ENCYCLOPÉDIE OU DICTIONNAIRE RAISONNÉ
DES SCIENCES, DES ARTS ET DES MÉTIERS

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"366"> rejettée. Je me suis toûjours servi de pain d'avoine; mais quand on n'en peut avoir, je ne doute pas qu'on ne puisse lui substituer le pain de froment, ou la farine de blé bien rôtie.

Lorsque le malade est extrèmement épuisé par les grandes évacuations qu'il a souffertes par haut & par bas, la premiere chose que je lui donne est un grand verre de la décoction ci - dessus; & quand les envies de vomir sont un peu appaisées, j'ordonne fréquemment une petite pilule d'opium, du poids de deux tiers de grain pour une personne ordinaire, & dont j'augmente ou diminue la dose, selon l'âge ou les forces du patient.

Mais si le malade a des convulsions & les extrémités froides; si son pouls est foible & intermittant, il faut alors donner une forte dose de laudanum liquide, parce qu'il agit plus promptement qu l'opium: par exemple, on en prescrira vingt - cinq gouttes pour une personne ordinaire, dans une once de bonne eau de canelle, & par - dessus un coup de tel vin qui plaira davantage au malade, mêlé avec parties égales de la décoction. Après cela, il boira pour se desaltérer de ladite décoction, à laquelle on pourra même ajoûter de tems en tems un peu de vin, selon le besoin qu'on aura d'employer les cordiaux. Pour prévenir la rechûte que le malade ne pourroit pas soûtenir, il sera tres - à - propos de réitérer soir & matin les calmans en petite quantité pendant quelques jours de suite, & il faut avoir attention de ne pas surcharger l'estomac, & de ne lui présenter que des alimens faciles à digérer, & qui lui conviennent.

On observera que ces derniers remedes ne doivent être employés que lorsque le malade est entierement épuisé; mais dans le cas ordinaire où les malades ne se trouvent pas encore beaucoup affoiblis, dans celui où l'on ne pourroit avoir des calmans, ou encore dans le cas où ils seroient absolument contraires à la constitution du malade, on pourra s'en tenir avec confiance à la décoction ci - dessus ».

Ce qui a engagé le docteur Douglas à communiquer sa maniere de traiter le cholera, est la réussite qu'elle a eûe d'abord sur lui - même, & puis sur un grand nombre de malades. En la recommandant aux Medecins cliniques, nous ne leur offrons point une fastueuse composition, où il entre du lapis, des émeraudes, des perles, du besoard oriental, remedes si ridiculement vantés dans cette maladie par de fameux virtuoses; mais nous leur présentons une méthode curative fondée en raison & en expériences, appuyée de l'autorité de Celse, de Paul d'Egine, de Coelius Aurélianus, d'Arétée, de Sydenham; méthode justifiée par de nouveaux succès, facile dans l'exécution, & finalement recevable par sa simplicité. Les moyens les plus simples sont, en Medecine comme en Physique, en affaires & dans le cours de la vie, les plus convenables, les plus sûrs, & les plus efficaces. Art. de M. le C. de Jaucourt.

CHOLET (Page 3:366)

CHOLET, (Géog.) petite ville de France dans la province d'Anjou, sur la Moine. Long. 19. 40. lat. 47. 10.

CHOLIDOQUE (Page 3:366)

CHOLIDOQUE, terme d'Anatomie, est le nom d'un canal ou conduit, qu'on appelle aussi conduit commun, ductus communis; forme de l'union du pore biliaire & du conduit cystique. Voyez Conduit. Ce mot vient de XOLH\, bile, & de DEXOMAI, recevoir.

Le canal cholidoque passant obliquement à l'extrémité inférieure du duodenum, sert à porter la bile du foie aux intestins.

Quelques - uns ont voulu qu'il portât la bile du foie à la vesicule du fiel: mais si l'on prend garde que c'est le duodenum qui s'enfle & non pas la vesicule du fiel lorsque l'on souffle ce canal, il est évi<cb-> dent que la bile qui y est contenue ne va point ailleurs qu'au duodenum. V. Bile, Foie, Fiel, &c. (L)

CHOLMKIL (Page 3:366)

CHOLMKIL, (Géog.) île dépendante de l'Ecosse, l'une des Westernes.

CHOMMAGE (Page 3:366)

CHOMMAGE, s. m. espace de tems qu'on reste sans travailler.

Chommage des moulins; (Page 3:366)

Chommage des moulins; (Jurispr.) l'ordonnance des eaux & forêts, tit. xxvij. art. 45. regle & fixe le chommage de chaque moulin qui se trouvera établi sur les rivieres navigables & slottables avec droits, titres, conceslions, à quarante sous pour le tems de vingt - quatre heures, qui seront payés au propriétaire des moulins ou leurs fermiers & meûniers, par ceux qui causeront le chommage par leur navigation & flottage: elle défend à toutes personnes d'en exiger davantage, ni de retarder en aucune maniere la navigation & le slottage, à peine de 1000 liv. d'amende, outre les dommages & intérêts, frais & dépens, qui seront reglés par les officiers des maîtrises sans qu'il puisse y être apporté aucune modération.

L'article suivant porte, que s'il arrive quelque différend pour les droits de chommage des moulins, &c. ils seront reglés par les grands maîtres, ou par les officiers de la maîtrise en leur absence; les marchands - trafiquans, & les propriétaires & meûniers préalablement oüis, si besoin est; & que ce qui sera par eux ordonné, sera exécuté par provision, nonobstant & sans préjudice de l'appel.

L'obligation de payer le chommage des moulins n'est pas une loi nouvelle, ainsi qu'il paroît par des lettres patentes du 12 Octobre 1574, dont il est fait mention dans la conférence des eaux & forêts.

Une ordonnance postérieure concernant le flottage des bois pour Paris, a reglé le chommage de chaque moulin à quarante sous par jour, quelque nombre de roues qu'il y ait au moulin. Voyez ibid.

Quand le moulin bannal chomme, ceux qui sont sujets à la bannalité, après avoir attendu vingt - quatre heures, peuvent aller ailleurs. Voyez Loisel inst. liv. II. tit. ij. n°. 32. Voyez Moulins. (A)

CHOMER ou HOMER (Page 3:366)

CHOMER ou HOMER, s. m. (Hist. anc.) mesure des anciens Hébreux. C'est la même chose que le core ou corus qui contenoit dix baths, & par conséquent deux cents quatre - vingts - dix - huit pintes, chopine, demi - septier, & un peu plus; savoir, [omission: formula; to see, consult fac-similé version] mesure de Paris. Dict. de la bibl.

CHONAD (Page 3:366)

CHONAD, (Géog.) petite ville de la haute Hongrie, capitale du comté de même nom, sur la riviere de Marosch.

CHONDRILLE (Page 3:366)

CHONDRILLE, s. f. chondrilla, (Jard.) herbe qui pousse de grandes feuilles traînantes par terre, & découpées comme celles de la chicorée sauvage. Il s'éleve d'entre elles une tige de trois ou quatre piés, divisée en plusieurs rameaux ou verges garnies de petites feuilles étroites. Ses fleurs sont jaunes telles que celles de la laitue, & elles sont suivies de graines oblongues surmontées d'une aigrette de couleur cendrée. Il sort un suc laiteux fort gluant de sa racine.

Cette plante croît dans les champs au bord des chemins, & demande peu de soin. (K)

CHONDROGLOSSE (Page 3:366)

CHONDROGLOSSE, en Anatomie, voyez Ceratoglosse.

CHOPINE (Page 3:366)

CHOPINE, s. f. (Comm.) petite mesure de liqueurs qui contient la moitié d'une pinte. Voy. Mesure & Pinte. La chopine de Paris est presque égale à la pinte d'Angleterre. Une chopine d'eau commune pese une livre de Paris.

La chopine de Paris se divise en deux demi - septiers, ce qui fait qu'on l'appelle quelquefois septier.

Chopine se dit aussi de la chose mesurée: une chopine de vin, c'est - à - dire le vin que contient une chopine; une chopine d'olives, &c. (G) [p. 367]

CHOPPER (Page 3:367)

CHOPPER, v. n. (Maréchall.) c'est heurter du pié contre terre. Le cheval a ce défaut, lorsque dans ses différentes allures il ne leve pas les piés assez haut. Voyez Cheval.

CHOQUARD (Page 3:367)

CHOQUARD, voyez Choucas rouge.

CHOQUE ou CHOC (Page 3:367)

CHOQUE ou CHOC, s. m. est un outil dont les Chapeliers se servent pour donner au feutre la forme de chapeau, & pour faire descendre également la ficelle jusqu'au lien, c'est - à - dire jusqu'a l'endroit où les bords du chapeau se terminent & touchent au commencement de la tête. On ne se sert de cet outil qu'après que la ficelle a été descendue jusqu'au bas de la forme, par le moyen d'un autre outil qu'on appelle avaloire.

Le choque est fait de cuivre & de figure presque quarrée, mais un peu tourné en rond afin de mieux embrasser la forme du chapeau. Il a deux ou trois lignes d'épaisseur, cinq pouces de hauteur, & un peu plus de largeur; le haut qui lui tient lieu de poignée, est fait du même morceau de cuivre roulé à jour, & d'environ un pouce de diametre. Le chapelier tient cet instrument de la main droite; & en le pressant fortement sur la ficelle par sa partie inférieure, il la fait descendre également jusqu'au lien, & répete cette opération tout autour du chapeau. Voyez la fig. 13. Pl. du Chapelier.

L'ouvrier doit avoir soin quand il donne cette facon au chapeau, que la forme soit posée horisontalement & de niveau sur une plaque de fer, afin que le lien du chapeau soit égal par - tout, & que la forme ne soit pas plus haute d'un côté que de l'autre. Voyez l'article Chapeau.

Choquer la tournevire, (Page 3:367)

Choquer la tournevire, (Marine.) c'est rehausser la tournevire sur le cabestan, afin d'empêcher qu'elle ne se croise ou qu'elle ne s'embarrasse lorsqu'on la vire. Voyez à l'article Cabestan, l'incommodité de cette manoeuvre, & les meilleurs ouvrages que nous ayons sur ce sujet. (Z)

CHORÉE (Page 3:367)

CHORÉE, s. m. (Belles - Lettr.) c'est, dans l'ancienne poésie Greque & Latine, un pié ou une mesure de vers composée d'une longue & d'une breve, comme armâ. On l'appelle plus ordinairement trochée. Voyez Trochée. (G)

CHORAGES (Page 3:367)

* CHORAGES, s. m. (Hist. anc.) partie des théatres anciens: c'en étoit comme le fond des coulisses; c'est - là qu'on disposoit quelquefois des choeurs de musique, & qu'on gardoit les habits & les instrumens de la scene; c'est de là que l'on tiroit tout ce qui paroissoit aux yeux: d'où l'on voit que ces endroits devoient être assez spacieux. V. Theatre.

CHORAULE (Page 3:367)

* CHORAULE, s. m. (Hist. anc.) on donnoit ce nom chez les Grecs & chez les Romains, à celui qui présidoit sur les choeurs. Celui qu'on voit dans les antiquités du P. Montfaucon, tom. III. Planche CXC. est revêtu d'une tunique, & tient de chaque main une flûte dont le petit bout est appuyé sur sa poitrine.

CHORDAPSUS (Page 3:367)

CHORDAPSUS, s. m. est le nom Latin d'une colique qu'on appelle autrement volvulus, passion iliaque, ou colique de miserere; quoique d'autres prétendent que c'est une espece particuliere de colique de miserere. Voyez Miserere & Iliaque.

Ce mot est ordinairement Grec, XORDAYO\S, composé de XORDH\, boyau, & A(/PEIV, noüer.

Galien la définit une tumeur ou enflûre des intestins gresles, qui les fait paroître pleins & tendus comme une corde. Archigene la distingue du miserere, & la fait consister en une tumeur à un certain endroit des intestins gresles, laquelle s'affaisse & cede lorsqu'on la presse avec la main: il ajoûte qu'elle est extrèmement dangereuse, & que souvent elle fait mourir le malade en trois ou quatre heures, à moins qu'elle ne vienne à suppuration; ce qui même ne fait pas encore cesser tout - à - fait le dan<cb-> ger. Il est cependant probable que le chordapsus n'est rien autre chose que le miserere. Celse n'en faisoit pas non plus deux maladies distinctes. Voyez Colique de miserere.

CHOREGE (Page 3:367)

CHOREGE, s. m. c'étoit chez les Grecs le directeur de leurs spectacles; il en regloit les dépenses, soit que le spectacle se donnât à ses frais, soit qu'il se donnât aux frais du public. Ainsi la fonction du chorege d'Athenes étoit la même que celle de notre directeur d'opéra.

CHORÉGR APHIE (Page 3:367)

CHORÉGR APHIE, s. f. ou l'art d'écrire la danse comme le chant, à l'aide de caracteres & de figures démonstratives: c'est un de ceux que les anciens ont ignorés, ou qui n'a pas été transmis jusqu'à nous. Aucun auteur connu n'en fait mention avant le dictionnaire de Furetiere: il y est parlé d'un traité curieux fait par Thoinet Arbeau, imprimé à Langres en 1588, intitulé Orchésographie. Thoinet Arbeau est le premier & peut - être le seul qui ait pensé à transmettre les pas de la danse avec les notes du chantmais il n'a pas été fort loin. Son idée est la chose qui mérite le plus d'éloge. Il portoit l'air - sur des lignes de musique à l'ordinaire, & il écrivoit au - dessus de chaque note les pas qu'il croyoit qu'on devoit exécuter: quant au chemin qu'il convenoit de suivre, & sur lequel ces pas devoient être exécutés successivement, ou il n'en dit rien, ou il l'explique à - peu - près en discours. Il ne lui vint point en pensée d'en faire la figure avec des lignes, de diviser ces lignes par des portions égales correspondantes aux mesures, aux tems, aux notes de chaque tems; de donner des caracteres distinctifs à chaque mouvement, & de placer ces caracteres sur chaque division correspondance des lignes du chemin, comme on a fait depuis.

L'ordre que nous suivrons dans cet article est donc déterminé par l'exposition même de l'art. Il faut commencer par l'énumération des mouvemens, passer à la connoissance des caracteres qui désignent ces mouvemens, & finir par l'emploi de ces caracteres, relatif au but qu'on se propose, la conservation de la danse.

Dans la danse on se sert de pas, de pliés, d'élevés, de sauts, de cabrioles, de tombés, de glissés, de tournemens de corps, de cadences, de figures, &c.

La position est ce qui marque les différentes situations des piés posés à terre.

Le pas est le mouvement d'un pié d'un lieu à un autre.

Le plié est l'inflexion des genoux.

L'élevé est l'extension des genoux pliés; ces deux mouvemens doivent toûjours être précédés l'un de l'autre.

Le sauté est l'action de s'élancer en l'air, ensorte que les deux piés quittent la terre: on commence par un plié, on étend ensuite avec vîtesse les deux jambes; ce qui fait éleve le corps qui entraîne après lui les jambes.

La cabriole est le battement des jambes que l'on fait en sautant, lorsque le corps est en l'air.

Le tombé est la chûte du corps, forcée par son propre poids.

Le glissé est l'action de mouvoir le pié à terre sans la quitter.

Le tourné est l'action de mouvoir le corps d'un côté ou d'un autre.

La cadence est la connoissance des différentes mesures & des endroits de mouvement le plus marqués dans les airs.

La figure est le chemin que l'on suit en dansant.

La salle ou le théatre est le lieu où l'on danse: il est ordinairement quarré ou parallélogramme, cómme on voit en A B C D, figure prem. de Chorégraphie. A B est le devant ou le vis - à - vis des spectateurs pla<pb->

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