintes de roux ou de
brun. Les petites plumes des ailes qui recouvrent
les grandes, sur - tout celles du milieu & les plus
longues des épaules qui couvrent les còtés du dos,
sont marquées de taches blanches, sur - tout sur les
barbes intérieures de chaque plume. La queue a six
pouces de longueur; elle est composée de douze plumes: celles du milieu sont les plus longues, & les
autres diminuent de longueur par degrés jusqu'à l'extérieure
qui est la plus courte: elles sont toutes pointues.
La plante des piés est calleuse & de couleur
pâle; les ongies sont longs & de couleur de corne ou
noirâtre. Il n'y a point de membrane entre les doigts.
L'extérieur de devant peut se plier en arriere, comme
si en effet c'étoit un doigt de derriere: ce qui a
fait dire que cet oiseau avoit deux doigts de derriere.
On a trouvé dans l'estomac du poil de rat. Quelques auteurs ont donné le nom de choüette à la chevesche,
au choucas, & au choucas rouge. Willughby, Ornit. Voyez
Chouette, (Page 3:377)
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